526 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE toyennes des tribunes déclarent qu’elles souscriront toutes pour le même but ( nouveaux applaudissements) . Tous les membres appuient et adoptent cette motion à l’unanimité. En conséquence, le président a émis le vœu de la Société, et a annoncé que le registre de souscription sera ouvert demain, à midi; et qu’un extrait du procès-verbal sera remis aux représentants du peuple, et envoyé à la Convention nationale; et qu’il sera imprimé et affiché, pour inviter tous les bons citoyens à venir déposer leur offrande civique sur l’autel de la patrie. Peylet (présid.), C. Forget, Leminhy (secrét.), Houdet (secrét. perpétuel). 17 Lecarpentier, représentant du peuple, écrit de Port Malo (1) sous la date du 6 floréal, que deux nouvelles prises viennent d’entrer dans ce port: la première est un bâtiment danois de 150 tonneaux, chargé de planches et bois de construction pour l’Angleterre; et la deuxième un bâtiment anglais de 6 canons chargé de fer et autres marchandises, allant à la traite des nègres. Insertion au bulletin, renvoi au Comité de salut public (2). [. Port-Malo , 6 flor. II] (3). « Citoyen Président, J’aurai encore avant mon départ dont j’attends toujours l’autorisation du Comité de salut public le plaisir d’annoncer à la Convention nationale l’arrivée en ce port de deux prises intéressantes enlevées par les aigles républicaines. L’une est un bâtiment danois de 150 tonneaux ou environ, chargé de planches et mâtures, destiné pour l’Angleterre et amené en France par la corvette La Citoyenne du Havre; l’autre est un bâtiment anglais de six canons, portant charge de fer, de poudre et de fusils, allant à la traite des nègres et détourné de sa route par la frégate l’Unité, faisant partie de la division du contre-amiral Mielly. La cargaison de la première est arrivée fort à propos pour hâter la confection des bâtiments de guerre qui se préparent ici, et indépendamment du contenu de la seconde, on peut faire du navire qui est doublé en cuivre, une bonne corvette de 14 canons; ainsi tout est profit. C’est bien dommage que Pitt soit tant occupé à souffler aux yeux du peuple ses globules phos-phoriques : s’il avoit un petit moment de trop, il pourrait l’employer plus utilement pour la nation anglaise, en proposant au lieu d’un bill ou d’une bulle de savon contre la République française une lecture de la liste des prises faites par (1) Saint-Malo, Ille-et-Vilaine. (2) P.V., XXXVI, 268. Btn, 12 flor.; J. Sablier, n° 1292; C. Eg., n° 622, p. 250; J. Mont., n° 170; J. Fr., n° 585; J. Paris, n° 487; M.U., XXXIX, 204. (3) AF11 294, pl. 2464, p. 35; J. Matin, n° 620; Débats, n° 589, p. 162; Mon., XX, 357: J. Lois, n° 581; Rép., n° 133; Feuille Rép., n° 303; Ann. patr., n° 486; J. Perlet, nos 587 et 588. nos vaisseaux. Mais non, ce grand homme n’a pas de tems à perdre, et il sait mieux choisir l’objet de ses délibérations du parlement pour prolonger l’erreur et compromettre la fortune de l’Angleterre. S. et F. ». Lecarpentier. ( Applaudissements ) . 18 Le vice-président du district de Cérilly, département de l’Ailier, fait connoître à la Convention le trait de patriotisme suivant : Un détachement de hussards, partant pour la Vendée, passe par la commune d’Ainay-sur-Sologne; l’un d’eux avoit un cheval très fatigué: « Ton cheval ne peut te servir, lui dit » le nommé Bourdin qui n’est pas riche [et qui n’a que deux fils, tous deux aux frontières]; » il peut te faire périr. J’en ai un bon; prends-le, » et laisse le tien ici. Cet échange s’effectua. » Bourdin prit le cheval fatigué, qui sous peu » de jours sera en bon état, et vient de l’offrir à la patrie » (1). BOURGOUIN poursuit : La Société populaire de Cérilly a déjà fait quelques fonds pour équiper un cavalier jacobin; elle n’est pas assez riche pour exécuter ce projet par elle-même. Je pense qu’avec l’offrande de Bourdin et la réunion de quelques Sociétés voisines à qui l’on a écrit, les intentions de celle de Cérilly seront remplies (2) . Mention honorable, insertion au bulletin (3). 19 L’agent national de Revel annonce à la Convention l’envoi d’un échantillon de salpêtre, fruit du travail des sans-culottes du chef-lieu de ce district. Mention honorable, insertion au bulletin (4). [Revel, 2 flor. II] (5). « Citoyens représentants, Je vous fait passer un échantillon de salpêtre, fruit des travaux des bons sans-culottes de l’atelier du chef-lieu de district de Revel. Leur première manipulation révolutionnaire n’a pu donner qu’environ un quintal de cet instrument de mort, qui doit exterminer tous les ennemis de notre liberté. Soyez convaincus, citoyens représentants, que les ouvriers de notre fabrique, travaillent avec la plus grande ardeur et sont animés du zèle le plus ardent; pour préparer la foudre qui doit (1) P.V., XXXVI, 268. Bin, 13 flor.; J. Sablier, n° 1292; J. Fr., n» 585; M.U., XXXIX, 233; J. Mont., n° 171; Mon., XX, 380; Débats, n° 591, p. 172. (2) C 303, pl. 1109, p. 16. (3) P.V., XXXVI, 268. (4) P.V. XXXVI, 269. Bin, 15 flor. (2e suppl.). Revel, Haute-Garonne. (5) C 302, pl. 1095, p. 20. 526 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE toyennes des tribunes déclarent qu’elles souscriront toutes pour le même but ( nouveaux applaudissements) . Tous les membres appuient et adoptent cette motion à l’unanimité. En conséquence, le président a émis le vœu de la Société, et a annoncé que le registre de souscription sera ouvert demain, à midi; et qu’un extrait du procès-verbal sera remis aux représentants du peuple, et envoyé à la Convention nationale; et qu’il sera imprimé et affiché, pour inviter tous les bons citoyens à venir déposer leur offrande civique sur l’autel de la patrie. Peylet (présid.), C. Forget, Leminhy (secrét.), Houdet (secrét. perpétuel). 17 Lecarpentier, représentant du peuple, écrit de Port Malo (1) sous la date du 6 floréal, que deux nouvelles prises viennent d’entrer dans ce port: la première est un bâtiment danois de 150 tonneaux, chargé de planches et bois de construction pour l’Angleterre; et la deuxième un bâtiment anglais de 6 canons chargé de fer et autres marchandises, allant à la traite des nègres. Insertion au bulletin, renvoi au Comité de salut public (2). [. Port-Malo , 6 flor. II] (3). « Citoyen Président, J’aurai encore avant mon départ dont j’attends toujours l’autorisation du Comité de salut public le plaisir d’annoncer à la Convention nationale l’arrivée en ce port de deux prises intéressantes enlevées par les aigles républicaines. L’une est un bâtiment danois de 150 tonneaux ou environ, chargé de planches et mâtures, destiné pour l’Angleterre et amené en France par la corvette La Citoyenne du Havre; l’autre est un bâtiment anglais de six canons, portant charge de fer, de poudre et de fusils, allant à la traite des nègres et détourné de sa route par la frégate l’Unité, faisant partie de la division du contre-amiral Mielly. La cargaison de la première est arrivée fort à propos pour hâter la confection des bâtiments de guerre qui se préparent ici, et indépendamment du contenu de la seconde, on peut faire du navire qui est doublé en cuivre, une bonne corvette de 14 canons; ainsi tout est profit. C’est bien dommage que Pitt soit tant occupé à souffler aux yeux du peuple ses globules phos-phoriques : s’il avoit un petit moment de trop, il pourrait l’employer plus utilement pour la nation anglaise, en proposant au lieu d’un bill ou d’une bulle de savon contre la République française une lecture de la liste des prises faites par (1) Saint-Malo, Ille-et-Vilaine. (2) P.V., XXXVI, 268. Btn, 12 flor.; J. Sablier, n° 1292; C. Eg., n° 622, p. 250; J. Mont., n° 170; J. Fr., n° 585; J. Paris, n° 487; M.U., XXXIX, 204. (3) AF11 294, pl. 2464, p. 35; J. Matin, n° 620; Débats, n° 589, p. 162; Mon., XX, 357: J. Lois, n° 581; Rép., n° 133; Feuille Rép., n° 303; Ann. patr., n° 486; J. Perlet, nos 587 et 588. nos vaisseaux. Mais non, ce grand homme n’a pas de tems à perdre, et il sait mieux choisir l’objet de ses délibérations du parlement pour prolonger l’erreur et compromettre la fortune de l’Angleterre. S. et F. ». Lecarpentier. ( Applaudissements ) . 18 Le vice-président du district de Cérilly, département de l’Ailier, fait connoître à la Convention le trait de patriotisme suivant : Un détachement de hussards, partant pour la Vendée, passe par la commune d’Ainay-sur-Sologne; l’un d’eux avoit un cheval très fatigué: « Ton cheval ne peut te servir, lui dit » le nommé Bourdin qui n’est pas riche [et qui n’a que deux fils, tous deux aux frontières]; » il peut te faire périr. J’en ai un bon; prends-le, » et laisse le tien ici. Cet échange s’effectua. » Bourdin prit le cheval fatigué, qui sous peu » de jours sera en bon état, et vient de l’offrir à la patrie » (1). BOURGOUIN poursuit : La Société populaire de Cérilly a déjà fait quelques fonds pour équiper un cavalier jacobin; elle n’est pas assez riche pour exécuter ce projet par elle-même. Je pense qu’avec l’offrande de Bourdin et la réunion de quelques Sociétés voisines à qui l’on a écrit, les intentions de celle de Cérilly seront remplies (2) . Mention honorable, insertion au bulletin (3). 19 L’agent national de Revel annonce à la Convention l’envoi d’un échantillon de salpêtre, fruit du travail des sans-culottes du chef-lieu de ce district. Mention honorable, insertion au bulletin (4). [Revel, 2 flor. II] (5). « Citoyens représentants, Je vous fait passer un échantillon de salpêtre, fruit des travaux des bons sans-culottes de l’atelier du chef-lieu de district de Revel. Leur première manipulation révolutionnaire n’a pu donner qu’environ un quintal de cet instrument de mort, qui doit exterminer tous les ennemis de notre liberté. Soyez convaincus, citoyens représentants, que les ouvriers de notre fabrique, travaillent avec la plus grande ardeur et sont animés du zèle le plus ardent; pour préparer la foudre qui doit (1) P.V., XXXVI, 268. Bin, 13 flor.; J. Sablier, n° 1292; J. Fr., n» 585; M.U., XXXIX, 233; J. Mont., n° 171; Mon., XX, 380; Débats, n° 591, p. 172. (2) C 303, pl. 1109, p. 16. (3) P.V., XXXVI, 268. (4) P.V. XXXVI, 269. Bin, 15 flor. (2e suppl.). Revel, Haute-Garonne. (5) C 302, pl. 1095, p. 20.