8 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j 1793 ge sont déprêtrisés; que leur église est devenue un lycée de civisme, et demande les bustes de Le Peletier et de Marat. Insertion au « Bulletin » et renvoyé au comité d’instruction publique (1). Suit l'adresse de la Société populaire de Bon-ehain (2). Les républicains composant la Société populaire et révolutionnaire de Bouchain, à la Convention nationale « Mandataires d’nn peuple souverain, « Le trône a disparu et le tyran n’est plus; hommage à vous, pères de la patrie, qui, du sommet de la sainte Montagne les avez fou¬ droyés. La liberté tonne* de toute part; ne déposez pas ses foudres vengeresses que le dernier traître, le dernier tyran n’aient expié leurs forfaits. « Imperturbables au milieu des cris de triumvirat, de dictature qui sourdement échap¬ pent aux factieux, dont chaque jour le glaive de la loi diminue et le nombre et l’audace, restez immuablement à votre poste ; les Français sont au leur. Réunis autour de leur Constitution, ils sont tous levés pour la défendre et faire triompher la liberté. Les hommes libres triom¬ pheront, car la suprême justice ne les laisse si longtemps aux prises avec la tyrannie que pour assurer sans retour son extinction, les couvrir senls de cette gloire, leur attacher l’hnmanité entière par le sentiment de la reconnaissance. « Etablis par vous les sentinelles du bien public, que les traîtres tremblent, nous serons leurs persécuteurs acharnés, leurs impassibles dénonciateurs ; que le modéré, dont la neutralité est si nuisible aux progrès de l’esprit de la Révo¬ lution, tremble également; nous anéantirons, nous écraserons ces insectes politiques. « Vous parler des maux qui désolent nos con¬ trées serait peut-être réaffliger vos cœurs tendres et paternels; placer à côté des crimes commis autour de nous par les satellites des despotes, les progrès que font même dans une ville qu’ils entourent, le civisme, la raison et la philo¬ sophie, sera pour votre sollicitude une bien agréable diversion. « Impatients de secouer le joug ridicule de la superstition, contents de voir le peuple s’éclairer et provoquer lui-même l’extinction d’un culte qui ne consistait que dans le charlatanisme et l’hypocrisie, les citoyens Delsart, vicaire de cette ville, d’ Huissier, curé de Mastaing, Bailleul, curé d’Haspres, sont venus au milieu de nous renoncer à leurs fonctions sacerdotales et nous jurer de ne plus prêcher désormais que les prin¬ cipes purs de la religion naturelle. « Nous avons applaudi à la déprêtrisation de ces vertueux citoyens, et nous en prenons l’occa¬ sion d’appeler votre justice et votre bienfaisance sur leur sort et sur l’inutilité de leurs talents sacerdotaux. Leur exemple ne sera pas sans fruit, bientôt nous vous annoncerons le voyage bienheureux des saints et saintes de cette ville (1) Procès-verbaux de la Convention , t. 27, p. 4. (2) Archives J nationales, carton F17 1008*, dos¬ sier 1365. à la Monnaie. Nous avons engagé la commune à leur faire faire ce civique et utile pèlerinage. « En attendant, notre église est devenue le lycée du civisme. Sa chaire ne retentit plus que de la morale sainte de la religion naturelle et de la vérité. « Pour que son sanctuaire soit décoré par des idoles plus dignes de vénération, envoyez-nous les portraits de Lepeletier, de Marat, ces deux illustres martyrs de la liberté; alors entourés, applaudis par le peuple, dont ils furent les amis, nous les placerons sur l’autel de l’inutile Christ. « Hat oit, président; Burgeat fils, secrétaire. » Le comité de correspondance de la Société po¬ pulaire de Nemours écrit qu’apprenant que le soupçon plane sur la tête de Métier, délégué par le représentant du peuple Dubouchet dans le dé¬ partement de Seine-Inférieure [Seine-et-Mame], cette Société doit un témoignage authentique sur le caractère républicain qu’il a développé parmi elle, et le lui rend hautement; qu’elle lui doit elle-même sa régénération. Insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du comité de correspondance de la Société populaire de Nemours (2). A la Convention nationale. « Nemours, le 11 frimaire, l’an II do la République une et indivisible. « Citoyens représentants, « La Société populaire de Nemours apprend que le soupçon plane sur la tête de Métier, délégué du représentant du peuple Dubouchet dans le département de Seine-et-Marne; qu’une-première dénonciation qui a tourné à la honte de ses ennemis, parce que non seulement son innocence a éclaté, mais que sa conduite politique a reçu les éloges des législateurs, n’a servi qu’à aiguiser le stylet de ses détrac¬ teurs. Ils se réunissent, nous dit-on, pour lui porter des coups plus assurés. Ignorant le sujet des nouvelles inculpations auxquelles il est en butte, nous ne pouvons les détruire, mais nous lui devons un témoignage authen¬ tique sur le caractère républicain qu’il a développé parmi nous, et nous le lui rendons hautement. Nous ajouterons, en ce qui nous concerne, que nous lui devons le bien inappré¬ ciable de la régénération d’une société de frères qui, animés par ses discours énergiques, professent publiquement les principes du répu¬ blicanisme le plus pur. « Les président, secrétaire et membres du comité de correspondance de la Société populaire de Nemours. « Gallocher; Constant; C. Gamiot; Doubeliau. » Les sans-culottes de la commune de Moissae-font passer à la Convention nationale le procès-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 5. (2) Archives nationales, carton G 285, dossier 834*