SÉANCE DU 19 FRUCTIDOR AN II (5 SEPTEMBRE 1794) - N“ 27-29 263 La commune de Lorient en entier secondera toujours égallement avec énergie tous les efforts généreux que vous serez dans le cas de faire pour le triomphe et l’affermissement complets de la République française une indivisible et impérissable. Droz aîné (maire), Peyrany (agent national) et 23 autres signatures. 27 Un citoyen qui garde l’anonyme, adresse à la Convention nationale un poème à la louange des républicains qui montoient le vaisseau le Vengeur. Mention honorable au procès-verbal, et renvoi au comité d’instruction publique (44). 28 Adresse de la société populaire de Forcal-quier [département des Basses-Alpes]. Elle annonce qu’elle a exclus de son sein les banqueroutiers et les faillis, et tous ceux qui se permettront des actes contraires à la probité. Renvoi au comité de Législation (45). 29 Autre de la société de la Clayette, département de Saône-et-Loire : cette société envoie le détail d’une fête civique, célébrée le 10 thermidor, en l’honneur des jeunes héros Bara et Agricol Viala. Elle a ouvert une souscription pour aider à la confection d’un vaisseau. Mention honorable, insertion au bulletin (46). [Les sans-culottes composant la société populaire de La Clayette au président de la Convention, s.d .] (47) Citoyen Président, Tu verras par l’extrait que nous t’envoyons du procès-verbal de la séance de notre société du dix thermidor qu’après avoir assisté en masse à une fête en l’honneur des héros Bara et Viala où les vertus de ces deux jeunes martyrs de la Liberté ont été célébrées de la manière la plus républicaine, la plus simple et la plus touchante, la société à la suite d’un discours dans lequel un de ses membres développa avec force et énergie les crimes du (44) P.-V, XLV, 75. Bull. 19 fruct. (suppl.). (45) P.-V., XLV, 76. (46) P.-V., XLV, 76. Bull. 19 fruct. (suppl.). (47) C 320, pl. 1 315, p. 26. gouvernement anglois arrêta par acclamation l’ouverture d’une souscription pour aider à la confection d’un vaisseau pour la marine de la République. Lorsque la cavalerie de nos ennemis exerça des brigandages dans quelques-uns de nos départements, notre société eut le bonheur d’offrir à la Patrie deux cavaliers jacobins. Telle a toujours été et sera toujours notre [mot illisible] dans les circonstances pénibles de la révolution. Nous avons toujours cru que des faits étoient plus utiles que des phrases. Nous te prions d’assurer la Convention de notre attachement et de notre dévouement absolu. Vive la République, vive la Montagne. Gaillard, Guillour, Louvrier [Adresse de la société populaire de La Clayette aux sociétés du département, et extrait du procès-verbal du 10 thermidor an II] (48) Liberté, Egalité Fraternité LA SOCIETE POPULAIRE DE LA CLAYETTE A toutes les SOCIETES POPULAIRES du Département de Saône-et-Loire Frères et Amis, S’il étoit utile d’augmenter votre haine pour le gouvernement de Londres, nous vous tracerions les malheurs et les crimes dont il couvre depuis longtemps les quatre parties du monde. Nous vous rappelerions que lord Clives, poursuivi par ses remords, pour avoir fait périr dans les contrées les plus fertiles des grandes Indes, six millions d’hommes dans les horreurs de la famine, se déchira les entrailles pour terminer son odieuse existence. Nous vous dirions que Hastings a presque fait oublier les cruautés du fanatique espagnol dans l’Amérique, par celles qu’il a exercées en dernier lieu, dans le Bengale, pour servir la cupidité d’une compagnie de marchands. Nous vous montrerions sur les côtes d’Afrique, le père vendant ses fils, les fils livrant leurs pères. Tous les sentimens de la nature et de l’humanité méconnus dans ces malheureuses contrées, parce que l’avidité Anglaise n’a pas frémi de spéculer sur le commerce des hommes. Nous vous transporterions en Amérique où les injustices et ses vexations forcèrent les colonies à l’heureuse insurrection qui a fait luire sur ces régions fortunées, les premiers rayons de la liberté. Nous reviendrions en Europe où nous vous ferions voir toutes les trahisons, toutes les perfidies, tous les massacres, qualifiés guerres, que son astucieuse et exécrable politique a enfantés dans les différents cabinets des despo-(48) C 320, pl. 1 315, p. 27. Adresse imprimée, à Mâcon, de l’imprimerie des frères Chassipolet, an II, 4 pages.