38 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE c [Queinnec, représentant du peuple, détenu à la maison d’arrêt dite des Carmes, à la Convention nationale, s. </] (94) Citoyens collègues Je suis détenu depuis près de treize mois. L’air impur et infect que j’ai respiré dans les différentes prisons que j’ai habitées a influé sur ma santé; je vous prie de m’authoriser a me retirer dans mon domicile à Paris. Queinnec, député du département du Finistère. d [J. Guiter, représentant du peuple, détenu dans la maison d’arrêt de Port-Libre, à la Convention nationale, le 2 brumaire an III] (95) Citoyens collègues Je vous demande la faculté de me retirer dans mon domicile à Paris sous ma responsabilité. Ma santé affaiblie exige des remedes et un régime incompatible avec ma position actuelle. J. Guiter, représentant du peuple. e [Salmon, représentant du peuple, détenu dans la maison d’arrêt de la caserne des Carmes, au président de la Convention nationale, Paris le 3 brumaire an ///] (96) Citoyen président Le séjour que je fais depuis treize mois dans les differentes prisons de Paris a altéré ma santé; je demande à la Convention l’autorisation pour me retirer dans mon domicile a l’effet de me procurer les secours necessaires pour mon rétablissement. Salut et fraternité Salmon, représentant du peule. f [Obelin, représentant du peuple, détenu dans la maison d’arrêt de la caserne des Carmes, au président de la Convention nationale, le 2 brumaire an 7/7] (97) Citoyen président Je suis âgé de soixante ans. Ma santé constamment très foible a encore été considérablement altéré par une longue détention pendant laquelle j’ay beaucoup souffert ; ces souffrances m’ont surtout fait contracter le germe d’une infirmité dont les progrès peuvent être très funestes ; pour les prévenir il faudroit promtement employer des soins et des traite-mens qu’il n’est pas possible de me procurer dans ma prison. Plusieurs de mes collègues dans le meme cas, et pour les memes motifs de santé ont obtenu de la Convention nationalle d’etre transféré dans leur famille à Paris ; Je réclame de sa justice le meme acte d’humanité en ma faveur. Salut et fraternité Obelin, député à la Convention nationalle. 8 [Bailleul, représentant du peuple, détenu dans la maison d’arrêt des Carmes, à la Convention nationale, le 2 brumaire an 777] (98) Citoyens Collègues Une longue détention et sur-tout cinq mois et demi de séjour a la Conciergerie au milieu des fievres et du mauvais air, m’ont causé différentes incommodités dont les effets trop long-tems négligés exigent absolument des secours, je demande en conséquence que la Convention ordonne que je serai transféré chez moi. Je joins a la présente un certificat de médecin qui atteste la réalité de ce que j’ai avancé à la Convention nationale. Bailleul. [i Certificat de santé de l’officier de santé des prisons, Paris le 2 brumaire an 777] (99) Nous soussignés officiers de santé des prisons et maisons d’arrêt du département de Paris, certifions que le citoyen Jacques-Charles Bailleul député à la Convention nationale, détenu dans la maison d’arrêt dite Les Carmes a été attaqué pendant plusieurs mois du scorbut au dernier degrés, ou les gencives etoient saignantes, des taches noires sur toute l’habitude du corps, les douleurs violentes aux extrémités, tous ces symptômes ont diminué leurs violences, mais il lui est survenu une éruption cutanée qui couvre presque toute l’habitude du corps avec des douleurs et la démangaison insupportable. De plus il est attaqué des hemo-rhoides. En conséquence nous jugeons que cette maladie est le reste du scorbut qu’il faut le trai-(94) C 323, pl. 1381, p. 23. (95) C 323, pl. 1381, p. 27. (96) C 323, pl. 1381, p. 26. (98) C 323, pl. 1381, p. 29. (97) C 323, pl. 1381, p. 28. (99) C 323, pl. 1381, p. 30.