[Convention nationale.] ARCHIVES-PARLEMENTAIRES. fdécembr*nn93 429 tions d’un nombre considérable de citoyens, et a été couvert d’applaudissements. Signé sur le registre : Favre, maire; Audé, pré¬ sident de l’administration, par tous les membres présents, et contresigné par je soussigné, secrétaire-greffier. Pour extrait conforme au registre : Fayrat, secrétaire-greffier. Les officiers municipaux de Cirey-le-Château, département de la Haute-Marne, après avoir annoncé à la Convention nationale que cette com¬ mune vient d’offrir aux défenseurs de la patrie 93 chemises d’une part, 46 d’une autre; que ces dernières vont être adressées directement aux volontaires qu’elle a fournis; et enfin, d’une quantité de charpie et de vieux linge propre pour les hôpitaux : ils demandent, au nom de cette commune, d’être autorisés à changer le nom de Cirey-le-Château, en celui de Cirey-sur-Blaise. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi aux comités de division et d’instruction publique, pour le changement de nom (1). Suit un extrait de l’adresse des officiers muni¬ cipaux de Cirey-le-Château, d’après le Bulletin de la Convention (2). Les officiers municipaux de Cirey-le-Château, district de Joinville, département de la Haute-Marne, informent la Convention nationale que les citoyens de cette commune viennent d’offrir aux défenseurs de la patrie 93 chemises d’une part, 46 d’une autre, et beaucoup de charpie et de vieux linge propre pour les hôpitaux. Ils prient la Convention nationale, au nom de cette commune, de l’autoriser à changer son nom en celui de Cirey-sur-Blaise. Renvoyé aux comités de division et d’ins¬ truction publique. Les représentants du peuple envoyés dans Commune-Affranchie envoient le buste de Châ-lier, et sa tête, telle qu’elle est sortie pour la troisième fois de dessous la hache de ses féroces meurtriers; ils instruisent la Convention natio¬ nale qu’ils saisissent chaque jour de nouveaux trésors; qu’ils ont découvert chez Tolosan une partie de sa vaisselle, cachée dans un mur; qu’il y a à Ville-Affranchie beaucoup d’or et d’argent, qu’ils enverront successivement. L’insertion au « Bulletin » et le renvoi au comité de Salut public sont décrétés (3). (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 282. (2) Bulletin de la Convention du 1er jour de la 2* décade du 3a mois de l’an II (dimanche 1er dé¬ cembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 282. Suit la lettre des représentants du peuple près Ville-Affranchie ( 1 ). Les représentants du peuple, envoyés dans Com¬ mune-Affranchie pour y assurer le bonheur du peuple avec le triomphe de la République, dans tous les départements environnants et près l’ar¬ mée des Alpes, à la Convention nationale. « Citoyens collègues, « Nous vous envoyons le buste de Châlier et sa tête mutilée telle qu’elle est sortie, pour la troisième fois, de dessous la hache de'ses féroces meurtriers. Lorsqu’on cherchera à émouvoir votre sensibilité, découvrez cette tête sanglante aux yeux des hommes pusillanimes et qui ne voient que des individus; rappelez-les, par ce langage énergique, à la sévérité du devoir et à l’impassibilité de la représentation nationale; c’est la liberté qu’on a voulu assassiner en immo¬ lant Châlier, ses bourreaux en ont fait l’aveu avant de tomber sous le glaive de la justice; on a entendu de leur propre bouche qu’ils mou¬ raient pour leur roi, qu’ils voulaient lui donner - un successeur. « Jugez de l’esprit qui animait cette ville cor¬ rompue; jugez des hommes qui la maîtrisaient par leur fortune ou par leur pouvoir; jugez si on peut accorder impunément un sursis. Point d’indulgence, citoyens collègues, point de délai, point de lenteurs dans la punition du crime si vous voulez produire un effet salutaire ; les rois punissaient lentement parce qu’ils étaient faibles et cruels, la justice du �peuple doit être aussi prompte que l’expression de sa volonté; nous avons pris des moyens efficaces pour marquer sa toute-puissance de manière à servir de leçon à tous les rebelles. « Nous ne vous parlerons point des prêtres, ils n’ont pas le privilège de nous occuper en particulier, nous ne nous faisons point un jeu de leurs impostures ; ils dominaient la conscience du peuple, ils l’ont égarée, ils sont complices de tout le sang qui a coulé, leur arrêt est prononcé. « Nous saisissons chaque jour de nouveaux trésors, nous avons découvert chez Tolosan une partie de sa vaisselle cachée dans un mur. Il y a ici beaucoup d’or et d’argent que nous vous enverrons successivement. Il est temps de prendre une mesure générale si vous voulez empêcher ces métaux de sortir de la République. Nous savons que des agioteurs sont accourus dans le département de la Nièvre dès qu’ils ont appris que l’or et l’argent y étaient méprisés,* ne souffrez pas qu’un des plus beaux mouve-. ments de la Révolution tourne contre elle. Or¬ donnez que oes métaux seront versés dans le Trésor public et décrétez que le premier individu (1) Bulletin de la Convention du l«r jour de la 2» décade du 3». mois de l’an II (dimanche 1er dé¬ cembre 1793); Archives nationales, carton F7 4436: papiers trouvés chez Robespierre ; Moniteur universel [n° 73 du 13 frimaire an II (mardi 3 décembre 1793), p. 294, col. 1]; Journal des Débats et des Décrets (frimaire an II, n° 439, p. 145); Aulard î Recueil des actes et de la correspondance dix comité de Salut public, t. 8, p. 709. 130 J Convention nationale.} ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { “ qui cherchera à les faire passer chez l’étranger soit fusillé au lieu même où il sera saisi. « Commune-Affranchie, 5 frimaire, l’an II de la République française, une, indivisible et démocratique. « Collot d’Herbois; Fouché. » Compte rendu du Journal de la Montagne {!). Les représentants du peuple écrivent de Commune-Affranchie, le 5 frimaire. (Suit le texte de la lettre de Collot d’Herbois et Fouché, moins le passage relatif à la découverte de là vaisselle de Tolosan.) Insertion au Bulletin; renvoi au comité de Salut public. Un membre demande que le buste de Dam-pierre qui, comme tous ceux de sa caste, ne (1) Journal de la Montagne [n° 19 du 12® jour du 3e mois de l’an II (lundi 2 décembre 1793), p. 150, col. 1]. D’autre part, V Auditeur national {n° 436 du 12 frimaire an II (lundi 2 décembre 1793), p. 1 et. 2], le Mercure universel [12 frimaire an II (lundi 2 décembre 1793), p. 186, col. 1] et le Jour¬ nal de Perlel [n° 436 du 12 frimaire an II (lundi 2 décembre 1793), p. 12] rendent compte de la lettre de Collot d’Herbois et Fouché dans les termes sui¬ vants ! I. Compte rendu de l 'Auditeur national. Les représentants envoyés dans cette commune [Commune-Affranchie] annoncent à la Convention qu’ils lui adressent le buste du patriote Châlier, mort pour la cause de la liberté. Ils Ajoutent .que les décrets relatifs à la ville rebelle) de Lyon s’exé¬ cutent, que les contre-révolutionnaires sont expé¬ diés Journellement; que bientôt ils vont faire par¬ tir des sommes considérables trouvées enfouies dans les maisons des conspirateurs et qu’ils espèrent dé¬ couvrir encore de nouveaux trésors. Ils dénoncent les manœuvres des agioteurs qui cherchent à détourner à leur profit l’or et l’argent dont les citoyens s’empressent de se défaire. Les représentants demandent une loi sévère contre cette nouvelle espèce de délit, dont plusieurs cou¬ pables sont arrêtés. La lettre est renvoyée au comité de Salut public. Par motion d’ordre, un membre a représenté que l’on connaissait aujourd’hui les principes du général Dampierre qui, comme ses semblables, marchait à la désorganisation des armées et à la dissolution de la République, lorsque la mort l’a arrêté dans ses projets. Il a demandé en conséquence que son buste fut retiré du lieu des séances de la Conven¬ tion et remplacé par celui de Châlier, envoyé par les représentants du peuple de Ville-Affranchie. Cette proposition a été renvoyée au comité d’ins¬ truction publique. II. Compte rendu du Mercure universel. Collot d’Herbois, représentant du peuple à Ville-Affranchie, envoie le modèle de la tête de Ghâ-formait des vœux que pour la dissolution de là République, disparaisse de la salle des séances de la Convention et que celui de Cbâlier soit mis à sa plaee. Renvoyé au comité d’instruetion publique. Un membre [Piorrt (1)] donne lecture d’une lettre du citoyen Ingrand, représentant du peu¬ ple, envoyé dans le département de la Vienne. Cette lettre porte qu’il est sur le point d’être dé¬ noncé relativement à ses opérations dans les départements de la Creuse et de l’Indre. La Convention nationale passe à l’ordre du jour sur les diverses imputations faites au citoyen Ingrand, et décrète, en outre, qu’extrait de son adresse sera inséré au « Bulletin » (2). Suit la lettre du représentant Ingrand (3). « Poitiers, 7 frimaire, l’an II de la Républi¬ que française, une et indivisible, et le Ier de la mort du tyran. « Citoyens, collègues, « Je vous fais passer ci-joint le résultat de mes opérations dans le district de Môntmorillon. Là, comme ailleurs, j’ai annoncé au peuple la nécessité de son salut et les moyens de l’opé¬ rer en me dénonçant les fonctionnaires incivi¬ ques et fédéralistes, et d’après les renseignements que m’ont donnés les patriotes, et [sur] les. dénonciations qui m’ont été faites; j’ai pro-lier, mutilée, telle qu’elle échappa de la main de ses ennemis, c’est-à-dire ainsi que Virieu et la prétendue commission de Salut public, instituée par Pitt, l’avait, juridiquement assassiné. Un membre observe que l’on connaît aujourd'hui les principes de Dampierre. « Ce ci-devant noble, dit-il, eût suivi les traces de Dumouriez, Lafayette et autres traîtres, et si la mort n’eût prévenu ses intentions, il eût voulu dissoudre la Convention. » Il demande que le buste de Dampierre soit enlevé du sein de la Convention et remplacé par celui de Châlier. Renvoyé au comité de Salut public. III. Compte rendu du Journal de Perlel. Les représentants du peuple à Ville-Affranchie font passer le buste du patriote Châtier. Un membre. Chacun sait, -à présent, que le général Dampierre marchait droit à la dissolution de la Ré¬ publique, si la mort ne l’eût arrêté. Je demande que son buste soit mis hors de cette enceinte, et qu’on le remplace par celui de Châlier, bien autre¬ ment digne de nos regrets. Cette proposition est renvoyée au comité d’ins¬ truction publique qui fera incessamment son rap¬ port. (1) D’après le document qui se trouve aux Ar¬ chives nationales, carton C 282, dossier 789. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 282. Le décret est écrit et signé par Piorry. (3) Archives nationales, carton C 283, dossier 799. Aulard ; Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut public, t. 9, p. 14.