684 {Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [27 mai 1790]. prendrez en considération les traités qui ont été convenus parles ambassadeurs, et qui paraissent avoir été faits plutôt contre les contrebandiers que contre les négociants : je crois qu’il serait à propos de charger le comité d’agriculture et de commerce de prendre connaissance de ces traités et conventions, et des contraventions qui y ont été faites. Je vais donner lecture de la lettre adressée à M. le président. « Cadix, le 4 mai 1790. « Monsieur le président, pénétrés des sentiments qui animent les habitants du royaume, désirant également de contribuer, autant que les circonstances le leur permettent, au retour de l’aisance et du bonheur, public, les Français résident à Cadix se sont réunis pour faire un don à la patrie ; il s’élève à 83,650 liv. 7 sols 6 den. « Ayant été chargés de vous l’adresser avec les noms des contribuants, nous avons l’honneur de vous remettre la liste de ces derniers, ainsi que les effets qui forment la valeur de ce don. Il est indépendant de la contribution du quart du revenu, à laquelle sont assujettis ceux de nous qui possèdent des biens en France, et qui y ont fait faire leurs déclarations conformément au décret de l’Assemblée nationale. S’ils se fussent bornés à remplir ce devoir, leur satisfaction n’eût pas été complète. « Veuillez, Monsieur, présenter notre offrande à celte auguste Assemblée ; nous espérons qu’elle daignera l’accueillir avec bonté, et qu’elle remarquera moins sa modicité que le zèle qui nous anime, et qui nous fait partager, dans l’éloignement, les sentiments du respect et de la reconnaissance dont tous les Français lui doivent le tribut. « Nous sommes avec respect, Monsieur le président, vos très humbles et très obéissants serviteurs, « Les députés de la nation françaisê à Cadix , « Signé : Phe Goiran, Dom. Guillet. » L’Assemblée ordonne l’insertion de cette lettre dans son procès-verbal, elle accueille le don patriotique et charge son président d’écrire à MM. lesdéputésde la nation française à Cadix, unelettre pour leur témoigner la satisfaction qu’a éprouvée l’Assemblée en recevant les preuves du patriotisme des Français qu’ils représentent, et qui, éloignés de leur patrie, y sont toujours unis par leurs sentiments et par leurs utiles relations. L’Assemblée passe à son ordre du jour qui est la suite de la discussion sur l’ordre judiciaire. D’après la série des questions décrétées le 31 mars, le point soumis à la discussion est le suivant : « Les tribunaux ordinaires seront-ils rendus compétents pour toutes sortes de matières ou établira-t-on quelques tribunaux d’exception. » M. lie Chapelier. La question est très importante, mais elle entraînera beaucoup de temps. Elle se divise en plusieurs branches, qui ne peuvent être décidées nettement. Par exemple, il est impossible de juger s’il y aura un tribunal pour l’impôt, avant que d’avoir arrêté l’organisation de l’impôt, : je demande donc sur ce point un ajournement spécial. Quant à la question de savoir s’il y aura des tribunaux de police, de marine, etc., vous allez consumer deux ou trois jours à la discuter. Mon avis serait de Ja renvoyer au comité de Constitution, qui nous la soumettrait avec tout son plan. M. Target. Je désire que, pour éclairer le comité, l’Assemblée discute si la partie d’administration qui concerne les forêts, la marine, etc., doit être renvoyée à un tribunal ordinaire. Relativement à l’impôt, je demande l’ajournement comme le préopinant. M. Brostaret. La réflexion de M. Target me paraît d’autant meilleure que les discussions que vous avez suivies sur cetie mat èr