144 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Vive la République ! Le citoyen Violete, de Cancale, a déposé au district de Port-Malo le numéraire et l’argenterie cy-après, trouvés caché chez Marie Macé, veuve Gilbert, de Cancale 5 marcs d’argenterie Que ladite Gilbert a dé-1 000 en numéraire claré apartenir à Jeri, ex grand-vicaire de Dol 2 148 10 en idem que ladite Gilbert a dit lui appartenir (1). 4 en marcs d’argenterie Liberté, fraternité, ou la mort ! Au nom de la République française. L’agent maritime, à Port-Malo, rend compte au représentant du peuple, le citoyen Le Carpentier, qu’il a été fait homage à la marine par les citoyens Dupuy, Fromy et fils, négociants et armateurs de 60 milliers de cordage un peu usé mais dont on peut tirer parti et de 18 milliers de doux de fer neuf. A Port-Malo, le 11 thermidor. Bertrand (2). 39 Le représentant du peuple Richard, envoyé près l’armée du Nord, informe la Convention nationale de la conduite généreuse et civique du citoyen Alexis, chirurgien à Gand : il a, dit-il, bravé le ressentiment des despotes et les dangers d’une épidémie pour porter gratuitement des secours à nos malheureux frères d’armes que l’on avoit renfermés dans une prison où cette maladie exerçoit ses ravages et où ils étoient abandonnés des gens de l’art. Le citoyen Alexis a lui-même gagné cette maladie et a succombé, en laissant une femme et 7 enfans dans le besoin. Je lui ai accordé un secours provisoire de 300 liv., en lui promettant de la recommander à la justice et à la générosité de la Convention nationale. Insertion au bulletin et renvoi au comité des secours (3). 40 L’agent national près le district d’Amiens (4) annonce à la Convention nationale que le bien provenant de l’émigré Noailles, estimé 55 250 liv., a été vendu 116 565 liv.; qu’un autre bien provenant de l’émigré Larochet, estimé 22 995 liv., a été vendu 76 720 liv. (1) En marge, le total suivant : 6 148. 10 + 450 = 6 598. 10. (2) En marge : 37 800 liv. (3) P.V., XLIII, 253. M.U., XLII, 475-476; J. Mont., n° 109; Rép. , n° 240; Audit, nat. , n° 692; J. Fr. , n° 691; Gazette frise , n° 959; F. de la Républ., n° 408. (4) Somme. Insertion au bulletin et renvoi au comité des domaines nationaux (1). 41 Le citoyen Bataille, de - la commune de Charly-sur-Marne (2), fait à la Convention nationale l’hommage d’une machine de son invention pour faciliter la construction des ponts, moulins, etc. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité d’instruction publique (3). 42 La société populaire et le comité de surveillance de la commune d’Orthez (4) écrivent à la Convention nationale qu’ils ont vu avec enthousiasme la grandeur de la représentation nationale dans la séance mémorable du 9 au 10 thermidor, et avec attendrissement le dévouement des citoyens de Paris; ils regrettent de n’avoir pas été là pour faire avec ces derniers un rempart de leurs corps aux purs représentans; et ils annoncent qu’ils ont arrêté de célébrer décadi prochain la victoire remportée sur la tyrannie. Mention honorable, insertion au bulletin (5). [La sté popul. d’Orthez, à la Conv.; Orthez, 19 therm. II] (6) Nous avons vu avec enthousiasme la grandeur de la Convention nationale dans la séance mémorable du 9 au 10 thermidor : le triomphe de la liberté en a été le glorieux résultat. Nous avons admiré avec attendrissement nos frères de Paris lorsqu’ils ont fait le serment de mourir pour la défense de la représentation nationale, ce serment que nous avions déjà prêté et qui est gravé dans nos cœur. Enflamés du feu de la liberté, nous l’avons renouvellé avec transport par un mouvement spontané, heureux si notre dévouement et celui de tous les hommes de bien peut opérer l’anéantissement des ennemis de la République. Vous avez pulvérisé une conspiration d’autant plus dangereuse qu’elle avait été (1) P.V., XLIII, 253-254. Bin , Ier fruct. (de La Roche, veuve Colbert); Ann. patr., n°DXCIV; J. Sablier, n° 1503; Moniteur (réimpr.), XXI, 539. (2) Aisne. (3) P.V. , XLIII, 254. Dans le B‘n (Ier fruct.), la machine de Louis Bataille est présentée comme destinée à enfoncer les pilotis pour faciliter la construction des ponts, etc. S’agit-il d’une confusion entre cet hommage et celui du n° 75 ? Toutes les gazettes citées attribuent aussi au cn Bataille la mise au point d’une machine à enfoncer les pilotis. Moniteur, (réimpr.), XXI, 538. (4) Basses-Pyrénées. (5) P.V., XLIII, 254. (6) C 316, pl. 1267, p. 53, 54. Mentionné par Bm , 5 fruct. (suppl l). SÉANCE DU 29 THERMIDOR AN II (16 AOÛT 1794) - N° 43 145 ourdie par des scélérats qui n’avaient usurpé une réputation qu’en abusant de votre confiance; par des hypocrites qui, la vertu et la justice dans la bouche, avaient la perversité et le crime dans le cœur. Oui, législateurs, la journée du 10 thermidor a affermi la République. Elle apprendra que le sort de la liberté ne tient pas à l’existence de quelques hommes; elle prouvera qu’elle est impérissable lorsqu’elle est dirigée par une Convention pure et soutenue par les vertus et le courage d’un peuple. Législateurs, nous avons arrêté de célébrer décadi prochain une fête en mémoire de la chute du triumvirat qui voulait remplacer le tyran. Nous fêterons en même tems les victoires des armées de la République, nottanment celles de l’armée des Pyrénées-Occidentales, qui vient de conquérir Saint-Sébastien, le Passage et plusieurs vaisseaux richements chargés. Bientôt le tyran espagnol n’existera que dans l’histoire. Périssent tous les tyrans de l’univers ! Vive la République, vive la Convention nationale ! Lacoste ( présid . ), Tuyés fils ( secrét .). [Le c. de surveillance révolutionnaire d’Orthez, à la Conv.; Orthez, 19 therm. II] De nouveaux tyrans ont entraîné la patrie sur le bord du précipice le plus affreux, mais le génie de la liberté qui préside aux destinées de la République française l’a encore une fois sauvée. Que ne pouvons-nous exprimer, citoyens représentants, toute l’horreur et l’indignation dont nous avons été pénétrés en apprenant l’horrible complot que des monstres, plus cruels que les Néron, les Cromwel et les Catilina ont tramé contre les vrais amis de la patrie ! Que n’avons-nous pu, comme nos braves frères de Paris, voler au devant des poignards et des canons que des tyrans altérés de sang avoient dirigé contre vous ! Que n’avons-nous pu être témoins de ce spectacle touchant que vous avez donné à l’univers, au moment où, entourés d’assassins prêts à vous égorger, vous avez déclaré que vous sauveriez la patrie ou que vous sauriez mourir à votre poste ! Oui, vous avez fait plus que les sénateurs romains qui, revêtus de leurs marques de dignité, furent égorgés sur leurs chaises curules. Ils surent mourir avec courage, mais vous, par votre énergie et par votre fermeté vous avez sauvé la liberté, et les chefs de la conspiration ourdie contre elle ont déjà expié sur l’échaffaud la peine due à leurs forfaits. Leurs complices sont nombreux mais vous allez prouver, par votre justice et par votre sévérité, que l’indulgence en faveur de ces hommes avides de pouvoir et de domination, de ces scélérats qui voudraient usurper la souveraineté d’un grand peuple, seroit un crime contre la liberté. Que le supplice de tous les partisans de la tyrannie soit un exemple frappant qui apprenne à toutes les nations que ce n’est pas en vain que le peuple français a proclamé son entière indépendance. La justice, la vertu, le courage, l’héroïsme et la victoire sont à l’ordre du jour dans la République. Les vils esclaves de l’Angleterre, de la Prusse et de l’Autriche n’osent plus se mesurer avec nos braves républicains. Les féroces Espagnols ne trouvent leur salut que dans la fuitte. Saint-Sébastien avec 2 000 prisonniers de guerre, 18 à 20 bâtimens chargés de poudre, de farine, de riz, de salé et environ 100 pièces de canon, ainsi que le Passage viennent de tomber en notre pouvoir. Nous avons perdu deux hommes dans cette affaire. Le tyran de l’Espagne, à l’approche des soldats-citoyens, tremble et pâlit sur son trône qui s’écroule et bientôt les drapeaux de la liberté flotteront sur les murs de Madrid. Les projets liberticides sont déjoués; toutes les factions anéanties; les traîtres, les conspirateurs envoyés à l’échaffaud; chaque jour vous faittes des loix salutaires qui assurent le triomphe de la raison et le bonheur du peuple. Voilà, dignes représentants, le fruit de votre zèle, de votre énergie, de votre courage et de votre patriotisme. Nous venons applaudir à vos glorieux travaux et vous protester que, fidèles aux principes qui nous ont toujours dirigés, nous ne serons jamais idolâtres des individus; la Convention seule est et sera notre guide et notre prototype; elle seule est digne de la reconnoissance publique. Nous saurons mourir, s’il le faut, pour la faire respecter et pour assurer l’exécution des loix qui émanent d’elle; nous sommes prêts à sceller de notre sang notre attachement, notre amour et notre respect pour la représentation nationale, et notre dévouement à la chose publique. Périssent tous les traîtres, tous les intrigants et tous les ambitieux ! Vive la liberté, vive la Convention, vive à jamais la République française ! Roumicq, Noisetier-Lajusan, L. Lamatabois, L. Preville, J. Larroque, Mânes, Labaste, PlNSUNY, BORDENAVES, JALIATX. 43 La société populaire de Josselin (1) s’exprime en ces termes : continuez, braves représentans, continuez vos glorieux travaux; vous aviez la confiance de tous les Français, et vous l’avez méritée de plus en plus en affrontant avec tant d’énergie les poignards des modernes Catilina. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [La sté popul. de Josselin, à la Conv.; Josselin, 17 therm. II] (3) Liberté, égalité, ou la mort ! Républicains représentants, De nouveaux Cromwel ont osé vouloir usurper la souveraineté nationale. Les conspirateurs ne sont plus, le glaive de la loi en a fait justice. Votre énergie a encore une fois sauvé la patrie. Vive la République ! (1) Morbihan. (2) P.V., XLIII, 254. (3) C 316, pl. 1267, p. 52. Mentionné par Bm , 3 fruct. (suppl l). 10