SÉANCE DU 3 PRAIRIAL AN II (22 MAI 1794) - N08 42 ET 43 529 42 Lettre du représentant du peuple Lecarpen-tier à Port-Malo qui annonce à la Convention que des enfans, en cherchant des nids d’oiseaux, trouvèrent, dans le trou d’une muraille, un petit sac rempli de pièces d’or, contenant 37 guinées et 27 demi-guinées, qu’il fait passer à la trésorerie nationale. Ainsi le hasard, dit-il, nous fait découvrir en France les richesses de Pitt, tandis qu’il emploie vainement en Angleterre, tous les moyens de l’art pour contrefaire le numéraire de la France. Insertion au bulletin (1). [Port-Malo, 27 flor. II] (2) . « Citoyen président, Tout le monde connaît l’histoire de cette poule qui pondait des œufs d’or : ici les moineaux pondent des guinées, ou du moins les enfants en trouvent, en cherchant des nids. C’est ce qui vient d’arriver dans la maison du Mont-Fleury au petit Paramé, village peu distant de cette ville. Des marmots étaient aux aguets pour dénicher des oiseaux; ils aperçoivent un trou dans une muraille, ils y glissent la main, et au lieu d’un demi-globe de duvet, ils saisissent un petit sac rempli de pièces d’or. Cette nouveauté les frappe, on étale la michée dans le village; le Comité de surveillance en est instruit, il se transporte dans la maison des enfants, il réclame la prise au nom de la République, et on lui remet 37 guinées et 27 demi guinées. Cette monnaie m’a été aussitôt apportée pour la faire passer à la trésorerie nationale. Ainsi le hasard nous fait découvrir en France la richesse de Pitt, tandis que Pitt emploie vainement en Angleterre tous les moyens de l’art pour contrefaire le numéraire de la France. Un prêtre réfractaire vient de partir d’ici, la tête la première pour rejoindre les autres qui avaient été expédiés avant lui. La guillotine est en permanence pour les conspirateurs, les maisons d’arrêt contiennent les suspects et la liberté sourit aux patriotes. S. et F. ». Lecarpentier [P.V. du C. révol.; Paramé, 26 flor. II]. « A comparu au Comité de surveillance de Paramé, la citoyenne Guyonne Jugant, âgée de treize ans et demie, demeurant au petit Paramé, laquelle nous a déclaré que des enfants cherchant des nids d’oiseaux avaient trouvé un ou plusieurs petits sacs contenant des pièces d’or, et qu’elle avait cru à propos d’en avertir le Comité. Sur cette déclaration, nous Charles Caron et Servant Jugant, membres du Comité de surveillance, nous sommes transportés au petit Paramé dans la maison nommée Le Mont-Fleury, appartenant aux héritiers de feue la femme Drack, habitée il y a quatre ans par (1) P.V., XXXVIII, 55. Bln, 11 prair. (2e suppP); Ann. R.F., n“ 174; C. Eg., n° 643; M.U., XL, 57; Rép., n° 154; J. Sablier, n° 1334; S.-Culottes, n° 462; J. Paris, n° 508; J. Perlet, n° 608; Audit, nat., n° 607;Port-Malo : Saint-Malo. (2) C 304, pl. 1130, p. 3, 4. Madame de Varennes et louée depuis au citoyen Dechays, négociant. Etant rendus dans cette maison, nous y avons trouvé la citoyenne Perrine Huet, âgée d’environ 55 ans, domestique du citoyen Dechays locataire de ladite maison, laquelle nous a déclaré qu’étant venue ce matin, à ladite maison pour la balayer, elle avait appris que les enfants de Joseph Hu-not, habitant du petit Paramé, cherchant à dénicher un nid de moineaux, avaient trouvé un ou plusieurs petits sacs contenant une monnaie d’or. Nous nous sommes transportés sur le champ dans la maison dudit Joseph Hunot, accompagnés des citoyens Jean Macé, Pierre Macé et Mathurin Biot. Y étant arrivés, nous avons trouvé la citoyenne Françoise Harlidot, femme de Hunot et l’avons sommé, au nom de la loi, de nous déclarer si ses enfants ne lui avaient pas apporté un ou plusieurs petits sacs contenant des pièces d’or. Ladite Harlidot nous a déclaré qu’elle avait effectivement un petit sac qui contenait des pièces qu’elle ne connaissait pas. Elle nous a présenté ledit sac, et en ayant compté le contenu devant elle, nous y avons trouvé vingt-quatre guinées, au coins d’Angleterre, et vingt-cinq demi-guinées. Après quoi, nous avons demandé à ladite Harlidot si elle n’avait pas une plus grande quantité des susdites pièces ? Elle nous a répondu négativement, et nous a déclaré que Laurence Donne, Laurence Perrinet, Jeanne Michel et Yvonne Hesry, toutes habitantes du petit Paramé avaient ramassé plusieurs de ces pièces. Nous avons appelé les susdites dénoncées et les avons sommé de nous déclarer si elles avaient quelques-unes des pièces d’or cy-dessus mentionnées. Laurence Donne nous a déclaré qu’elle avait une guinée, nous l’a remise et a protesté n’en avoir pas davantage. Laurence Perrinet nous a remis cinq guinées et a déclaré n’en avoir pas davantage. Jeanne Michel nous a remis quatre guinées et deux demi-guinées et a déclaré n’en avoir pas davantage. Yvonne Hesry nous a remis trois guinées et a déclaré n’en avoir pas davantage. Ici a comparu Joseph Hunot fils (qui a trouvé le petit sac des susdites pièces) lequel nous a déclaré qu’il y en avait davantage. Sur cette déclaration, nous avons cru à propos de faire une visite très exacte tant chez Joseph Hunot père, que chez Jeanne Michel les plus fortement soupçonnés; et nous n’avons trouvé rien de plus. Après quoi, nous avons arrêté que les pièces de monnaie ci-dessus désignées et nombrées seraient remises au citoyen Le Carpentier, représentant du peuple, avec copie du présent procès-verbal; lequel a été arrêté sous nos seings, sous ceux de Jean et de Pierre Macé, de Joseph Hunot père, et des citoyens François Quetel et Pierre Duval, survenus pendant le cours de notre expédition. Et ont signé les sus nommés. P.c.c. Lecarpentier. 43 Un membre dépose sur le bureau 174 liv. en pièces d’or et d’argent, qui lui ont été adressées à Angers, pendant sa mission près l’armée de SÉANCE DU 3 PRAIRIAL AN II (22 MAI 1794) - N08 42 ET 43 529 42 Lettre du représentant du peuple Lecarpen-tier à Port-Malo qui annonce à la Convention que des enfans, en cherchant des nids d’oiseaux, trouvèrent, dans le trou d’une muraille, un petit sac rempli de pièces d’or, contenant 37 guinées et 27 demi-guinées, qu’il fait passer à la trésorerie nationale. Ainsi le hasard, dit-il, nous fait découvrir en France les richesses de Pitt, tandis qu’il emploie vainement en Angleterre, tous les moyens de l’art pour contrefaire le numéraire de la France. Insertion au bulletin (1). [Port-Malo, 27 flor. II] (2) . « Citoyen président, Tout le monde connaît l’histoire de cette poule qui pondait des œufs d’or : ici les moineaux pondent des guinées, ou du moins les enfants en trouvent, en cherchant des nids. C’est ce qui vient d’arriver dans la maison du Mont-Fleury au petit Paramé, village peu distant de cette ville. Des marmots étaient aux aguets pour dénicher des oiseaux; ils aperçoivent un trou dans une muraille, ils y glissent la main, et au lieu d’un demi-globe de duvet, ils saisissent un petit sac rempli de pièces d’or. Cette nouveauté les frappe, on étale la michée dans le village; le Comité de surveillance en est instruit, il se transporte dans la maison des enfants, il réclame la prise au nom de la République, et on lui remet 37 guinées et 27 demi guinées. Cette monnaie m’a été aussitôt apportée pour la faire passer à la trésorerie nationale. Ainsi le hasard nous fait découvrir en France la richesse de Pitt, tandis que Pitt emploie vainement en Angleterre tous les moyens de l’art pour contrefaire le numéraire de la France. Un prêtre réfractaire vient de partir d’ici, la tête la première pour rejoindre les autres qui avaient été expédiés avant lui. La guillotine est en permanence pour les conspirateurs, les maisons d’arrêt contiennent les suspects et la liberté sourit aux patriotes. S. et F. ». Lecarpentier [P.V. du C. révol.; Paramé, 26 flor. II]. « A comparu au Comité de surveillance de Paramé, la citoyenne Guyonne Jugant, âgée de treize ans et demie, demeurant au petit Paramé, laquelle nous a déclaré que des enfants cherchant des nids d’oiseaux avaient trouvé un ou plusieurs petits sacs contenant des pièces d’or, et qu’elle avait cru à propos d’en avertir le Comité. Sur cette déclaration, nous Charles Caron et Servant Jugant, membres du Comité de surveillance, nous sommes transportés au petit Paramé dans la maison nommée Le Mont-Fleury, appartenant aux héritiers de feue la femme Drack, habitée il y a quatre ans par (1) P.V., XXXVIII, 55. Bln, 11 prair. (2e suppP); Ann. R.F., n“ 174; C. Eg., n° 643; M.U., XL, 57; Rép., n° 154; J. Sablier, n° 1334; S.-Culottes, n° 462; J. Paris, n° 508; J. Perlet, n° 608; Audit, nat., n° 607;Port-Malo : Saint-Malo. (2) C 304, pl. 1130, p. 3, 4. Madame de Varennes et louée depuis au citoyen Dechays, négociant. Etant rendus dans cette maison, nous y avons trouvé la citoyenne Perrine Huet, âgée d’environ 55 ans, domestique du citoyen Dechays locataire de ladite maison, laquelle nous a déclaré qu’étant venue ce matin, à ladite maison pour la balayer, elle avait appris que les enfants de Joseph Hu-not, habitant du petit Paramé, cherchant à dénicher un nid de moineaux, avaient trouvé un ou plusieurs petits sacs contenant une monnaie d’or. Nous nous sommes transportés sur le champ dans la maison dudit Joseph Hunot, accompagnés des citoyens Jean Macé, Pierre Macé et Mathurin Biot. Y étant arrivés, nous avons trouvé la citoyenne Françoise Harlidot, femme de Hunot et l’avons sommé, au nom de la loi, de nous déclarer si ses enfants ne lui avaient pas apporté un ou plusieurs petits sacs contenant des pièces d’or. Ladite Harlidot nous a déclaré qu’elle avait effectivement un petit sac qui contenait des pièces qu’elle ne connaissait pas. Elle nous a présenté ledit sac, et en ayant compté le contenu devant elle, nous y avons trouvé vingt-quatre guinées, au coins d’Angleterre, et vingt-cinq demi-guinées. Après quoi, nous avons demandé à ladite Harlidot si elle n’avait pas une plus grande quantité des susdites pièces ? Elle nous a répondu négativement, et nous a déclaré que Laurence Donne, Laurence Perrinet, Jeanne Michel et Yvonne Hesry, toutes habitantes du petit Paramé avaient ramassé plusieurs de ces pièces. Nous avons appelé les susdites dénoncées et les avons sommé de nous déclarer si elles avaient quelques-unes des pièces d’or cy-dessus mentionnées. Laurence Donne nous a déclaré qu’elle avait une guinée, nous l’a remise et a protesté n’en avoir pas davantage. Laurence Perrinet nous a remis cinq guinées et a déclaré n’en avoir pas davantage. Jeanne Michel nous a remis quatre guinées et deux demi-guinées et a déclaré n’en avoir pas davantage. Yvonne Hesry nous a remis trois guinées et a déclaré n’en avoir pas davantage. Ici a comparu Joseph Hunot fils (qui a trouvé le petit sac des susdites pièces) lequel nous a déclaré qu’il y en avait davantage. Sur cette déclaration, nous avons cru à propos de faire une visite très exacte tant chez Joseph Hunot père, que chez Jeanne Michel les plus fortement soupçonnés; et nous n’avons trouvé rien de plus. Après quoi, nous avons arrêté que les pièces de monnaie ci-dessus désignées et nombrées seraient remises au citoyen Le Carpentier, représentant du peuple, avec copie du présent procès-verbal; lequel a été arrêté sous nos seings, sous ceux de Jean et de Pierre Macé, de Joseph Hunot père, et des citoyens François Quetel et Pierre Duval, survenus pendant le cours de notre expédition. Et ont signé les sus nommés. P.c.c. Lecarpentier. 43 Un membre dépose sur le bureau 174 liv. en pièces d’or et d’argent, qui lui ont été adressées à Angers, pendant sa mission près l’armée de 530 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’Ouest, par un citoyen qui ne s’est point fait connoître, et qui a seulement annoncé qu’il les destinoit aux frais de la guerre. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 44 La section de Guillaume Tell présente à la Convention 5 cavaliers jacobins dignes d’être admis dans nos phalanges républicaines, pour y exterminer les tyrans. Elle invite la Convention à rester à son poste (2). L’ORATEUR : Représentans du peuple, Voici 5 cavaliers que vous présente la Section de Guillaume Tell ! Bien sûrement, ils n’auraient pas été adoptés par elle, si leur civisme et leur courage ne leur eussent paru les rendre dignes d’être admis dans nos phalanges républicaines. Dès qu’elle a eu lieu de les croire braves et vertueux, impatiens de concourir à exterminer les tyrans, à l’instant même elle a dit : Avant que ces citoyens, armés pour la défense de la liberté, aillent aussi moissonner les lauriers; pour accroître encore leur courage, nous les présenterons à la Convention nationale; ils viendront avec nous, contempler, admirer cet auguste sénat qui, tandis que nos lâches ennemis conjurent tous les vices de les aider à subjuguer la France, s’ocupe tranquillement à préparer des couronnes pour la valeur et la vertu. Ce superbe spectacle est sans doute effrayant pour les despotes et leurs suppôts: et c’en est assez, pour que nous vous pressions de l’offrir à l’admiration de l’univers, jusqu’à ce que la paix, qui ne peut être faite qu’autant qu’elle sera honorable pour la République, vous appelle à jouir, au sein de vos familles, des bienfaits de vos loix dictées par la raison et par l’humanité. Oui, Représentans du peuple, restez à votre poste. Ainsi le désire la Section de Guillaume Tell, avec tous les Français qui se complaisent à répéter, Vive la Convention nationale ! Vive la République une et indivisible ! (3) . Ces cris de joie sont répétés au bruit du tambour. (On applaudit). Le président exprime la satisfaction de l’assemblée (4) . Mention honorable, insertion au bulletin. 45 La Société régénérée des Amis de la liberté et de l’égalité de Rosselgène, ci-devant Saint-Avold (5), écrit à la Convention que Marc Collin qui a été s’instruire à Paris pour la fabrication du salpêtre vient de déposer sur leur bureau les prémices de son travail, dont le ré-(1) P.V., XXXVIII, 55 et 193. C 304, pl. 1132, p. 20. (2) P.V., XXXVIII, 55. J. Mont., n» 27; J. Sablier, n° 1334; M.U., XL, 59; Rép., n° 156; Ann. R.F., n° 174; J. Matin, n° 671 (sic); J. Fr., n° 606; C. Univ., 4 prair.; Mes. soir, n° 643; C. Eg., n° 643; J. Perlet, n° 608; Feuille Rép., n° 324; J. Lois, n° 602; J. Paris, n° 508; S.-Culottes, n° 462. (3) C 306, pl. 1153, p. 36, s.d. signé illisible pour le présid., Ceurdy (secrét.). (4) Débats, n° 610, p. 29. (5) Moselle. sultat étoit une vingtaine de livres de salpêtre bien crystallisé. Ce produit n’est point considérable, mais il leur a paru n’être pas à dédaigner, parce qu’il prouve que les terreins les plus sablonneux peuvent aussi procurer ce sel précieux pour l’affermissement de la République. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Rosselgène, 22 jlor. II] (2). « Représentans d’un peuple libre, Pour multiplier la foudre qui doit achever la destruction de tous les tyrans armés contre notre liberté, vous avez voulu que le sol entier de la République concourût à produire le salpêtre nécessaire, et aussitôt le sol entier de la République a commencé à produire ce sel exterminateur. Notre canton étoit en retard; parce que son territoire, qui est un fonds de sable, avoit été regardé, d’après quelques essais, comme improductif en matière nitreuse; mais au retour de notre frère Marc Collin, qui a été s’instruire à Paris, à cette école de toutes les possibilités, un attelier a été monté; des lessivages ont été faits, et Marc Collin vient de déposer, sur notre bureau, les prémices de son travail, dont le résultat étoit une vingtaine de livres de salpêtre, bien crystallisé ! Ce produit n’est point considérable, mais il nous a paru n’être pas à dédaigner, puisqu’il prouve que les terreins les plus sablonneux peuvent aussi procurer ce sel précieux, pour l’affermissement de la République. Les eaux salpêtrées ne portoient que de deux à trois degrés; mais on lessive actuellement dans les communes à terres fortes, et nous avons lieu d’espérer que les produits futurs seront abon-dans. Continuez, sauveurs de la patrie; achevez d’exterminer tous les factieux, tous nos ennemis intérieurs : c’est le meilleur moyen de donner une prompte exécution, au décret, par lequel vous avez mis à l’ordre du jour les vertus et les mœurs, et par conséquent d’anéantir les brigands couronnés, que leurs trônes chancellans vont bientôt ensevelir sous leurs débris. Périssent avec eux tous leurs complices et Vive la République ». Zimmermann (présid.), J.B. Emery (secrét.), N. Ragos (secrét.). 46 La Société populaire régénérée de Reims félicite la Convention sur le décret qui proclame solennellement l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’âme. Elle invite la Convention à rester à son poste. Nous sommes disposés à verser, pour vous y maintenir, jusqu’à la dernière goutte de notre sang, disent les membres de cette Société; et c’est de vous seuls que nous attendons la destruction de nos ennemis et la régénération des mœurs (3). (1) P.V., XXXVIII, 55. (2) C 306, pl. 1153, p. 37. (3) P.V., XXXVIII, 56. Bin, 5 prair. (1er suppl1); Débats, n° 610, p. 30; M.U., XL, 58 et 119; J. Mont., n° 27; Ann. R.F., n° 175; J. Sablier, n° 1334; Rép., n° 154; Feuille Rép., n° 324; S.-Culottes, n° 462. 530 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’Ouest, par un citoyen qui ne s’est point fait connoître, et qui a seulement annoncé qu’il les destinoit aux frais de la guerre. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 44 La section de Guillaume Tell présente à la Convention 5 cavaliers jacobins dignes d’être admis dans nos phalanges républicaines, pour y exterminer les tyrans. Elle invite la Convention à rester à son poste (2). L’ORATEUR : Représentans du peuple, Voici 5 cavaliers que vous présente la Section de Guillaume Tell ! Bien sûrement, ils n’auraient pas été adoptés par elle, si leur civisme et leur courage ne leur eussent paru les rendre dignes d’être admis dans nos phalanges républicaines. Dès qu’elle a eu lieu de les croire braves et vertueux, impatiens de concourir à exterminer les tyrans, à l’instant même elle a dit : Avant que ces citoyens, armés pour la défense de la liberté, aillent aussi moissonner les lauriers; pour accroître encore leur courage, nous les présenterons à la Convention nationale; ils viendront avec nous, contempler, admirer cet auguste sénat qui, tandis que nos lâches ennemis conjurent tous les vices de les aider à subjuguer la France, s’ocupe tranquillement à préparer des couronnes pour la valeur et la vertu. Ce superbe spectacle est sans doute effrayant pour les despotes et leurs suppôts: et c’en est assez, pour que nous vous pressions de l’offrir à l’admiration de l’univers, jusqu’à ce que la paix, qui ne peut être faite qu’autant qu’elle sera honorable pour la République, vous appelle à jouir, au sein de vos familles, des bienfaits de vos loix dictées par la raison et par l’humanité. Oui, Représentans du peuple, restez à votre poste. Ainsi le désire la Section de Guillaume Tell, avec tous les Français qui se complaisent à répéter, Vive la Convention nationale ! Vive la République une et indivisible ! (3) . Ces cris de joie sont répétés au bruit du tambour. (On applaudit). Le président exprime la satisfaction de l’assemblée (4) . Mention honorable, insertion au bulletin. 45 La Société régénérée des Amis de la liberté et de l’égalité de Rosselgène, ci-devant Saint-Avold (5), écrit à la Convention que Marc Collin qui a été s’instruire à Paris pour la fabrication du salpêtre vient de déposer sur leur bureau les prémices de son travail, dont le ré-(1) P.V., XXXVIII, 55 et 193. C 304, pl. 1132, p. 20. (2) P.V., XXXVIII, 55. J. Mont., n» 27; J. Sablier, n° 1334; M.U., XL, 59; Rép., n° 156; Ann. R.F., n° 174; J. Matin, n° 671 (sic); J. Fr., n° 606; C. Univ., 4 prair.; Mes. soir, n° 643; C. Eg., n° 643; J. Perlet, n° 608; Feuille Rép., n° 324; J. Lois, n° 602; J. Paris, n° 508; S.-Culottes, n° 462. (3) C 306, pl. 1153, p. 36, s.d. signé illisible pour le présid., Ceurdy (secrét.). (4) Débats, n° 610, p. 29. (5) Moselle. sultat étoit une vingtaine de livres de salpêtre bien crystallisé. Ce produit n’est point considérable, mais il leur a paru n’être pas à dédaigner, parce qu’il prouve que les terreins les plus sablonneux peuvent aussi procurer ce sel précieux pour l’affermissement de la République. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Rosselgène, 22 jlor. II] (2). « Représentans d’un peuple libre, Pour multiplier la foudre qui doit achever la destruction de tous les tyrans armés contre notre liberté, vous avez voulu que le sol entier de la République concourût à produire le salpêtre nécessaire, et aussitôt le sol entier de la République a commencé à produire ce sel exterminateur. Notre canton étoit en retard; parce que son territoire, qui est un fonds de sable, avoit été regardé, d’après quelques essais, comme improductif en matière nitreuse; mais au retour de notre frère Marc Collin, qui a été s’instruire à Paris, à cette école de toutes les possibilités, un attelier a été monté; des lessivages ont été faits, et Marc Collin vient de déposer, sur notre bureau, les prémices de son travail, dont le résultat étoit une vingtaine de livres de salpêtre, bien crystallisé ! Ce produit n’est point considérable, mais il nous a paru n’être pas à dédaigner, puisqu’il prouve que les terreins les plus sablonneux peuvent aussi procurer ce sel précieux, pour l’affermissement de la République. Les eaux salpêtrées ne portoient que de deux à trois degrés; mais on lessive actuellement dans les communes à terres fortes, et nous avons lieu d’espérer que les produits futurs seront abon-dans. Continuez, sauveurs de la patrie; achevez d’exterminer tous les factieux, tous nos ennemis intérieurs : c’est le meilleur moyen de donner une prompte exécution, au décret, par lequel vous avez mis à l’ordre du jour les vertus et les mœurs, et par conséquent d’anéantir les brigands couronnés, que leurs trônes chancellans vont bientôt ensevelir sous leurs débris. Périssent avec eux tous leurs complices et Vive la République ». Zimmermann (présid.), J.B. Emery (secrét.), N. Ragos (secrét.). 46 La Société populaire régénérée de Reims félicite la Convention sur le décret qui proclame solennellement l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’âme. Elle invite la Convention à rester à son poste. Nous sommes disposés à verser, pour vous y maintenir, jusqu’à la dernière goutte de notre sang, disent les membres de cette Société; et c’est de vous seuls que nous attendons la destruction de nos ennemis et la régénération des mœurs (3). (1) P.V., XXXVIII, 55. (2) C 306, pl. 1153, p. 37. (3) P.V., XXXVIII, 56. Bin, 5 prair. (1er suppl1); Débats, n° 610, p. 30; M.U., XL, 58 et 119; J. Mont., n° 27; Ann. R.F., n° 175; J. Sablier, n° 1334; Rép., n° 154; Feuille Rép., n° 324; S.-Culottes, n° 462.