SÉANCE DU 10 FRUCTIDOR AN II (27 AOÛT 1794) - N° 1 11 vantable inquisition; enfin, de quoi n’est pas capable un gouvernement allié de celui de Londres, de l’Autriche et de Rome, coalition infâme, alliance monstrueuse qui ne peut enfanter et concevoir que des crimes contre l’humanité. Mais, Citoyens Représentans, le souvenir de tant d’horreurs se trouve tempéré par l’espoir consolant que tant d’attentats ne resteront pas longtems impunis, et que grâce à l’énergie révolutionnaire communiquée par vous aux armées victorieuses de la République, la Justice et l’Humanité seront bientôt vengées des crimes des rois et des prêtres, par la puissance d’un peuple qui ne combat que pour les droits sacrés de l’homme. Tels sont les principes que professent, tels sont les sentimens qu’expriment les Républicains composant la Commune du Puy, auxquels se joint encore celui de l’affection la plus intimé pour la Convention nationale, ce centre commun du salut du Peuple, ce mobile puissant. (une demi-page de signatures.) d [Le comité de surveillance de Coulange-La-Vineuse, département de l’Yonne, à la Convention, 24 thermidor] (6) Liberté, égalité ou la mort. Citoyens Représentans, Le comité de surveillance de Coulange-La-Vineuse, jaloux de la Liberté, n’a pu voir sans indignation des hommes pervers, (se disant représentans d’un peuple libre) attenter à lui ravir ce bien précieux : ce bien acquis en partie par plus de cent individus de sa commune, combattans pour l’affermissement de cette Liberté. Quatre ans et plus de lutte pouvaient-ils se terminer en une nuit; vous étiez là, Représentans fidèles, nous comptions sur votre vigilance, elle vous donne des droits à notre reconnaissance; nous vous jurons, que nous donnerons nos vies pour votre conservation; terminez vos opérations, affermissez la république et comptez sur nous. Beau (présid.), Sermme (secrét.), Dauthereau, Bardou, Sonnois, Jault, G. Dauthereau, Gigaut. e [La petite commune agricole de Nohan à la Convention nationale, 1er fructidor ] (7) Citoyens Nous sommes tous cultivateurs, tous républicains, tous frères, mais les aristocrates et les traîtres ne sont pas de notre famille; nous apprenons de nos magistrats, courbés comme (6) C 319, pl. 1303, p. 20. (7) C 319, pl. 1303, p. 19. Mentionné par Bull., 10 fruct.; Débats, n° 706; J. Univ., n° 1739. nous sur la gerbe nourricière que nous destinons aux besoins de la république, votre courage énergique à la déffendre et notre indignation pour le nouveau tyran, nous a fait suspendre nos travaux pour bénir les vôtres. La liberté comme la nature ne fait point de monstres mais la nature et la liberté les repoussent avec horreur, Continuez dignes législateurs d’affermir cette liberté sainte sur les bases étemelles de la justice, vous en recevez déjà le prix dans la confiance et l’amour de tous les français. Salut et fraternité. Denis (maire), Durbois (agent nat.), Dumaine (greffier), Grenon, Bedu, Baudoin. f [Les citoyens et citoyennes de la commune de Vendeuil, département de l’Oise, à la Convention nationale, le 16 thermidor] (8) Liberté Egalité Fraternité ou la Mort Citoyens Représentants Il est enfin arrivé ce tems ou la Justice va triompher de tous les crimes; la main toute puissante qui veille sur la destinée des français vient encore de soustraire à la fureur des tyrans coalisés ses fidelles représentants. Jusqu’à quand ces fléaux de la nature prétendront-ils empoisonner les mœurs de la nation la plus généreuse de l’univers, dont ses représentants ont posé les fondements. Sénateurs courageux. Dirigez la vengeance nationale sur les féroces anglais... frappez... et les enfants de la Liberté seconderont votre généreux dévouement. Les habitans de la commune de Vendeuil, admirant de jour en jour votre courage imbran-lable, et les succès de la République, vous invitent à rester à ce poste que vous déffendez si bien, jusqu’à ce que les tirans de la Liberté aient disparu de dessus la terre. Nos cœurs, pour prix de votre récompense, ne cesseront de bénir vos glorieux travaux... en les transmettant avec admiration à la Génération future. C’est ainsi que les habitans de la commune de Vendeuil, jouissant des bienfaits de la Liberté et de l’Egalité, sont au comble de leur joye de voir disparoitre de chez eux la misère et ses fléaux. Leur situation n’est plus la même. Ils ont reçu et reçoivent journellement les secours que la Patrie accorde à ses enfans...Etrangers à la terre avant la Révolution ils vont jouir du fruit de leurs travaux dans la portion dont la patrie les a fait propriétaire le dix juin dernier (stil esclave). C’est le décret qui ordonne le partage des biens communaux, citoyens représentans, dont nous ne cesserons de bénir; une récolte abondante en légume de toute espèces, grain de toute nature, sera cette année les heureux effets (8) C 320, pl. 1313, p. 6. Mentionné par Bull., 10 fruct. 12 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de ce partage. Les bestiaux loin de jeûner tel que le disent différents cultivateurs de notre commune s’apercevront aussi par eux-mêmes du triple produit; les propriétés de superbes plantations d’arbres fruitiers et autres promettent les jours les plus heureux aux habitans de la commune de Vendeuil; nous bénissons aussi, augustes Législateurs, votre décret qui nous rappelle l’existence de l’être suprême et l’immortalité de l’âme... Les campagnes troublées un instant par les Athéismes, embrassent la vraie religion d’un gouvernement élevé au-dessus de tous les hideux préjugés, enfantés jadis par les prêtres. Continuez Pères de la patrie et la terre étonnée... Admirez les explois du vertueux peuple français. (Suivi d’une page de signatures.) (Suivi d’une liste de noms.) Tous les citoyens ci-dessus sont hommes, femmes, filles, âgés au moins de 18 ans, ont déclaré ne savoir signer mais tous ont adhéré avec transport à la présente adresse. En présence de tous les signataires réunis. g [La brigade de gendarmerie de Varzy, département de la Nièvre, aux représentants du peuple à la Convention Nationale, 15 therm-midor II\ (9) Citoyens représentants, La découverte de la conjuration de l’infame Robespierre aîné, et ses complices, n’est dûe qu’à votre vigilance patriotique, et à votre sollicitude paternelle. Cette journée mémorable, où vous avez mis au grand jour la noirceur de ces grands scélérats, en vous sauvant à leur rage, a sauvé la patrie. La Gendarmerie nationale de Paris a signalé son amour pour la liberté en repoussant avec courage les poignards que les tirans avaient dirigé contre vous, nous partageons ses senti-mens avec enthousiasme et sincérité : une seule idée nous afflige, c’est de n’avoir pas concouru avec elle à cet acte de justice, et de reconnois-sance. Soyez persuadé, citoyens représentants, de notre dévouement. Oui nous périrons, nous en faisons le serment, plutôt que de souffrir qu’il soit porté la plus légère atteinte à la représentation nationale, et qu’il soit tramé contre l’unité et l’indivisibilité de la république. Vive la République, vive la Convention. Sellert, Ragonna, Masse, Verdeaux, Parizot. (9) C 320, pl. 1313, p. 4. h [Le conseil général de La Sone. département de l’Isère, à la Convention nationale, le 13 thermidor an II] (10) Citoyens Représentants du Peuple français, Vous apprendrez sans doute avec intérêt quel a été le fruit des travaux d’une des plus petites comunes de la République, dans la fabrication du salpêtre; vous verrez que l’amour de la Patrie peut quelque fois suppléer aux talents et aux lumières. Aussitôt la réception du décret du 14 frimaire concernant la fabrication du salpêtre, convaincus de la nécessité de cette matière première, nous nous empressâmes de la mettre à exécution. Le petit nombre d’habitations que renferme notre commune, un terrein sablonneux et humide, le manque de connoissances, rien ne nous a effrayés, aussi le succès a-t-il répondu à notre courage et à nos espérances. Dix quintaux de salpêtre ont été extraits dans une commune dans laquelle on ne compte que cinq cent individus et le produit a été rendu successivement dans les magasins du district des Thermopyles (ci-devant Saint-Marcellin). Ce résultat, nous aimons à vous le dire, qui se trouve dans la proportion de deux livres par individu, sans compter ce que nous pouvons encore fournir, nous a produit, tous frais de manutention déduits, un bénéfice de trois cent vingt sept livres douze sous, que nous destinons aux dépenses les plus urgentes de notre commune qui n’a aucuns fonds. Nous vous dirons aussi que nous avons mis la même activité dans l’exécution de l’arrêté du comité de salut public concernant les charbons de bois de bourdaine propre à la fabrication de la poudre. Le 3 messidor nous en avons fait parvenir la quantité de huit quintaux dix sept livres à l’administration du district des Thermopyles. Nous ajouterons que la société populaire de notre commune a envoyé à la même administration dans le jour d’hier, 12 thermidor, la quantité de vingt chemises, destinées pour les défenseurs de la patrie, produit des dons volontaires faits par quelques membres de la société. Nous ne terminerons pas, citoyens Représentants, sans vous féliciter sur vos immortels travaux, qui ont préparé les grandes victoires que les armées républicaines remportent journellement sur les tyrans coalisés. Nous vous invitons toujours à rester fermes à votre poste, à déjouer et terrasser toutes les factions et assurer à jamais le règne de la Liberté et de l’Egalité. Salut et fraternité. Jubie (maire), Bertoin (agent national), Meynier (secrétaire), Fourchet, Jubie, Paire, Rochaud. (10) C 318, pl. 1292, p. 12. Bull., 12 fruct. (suppl.).