[Convention nationale.]' ARCHIVES EAftJUSMEîfF AIRES. « 83 l .3 # 31 octobre 1 j 93. Suit la lettre du citoyen François (1). Aysc çitoypns députés jfo. département de la Sowme, ç%pz }e citoyen� François, leur cptlègue, demeu¬ rant vhsz le citoyen Chauvin, trçiiteur, rue êtes Boucheries -Saint-Honoré près le palais de V�gqlüé, à Paris. « Aoüefis, le 8e de ]a lre décade dix 2? mois de l’aq II de fa RéPfibfiTdd une et indivisible. « Mon frère, « Quand j’ai vu la loi sur la taxe, j’ai admiré la bienveillance et la justice de nos fégisïate|irs ét je me siiis dit : Si je perds, je xp’en me que et je peu? epeorp crier, yivs la République! gve'c’mes |pèïes les sans-culottes puisque je payerai moins cRer les denrées qui nie sont jqurnellem.ent nécessaires; d'ailleurs il faut bien faire des sacrifices lorsqu’il s’agit du bien public. En conséquence la taxe établie par notre district, publiée, je me suis mis à vendre gaiement en me conformant strictement à cette taxe, mon magasin fut bientôt vide, la vente allait bien’ à peipe nous laissait-pn le temps de manger; il fanait pourtant penser à se remplacer; mais voilà où le lecteur est embarrassé� je m’informe, OU tne fait yoir des taxes d’Elbeuf, de Rouen, dp Reinis, etc., j’y vois que pour en tirer des éfofies U faudrait se décider à perdre 10 à 12 livres Sur des articles, ou ne rien gagner sur d’autres, et tu m’avoueras que tel bon patriote que l’on spit, oii ne se décide guère à faire un semblable cqifimerce. Quoi qu’il pn soit je ne me débale pas, et jè compte tropAur la justice de là Convention nationale pour ne pas croire qu’elle mettra bien¬ tôt à même les marchands de sp refournir de marchandises et par là les rendre encpre utiles à leurs concitoyens et conserver leur état et leurs moyens de subsistance. « Mpn pptit républicain, cornn�e tu sais, âgé dp 7 ans» est toujours sans quartier pour tout ce qui porte l’empreinte de la royauté. Ces jours derniers, il n’â pas laissé tranquille sa mère qq.'elle n’ait CQupé 1© mot rpyql qui se trouvait-sut un chef 4© draps et; il prétendait qu'elle devait sur-le-cdamp faire une exacte revue sur ses autres marchandises; sa mère, pour s’ ep débarrasser, crut le prendre par son faible, car j] tenait singulièrement à sa petite amassé (sic) d’argent, elle lui dit : « Et toi qui ne veux plus voir nulle part de figure du ci-devant roi, tu portes sa figure sur toi, sur ton argent, la face du roi y est » ; il lui répond avec un air saisi : « G’ est vrai, eh bien, je n'en veux plus, tiens le voilà, envoie-le à mon oncle pour qu'il le donne à la patrie pour faire tuer des Anglais et des uhlans en attendant que je sois assez grand pour en aller tuer ma bonne part » ; jamais il n’a rien donné d’aussi bon cœur, aussi je m'empresse de céder à son vœu et je profite de l’occasion de Wable qui te remettra la somme de douze livres en numéraire que je te prie de déposer sur l’autel de la patrie au nom de mon fils. « Mon épouse, nos enfants et moi vous embrassons tous deux de tout notre cœur et suis avec une sincère amitié, « Ton frère, « Ch. François. » (1] Archives nationales, carton G 278, dossier 739. Les citoyens habitants de la commune de Ris se présentent en très grand nombre à la barre; les uns portent des bannières, les autres des croix, des encensoirs, des calices et divers objets servant au culte des catholiques romains; ils dér clarent, au. nom de tous leurs compatriotes, dont ils apportent les signatures au bas de leur péti? tion, qu’ils ont beaucoup réfléchi à l’inutilité d’une pure dans �arrondissement de leur coms mune, que pette institution leur paraît même fort nuisible aux progrès de la raison, et dés mandent : 1° Que le bourg de Ris, dans le district de Cor» beil, au département dé Seiné-et-Ôise, porte dé» sormais le nom de Brutus; , 2° Qu’il n’y ait plus de curé dans la commune de Brutus, a dater de ce jour; 3° Qu’attendu le renvoi fait par la Convention nationale à son comité de sûreté générale, d’un fait d’accaparement dans leur commune ils soient autorisés à correspondre par commissaires, soit avec le comité, soit avec le rapporteur qu’il aura désigné, pour tous les renseignéments à donner sur ce fait, jusqu’au moment du rapport. (les propositions sont décrétées et les pétition» naires admis aux honneurs de la séance, au mi¬ lieu des applaudissements réitérés de l’Assemblée et des tribunes (1). Compte rendu du Bulletin de lu CanPPniipn (2), Une députation de la commune, de Ris a été admise à la barre. L'orateur a prononcé le discours suivant : Citoyens législateurs, les sans-culpttes de Ris vous apportent le tribut de leur reconnaissance ; ils viennent contempler avec enthousiasme sur cette Montagne tutélaire le génie de la liberté; Oui, législateurs, depuis votre heureuse régé¬ nération, dans nos veilles patriotiques nous avons compté nos jours par yos bienfaits. ÿ; A votre exemple, c’est à qui sera le plus patriote. Prêts à partir pour les combats, un jeune républicain, fils de notre maître d’école, nous a parlé de Brutus ; à ce nom sublime, nos cœurs se sont électrisés. - Son image, ses vertus républicaines nPus ont pénétrés do respect ; entraînés par l’exemple de ce héros, nous avons soudain délogé saint Biaise, et Brutus est notre patron. Au pied de sa statue, élevée dans notre place publique, nos enfants s’apprennent à devenir républicains. Nos pères de famille, sur son front sévère, lisent leurs devoirs. Dans ses yeux, notre jeunesse guerrière puise cette énergie qui fait trembler le tyran : ils nous jurent même qu'ils reviendront dignes d’un tel père. Enfin Rome entière est dans notre bourg. Mais, législateurs, pour des Romains sans -culottes, le nom d’un marquis, ci-devant notre tyran, et la présence d’un curé, sont deux objets bien choquants; le nom de Ris nous rappelle notre servitude et (1) Procès-verbaux de la Convention, 24, p. 225. (2) Bulletin de la Convention du jour de Ig 2e décade du 2e mois de l’an II de la République.