182 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE conspirateurs, ils voulaient renverser le gouvernement populaire, et ils sont voués à l’exécration généralle; toute autorité constituée, tout citoyen patriote ressent donc dans son cœur cette joye pure que l’on éprouve lorsque l’on est sauvé d’un grand péril, et chacun se félicite de la juste punition de ces scélérats, comme c’est à cette mâle énergie, citoyens législateurs, à ces vertus républicaines et à ce sincère amour de la patrie, à cet ardent désir du bien public qui vous caractérisent, et qui vous ont mérité la confiance de la nation, que nous devons la découverte de cette affreuse conjuration avant sa terrible explosion. La commune de Loches toujours à la hauteur des principes révolutionnaires , cette commune qui envoie chaque jour un neuvième [?] de ses concitoyens à la forêt convertir le mauvais bois en cendres pour la fabrication du salpêtre, vous rend bien sincèrement hommage, sages législateurs, de vos grands et salutaires travaux, et elle vous invite de ne point les cesser que la République ne soit purgée de tout le venin de la tyrannique aristocratie, de tout le poison du modérantisme, de la horde des intrigants, et que lorsqu’une paix solide aura assuré la félicité publique. Picard Ouvrard, maire-, Hamel, secrétaire-général ; Patoist aîné. c [La société populaire de Nailloux, département de Haute-Garonne, à la Convention nationale, s. d.] (4) Citoyens représentants, Une nouvelle conjuration cherchoit à renverser la statue de la liberté; l’orage alloit éclater, vous l’avez conjuré, grâces vous soient rendues, représentants. La journée du neuf thermidor sera une des plus brillantes époques de la révolution, achevez votre ouvrage; les Catilina, les Cromwell, les dictateurs frémiront toujours à votre aspect, et vous aurez la gloire d’avoir conduit au port le vaisseau de la République. La patrie est donc une fois sauvée ! votre énergie a déjoué le complot des traitres et le glaive de la justice a frappé, continuez vos glorieux travaux, restez au poste où la confiance du peuple vous a placés; que son bonheur, que la liberté soient le résultat de vos veilles pour nous; fermement attachés aux principes, nous jurons de nouveau en vos mains, de repousser avec horreur tout ce qui tendrait d’établir l’idolâtrie d’un seul; nous jurons de ne reconnoître d’autre pouvoir que celui de la Convention nationale. Périssent à jamais les traitres qui voudraient attenter à l’unité de la représentation nationale, à la liberté du peuple ! Vivent nos représentants fidèles ! vivent nos frères de Paris, vive à jamais la liberté, l’égalité, la République française une et indivisible. (4) C 320, pl. 1314, p. 34. Bomauzet, président, Verts, vice-président, Le-fevre, secrétaire, Desclaux, vice-secrétaire, et une demi-page de signatures. d [Les citoyens composant la société populaire d’Eauze, département du Gers, à la Convention nationale, le 16 thermidor an II] (5) Vivre libre ou mourir, vive la République. Citoyens représentants, Tel est le vœu, tel est le serment perpétuel, constant et invariable des républicains, des sans-culottes qui composent la société montagnarde de la commune d’Eauze qu’ils réitèrent fréquemment dans leurs séances populaires. Au milieu des élans le plus énergiquement prononcés, surtout en entendant si souvent retentir à leurs oreilles la trompette de la victoire qui marche sans relâche à la tête de nos armées républicaines. C’est à vous principalement, Représentants d’un peuple si digne d’être libre, que la plus grande gloire en est due, sans cesse occupés du bonheur pour lequel le peuple paraît spécialement destiné, vous prescrivez le triomphe à nos braves frères d’armes et vos décrets les rendent victorieux, à leur aspect et de plus loin encore fuyant de toutes parts, ces hordes de satellites infâmes de la plus part des tirans d’Europe. Ces villes, la triste victime des dernières trahisons, se rangent de nouveau sous nos étendars. Quelle grande, quelle délicieuse différence ! la première année républicaine fut l’époque fatale des plus noirs complots, des plus exécrables trahisons, la seconde plus fortunée a vu le sol de la liberté purgé pour ainsi dire des traitres et des perfides à leur patrie, et dehors la liberté triomphe. Cette prétieuse égalité parmi les français jette les plus profondes racines, et toutes les branches de la République se dilatent et se fortifient de plus en plus sur leur trône, qui est vous-mêmes, puissants, dignes représentants, vos constants et généreux efforts, dissipent sans ressource ces affreux nuages qui voudraient obscurcir l’empire des lois et de la liberté. Que l’aurore d’un si beau jour soit bientôt suivie de l’apparution de l’astre bienfaisant qui puisse briller sans éclipse sur notre horizon. Ce sera dès lors le triomphe complet tant désiré par tous les bons français et que nous promettent d’une manière assurée les victoires actuelles qui sont l’objet de la réjouissance des sociétaires de la commune d’Eauze avec vous tous généreux représentants et avec tous les patriotes de la République. Veuillez accueillir les authentiques témoignages de la joie comune que vous adressent à l’unanimité les montagnards de notre société; ils protestent vouloir coopérer à toutes vos vues patriotiques, n’aiment que se persuader que vous travaillerez infatigablement au bonheur de tous vos représentés par tous les moyens qui sont en votre pouvoir, à quoi ils ne cessent de (5) C 320, pi. 1314, p. 29.