266- [Convention nationale.j ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j “ dSnbre“-93 De suite il fut proposé que tous les sociétaires seraient invités à venir déposer sur le bureau ce qu’ils destinaient à nos braves défenseurs; il en est résulté une somme de deux cent quinze livres et une croix de Saint-Jean-de-Latran, qui a été posée sur le bureau par le citoyen Laïrle, habitant de cette commune, et ci-devant che¬ valier de cet ordre. Sur la motion d’un autre membre, qui a été aussi adoptée à l’unanimité, il a été arrêté qu’il serait fait une adresse à la Convention nationale pour l’inviter à rester à son poste jusqu’à la paix. La séance s’est terminée à onze heures du soir par des cris répétés de : Vive la République! vive la Montagne! Darouy, président ; Martin, secrétaire; Fenier, secrétaire. La Société populaire de Vemon-sur-Seine an¬ nonce qu’elle vient de fournir un cavalier monté et équipé, prêt à partir au premier ordre. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). La Société populaire de Vernon-sur-Seine in¬ forme la Convention qu’une souscription ou¬ verte dans son sein a fourni à l’armement et à l’équipement d’un cavalier; le choix a été fait d’un brave sans-culotte, qui n’attend que l’indication du lieu qui doit servir de point de réunion : elle invite la Convention à rester à son poste. Le directoire du district de Montivilliers fait part à la Convention nationale qu’un bien es¬ timé 38,100 livres a été adjugé 102,400 livres, et invite la Convention nationale à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3) . Suit la lettre du directoire du district de Mon¬ tivilliers (4). Le directoire du district de Montivilliers, à la Convention nationale. « Montivilliers le duodi de la lre décade de frimaire de l’an II de la République française une et indivisible. « Citoyens représentants, « Nous nous empressons de vous faire part du succès avec lequel s’est faite hier devant nous la première adjudication des biens ayant appartenu à des émigrés. « En nous quittant, ils ont laissé dans notre district pour plus de 400,000 livres de rente de biens à vendre : nous en saurons tirer bon parti. (1) Procès-verbaux de la Convention , t. 27, p. 88. (2) Second supplément au Bulletin de la Conven¬ tion du 20 frimaire an II (mardi 10 décembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention , t. 27, p 88. (4) Archives nationales , carton G 284, dossier 824. « Ceux vendus hier, évalués 38,100 livres, ont produit 102,400 livres. C’est après avoir donné l’accolade fraternelle au premier adju¬ dicataire que le vice-président lui a adjugé la première enchère, aux cris répétés des assis¬ tants de vive la République une et indivisible ! « Qu’ils jugent, ceux à qui ces biens ont appartenu, du courage avec lequel les acqué¬ reurs les défendront par le prix qu’ils mettent à les posséder. « Continuez de soutenir la confiance du peuple en restant à votre poste jusqu’à ce que la liberté contemple enfin les despotes de l’Europe coalisés contre elle avouant à ses pieds la sou¬ veraineté des peuples. « Comptez sur tous les sacrifices que vous exigerez de nos administrés pour faire triom¬ pher sa cause ; attendez de notre fermeté à faire exécuter vos décrets, la preuve de l’adhésion que nous donnons à tous ceux que vous avez rendus. « Guerre éternelle aux tyrans, aux fédé¬ ralistes et aux rebelles. « Michel, vice -président; Lefebvre; Fiquet; Demallendre, procureur syndic. » La commune de Viviers, département de l’Ar¬ dèche, annonce la fête qui s’est donnée au sujet du nouveau calendrier; et qu’on y a brûlé tous: les titres des droits féodaux; brevets, pensions et diplômes que les citoyens avaient déposés; et le vœu bien prononcé de la suppression de toutes les enseignes du culte catholique. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Détail de ce qui s'est passé dans la Société populaire de la commune de Viviers à l'occa¬ sion des décades (2). La Société populaire de la commune de Viviers, département de l’Ardèche, vient de donner une nouvelle preuve de son empresse¬ ment à suivre tous les décrets de la Convention nationale. Dans sa séance du septidi sept brumaire, elle arrêta, à l’unanimité, qu’on suivrait en tout le nouveau calendrier, et qu’à dater du jour de la décade suivante on ne connaîtrait plus d’autres jours de repos que lesdites décades. La première a été célébrée avec la plus grande solennité, après avoir été annoncée la veille et le matin par des décharges d’artillerie; il y a eu bal dans la salle de la Société, et un concert où furent chantées toutes les chansons les plus énergiquement patriotiques, accompagnées par les différents instruments de tous les ama¬ teurs sans-culottes qui s’y étaient rendus. Aux approches de la nuit, tous les membres quittèrent la salle pour aller se réunir à la municipalité et autres autorités constituées qui étaient sur la place, et se rendirent ensemble à l’arbre de la liberté pour procéder au brûle¬ ment de tous les titres féodaux, brevets, pro¬ visions et diplômes que les citoyens avaient déposés. Le cortège était précédé par la statue de (1) Procès-verbaux de la Convention , t. 27, p. 88. (2) Archives nationales , carton G 286, dossier 840.