SÉANCE DU 26 BRUMAIRE AN III (16 NOVEMBRE 1794) - N° 1 289 Le trois brumaire l’an troisième de la République une indivisible et démocratique. Suivent 46 signatures. h’ [La société populaire de Carouge à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III] (37) Citoyens Représentants, La société populaire de Carrouge vous remercie d’avoir envoie dans le departement du Mont-Blanc le représentant du peuple Gauthier. Il a mis en exercice la justice, la probité et toutes les vertus. Il a ramené la confiance et la securité parmi les bons citoyens; sa sagesse a distingué les ambitieux intrigants et sa fermeté les a dejoüé. Il a rectifié et fixé l’esprit public en développant d’avance les principes de vôtre addresse au peuple. Nous remercions la Convention nationale de cette addresse, ses principes sont les nôtres; elle doit etre le point de ralliement de tous les françois, et le fanal qui au travers des flots révolutionnaires doit diriger le vaisseau de la République; faites le entrer, représentants du peuple, d’une main hardie, dans le port, l’écume impure des agitateurs doit-elle en arrêter la marche majestueuse? J. Anthonioz, président. V [La société populaire de Bruyères à la Convention nationale, le 23 vendémiaire an III] (38) Citoyens Représentans Vous avez abattu par votre courage l’infâme triumvir, mais ses sectateurs impies respirent encore. Tourmentés de la soif du crime, ces hommes de sang et de boue s’agitent et se remuent en tous sens pour corrompre la morale publique et distraire le peuple français de l’attachement et de la confiance qu’il doit à ses representans. Mais leurs criminels efforts seront impuissans, et la justice terrible du peuple frappera tôt ou tard cette horde de scélérats suscitée et vomie par ses féroces ennemis. Que l’addresse sublime, que vous venés d’addresser à ce même peuple qui ne sait qu’idolâtrer la République, et les vertus qu’elle met à l’ordre du jour ; que cette addresse que nous avons couverte d’applaudissemens et d’actions de grâce devienne l’arrêt de mort de tous ces etres immoraux et liberticides, en nous traçant les caractères auxquels nous reconnoitrons leur trahison et leur perfidie. Guerre éternelle aux (37) C 326, pl. 1419, p. 6. (38) C 326, pl. 1419, p. 10. intriguans, aux factieux, aux meneurs, aux fripons, aux égoïstes, comme aux tirans ; point de Plaine, point de Montagne, rien que la Convention ; la Convention toute entière, tel est citoyens Représentans notre seul cri de ralliement, tel est le seul point ou nous dirigeons notre obéissance comme le seul centre ou nous réunissent notre amour et notre dévouement pour des législateurs qui servent si bien la cause que nous deffendrons jusqu’à la mort. La cause sacrée de l’égalité et de la liberté. Vive la République, vive la Convention nationale. Suivent 70 signatures. r [La société populaire d’Aurignac à la Convention nationale, s. d.] (39) Citoyens Représentans, Votre adresse sublime et consolante au peuple français rétablit enfin sur le sol de la liberté innondé de larmes et de sang, le régné de la justice et des principes. Les monstres que la massue de nos hercules a terrassé ne vomiront plus leur rage sur l’innocence et l’erreur et le crime et la trahison poursuivis sans relâches sous quelque masque dont ils se couvrent, dans quelques lieux qu’ils se cachent n’échaperont plus au châtiment qu’invoquent sur leurs têtes les lois outragées et le cri des bons citoyens. La société populaire d’Aurignac constament attachée à ces principes immuables d’un bon gouvernement les a vû avec transport, consignés dans votre proclamation, et on vous redit qu’en y persévérant les scélérats qui cherchent a entraver la marche rapide du char de la Révolution seront écrasés sous ses roues ou contraints a abjurer leurs détestables machinations. Continués, Pères de la patrie, la tache hon-norable et pénible de fixer le bonheur au milieu d’un peuple que n’ont point découragé de traverser et de sacrifier sans nombre par le même moyen que vous avés emploie pour fixer la gloire dans vos sages et courageuses délibérations que les intrigans, les ambitieux et les fripons palissent et sechent d’effroi à l’aspect du glaive toujours suspendu sur leurs têtes, mais que les citoyens probres et vertueux rassurés par leur loyauté et leur civisme s’élèvent avec confiance à la jouissance de tous leurs droits. Soïez impertubables sur le mont sacré, de là, foudroies d’une main les esclaves des tyrans coalizés, de l’autre renversés tous les trônes que des factieux voudraient placer à la hauteur de la Convention, foulés sous vos pieds tous ces obscurs conspirateurs qui ourdissent dans le secret, leurs trames criminelles et liberticides ; et restés à vos postes. Jusqu’au tems ou vos (39) C 326, pl. 1419, p. 14. 290 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE sages mesures auront consolidé et elevé jusqu’au faite, l’ediffice impérissable que le peuple souverain a confié à votre genie, à vos travaux, à vos vertus et auquel sont attachées les plus grandes et les plus glorieuses destinées de notre république. Tel est le voeu de la société populaire d’Au-rignac qui a juré amour, respect, fidélité à la Convention nationale et qui sera toujours disposé de sceller de son sang et profession des sentimens qui l’animent et la font crier avec l’enthousiasme de l’admiration et de la recon-noissance, Vive la Republique française, démocratique, une et indivisible. Vive la Convention nationale. Majean aîné, président, Dardignac, Martin, secrétaires. k’ [La société populaire de Phalsbourg à la Convention nationale, le 25 vendémiaire an III] (40) Liberté, Égalité, Fraternité. Citoyens Représentants ! L’adresse au peuple a été accueillie dans cette commune avec le plus vif enthousiasme; elle voit avec un plaisir inexprimable que le régime de la justice a succédé à celui de la terreur. Elle vous invite à continuer vos glorieux travaux, et jure que la Convention nationale est son seul point de ralliement. Salut et fraternité. Suivent 99 signatures. V [La société populaire de Gacé à la Convention nationale, le 3 brumaire an III] (41) Enfin la republique respire après une longue fluctuation, son destin se déclare et s’affermit. Les factions intérieures détruites, la victoire planant sans cesse sur les armes républicaines, voila le fruit de la fermeté de la convention nationale et le prix de la valleur française. Citoyens Representans, votre adresse du dix-huit vendémiaire ne laisse rien à désirer, ni sur les sentimens qui vous animent, ni sur les principes que vous professés, ni sur le résultat de vos immortels travaux; la société populaire de Gacé a lû avec enthousiasme cet ouvrage conçu dans le sein de l’humanité, dicté par la justice, éclairé par la sagesse, soutenue par la prévoyance. Elle suivra ce faisceau de lumière qui ne s’écarte jamais des sentiers de la vertu ; c’est la boussole du bon citoyen. (40) C 326, pl. 1419, p. 23. (41) C 326, pl. 1419, p. 18. Citoyens Représentons, restés au poste ou la confiance vous a placés; c’est le port à l’abri des tempêtes ou le vaisseau de la Republique jettera l’ancre échappé des ecueils il flottera sans commotion sur des eaux calmes que les elemens même ne pourront agiter. Salut et fraternité. Philaire, maire et 52 autres signatures. m’ [Les citoyens de la société populaire de Nantua, Ain, à la Convention nationale, le 5 brumaire an HT] (42) Ainsi qu’au lever du soleil, on voit rentrer dans leurs antres ténébreux tous les oiseaux sinistres dont les croàssemens lugubres éffrayoient le timide berger; de même le flambeau des vertus que le génie de la france a préservé des orages de la révolution, va précipiter les monstres politiques. Il luit enfin ce flambeau... ouï, vertueux Représentants, il luit! votre dernière adresse aux français nous le fait appercevoir et sa lumière console, réjouit et ranime nos coeurs. Disparoissés donc adhérens de Roberspierre, feroces antropophages, tigres altérés du sang de vos frères? N’êtes vous assez rassasiés de celui que vous avés versé? Disparoissés, mais craignés la justice ; votre marche plus audacieuse vers le crime, votre rappel à la terreur pour consommer vos forfaits, ne vous soustrairont pas à sa sévérité. C’est en vain qu’abusant du cri qui sauva la patrie, vous vociférés encore que les patriotes gémissent et que l’aristocratie lève une tête insolente. Prenés vous donc votre désespoir pour des preuves? Des hommes immoraux cruels et tiranniques pour des patriotes ? Enfin les vertueux pour des aristocrates? Comme des serpens terrassés et mutilés vous vous agités au milieu des sififlemens : vos dards pestiférés cherchent à distiler le venin qui vous tourmente; mais c’en est fait l’ombre de Rousseau s’indigne contre vous et la liberté que vous assassinés vous réprouve. O bienfaisante Convention, continuez donc les travaux ; achevez de terrasser les immoraux et les tirans ; voila tes seuls ennemis, voila les nôtres, voila ceux que notre société combattra toujours. Les vertus, oui, les seules vertus nous feront triompher des premiers et le courage de nos frères d’armes nous garantit déjà la victoire sur les autres. Frappés la main téméraire qui voudroit t’arracher les rênes du gouvernement. Frappe ces audacieux, ils conspirent encore. Nous sommes républicains, les loix seules seront notre guide; tu hais les crimes, nos coeurs nous seconderont; tu fais le bien, notre estime et notre dévouement te sont dévolus. Tels sont nos sentimens, c’est à toi de conduire nos pas à la prospérité publique. Suivent 73 signatures. (42) C 326, pl. 1419, p. 22.