[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES [ 24 brurHaire an 11 - 173 L t 44 novembre 1793 Françoise -Clément Lapujade, son épouse, au Président de la Convention nationale, salut. « De Coulommiers, district de Rosoy, département de Seine-et-Marne, le 8 de brumaire, l’an II de la République fran¬ çaise, une et indivisible. « Citoyen Président, « L’énergie et le patriotisme que les citoyens Maure et Dubouchet ont montrés dans cette ville sont passés dans tous les cœurs. Le citoyen Jacques-Louis Leroi, après avoir payé exacte¬ ment toutes les impositions, et, au terme de la loi, remis au greffe de la municipalité la croix de Saint-Louis et le brevet qu’il avait obtenus de l’ancien régime, quoique chargé de famille et ne jouissant que d’une médiocre fortune, dépose sur l’autel de la patrie, pour en jouir par la nation jusqu’au jour de la publication de la paix, la récompense nationale de 1,333 livres qui lui a été accordée le 1er avril 1791 en vertu des décrets de l’Assemblée constituante, en considération de vingt -huit années de services, dont les arrérages lui sont dus depuis le 1er jan¬ vier 1793. « Et Marie-Louise-Françoise-Clément Lapu-jade dépose pareillement sur l’autel de la patrie une pension de 881iv. 15 s. dont elle jouit depuis l’année 1768, à elle accordée en considération des services de son feu père, dont il lui est dû deux années d’arrérages. « C’est plus par des actions que par des paroles que de vrais et francs républicains s’efforcent de venir au secours de la nation. « Les républicains, « J.-L. Leroi, dit Desbordes; M.-L.-F. Clé¬ ment Lapujade-Leroi. » Le district d’Égalité - sur - Marne (Château-Thierry), écrit en date du 20 brumaire, qu’il vient de transformer l’église principale de cette commune en un magasin militaire. On en a extrait tous les métaux. Les cuivres serviront à fabriquer des canons, avec le métal des cloches qui ont été brisées; l’argenterie qui compose 129 marcs sera envoyée à la Monnaie. Il en sera usé de même dans les autres communes : peu importe ce que diront les prêtres. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit un extrait de la lettre des administrateurs d' Egalité-sur-Marne, d'après le Bulletin de la Convention (2). « Nous venons de transformer l’église prin¬ cipale de cette commune en un magasin mili¬ taire, écrivent les administrateurs du district d’Egalité-sur-Marne. Les cuivres qu’on a extraits serviront à fabriquer des canons avec le métal des cloches que nous avons fait briser. Nous de¬ mandons l’étabüssement d’une fonderie. L’ar¬ genterie, qui compose 129 marcs, sera envoyée aujourd’hui à la Monnaie; il n’en reste plus un (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 209. (2) Bülleiin de la Convention du 4e jour de la 3e décade du 2e mois de l’an II (jeudi 14 no¬ vembre 1793). grain. Les vases, les autres ustensiles, les châsses, tout va être converti en lingots. Il en sera de même dans les autres communes. Peu importe ce que diront les prêtres, il n’y en aura bientôt plus. » Mention honorable. Suit d'autre part une lettre du citoyen Lemaitre, non mentionnée au procès-verbal de la séance du 24 brumaire, mais dont un extrait est inséré dans le Bulletin de la Convention de cette séance (1). Aux citoyens députés du département de l'Aisne à la Convention nationale. « Egalité-sur-Marne, ce 21 brumaire an II de la République française. « Ce que tu désires, mon ami, a été fait, l’é¬ glise dite de Saint-Crépin est fermée pour servir de magasin militaire, tous les métaux en sont retirés : cent vingt -neuf marcs d’argenterie (2) vont être portés à la Monnaie; il n’y a plus qu’un petit coin à l’Hôtel-Dieu. Baiot s’y re¬ tranche. Plusieurs curés se déprêtrisent. Hen-riet qui l’était deBraslesa brûlé tous ses papiers dits sacerdotaux et se marie. Les habitants de Brasles ont fait fermer l’église de leur com¬ mune. Les arrestations des malveillants, des aristocrates ont donné un grand mouvement à la Révolution; l’esprit public se met à la hauteur des circonstances. Tous les patriotes veulent vivre libres ou mourir. « J’ai remis à la Société populaire qui t’aime et t’estime la copie du décret qui a changé le nom de Château-Thierry. « Je t’embrasse bien fraternellement. « N. -J. Lemaître. « Focle a été suspendu de ses fonctions par un arrêté des représentants du peuple. » Les Sans-Culottes de Bayonne dénoncent à la France entière Sanadon, Meillan, Pémartin, Conte, Casenave et Neveu, députés des Basses-Pyrénées, comme indignes de leur confiance, et comme la cause des malheurs qui désolent la République, en ayant voté l’appel au peuple, et demandé le sursis à la mort du tyran ; ils de¬ mandent que ceux qui leur ressemblent soient chassés et foudroyés, comme eux, par la sainte Montagne. « Frappez, disent-ils, et nous béni¬ rons vos coups. » Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (3). Suit la dénonciation des sans - culottes de Bayonne (4). Les sans-culottes de Bayonne, à la Convention nationale. « Des bords de la Moselle aux monts affreux de la Tarentaise le tocsin de la vengeance (1) Archives nationales, carton G 281, dossier 773. (2) Plus 25 marcs 3 onces d’argenterie adressés au citoyen Dupin, député, qui les a déposés à la Convention nationale. (Note du citoyen N.-J. Le¬ maître.) (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 209. (4) Archives nationales, carton C 281, dossier 773.