56 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de pareilles maximes se disaient philosophes, consolateurs de l’humanité; ils étaient législateurs et avaient l’honneur de siéger parmi vous, les monstres ! Où leur doctrine abominable eût-elle donc conduit la France si des yeux clairvoyants, des âmes honnêtes, des cœurs vertueux, de vrais amis de l’humanité n’eussent lutté de pouvoir avec eux ? Ils n’ignoraient pas que la superstion et l�athéïsme, quoique diamétralement opposés, conduisent au même but et ne pouvant pas employer le premier de ces moyens, ils avaient déjà tenté le second. Quand on est coupable d’un aussi grand attentat, on ne tarde pas à commetre d’autres crimes; car où s’arrêtera dans la carrière des forfaits, celui qui commence par commettre le plus inoui ? Ils ont justifié l’idée qu’on avait droit d’avoir d’eux et le glaive de la loi a tranché le fil de leur vie coupable. Pour vous qui luttez contre tous les dangers, qui êtes en proie à la calomnie la plus atroce, qui faites le bien en dépit de la malveillance, continuez d’assurer le bonheur du peuple; qui mieux que vous sait ce qu’il faut pour le rendre heureux ? Vous avez toujours opposé jusqu’ici au poison le plus subtil, l’antidote le plus sur. Restez à votre poste, des couronnes immortelles vous sont réservées et vos noms sont écrits d’avance dans le cœur de tous les français. Les sans-culottes de la commune de Romo-rantin font don à la patrie de 17,500 liv. qu’ils vous envoient; ils ont dans d’autres circonstances, eu souvent l’avantage de faire des dons en habillement et équipement. Les campagnes de notre arrondissement veulent aussi avoir l’honneur de faire leurs offrandes patriotiques, elles ne sont pas riches, mais elles donneront de bon cœur le peu qu’elles enverront; la Société a monté et équipé à ses frais, un cavalier qui combat depuis au moins 6 mois les tyrans coalisés. S. et F. » Lefebvre, Drouet, Galiche, Lecovre. 28 La commune de Paris fait passer, par la voie des administrateurs du département de police, le total des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention, se montant à 7,013 (1). [ Commune de Paris , 7 prair. 11; Etat des détenus au 6 prair.] (2) . Grande Force .......................... 648 Petite Force ........................... 306 Sainte Pélagie ......................... 223 Madelonnettes .......................... 290 Montprin, r. N.-D.-des-Champs ........ 62 Abbaye ................................. 107 Bicêtre ................................. 936 A la Salpêtrière ........................ 559 Chambres d’arrêt à la mairie .......... 86 Fermes ................................. 6 Luxembourg ........................... 825 Maison de Suspicion, r. de la Bourbe .... 528 (1) P.V., XXXVIII, 144. B‘n, 8 prair. (2) C 305, pl. 1144, p. 13, p.c.c. Henry, Tourlot. Brunet, rue de Buffon ................. 49 Picpus, frg St-Antoine ................. 201 Réfectoire de l’Abbaye ................. 118 Caserne des Petits Pères .............. 140 Les Anglaises, r. St-Victor ............ 144 Les Anglaises, r. de Loursine .......... 126 Caserne, r. de Sève .................... 134 Les Carmes, r. de Vaugirard .......... 325 Les Anglaises, fgr St-Antoine ......... 81 Coignard, à Picpus, n° 6 ............... 60 Ecossais, r. des Fossés-St-Victor ....... 99 St-Lazare, frg St-Lazare ............. 678 Picquenot, rue et à Bercy .............. 35 Geoffroy, r. de la Folie-Renaud ........ 24 Belhomme, rue Charonne, n° 70 . . 103 Bénédictins anglais, rue de l’Observatoire 16 Total général ........ 7,073 29 La Société populaire de Cambrai (1) assure la Convention nationale qu’elle s’est toujours ralliée autour de la représentation, et que ses membres sont prêts à verser jusqu’à la dernière goûte de leur sang pour îa défendre contre les efforts liberticides faits jusqu’ici pour la dissoudre. Elle félicite la Convention sur son décret du 18 floréal qui proclame l’existence d’un Etre Supplême et l’immortalité de l’âme, ce qui forcera le fanatisme au silence et asseoira sur des bases sacrées et à jamais inébranlables la liberté; elle prie la Convention de recevoir ses remerciemens sur son décret du 23 floréal qui accorde des secours aux habitans des campagnes. Nous vous jurons d’apprendre du haut de nos remparts, aux vils satellites des despotes qui viendroient nous attaquer, ce que valent des hommes à qui la liberté et toutes les vertus sont plus chères que la vie. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Cambrai, 3 prair. Il] (3). « Citoyens représentans, Au milieu des violentes tempêtes qui n’ont que trop souvent battu le vaisseau de la République, la Société populaire de Cambrai a toujours conservé en vous une confiance qu’un pilote habile et expérimenté inspire, à juste titre à tout son équipage, lors même que les dangers qui l’environnent sont les plus immi-nens, en vrais jacobins les membres qui la composent se sont sans cesse ralliés autour de la représentation nationale, prêts à répandre jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour la défendre contre les efforts liberticides faits jusqu’ici pour la dissoudre. Si telle a été toujours leur manière de vous prouver leur reconnaissance pour vos immenses travaux, pour tout ce que vous avez fait pour le bonheur du peuple, jugez, Citoyens représentans, de ce qu’il ont dû éprouver lorsqu’ils ont appris que d’une main hardie vous avez arraché à nos pervers ennemis l’arme la (1) Nord. (2) P.V., XXXVIII, 144. Btn, 10 prair. (1er suppl*) (3) C 306, pl. 1156, p. 36. 56 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de pareilles maximes se disaient philosophes, consolateurs de l’humanité; ils étaient législateurs et avaient l’honneur de siéger parmi vous, les monstres ! Où leur doctrine abominable eût-elle donc conduit la France si des yeux clairvoyants, des âmes honnêtes, des cœurs vertueux, de vrais amis de l’humanité n’eussent lutté de pouvoir avec eux ? Ils n’ignoraient pas que la superstion et l�athéïsme, quoique diamétralement opposés, conduisent au même but et ne pouvant pas employer le premier de ces moyens, ils avaient déjà tenté le second. Quand on est coupable d’un aussi grand attentat, on ne tarde pas à commetre d’autres crimes; car où s’arrêtera dans la carrière des forfaits, celui qui commence par commettre le plus inoui ? Ils ont justifié l’idée qu’on avait droit d’avoir d’eux et le glaive de la loi a tranché le fil de leur vie coupable. Pour vous qui luttez contre tous les dangers, qui êtes en proie à la calomnie la plus atroce, qui faites le bien en dépit de la malveillance, continuez d’assurer le bonheur du peuple; qui mieux que vous sait ce qu’il faut pour le rendre heureux ? Vous avez toujours opposé jusqu’ici au poison le plus subtil, l’antidote le plus sur. Restez à votre poste, des couronnes immortelles vous sont réservées et vos noms sont écrits d’avance dans le cœur de tous les français. Les sans-culottes de la commune de Romo-rantin font don à la patrie de 17,500 liv. qu’ils vous envoient; ils ont dans d’autres circonstances, eu souvent l’avantage de faire des dons en habillement et équipement. Les campagnes de notre arrondissement veulent aussi avoir l’honneur de faire leurs offrandes patriotiques, elles ne sont pas riches, mais elles donneront de bon cœur le peu qu’elles enverront; la Société a monté et équipé à ses frais, un cavalier qui combat depuis au moins 6 mois les tyrans coalisés. S. et F. » Lefebvre, Drouet, Galiche, Lecovre. 28 La commune de Paris fait passer, par la voie des administrateurs du département de police, le total des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention, se montant à 7,013 (1). [ Commune de Paris , 7 prair. 11; Etat des détenus au 6 prair.] (2) . Grande Force .......................... 648 Petite Force ........................... 306 Sainte Pélagie ......................... 223 Madelonnettes .......................... 290 Montprin, r. N.-D.-des-Champs ........ 62 Abbaye ................................. 107 Bicêtre ................................. 936 A la Salpêtrière ........................ 559 Chambres d’arrêt à la mairie .......... 86 Fermes ................................. 6 Luxembourg ........................... 825 Maison de Suspicion, r. de la Bourbe .... 528 (1) P.V., XXXVIII, 144. B‘n, 8 prair. (2) C 305, pl. 1144, p. 13, p.c.c. Henry, Tourlot. Brunet, rue de Buffon ................. 49 Picpus, frg St-Antoine ................. 201 Réfectoire de l’Abbaye ................. 118 Caserne des Petits Pères .............. 140 Les Anglaises, r. St-Victor ............ 144 Les Anglaises, r. de Loursine .......... 126 Caserne, r. de Sève .................... 134 Les Carmes, r. de Vaugirard .......... 325 Les Anglaises, fgr St-Antoine ......... 81 Coignard, à Picpus, n° 6 ............... 60 Ecossais, r. des Fossés-St-Victor ....... 99 St-Lazare, frg St-Lazare ............. 678 Picquenot, rue et à Bercy .............. 35 Geoffroy, r. de la Folie-Renaud ........ 24 Belhomme, rue Charonne, n° 70 . . 103 Bénédictins anglais, rue de l’Observatoire 16 Total général ........ 7,073 29 La Société populaire de Cambrai (1) assure la Convention nationale qu’elle s’est toujours ralliée autour de la représentation, et que ses membres sont prêts à verser jusqu’à la dernière goûte de leur sang pour îa défendre contre les efforts liberticides faits jusqu’ici pour la dissoudre. Elle félicite la Convention sur son décret du 18 floréal qui proclame l’existence d’un Etre Supplême et l’immortalité de l’âme, ce qui forcera le fanatisme au silence et asseoira sur des bases sacrées et à jamais inébranlables la liberté; elle prie la Convention de recevoir ses remerciemens sur son décret du 23 floréal qui accorde des secours aux habitans des campagnes. Nous vous jurons d’apprendre du haut de nos remparts, aux vils satellites des despotes qui viendroient nous attaquer, ce que valent des hommes à qui la liberté et toutes les vertus sont plus chères que la vie. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Cambrai, 3 prair. Il] (3). « Citoyens représentans, Au milieu des violentes tempêtes qui n’ont que trop souvent battu le vaisseau de la République, la Société populaire de Cambrai a toujours conservé en vous une confiance qu’un pilote habile et expérimenté inspire, à juste titre à tout son équipage, lors même que les dangers qui l’environnent sont les plus immi-nens, en vrais jacobins les membres qui la composent se sont sans cesse ralliés autour de la représentation nationale, prêts à répandre jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour la défendre contre les efforts liberticides faits jusqu’ici pour la dissoudre. Si telle a été toujours leur manière de vous prouver leur reconnaissance pour vos immenses travaux, pour tout ce que vous avez fait pour le bonheur du peuple, jugez, Citoyens représentans, de ce qu’il ont dû éprouver lorsqu’ils ont appris que d’une main hardie vous avez arraché à nos pervers ennemis l’arme la (1) Nord. (2) P.V., XXXVIII, 144. Btn, 10 prair. (1er suppl*) (3) C 306, pl. 1156, p. 36.