308 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE avoient commencé d’exécuter sur les patriotes les plus énergiques et les plus purs, ces scélérats se débattoient encore, ils machinoient de nouveaux crimes, lorsque votre brave collègue les a térrassés avec la massue de l’opinion publique qui s’est fortement prononcée au moment ou elle a cessé d’être comprimée par des agitateurs qui voulant tout sacrifier a leur ambition et a leur vengeance faisoient un trafic honteux des plus viles passions et auroient fini par anéantir, la république sous le masque imposant d’un patriotisme exagéré. Et nous aussi, représentans, nous sommes les zélateurs ardens du gouvernement révolutionnaire qui seul peut consolider l’edifice de la constitution républicaine, les ennemis acharnés des aristocrates de toutes les couleurs, et les vrais amis des principes et de la justice sévère mais égale pour tous, ce n’est pas sous le joug de la servitude que les hommes arrivent a la liberté, ce n’est pas en nationalisant l’anarchie et le terrorisme, que l’on ouvre les âmes, aux douces émotions de l’amour de la patrie, mais grâces a votre energie, représentans, la vertu et la probité respirent, le flambeau de la raison va luire de tout son éclat, les malveillans seront comprimés desqu’ils seront connû et nos coeurs, ne formant bientôt qu’un voeu, qu’un seul désir, qu’un même sentiment, nous travaillerons tous de concert au bonheur du peuple et au triomphe de la république. Gueraud, agent national et 11 autres signatures. 7 La société populaire de Paimboeuf, département de la Loire-Inférieure, félicite la Convention nationale de son décret sur les sociétés populaires. Il verse, dit-elle, l’espérance dans le coeur du philanthrope paisible qui ne cherche la société que pour y trouver l’union, la confiance et la fraternité. Mention honorable, insertion au bulletin (17). [La société populaire de Paimboeuf à la Convention nationale, le 7 brumaire an III] (18) Citoyens Représentans, Le décret du 25 vendémiaire qui défend toutes affiliations, aggrégations et correspondance entre les sociétés populaires vous assure la reconnoissance des amis de la liberté, recevez la nôtre avec les félicitations qui vous sont dues. Par cette loi salutaire, vous déjouez l’intrigant, vous arrêtez le meneur, vous comprimez l’ambitieux, vous atterrez l’aristocrate ; en même tems, citoyens Législateurs, vous enhardissez l’homme de bien, vous rassurez le philosophe, l’ami de l’humanité ; vous versez l’espérance dans le coeur du philantrope paisible qui ne cherche la société que pour y trouver l’union, la confiance, et jouir des doux épanchements de la fraternité. Citoyens représentans, vous n’avez point voulu, sans doute, détruire l’institution précieuse des sociétés populaires, mais seulement séparer l’alliage qui en avait déjà altéré la pureté : Régulateurs éclairés, vous avez fait dis-paroitre ces feux folets, toutes ces lueurs trompeuses; aujourd’hui, s’élève majestueusement, et domine avec dignité un phare lumineux; nous touchons au port. Vive la Convention! Vive la Convention! Salut et fraternité. Les membres de la société populaire, soussignés sur un nombre de deux cents cinquante. Gaverel, receveur du district et 58 autres signatures. 8 La société populaire de Pégomas, département du Var, se plaint de ce que, sous prétexte de l’insurrection de Marseille, on ose calomnier le peuple du Midi. Elle déclare que toutes les sociétés populaires, même dans les campagnes, sont prêtes à faire, s’il le faut, un rempart à la représentation nationale. Elle invite la Convention à rester à son poste. Insertion au bulletin (19). [La société populaire de Pégomas à la Convention nationale, le 4 brumaire an 777] (20) Liberté, Égalité. République française, mie et indivisible. Représentans du peuple Le peuple du midy réclame des droits que la calomnie voudroit lui ravir; des intrigans le taxent d’incivisme. L’insurrection de Marseille leur sert de prétexte, est ce que quelques individus pouroient ils influencer sur la masse d’un peuple qui au milieu des tempetes qui l’ont agité, a été le rocher inébranlable ou la politique humaine a échoué de tels détracteurs ne méritent que le mépris. Pères et défenseurs de la patrie comptés sur la fidelité et la persévérance du peuple du midy. L’esprit en est bon, les sociétés populaires qui y sont établies, même dans les campagnes sont prêtes a marcher et a faire s’il le faut, un rempart de leurs corps, contre tous les ennemis qui oseroient vous attaquer. (17) P.-V., XLIX, 241. (19) P.-V., XLIX, 241. (18) C 326, pl. 1420, p. 7. (20) C 326, pl. 1420, p. 8.