2 [Convention nationale.] AHGHIVES PARLEMENTAMES, j 2) brumaire an II *• 4 I 44 nnvpmlipn 17-ÛX comme au bonheur de sa patrie, un hommage public qu’il lui a rendu particulièrement dans tous les temps. « Je remets un poste que je n’avais accepté que pour lutter contre le fléau du fanatisme ; les sages et courageux décrets de la Convention l’ont terrassé sans retour; mes faibles efforts deviennent inutiles à cet égard, et je veux désor¬ mais me soustraire même au soupçon de com¬ battre sous des étendards déshonorés. « Les actions de toute ma vie et quelques opi¬ nions rendues pufeliques par la voie de l’impres¬ sion longtemps avant notre glorieuse Révolu¬ tion me donnent le droit d’assurer que je ne suis point en ceci l’homme des circonstances, et que vrai avec moi-même et avec mes amis jusqu’à ce jour, je veux à jamais l’être avec tous mes frères de la République. « J’annonce à l’assemblée un second hommage de ma part, à la nature et aux mœurs républi¬ caines. Je vais épouser la fille du brave Delécole, maire de Givet, dont le patriotisme à toute épreuve a garanti plus d’une fois cette place importante à la République. Il a reconnu en moi le même attachement à notre patrie com¬ mune; père d’une nombreuse famille, il est plus riche en vertus qu’en écus, et je pense. nvec Jui que dans ~un gouvernement comme le nôtre, un homme qui sait borner ses désirs, qui aime le travail et qui veut employer les moyens qu’il a reçus de la nature ou de l’éducation, ne man¬ quera jamais de trouver une existence heureuse dans une sage médiocrité. « Massieu, député de l’Oise à la Convention, et l’un des représentants du peuple à V ar¬ mée des Ardennes ( 1 ). La commune de Mello, district de Senlis, dépar¬ tement de l’Oise, fait passer à la Convention son argenterie, et l’invite à rester à son poste. La mention honorable et l’insertion de la lettre au « Bulletin » sont décrétées (2). Suit la lettre adressée au nom de la commune de Mello (3). « La commune de Mello se plaint à vous de n’avoir pas été comptée au Bulletin de la Con¬ vention parmi celles qui vous ont pressés de res¬ ter à votre poste jusqu’à ce que la République Mt consolidée. « C’est pour obtenir de vous une sorte de réparation que nous vous.. adressons un encen¬ soir, deux burettes, deux croix, un calice, une plaque et quelques autres petites pièces d’ar¬ gent, pesant le tout sept livres 8 onces 10 gros, pour être déposés sur l’autel de la patrie et vous aider à triompher des tyrans. « Nous comptons pour peu de chose les sacri¬ fices que nous faisons du luxe de notre temple aux besoins de la patrie; nous sommes prêts même à livrer pour exterminer les rois coalisés et tous leurs satellites, nos chandeliers et nos croix de cuivre, et nous les avons pesés aujour-(1) Vifs applaudissements, d’après le Journal de Perlei [n° 416 du 22 brumaire an II (mardi 12 no¬ vembre 1793), p. 337]. , (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 144. ] (3) Archives nationales, carton C 278, dossier 740. d’hui à l’intention de les envoyer à Amiens pour être transformés en canons. « A Mello, le 12e jour de brumaire de l’an II de la République française, une et indivisible et impérissable. « Lançon, maire ; Menu, procureur de la com¬ mune; Flan, officier municipal; Delà-HAKKE. » Les canonniers de la ville d’Aix, département des Bouches-du-Rhône, offrent à la patrie leurs bras et leurs canons pour maintenir les décrets émanés de la sainte Montagne , et Raffermisse* ment de la République une et indivisible. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » sont décrétées (1). Suit la lettre des canonniers de la ville d’Aix (2). « Citoyens représentants, « Les mêmes canonniers de la ville d’Aix, qui, dans la fatale journée du 23 juin osèrent se refu¬ ser au serment de contre-révolution exigé par les sectionnaires, viennent aujourd’hui, avec la même énergie, jurer entre vos mains l’adhésion la plus formelle aux décrets émanés de la sainte Montagne. Ils doivent à leurs chefs la gloire de ce refus, et si leur démarche vigoureuse a pu leur mériter quelque applaudissement, ils ne craignent pas d’avouer que l’exemple attendris¬ sant de ces mêmes chefs en a été la principale cause. « Des bras et des canons, voilà ce qu’ils vous offrent : leur conduite passée vous garantira leur conduite à venir; comptez sur eux comme ils espèrent en vous, et que la réunion de nos efforts combinés relève la gloire des Montagnards et cimente le bonheur des véritables sans-culot¬ tes, affermissez pour jamais la République fran¬ çaise telle que nous la voulons, c’est-à-dire une et indivisible. Notre satisfaction ne sera complète, citoyens représentants, qu’ après avoir obtenu de votre part une réponse qui, rallumant notre courage, dirigera désormais nos travaux. « Mes canonniers de là ville d’ Aix, département des Bouches - du-Bhône, « Féraud, chef de canonniers; B ouchon, chef de canonniers . « Aix, le 6e jour de la lre décade de l’an II de la République, une et indivisible. » La Société populaire de Vareges [Varages], district de Barjols, département duVar, invite la Convention nationale à rester à son poste, et lui fait part, qu’entraînés par des perfides, les citoyens furent assez faibles pour insérer des mo¬ difications dans leur acceptation de l’Acte cons¬ titutionnel; que cette erreur d’un moment a coûté cher à leurs cœurs, qu’elle les tourmente encore, et que la clémence seule de la Conven¬ tion peut leur rendre le calme et le repos. L’Assemblée ordonne l’insertion de leur adresse an « Bulletin » et renvoie leur pétition à (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, P-144. (2) Archives nationales, carton G 280, dossier 768.