[Convention nationale ] ARCHIVES iPAMÆtëENTÀIRES. j f3f *��93 iîî revers que nous avons eus jusqu’à ce jour : ü propose, et la Convention adopte le projet de décret qui suit : « La Convention nationale, après avoir en¬ tendu le rapport de son comité de Salut public, décrète ce qui suit (1) : 'f « Les représentants du peuple envoyés en commission sont tenus de se conformer exacte¬ ment aux arrêtés du comité de Salut public; les généraux et autres agents du pouvoir exécutif ne pourront s’autoriser d’aucun ordre particu¬ lier pour se refuser à l’exécution desdits arrê¬ tés (2). Suit le texte du rapport de Barère, d'après le document imprimé (3). Rapport paît, au nom du comité de Salut PUBLIC, SUR LES OPÉRATIONS DU COMITÉ DANS LA CAMPAGNE ACTUELLE PAR B. BARÈRE ; LE 6 PRIMAIRE (4), L’AN II DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE UNE ET INDIVISIBLE. (Imprimé par ordre de la Convention nationale et en¬ voyé aux districts, aux départements et aux Sociétés populaires.) Citoyens, Le comité de Salut public, peu occupé de cette vaine gloire après laquefîe courent les courtisans et les ministres des monarchies, a trouvé plus digne d’administrateurs républi¬ cains d’ensevelir, pour ainsi dire, tous les inté¬ rêts personnels, eeux même du comité, sous le bien public qui devait résulter du secret de ses opérations. Il n’a pas craint les attaques de la calomnie, quand il a vu le sort de la liberté attaché à la non -publicité de ses arrêtés. Il a mieux aimé que les malveillants l’accusassent d’être sans surveillance et sans activité, plutôt que de passer pour orgueilleux, ou pour in¬ discret. Sauver la patrie avec vous et par vous, voilà sa devise, voilà le, but constant de ses travaux. Cependant il doit y avoir un terme à cette modestie nécessaire; il est des bornes à un silence utile. La campagne touche à son terme : nous pouvons donc vous tracer un tableau rapide de nos opérations. Par la réussite des unes, comme par le non-succès de quelques autres, vous prononcerez que l’obéissance à un pouvoir central, que l’exécution sévère des arrêtés du gouvernement national peuvent seules assurer la victoire; vous verrez que le succès a couronné l’exécution de nos arrêtés, (1) La minute du décret est de la main de Carnot; elle est contresignée par Barère (Archives natio¬ nales, carton C 282, dossier n° 787). (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 157. (3) Bibliothèque nationale : 19 pages in-8°, Le38, n° 580. Bibliothèque de la Chambre des députés: Collection Portiez (de l'Oise), t. 12, n° 9. (4) Le document imprimé porte la date du 6 fri¬ maire; mais c’est une erreur d’impression. D’après le procès-verbal de la Convention et les divers jour¬ naux de l’époque, il n’est pas douteux que le rapport de .Barère a été présenté à la Convention dans la séance du 5 frimaire. et que tes revers sont le fruit de là non -exécu¬ tion de ces mêmes arrêtés. Inactivité des agents ministériels, incertitude, timidité, mauvaise volonté ou trahison des généraux, mésintelligence ou excès de pouvoir des représentants; voilà les obstacles que le gouvernement central de la République doit vaincre sans eesse, et qu’il n’a pu toujours sur¬ monter. Le système militaire du comité est celui au¬ quel l’histoire raconte que les succès ona été toujours attachés, celui que tous les grands généraux ont suivi, celui qui appartient plus particulièrement à un peuple libre, à une naition belliqueuse et énorme, qui peut tout écraser par sa masse : le système des grandes armées; système qu’ont exécuté constamment les puis¬ sances coalisées, tandis que nous nous obsti¬ nions à disséminer nos forces sur des frontières étendues, et à tout garder sans pouvoir rien défendre. Le comité avait arrêté, comme base de l’ins¬ truction des représentants et des généraux, et des opérations du ministre, que l’on agirait en masse et jamais partiellement; que, pour gros¬ sir l’armée active, on retirerait des garnisons tout ce qui n’était pas rigoureusement néces¬ saire à leur sûreté. On a suivi un -système contraire; presque partout on a laissé des garnisons énormes; on a cédé à la crainte que venaient témoigner .les communes. Il en est résulté un morcellement funeste dans nos armées; l’ennemi a attaqué successivement les différents postes, et les urbotte ont bien senti l’avantage d’agir en masse, et d’après un plan arrêté -par' Te comité. Voici leur lettre : Extrait de la lettre des représentants (1). « Rennes, le 26 brumaire. « Deux heures après notre entrée à Rennes, un conseil de guerre a été tenu entre tous les généraux des deux armées; vous verrez, par la copie ci -jointe du plan qui y a été arrêté, combien les vues du comité de Salut public, quoique à de grandes distances, s’accordaient avec celles que le conseil de guerre jugea les plus propres à assurer le succès de nos armes contre les rebelles fugitifs; ce qui prouve évi¬ demment que, quand on désire tous le bien (1) Voy. ci-après, annexe n° 1, p. 135 les pièces justificatives D, E et P, 3 fritnairecdn.il 25 novembre 1793 publie, on ne diffère jamais d’opinion sur les vrais moyens de l’établir. » Cependant, malgré nos arrêtés, malgTé des lettres pressantes pour n’agir qu’en masse et par des forces réunies, nous comptons la petite armée du Calvados, celle de l’Orne, celle de Granville, celle de Cherbourg, celle des Côtes de Brest et celle des Côtes de T Ouest ; et à chaque armée il y a un représentant; et toutes les forces sont disséminées; et c’est ainsi que des brigands, réunis par leur crime et par leur désespoir, sont quelquefois victorieux. Nous avons appris hier la nouvelle du 30, annoncée par Jean -Bon-Saint-André, d’après les avis reçus de la commune de Cancale. Le lendemain, le succès a été pour les bri¬ gands; en voici la nouvelle, arrivée ce matin. Le comité se trouve presque toujours T organe de cette succession singulière de nouvelles, qui paraît contradictoire, et qui ne lui laisse aper¬ cevoir que le viee inhérent aux dispositions militaires, quelquefois à la nature des diverses troupes, le viee de l’inexécution des arrêtés émanés du centre du gouvernement. Voici les nouvelles des 2 et 3 frimaire. Pocholle, représentant du peuple dans le dépar¬ tement d'Ille-et-Vilaine, à la Convention natio¬ nale (1). « Du 2 . frimaire, Rennes. « Citoyens collègues, je désire être le .premier à vous annoncer une nouvelle qui doit combler de joie toute la République. Les brigands viennent d’être battus complètement près de Dôl. Leur bande scélérate est toute dispersée; ils fuient dans les marais cacher leur honte et leur épouvante; nos braves républicains les atteignent partout. Ce pays dans lequél ils s’étaient flattés d’établir leur empire, est sauvé de leur fureur. Encore quelques jours, et il ne restera d’eux que leurs cadavres. • « Signé : Pgcholle. « P. -S. — On m’amène à l’instant l’un des chefs de l’armée catholique, nommé Puthod; la Commission militaire va en faire justice, après avoir tiré de lui tous les renseignements -qui pourront être utiles. » Pocholle écrit encore de Rennes. « Du lendemain, 3 frimaire (2) . « Nos revers ont souvent suivi de près nos triomphes, et les dernières journées en four¬ nissent encore de trop tristes preuves. Ros¬ signol est rentré cette nuit dans Rennes, où il rallie son armée. L’ennemi occupe de poste d’Antrain; Boursault, qui part demain, vous donnera de plus amples détails; je n’ai pu encore en recueillir. Le courage des vrais répu¬ blicains n’est point abattu; Une le sera jamais. « Signé : Pocholle. » fl) Voy. ci-après, annexe ri® 1, p. 137 la pièce justificative G. (2) Voy. ci-après, annexe n° 1, p. 137 la pièce justificative H. 1 Convention nationale.] -Nous ne pouvons nous dissimuler que les Tebelles cherchent l’impunité ou des secours vers l’Océan. Les diverses armées se 'réunissent enfin d’après un arrêté, et le comité a cm ■devoir encore tirer des autres armées de la République un nombre considérable de trou¬ pes le plus aguerries, pour exterminer enfin cette race de brigands, de fanatiques et de loyalistes, pour soumettre à la République les départements entachés de fédéralisme, et pour servir enfin sur les côtes de la mer à l’exe¬ cution de cette mesure hardie qui doit aller punir Pitt et George sur leurs propres foyers, et reprendre sur la Tamise les mêmes subsis¬ tances qu’ils ont dérobées au commerce et aux besoins des hommes. Oui, les crimes des hommes, comme ceux des gouvernements envers la nature, envers l’humanité, ne furent jamais impunis sur la terre. Toulon . Cette Vendée honteuse du Midi, cette espé¬ rance des roiB, Toulon a formé, plusieurs jours de suite, la matière des délibérations du comité ; il s’est entouré de citoyens qui connaissent les localités et les moyens d’attaque. Le brave Castagnies, dont les batteries flottantes ont déjà assuré la défense de Dunkerque, va pour¬ suivre encore les Anglais sur les bords de la Méditerranée; toutes les forces disponibles du Midi de la France s’y rendent de toutes parts; l’artillerie, les munitions et les approvision¬ nements y arrivent tons les jours, et des ingé¬ nieurs habiles y sont envoyés avec d’autres secours encore nécessaires; le crime de Toulon sera puni. C’est encore là que la réunion des forces va produire son effet, qu’une masse de 40,000 hommes commandera à l’ Angleterre et à l’Es¬ pagne cette fuite honteuse dont elles ont donné un si honorable exemple à Dunkerque, à Bergues, à Andaye et à Perpignan. Si les arrêtés envoyés par le comité sont exécutés, la Méditerranée, affranchie du joug anglais, verra bientôt les triomphes de la République française. Que la Convention daigne donc jeter un regard sur la situation de la République; qu’elle ne cesse jamais de se soutenir à cette belle hauteur où les destinées de la République lui ont commandé de s’élever pour être digne d’elle. Ce n’est point dans le temple de la liberté, dans le centre de la Révolution, que la terreur doit habiter, que les courages doivent être placés, que la parole doit être paralysée; ce n’est point ici que les âmes doivent être timi¬ des, l’énergie émoussée, et que le caractère de l’homme fibre doit être effacé. C’est de ce sanctuaire que la terreur doit partir pour com¬ primer les ennemis domestiques, les calomnia¬ teurs effrontés de la représentation populaire, les fauteurs innombrables du parti de l’étran¬ ger; c’est de cette tribune que doivent partir les récompenses et les encouragements pour les armées de la République, et l’effroi pour les cohortes étrangères. Où était la Répiifilique au commencement de la campagne? Dam quelques décrets, dans le cœur d’un petit nombre d’hommes fermes, dévoués à la mort pour -s’être élevés à la liberté. Où est aujourd’hui la République? Dans le 5 frimaire an U ' r-fcSjl 23 novembre 1793 vœu constant des représentants, dans le cou¬ rage des armées, dans la volonté du peuple, dans les Sociétés populaires, dans les victoires de la Vendée et de Lyon, et dans le cœur de ces 'francs sans-culottes dégagés des . préjugés monarchiques et religieux, et ne connaissant plus que le dieu de la nature, de la raison -et de la liberté. Qu’avions -nous au commencement de la cam¬ pagne? Des recrues faites au milieu de la guerre civile et des murmures produits par des mal¬ veillants ; Des armées dénuées et incomplètes; des fédéralistes à la tête de tous les départements, et des’royalistes effrénés, ou des traîtres vénaux à la tête des armées; Due Vendée caressée par des administrations, nourrie par des levées aristocratiques et grossi© par des paysans hébétés et des prêtres 'fana¬ tiques ; Une* Convention* déchirée de ses propres* mains, une minorité républicaine dévouée au poignard et à la calomnie; Une ville 'industrieuse changée en un camp -de rebelles; Des manufactures d’armes paralysées, ou d’un produit détourné ou insuffisant; Les subsistances portées à un prix exorbitant ; Le Midi menacé d’une défection morale et d’une invasion militaire Le Nord et le Rhin trahis, vendus à l’Autriche et à l’Angleterre; Las frontières maritimes corrompues parJl’or des marchands anglais; L’esprit républicain dégradé, avili, tourmenté, dénoncé même à l’opinion fédéraliste; Le Trésor public desséché; la fortune publique pillée; la monnaie républicaine avilie; Et enfin, tous les tyrans de l’Europe concertés avec les prêtres, les nobles, les intrigants, les fripons, les calomniateurs, les fanatiques, les faibles et les imbéciles. — Quelle effroyable majorité pour un pays sans constitution et sans amour de la patrie ! Qu’avons-nous au moment où je parle? Une Constitution républicaine, où la sainte Égalité est consacrée pour la première fois sur la terre; Douze armées en pleine activité, ou plutôt une nation immense devenue toute militaire; Une levés de 600,000 jeunes citoyens, com¬ mandée par un décret d’une ligne, exécutée par un mouvement spontané presqn’à la fois, au moment où les subsistances étaient cachées, et où les armes manquaient ; Le royalisme anéanti ou déporté avec la race qui pouvait le reproduire; Le fédéralisme mené à T échafaud et livré à l’infamie aux yeux de toutes les générations; La Vendée, arrachés de ses repaires, et taillée en'pièces dans sa fuite; Une Convention purgée, mais rappelée enfin à sa dignité, à son unité et à l’énergie que doivent avoir les représentants d’une république démo¬ cratique; La superstition traduite à la barre avec ses trésors, pour grossir le Trésor public ; L’agriculture mise en état de surveillance; Les hommes contre-révolutionnaires mis en état d’ arrestation, et l’esprit public devenu utile et ramené enfin à la hauteur qu’il n’auràit pas dû perdre; Les autorités constituées épurées partout ; ARCHIVES PARLEMENTAIRES. .j 122 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j frimaire an il L 1 } 25 novembre 1793 Les représentants du peuple réduits dans leur nombre, et ramenés au centre du pouvoir; Les états-majors purgés; un gouvernement révolutionnaire, fondé jusqu’à la paix; Lyon ramené violemment au sein de la Répu¬ blique; le parti de l’étranger connu enfin, dé¬ masqué et terrassé par l’opinion publique et par l’accusation nationale; Le Trésor public grossi des richesses du fana¬ tisme et des trésors que l’avarice préférait à la patrie ; L’assignat remonté à la valeur qu’il n’eût jamais dû perdre; Les métaux, ces rivaux funestes de la monnaie républicaine, avilis comme la boue qui a cor¬ rompu l’Europe; les métaux affluant dans la caisse nationale, apportés par la peur et l’ava¬ rice, pour effrayer ensuite les tyrans de l’Eu¬ rope, pour qui nous aurons le dernier écu, le dernier pain, la dernière cartouche et le dernier coup de canon, c’est-à-dire, le droit de com¬ mander la paix et la liberté à l’Europe asservie. Après avoir comparé notre situation au com¬ mencement et à la fin de la campagne, comparons donc avec cette sécurité républicaine, qui nous sied si bien, comparons notre situation avec celle des rois coalisés. Nous avons des armées nombreuses et renou¬ velées. Les rois ont leurs armées décomposées et à renouveler. Nous avons 600,000 hommes de plus par un simple décret. Les rois ne peuvent obtenir des recrues et des milices qu’avec des menaces, des violences et des chaînes. Nous avons de nouvelles troupes qui courent aux frontières en chantant. Les rois sont des prisonniers dans les villes, et traînent les hommes des campagnes pour ren¬ forcer leurs armées. > Nous avons des richesses immenses dans les biens des fanatiques et des rebelles. Les rois ont épuisé le peuple d’impôts. Nous dépensons 400 millions par mois sans impôts nouveaux. Les rois n’osent pas réclamer des subsides des peuples desséchés ou asservis. Nous avons des trésors nouveaux dans les temples et chez les riches avares, et les rois ont épuisé leurs trésors. Notre République est une et indivisible; les rois sont fédéralistes. Nous avons une nation de 27 millions d’hom¬ mes libres, énergiques, se battant pour leurs droits; les rois ont des prêtres, des nobles et des machines à fusil. Quel résultat le comité veut-il tirer de ce rapport? C’est de ramener tout à l’unité, à la centralité du gouvernement. C’est à l’unité de pouvoir que le comité vous propose de ramener fortement, par un décret formel, les représentants du peuple, les ministres, les généraux et tous ceux qui sont chargés de l’exécution des lois ou des arrêtés pris par le gouvernement national révolutionnaire. L’unité est votre maxime fondamentale. L’unité est votre défense fédéraliste. L’unité est votre salut. Nous disons plus : quand même le pouvoir central se tromperait quelquefois, le résultat général de ses opérations serait toujours meil¬ leur que s’il était contrarié, ou arbitrairement tiré en sens contraire par les divers agents d’exécution. Les succès partiels ne pourraient jamais pré¬ senter autant d’avantages que l’inexécution présente de dangers. Jamais des victoires locales ne pourraient compenser les maux résultant de la dissémination des moyens, de l’incohérence des mesures et du croisement des autorités. Le comité croit devoir terminer le tableau de cette campagne par la proposition d’une loi qui assure l’exécution des mesures militaires de la part de tous les agents nationaux qui sont appe¬ lés à les faire réussir. Quant aux délits contre la défense ou la sûreté de la République, le tribunal révolutionnaire est là-. . DÉCRET « La Convention nationale, après avoir en¬ tendu le rapport du-comité de Salut public, décrète : « Les représentants du peuple envoyés en commission sont tenus de se conformer exacte¬ ment aux arrêtés du comité de Salut public : les généraux et autres agents du pouvoir exécutif ne pourront s’autoriser d’aucun ordre parti¬ culier pour se refuser à l’exécution desdits ar¬ rêtés. » Compte rendu du Moniteur universel (1). Barère, au nom du comité de Salut 'public. Le comité de Salut public peu occupé de cette vaine gloire après laquelle courent les courtisans et les ministres des monarchies, a trouvé plus digne d’administrateurs républicains d’ensevelir, pour ainsi dire, tous les intérêts personnels, ceux même du comité, sous le bien public qui devait résulter du secret de ses opérations. Il n’a pas craint les attaques de la calomnie, quand ü a vu le sort de la liberté attaché à la non-publicité de ses arrêtés. Il a mieux aimé que les malveil¬ lants l’accusassent d’être sans surveillance . et sans activité, plutôt que de passer pour orgueil¬ leux ou pour indiscrét. Sauver la patrie avec vous et par vous, voilà sa devise, voilà le but constant de ses travaux. Cependant il doit y avoir un terme à cette modestie nécessaire ; il est des bornes à un silence utile. La campagne touche à son terme; nous pouvons donc vous tracer le tableau rapide de nos opérations. Par la réussite des unes, comme par le non-succès de quelques autres, vous pro¬ noncerez que l’obéissance a un point central, que l’exécution sévère des arrêtés du gouvernement national peuvent seules assurer la victoire; (1) Moniteur universel [n° 67 du 7 frimaire an II (mercredi 27 novembre 1793), p. 270, col. 3 et n° 68 du 8 frimaire an II (jeudi 28 novembre 1793), p. 274. col. 3j. Le Moniteur universel reproduit à peu près inté¬ gralement le document imprimé; néanmoins, en plusieurs endroits, il présente avec ce document des divergences sensibles qui semblent attester que Barère, après avoir donné au rédacteur du Moniteur le texte lu en séance, remania son rapport après coup avant de le livrer à l’imprimerie nationale. Nous avons donc cru devoir publier les deux ver¬ sions, afin que le lecteur puisse comparer.