[Assemblée nationale,] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [Î2 juillet 1790.] 268 quel sera le nombre des deux espèces de forces, la division des armes et leur proportion. Avant d’entrer dans cel examen, je demande à faire une observation sur l’exposé du travail du comité militaire, présenté dans la séance du 13; il s’y trouve une assertion qui ne peut être lue sans effroi et sans douleur. On y lit: « L’armée doit être à la disposition du chef suprême à qui la nation l’a confiée : le choix des soldats et des officiers, leur avancement, leur suspension et leur destitution. » Les récompenses que mérite leur zèle doivent donc être également à sa disposition. Cependant il ne faut pas que tous ces avantages ne soient dans ses mains qu’un moyen de faveur et de corruption avec lequel il puisse se ménager des conspirateurs et fomenter la sédition.... (On observe à M. de La Galissonnière que ce n’est point là une assertion.) M. Duquesnoy. La discussion doit uniquement porter sur ceci : « Le comité propose d’établir une armée de 151 mille hommes; y en aura-t-il moins, yen aura-t-il plus, y en aura-t-il autant?» M. de I�a Galissonnière. Le rapport contient des principes qu’il faut bien discuter. On y trouve ces mots: «Il devient indispensable qu’il n’y ait à la tête de nos troupes que des chefs amis de la Révolution; tout ce qui pourrait y être contraire ne doit pas avoir la direction de la force armée. Nous serions sans cela menacés à chaque instant de la voir se tourner contre la liberté que nous avons établie et que nous voulons défendre. Il se formerait différents partis dans les corps... » (Une grande partie de l’Assemblée demande à passer à l’ordre du jour.) M. de Mirabeau, le jeune. Quand l’ Assemblée décrète l’impression d’un rapport, il faut qu’elle en réponde ou qu’elle improuve les expressions injurieuses à la majesté du roi. M. de l