[Convention national»*) ARCHIVES M ELEMENTAIRES, j JJ 327 PIÈCES ET DOCUMENTS NON MENTIONNÉS AU PROCÈS-VERBAL MAIS QUI SE RAP¬ PORTENT OU QUI PARAISSENT SE RAP¬ PORTER A LA SÉANCE DU 21 FRIMAIRE AN H (MERCREDI 11 DÉCEMBRE 1793). I. Lettre du représentant Roux-Fazillac POUR ANNONCER L’ARRESTATION DES CITOYENS d’Alzac et Izarn de Valady (1). Suit la teneur de cette lettre d'après V original qui existe aux Archives nationales (2). Boux-Fazillac, à la Convention nationale. « Péri gueux, le 14 frimaire de l’an II de la République. * « Citoyens mes collègues, « Les traîtres n’échappent pas tous au destin qu’ils méritent. Je viens d’en envoyer un au eomité de sûreté générale qui, sans doute, l’en¬ verra à son tour au Tribunal révolutionnaire; c’est d’Abzac, ancien capitaine au régiment ci-devant la Marine. On a surpris sa correspon¬ dance avec des émigrés; il avait résidé à Tou¬ lon quelque temps avant que cette eité se ven¬ dît à Pitt et à ses émissaires; j’ai pensé que, transféré à Paris, il pourrait faire connaître quelques-uns de ses complices. « Ce n’est pas tout ; informé que quelques-uns des conspirateurs qui siégèrent trop longtemps pour le malheur de la patrie, dans le sein de la Convention nationale, erraient dans ces con¬ trées sous divers déguisements, de concert avec les comités de surveillance de ce département, j’ai fait faire des recherches dans les bois, dans les hameaux, et elles n’ont pas été sans quelque succès; on a conduit aujourd’hui devant moi un homme, que malgré son déguisement, j’ai bientôt reconnu pour être Izarn Valady. Inter¬ rogé, il m’a dit qu’il était resté quelque temps à Caen avec d’autres membres de la Convention; qu’il en était sorti avec le bataillon du Finistère, qu’il avait ensuite quitté ce bataillon et que seul, toujours errant, cherchant à se rendre dans son département (l’Aveyron), il était arrivé dans celui-ci. Il est livré au tribunal criminel, son procès ne sera pas long, il est hors de la loi. « Roux-Fazillac. » (1) La lettre du représentant Roux-Fazillac n’est as mentionnée au procès-verbal de la séance du 1 frimaire; mais il y est fait allusion dans la plu¬ part des journaux de l’époque. En outre, en marge de l’original qui existe aux Archives nationales, on lit la note suivante : « Lu le 21 frimaire an II. » (2) Archives nationales , carton C 283, dossier 800. Moniteur universel [n° 82 du 22 frimaire an II (jeudi 12 décembre 1793), p. 332, col. 3]; Journal des Débats et des Décrets (frimaire an II, n° 449, p. 300); Bulletin de la Convention du 1er jour de la 3e décade du 3e mois de l’an II (mercredi 11 décembre 1793); Auiard s Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut public, t. 9, p. 194. compte rendu du Mercure universel (1). Roux-Fazillac écrit de Périgueux le 14 fri¬ maire qu’il a envoyé au comité de sûreté géné¬ rale Dalzac (d’Abzac), commandant d’un régi¬ ment de marine, prévenu d’avoir entretenu des correspondances avec les émigrés. Sachant, dit Roux-Fazillac, que beaucoup d’ex-députés conspirateurs étaient déguisés et se promenaient dans ce département, j’ordonnai des recherches dans les bois et autres lieux. Elles ne furent pas infructueuses. L’on m’amena un individu déguisé que je reconnus pour être Valady, ex-député. D’après son interrogatoire, il passa quelque temps à Caen; il en sortit avec le bataillon du Finistère et continua d’errer dans ce département. Je l’ai livré au tribunal, dit-il, il est hors de la loi; son jugement ne sera pas long. Du Barran, membre du comité de sûreté géné¬ rale, observe que Dalzac a été traduit hier à la Conciergerie pour être jugé par le Tribunal révolutionnaire. II. Lettre des représentants Albitte, Collot d’Herbois, Fouché, Laporte par laquelle ILS TRANSMETTENT A LA CONVENTION ; (1) Mercure universel [22. frimaire an II (jeudi 12 décembre 1793), p. 343, col. 2]. D’autre part, Y Auditeur national [n° 446 du 22 frimaire an II (jeudi 12 décembre 1793), p. 3] et le Journal de Perlei [n° 446 du 22 frimaire an II (jeudi 12 dé¬ cembre 1793), p. 91] rendent compte de la lettre de Roux-Fazillac dans les termes suivants 5 . . I. Compte rendu de Y Auditeur national. Roux-Fazillac, représentant du peuple à Péri¬ gueux, écrit qu’il a fait arrêter le nommé Laplace [d’Abzacj], ancien capitaine, qui a résidé à Toulon et entretenu des correspondances avec les rebelles de cette ville. Il l’envoie devant le comité de sûreté générale, qui pourra en tirer des renseignements précieux. Un membre de ce comité a rendu compte qu'en effet ce Laplace avait été amené devant lui, et que le regardant comme un des plus grands conspirateurs, il l’avait fait conduire à la Conciergerie, d’où il paraîtra devant le tribunal révolutionnaire. II. Compte rendu du Journal de Perlet. Roux-Fazillac écrit de Périgueux, en date du 14 frimaire, qu’il a découvert une correspondance criminelle entre un capitaine de marine nommé d’Alzac et des émigrés. Ce d’Alzac, envoyé auprès du comité de sûreté générale, est actuellement en prison. Le tribunal révolutionnaire va instruire son procès. Le bruit s’était répandu que Périgueux et ses environs recelaient quelques-uns des députés fugi¬ tifs. Roux-Fazillac a fait battre les bois et visiter tous les repaires. Ses recherches n’ont pas été tout à fait inutiles. On lui a amené un homme que> malgré son déguisement, il n’a pas tardé à recon¬ naître pour Izarn-Valady. Il l’a livré au tribunal criminel pour être envoyé à l’échafaud, parce qu’il était hors la loi. (Applaudissements.)