102 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE qu’est ce que la trahison de ces lâches généraux et de ces infidelles mandataires du peuple déjà livrés à la vengeance nationale, en comparaison de la trame liberticide depuis longtems ourdie astucieusement par le plus fourbe des conjurés contre la liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République, cet être qui prisoit sans cesse la constitution montagnarde, en exâltant la morale et préconnisoit la probité la vertu et la justice n’étoit donc rien moins qu’un ambitieux dévoré par la soif de dominer. Hommes vils et méprisables, mille fois plus tirans que celui que tu l’aidâs à détrôner, tu voulois dominer à sa place mais tu as disparu comme un éclair et tes projets li-berticides ont échoués à l’instant. C’est donc grâce à votre surveillance et à votre énergie, à votre dévouement à la chose publique et à votre amour pour la patrie que nous sommes encore redevables au salut de la République ? La société populaire de Fort d’Hercule, ci-devant Monaco vous en témoigne sa reconnois-sance en même tems; elle vous manifeste la juste indignation dont elle a frémi en apprenant qu’un homme qui vouloit être réputé vertueux n’étoit que le plus ambitieux des hommes. Mais Robespierre le tiran et les principaux adhérants ne sont plus. S’il existe encore de ses complices. Poursuivez les tous avec la rigueur des loix. Pour nous repettons de rechef en ce jour le serment que nous avons re-nouvellé hier dix août d’être constamment attachés à la Convention nationale, de maintenir de tout notre pouvoir la liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République et de nous ensevelir sous ses ruines plutôt que de composer avec les tirans et leurs vils esclaves. En faible témoignage de notre attachement sincère à la chose publique nous nous empressons de faire passer à l’administration de notre département la somme de 50 livres 11 sols qu’a fourni notre société populaire fort peu nombreuse pour contribuer à la construction d’un vaisseau qui devra combattre les féroces insulaires et les coalisés. Salut et fraternité. Vive la République. Rancy, président, Langrume, vice-président, Gêna, François Pismond, secrétaires. 15 La société populaire d’Héraclée [ci-devant Saint-Tropez], district de Fréjus, département du Var, envoyé à la Convention nationale la somme de 720 L dont le troisième bataillon du Mont-Blanc fait don à la patrie, pour coopérer à la construction du vaisseau le Vengeur. Elle l’informe que plusieurs citoyens de ce bataillon ont voulu, indépendamment de ce don, prendre part à une souscription qu’elle a ouverte dans son sein pour la construction d’un autre vaisseau. Vive à jamais notre République ! s’écrie cette société, vive la Convention! grâces soient rendues au gouvernement révolutionnaire, qui prépare notre bonheur et la gloire immortelle de la nation française ! Mention honorable, insertion au bulletin (20). [Les membres du bureau composant le comité de correspondance de la société populaire d’Héraclée, ci-devant Saint-Tropez, à la Convention nationale, le 16 thermidor an JJ] (21) Citoyens représentants Balaydier chef et organe du troisième bataillon du Mont-Blanc a remis sur notre bureau la somme de sept cent vingt livres pour vous être adressée. Le vœux de nos braves frères est que cette somme composée d’un jour de leur solde et d’une gratification qui leur fut adjugée à raison du travail qu’ils ont fait pour notre commune soit destinée à la construction du vaisseau le Vengeur. Cet acte de civisme nous est d’autant plus sensible que la confiance qui nous charge de vous le transmettre est un témoignage auten-tique de la douce fraternité qui ne cesse de régner parmi les véritables républicains. Il est de notre devoir de vous apprendre aussi qu’indépendamment de cette offrande à la patrie plusieurs de nos frères du même bataillon ont voulu prendre part à une souscription que nous avions ouverte pour la construction d’un autre vaisseau. Puissent bientôt les tirans des mers trouver dans l’objet de leur infernale ambition le tombeau que trouvait leur allié infâme dans tous les lieux qu’ils souillent de leur présence. Citoyens représentans, vive à jamais notre République, vive la Convention et grâce soit rendu au gouvernement révolutionnaire qui prépare notre bonheur et la gloire immortelle de la nation française. Laborde, Laugier. J. Arehievy. 16 La société populaire d’Hilaire-Har-couet, département de la Manche, félicite la Convention nationale de l’énergie avec laquelle elle a livré au supplice le traitre Robespierre et ses infâmes complices; elle invite la Convention nationale à rester à son poste pour consolider le gouvernement démocratique, et jure de faire une guerre continuelle à l’aristocratie et au modérantisme, de défendre jusqu’à la der-(20) P.-V., XLV, 215. (21) C 318, pl. 1296, p. 3. Mention marginale de Sauva-geot et Ducroix qui attestent avoir reçu 720 livres le 8 fructidor. Ann. Pair., n° 629; C. Eg., n° 762.