[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j 1“" 387 Municipalité. Codeclievre, marchand de bas, maire; Lam¬ bert, procureur de la commune; Lefort-Allais, officier municipal; Garié, Bouchon fils, Thiroin, Guillaume. Conseil général de la municipalité. Lefort (Adam), Deghends, Angot le jeune, Lauroy, Souppe, Conard, Chartier, Houssu père, jardinier; Marquis, Belle ville, Prévost, Cotton. Comité de sûreté générale. Bénard l’aîné, Vallée fils, Souppe, Flabbée fils, Deghends, Ortiguer père, Lefort-Deccaux, Badaire, Gauzère, Vacqueret, Deslandres auber¬ giste, et L’Hoste, idem. De tous lesquels membres présents j’ai reçu le serment prescrit par la loi, excepté des ci¬ toyens Fargis, Horeau père, Dumesnil, Lecomte, membres du district; du citoyen Bouchon fils, membre de la commune; des citoyens Vallée fils, Deccaux, Vaqueret fils et Deslandres, membres du comité de sûreté générale qui, étant absents, seront tenus, aussitôt la notification d’un extrait du présent en ce qui les concerne, de se rendre à leur poste et y exerceront leurs fonctions après avoir prêté le même serment devant l’adminis¬ tration du district qui leur en donnera acte. J’ai déclaré, après avoir consulté l’assemblée, que les fonctionnaires publics destitués ne doivent pas être rangés dans la classe des gens suspects. Quant aux citoyens Boger et Henriofc, sur le civisme desquels il s’est élevé quelques réclama¬ tions particulières, j’ai renvoyé la connaissance de leur conduite par-devant le comité de sûreté générale. Ce fait, l’assemblée m’a chargé, avec les plus vives instances, de transmettre à la Convention nationale son invitation de rester à son poste jusqu’à ce que les ennemis de la Bépu-blique fussent terrassés; j’ai promis de faire parvenir cette invitation en même temps que les témoignages d’allégresse et de la confiance que 1’assemblée a mis en elle. J’ai requis par écrit la nouvelle municipalité de mettre à exécution la loi du vingt-trois juil¬ let dernier, relative aux cloches ; ce faisant d’en-opérer dans le jour la descente ou le bris d’icelles, à l’exception de celle conservée par la loi, pour l’exercice du culte catholique et autres besoins communaux. De là je me suis transporté avec les nouveaux corps constitués et le citoyen Charpentier, sus-désigné, sur la place où était le bataillon de la nouvelle levée, qui a témoigné son enthousiasme pour la liberté, par les cris mille fois répétés de Vive la Bépublique ! Vive la Convention natio¬ nale ! et a demandé à défiler dans son sein. De retour, j’ai requis qu’expédition du pré¬ sent me soit remise, qu’il en soit adressé une autre à la municipalité de Dourdan, pour être transcrite sur son registre à la date de ce jour, qu’une troisième fût adressée au comité de sûreté générale, et enfin qu’une dernière fût adressée au département. Fait et clos ledit jour, et. ont tous les nou¬ veaux membres présents, avec moi signé. Pour expédition : Codechevre, maire; Couard, secrétaire. La Société populaire d’Amiens annonce qu’elle vient de se régénérer par les soins du représen¬ tant du peuple André Dumont, et invite la Con¬ vention nationale à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit l'adresse de la Société populaire d'Amiens (2) : ; La Société populaire régénérée d'Amiens ,jj à la Convention nationale. «Législateurs, - « Il existait à Amiens une Société populaire qui, par suite inévitable de sa mauvaise orga¬ nisation, était devenue incapable de servir effi¬ cacement la chose publique. « André Dumont vint; il vit une société nom¬ breuse, immense; il vit une assemblée composée de tous les citoyens et même des citoyennes de la ville. Nul ordre dans les délibérations, des clameurs au lieu de discussions, des animosités au heu de lumières; la passion seule animant les débats, les autorités constituées, fatiguées sans cesse par des députations, par des pétitions insi¬ gnifiantes et non surveillées. Telle existait la Société populaire d’Amiens. André Dumont s’empressa de la dissoudre, mais sur ses ruines, de ses débris, il voulut qu’une autre société s’élevât. Habile architecte, il traça son plan, choisit des ouvriers zélés. En peu de temps, une nouvelle Société populaire s’érigea, et c’est cette Société naissante, mais bien constituée, qui tourne ses premiers regards vers les immortels représentants du peuple; c’est cette Société qui dès le premier instant de son existence, sut élever ses idées jusqu’à la hauteur des sentiments qui dirigent le Sénat français. « Oui, pères du peuple, à peine créés, nous avons osé soulever, écarter un coin du voile qui dérobe encore aux yeux les succès et la gloire qui vous attendent. Nous avons pu voir les sceptres, les couronnes et jusqu’à la ridicule tiare brisés par la raison, foulés aux pieds par la philosophie. Nous avons vu les despotes rén-versés, mutilés, se traîner en rampant jusqu’au pied de la Montagne dont ils n’osaient envisager le sommet rayonnant, et mendier vilement T ap¬ pui d’un peuple libre qu’ils n’ont pu ni diviser, ni entamer. « Législateurs, nous avons vu votre triomphe, celui de la liberté; nous avons vu dans le loin¬ tain la gloire qui doit couronner vos efforts. Osez l’ attendre, cette gloire, elle vous appar¬ tient tout entière. Vos premiers travaux nous ont donné la Bépublique; le sang de nos frères, de nos fils, en a cimenté les bases, leur courage saura nous en assurer la durée. C’est à vous, pères de la Bépublique, à nous procurer une paix solide autant qu’honorable, et cette époque désirée, qui ne peut être éloignée, doit seule marquer le terme de votre brillante carrière. « Dupont fils, président; Maillart, secrétaire; Martin, secrétaire. « Le 10e jour du 2e mois de l’an II de la Bépu¬ blique. » (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 336. (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 765.