[Convention nationale). ARCHIVES P’AKLEHSTfTMRES-\ L'no�Sbre 1TS Quinze eortummes composant le canton de '•Chirigny, district de Laon, ont [fait l’abjuration solennelle des absurdes momeries du culte •catholique, pour y substituer celui de la raison, «t rendre aux martyrs de la liberté un hom¬ mage plus légitime (1). J’annonce à la Convention nationale, écrit le procureur syndic du district de Château-Salins, •que l’opinion publique se forme partout [sur le compte des prêtres, et que nous espérons être bientôt débarrassés de cette vermine sacerdo¬ tale (2). » Suit la lettre du 'procureur syndic du district ■ de Château-Salins au citoyen Michel, député de la Meurthe (3). Le procureur syndic du district de Château-Salins, au citoyen Michel, député de la Meurthe, à la Convention nationale. « Château-Salins, le 28 brumaire, l’an II de la République française, une et indivi¬ sible. « Je te prie d’annoncer à la Convention que nous ne négligeons rien pour former l’opinion publique sur le compte des prêtres ; que nous es¬ pérons être bientôt débarrassés de la vermine -sacerdotale. « Déjà deux prêtres, Vernier, de Bezauge, et Thibiat, de Vie, ont déposé au directoire leurs diplômes de charlatanisme, en faisant amende honorable à la vérité, à la propagation de la¬ quelle ils consacreront à l’avenir leurs talents. Leur exemple sera bientôt imité par un grand nombre de prêtres. « Noël, » La Société des Sans-Culottes de Senteny [San-teny], district de Corbeil, a remporté la même histoire sur les histrions sacerdotaux; elle ap¬ porte les métaux de son église, et annonce qu’elle a envoyé à la fonderie 10,000 pesants de ses cloches (4). Suit la lettre de la Société des Sans-Culottes de flantmy (5). « Citçyen Président, «• La Société des vrais sans-culottes de la ■commune de Santeny, district de Corbeil, du fond de ses chaumières, a reconnu la vérité, et les mensonges ont disparu, et les imposteurs n’existent plus. Nous déposons dans votre sein, législateurs, les comestibles (sic) du fanatisme, •convaincus qu’ils seront plus utiles que dans tous les siècles qui nous ont embêtés. Confor-[1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 167. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 167. {3} Archives nationales, carton C 285, dossier 829. f4) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 167. {5) Archives nationales, carton G 285, dossier 82S. mément aux décrets qui égalisent les communes d’une seule cloche, nous avons envoyé à la fon¬ derie dix mille pesants de nos cloches. Mais dans chaque maison ci-devant privilégiée, ils avaient surpassé votre décret : les sans-culottes les ont invités à se conformer aux lois, et le carillon de la gourmandise a disparu. Quoique petites, elles doivent terrasser comme les grosses le dernier des tyrans. Quant au harnachement de notre ci-devant charlatan, il est, par sa vétusté� incapable de vous être présenté. « La commune a arrêté, d’une voix unanime, qu’elle renouee à toujours à l’absurdité de tous ces tristes calotins; elle a adopté pour religion l’unité, l’égalité, la fraternité et l’indivisibilité. « La commune vient de prendre un arrêté ; elle demande, législateurs, votre approbation de convertir tous les bancs, autels, et enfin toute la menuiserie et la dépouille de la ci-devant sacristie pour être employés à commencer l’écoulement des eaux et le défrichement de deux cents arpents de biens communaux. « Lefebvre, procureur; Lepagnol, notable. « Le cinquième frimaire, l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. Les sans-culottes de la commune de Pon-tault (1), district de Melun, après avoir détruit tous les instruments de la superstition et fermé le temple, viennent offrir l’argenterie, le cuivre et le fer qui servaient aux pasquinades romaines : ils joignent à cette offrande 25 chemises et 40 tiv. 5 s. pour les défenseurs de la patrie (2). Suit la lettre des sans-culottes de la communs de Pontault (3). La commune de Pontault, ci-devant en Brie , dis¬ trict de Melun, département de Seine-et-Marne, à la Convention nationale. « Représentants d’un peuple Mbre, « Le fanatisme est détruit ! la raison l’a ter¬ rassé, elle triomphe. « Les citoyens sans-culottes de la commune de Pontault, ci-devaut en Brie, district de Melun, département de Seine-et-Marne, après avoir détruit tous les attributs de la superstition et fermé le temple, viennent vous offrir l’ argenterie, le cuivre et le fer servant à son culte, vous décla¬ rant qu’ils ne veulent plus de curé et qu’ils ne veulent plus suivre que le culte de la raison et de la philosophie. « Ils vous offrent encore, braves montagnards, 25 chemises et une somme de 40 livres 5 sôk en assignats, que plusieurs citoyens de leur com¬ mune ont donnés pour les défenseurs de la patrie. C’est ceux-là qu’il ne faut pas laisser manquer! Voilà l’hiver qui approche, hâtons-nous de les secourir. fl) Cette adresse se trouve déjà mentionnée plus haut. (Voy. p. 140). |2) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 167, (3) Archives nationales, carton G 283, dossier 806. [Convention nationale;] ARCHIVES PARLEMfiNTÀIRES. 6 Mra�an ir 155 « Puissent toutesles communes de la Répu¬ blique êtTe saisies de l’enthousiasme qu’inspire à la nôtre la sagesse de vos décrets, auxquels nous adhérons ainsi qu’à ceux qui ont fait tomber la tête du tyran, de sa lionne et des infâmes traîtres qui ont osé siéger parmi vous et souiller le sanctuaire des lois. « Oh l Montagnards ; en vous est notre con¬ fiance. Restez à votre poste ; que la terreur soit à l’ordre du jour. Terrassez nos ennemis du dedans; notre brillante jeunesse est ailée ter¬ rasser ceux du dehors, et nous pouvons dire : Ça va; bientôt le sol de îa liberté sera purgé de tous les traîtres qui l’occupent et nous, for¬ cerons tous les peuples à reconnaître que les tyrans ne sont bons et ne peuvent plus faire de mal, que lorsqu’ils sont raccourcis. « En vous félicitant de votre zèle infatigable, nous vous demandons, citoyens représentants, que notre commune puisse porter à l’avenir le nom de Pontault-1’ Union, ainsi que vous l’avez accordé à la commune de Tournant -F Union, chef-lieu de notre canton, parce qu’y ayant plu¬ sieurs Pontault, on est obligé de les distinguer pas le nom des ci-devant provinces, ce qui rappelle encore le règne du despotisme. « Fait et délibéré en la commune de Pontault, ci-devant en Brie, ce quintidi, cinq frimaire, l’an deuxième de la République française, une et indivisible. » (Suivent 14 signatures.) Les citoyens de la commune de Contres [Contres], viennent manifester leurs vœux et lenrs serments pour le triomphe de la Répu-blique. « H nous restait, disent-ils, un signe d’es¬ clavage. C’est une croix fleurdelisée, dite du Saint-Esprit qui, après avoir orné la robe de chambre d’on ci-devant duc, a été placée sur l’autel de la religion: nous la déposons sur celui de la patrie (1). Suit V adresse des citoyens de la commune de Contres (2). « Contres, chef-beu de canton, district de Saint-Aignan, département de Loir-et-Cher, nonidi de la 3e décade de bru¬ maire. « Représentants, du peuple, « Je viens vous apporter les vœux et]'les ser¬ ments de toutes les communes de notre canton. « La Révolution ou la mort, voilà nos sen¬ timents. « La Constitution fait nos débces, vos décrets sont nos oracles, et nous ne jurons que par eux. « Tous les signes de la féodabté et de la royauté ont été détruits; en voici encore un reste re¬ trouvé dans le temple dédié à notre culte ; c’est une; croix fleurdelisée dite du Saint-Esprit qui, après avoir orné la robe de chambre d’un ci-devant duc, a été placée sur l’autel de la divi¬ nité. Nous la déposons sur l’autel de la patrie. (T)' Procès-verbanx de la Convention, t. 26, p. 167. {2) Archives nationales, carton C 283, dossier 866. « Dans nn canton qui n’est riche qu’en pa¬ triotisme, nous n’avons que cela à vous offrir, nous sommes prêts à tout faire et à tout sacrifier pour notre patrie et pour nos représentants. « Nous vous invitons à rester à votre poste. « Les citoyens de là commune de Contres, « L amoureux, maire; J oh an eau, officier municipal; Jiard, président; Vivier, procureur de la commune; Maillard, secrétaire, greffier. » Le citoyen Delaunay [Delanney], ci-devant curé de Mennecy, district de Corbeil, se présente à la barre. « Je viens, dit-il, accompagné de ma femme, bonne républicaine, et de mes enfants, qui portent les noms de Lepeletier, Marat et Robespierre, vous exprimer les transports de mon allégresse à la vue des merveilles opérées en si peu de temps sur la sainte Montagne, et qui assurent pour jamais les hautes destinées de la République. » « Outre mon abdication faite le 21 octobre, et la remise de mes lettre de prêtrise, je dois une offrande à la patrie; la voici : c’est une montre d’or à répétition; ma femme offre et dépose ses boucles d’argent; plus un écu de 6 livres, le seul qui nous reste; nos enfants donnent chacun avec plaisir sur l’autel de la patrie leurs petites épargnes consistant en 3 assignais de 10 livres. » L’Assemblée applaudit vivement à ces dons généreux, et décrète leur insertion au « Bulletin », avec mention honorable au procès-verbal (1). Suit la déclaration du citoyen Delanney (2)., Le citoyen Jean-Michel Dekmney, ci-devant curé de là commune de Mennecy, district de Corbeü, département de Seine-et-Oise, à la Convention nationale. « Citoyens législateurs, « Mes désirs sont satisfaits, mon espérance comblée; le fanatisme expire, les maisons de la superstition et de P erreur deviennent les tem¬ ples de la raison. Accompagné de ma femme, bonne répubhcaine, et de mes enfants, qui por¬ tent les noms de Pelletier, de Marat et Robes¬ pierre, je viens vous exprimer les transports de mon allégresse à la vue de tant de mer-veibes opérées en si peu de temps sur la sainte Montagne, et qui assurent pour jamais lés hautes destinées de la Répubhque. « Je remets sur le bureau les pièces justiuca-tives de la déclaration que j’ai faite, le 21 octobre dernier, aux officiers municipaux de ne plus exercer les fonctions sacerdotales et de la remise de mes lettres de prêtrise au comité révolution¬ naire du district de Corbeil, le 15 brumaire. « Je dois une offrande à la patrie, la voici, 1) Procès-verbaux detaComenticn.t. 26, p.\ 168. 2f Archives nationales ; carton C* 283] cTessieS'806.