502 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE minelles de quelques uns de ces mêmes hommes que nous avions admirés sur le sommet de la Montagne. Nous nous flattions qu’ils n’en descendraient jamais d’un seul pas, et qu’ils demeureraient fermes et immobiles comme vous, et avec vous, jusqu’à ce que vous ayez donné la paix à la France devenue libre, et la mort aux tyrans du monde. Législateurs, vous nous avez appris qu’ils n’étaient pas dignes de tant de gloire, ni de voir ce jour heureux dont il nous semble déjà apercevoir l’aurore. Ils étaient de grands coupables, vous les avez frappés, et leur supplice trop mérité prouve votre sévère impartialité à poursuivre et à punir le crime quelque part qu’il se trouve. C’est le triomphe de la vertu et de la loi, de la loi dont la foudre toujours roulante doit également écraser et le législateur criminel et le brigand qui cache ses crimes à l’ombre des forêts. Législateurs, par votre intrépidité vous avez vaincu, mais il reste encore beaucoup d’ennemis à combattre. Veillez, c’est à vous qu’il est défendu de dormir irn instant. Ah ! un seul instant de sommeil vous eut perdus il y a déjà longtemps, vous perdrait infailliblement bientôt, et la Convention ne peut périr sans que la République entière ne croule et ne s’anéantisse avec elle. Législateurs, nous tous le répétons; veillez et ne cessez de porter des regards inquiets sur tous ceux qui vous entourent; sur ceux là même qui cherchent à se cacher sous votre manteau. Ce que vous avez vu, ce que vous avez fait, ce qu’il vous reste à faire; oui, tout vous crie avec force qu’il y a encore des fédéralistes, des royalistes, des conspirateurs, des monstres dont le sang est nécessaire pour achever de cimenter les ramparts de la première République du monde. Législateurs, vous avez eu la gloire d’en poser les premiers fondements; vous aurez bientôt celle de planter sur son faîte majestueux ce laurier universel dont la moindre feuille ne sera jamais outragée par le fer des rois, ni même fanée par les révolutions des siècles les plus reculés ». Doussin, Massiou jeune, Rougé aîné, Fab-vre jeune, J. Viauté l’aîné, Canolle père, Brunet (secret.). 10 Les citoyennes républicaines de la commune de Tours écrivent que toujours « enthousiastes des décrets de la Convention nationale, elles y ont sur-tout applaudi, en voyant à l’ordre du jour les mœurs et les vertus. Pour les mieux inspirer à leurs enfans, elles leur feront succer avec le lait les principes du plus pur républicanisme. Elles savent que leurs enfans sont à la patrie, dont l’amour dirigera l’amour maternel. » Jeter des fleurs sur la tombe des héros morts pour la liberté, faire sans cesse des vœux pour son triomphe, consoler les familles de ceux qui ont perdu la vie dans les combats, préparer des habits, de la charpie, et des secours pour nos braves défenseurs, leur faire oublier par nos soins les maux qu’ils ont soufferts, panser et visiter leurs glorieuses cicatrices, leur faire part des succès journaliers de la République; tel est et doit être, disent-elles, l’objet de nos plus douces occupations : en nous y livrant, nous avons déjà été pénétrés d’un sentiment délicieux. Nous avons vu nos soldats, attendris au récit de nos victoires, impatiens de leur guérison pour voler au combat partager de nouveau la gloire de leurs frères d’armes. » Continuez, législateurs, vos glorieux travaux; vous parviendrez à votre but, le bonheur du peuple : vous l’établirez, malgré la rage de vos ennemis et des nôtres, qui n’opposeront aux vertus et à l’énergie républicaines que des crimes, des poisons ou des poignards. » En apprenant qu’ils ont été dirigés contre deux de nos plus fidèles représentai, nous avons partagé l’horreur et l’indignation de nos frères de la société de Tours. » Nous aurions voulu saisir et arrêter le meurtrier; mais nous voilà rassurées; le glaive de la loi va frapper sa tête; et si, par impossible, les républicains ne suffisoient pas, les républicaines de Tours voleraient au-devant de vous pour entourer les représentans du peuple, et les mettre à l’abri du fer des assassins. Mention honorable et insertion au bulletin (1) . 11 La société populaire de la commune dHaze-brouck, département du Nord, félicite la Convention nationale sur son décret immortel du 18 Floréal, qui reconnoît l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’âme, et témoigne toute sa satisfaction sur la conservation des jours de Robespierre et Collot-d’Her-bois, qui ont évité le poignard assassin que l’infâme Angleterre avoit aiguisé sur eux. Elle engage la Convention de rester à son poste jusqu’à la parfaite organisation du gouvernement républicain, et l’anéantissement total des tyrans couronnés et de leurs satellites. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Hazebrouck, 17 prair. II] (3). « Citoyens représentans, Mettre la vertu et la justice à l’ordre du jour, c’étoit reconnoître tacitement l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme; en effet, quel but auroit la vertu de cette vie momentanée, si elle n’attendoit une récompense de l’étemel ? Qu’est-ce que la justice fondée sur le matérialisme, sinon pour les scélérats un attrait de plus pour commettre impunément le crime, s’il peut échaper la justice civile. Mais vous venez, sages représentans, de manifester par un décret solennel la religion répu-(1) P.V., XXXIX, 192. Original daté du 16 prair. et signé Cno Barrés (C 306, pl. 1163, p. 36); Btn, 26 prair. (2e suppl1); Mon., XX, 713. (2) P.V., XXXIX, 193. Bin, 26 prair. (2e suppl1). (3) C 306, pl. 1163, p. 37. 502 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE minelles de quelques uns de ces mêmes hommes que nous avions admirés sur le sommet de la Montagne. Nous nous flattions qu’ils n’en descendraient jamais d’un seul pas, et qu’ils demeureraient fermes et immobiles comme vous, et avec vous, jusqu’à ce que vous ayez donné la paix à la France devenue libre, et la mort aux tyrans du monde. Législateurs, vous nous avez appris qu’ils n’étaient pas dignes de tant de gloire, ni de voir ce jour heureux dont il nous semble déjà apercevoir l’aurore. Ils étaient de grands coupables, vous les avez frappés, et leur supplice trop mérité prouve votre sévère impartialité à poursuivre et à punir le crime quelque part qu’il se trouve. C’est le triomphe de la vertu et de la loi, de la loi dont la foudre toujours roulante doit également écraser et le législateur criminel et le brigand qui cache ses crimes à l’ombre des forêts. Législateurs, par votre intrépidité vous avez vaincu, mais il reste encore beaucoup d’ennemis à combattre. Veillez, c’est à vous qu’il est défendu de dormir irn instant. Ah ! un seul instant de sommeil vous eut perdus il y a déjà longtemps, vous perdrait infailliblement bientôt, et la Convention ne peut périr sans que la République entière ne croule et ne s’anéantisse avec elle. Législateurs, nous tous le répétons; veillez et ne cessez de porter des regards inquiets sur tous ceux qui vous entourent; sur ceux là même qui cherchent à se cacher sous votre manteau. Ce que vous avez vu, ce que vous avez fait, ce qu’il vous reste à faire; oui, tout vous crie avec force qu’il y a encore des fédéralistes, des royalistes, des conspirateurs, des monstres dont le sang est nécessaire pour achever de cimenter les ramparts de la première République du monde. Législateurs, vous avez eu la gloire d’en poser les premiers fondements; vous aurez bientôt celle de planter sur son faîte majestueux ce laurier universel dont la moindre feuille ne sera jamais outragée par le fer des rois, ni même fanée par les révolutions des siècles les plus reculés ». Doussin, Massiou jeune, Rougé aîné, Fab-vre jeune, J. Viauté l’aîné, Canolle père, Brunet (secret.). 10 Les citoyennes républicaines de la commune de Tours écrivent que toujours « enthousiastes des décrets de la Convention nationale, elles y ont sur-tout applaudi, en voyant à l’ordre du jour les mœurs et les vertus. Pour les mieux inspirer à leurs enfans, elles leur feront succer avec le lait les principes du plus pur républicanisme. Elles savent que leurs enfans sont à la patrie, dont l’amour dirigera l’amour maternel. » Jeter des fleurs sur la tombe des héros morts pour la liberté, faire sans cesse des vœux pour son triomphe, consoler les familles de ceux qui ont perdu la vie dans les combats, préparer des habits, de la charpie, et des secours pour nos braves défenseurs, leur faire oublier par nos soins les maux qu’ils ont soufferts, panser et visiter leurs glorieuses cicatrices, leur faire part des succès journaliers de la République; tel est et doit être, disent-elles, l’objet de nos plus douces occupations : en nous y livrant, nous avons déjà été pénétrés d’un sentiment délicieux. Nous avons vu nos soldats, attendris au récit de nos victoires, impatiens de leur guérison pour voler au combat partager de nouveau la gloire de leurs frères d’armes. » Continuez, législateurs, vos glorieux travaux; vous parviendrez à votre but, le bonheur du peuple : vous l’établirez, malgré la rage de vos ennemis et des nôtres, qui n’opposeront aux vertus et à l’énergie républicaines que des crimes, des poisons ou des poignards. » En apprenant qu’ils ont été dirigés contre deux de nos plus fidèles représentai, nous avons partagé l’horreur et l’indignation de nos frères de la société de Tours. » Nous aurions voulu saisir et arrêter le meurtrier; mais nous voilà rassurées; le glaive de la loi va frapper sa tête; et si, par impossible, les républicains ne suffisoient pas, les républicaines de Tours voleraient au-devant de vous pour entourer les représentans du peuple, et les mettre à l’abri du fer des assassins. Mention honorable et insertion au bulletin (1) . 11 La société populaire de la commune dHaze-brouck, département du Nord, félicite la Convention nationale sur son décret immortel du 18 Floréal, qui reconnoît l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’âme, et témoigne toute sa satisfaction sur la conservation des jours de Robespierre et Collot-d’Her-bois, qui ont évité le poignard assassin que l’infâme Angleterre avoit aiguisé sur eux. Elle engage la Convention de rester à son poste jusqu’à la parfaite organisation du gouvernement républicain, et l’anéantissement total des tyrans couronnés et de leurs satellites. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Hazebrouck, 17 prair. II] (3). « Citoyens représentans, Mettre la vertu et la justice à l’ordre du jour, c’étoit reconnoître tacitement l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme; en effet, quel but auroit la vertu de cette vie momentanée, si elle n’attendoit une récompense de l’étemel ? Qu’est-ce que la justice fondée sur le matérialisme, sinon pour les scélérats un attrait de plus pour commettre impunément le crime, s’il peut échaper la justice civile. Mais vous venez, sages représentans, de manifester par un décret solennel la religion répu-(1) P.V., XXXIX, 192. Original daté du 16 prair. et signé Cno Barrés (C 306, pl. 1163, p. 36); Btn, 26 prair. (2e suppl1); Mon., XX, 713. (2) P.V., XXXIX, 193. Bin, 26 prair. (2e suppl1). (3) C 306, pl. 1163, p. 37.