SÉANCE DU 4 FRUCTIDOR AN II (21 AOÛT 1794) - N° 1 327 h [Les admin du distr. d’Annecy (1), à la Conv.; Annecy, 25 therm. II] (2) France, tu es encore libre. Ton génie triomphe et la tirannie est terrassée, sous quel masque qu’elle se présente. Le sénat françois n’a pas montré moins d’énergie qu’en montra le sénat romain, et le nouveau Catilina a baissé la tête sous la hache du peuple. La Convention, plus sage que les magistrats de Rome, a soumis aux coups du licteur les têtes de tous les complices, et nous n’avons sans doute plus à craindre des tentatives des monstres ambitieux qui auroient pu penser à s’emparer de la souveraineté nationale. Amour, reconnoissance et fidélité inviolable vous seront exprimés de toutes les parties de la République françoise, représentants qui, par votre énergie, sauvâtes la patrie de la fureur des Robespierre, des Cou-thon et des Saint-Just. Les administrateurs du district d’Annecy, au milieu des inquiétudes qu’a produit la nouvelle de cet attentat horrible, n’éprouvèrent que le sentiment de la confiance. La liberté du peuple françois triomphera par vos vertus et votre fermeté. Restés à votre poste et tous les tirans seront terrassés. Nous vous prouverons notre attachement en fesant tous nos efforts pour faire triompher les loix, propager l’esprit public et assurer aux administrés tous les avantages de la révolution. Burdallets, Vautier, Philippe-Burnod ( agent nat.), Boch, Exertier, Porrel, Jacquet ( secret . gal) et une signature illisible. 2 [Les admin " du directoire du distr. de Montma-rault (3), à la Conv.; s.d. ] (4) C’est en vain que les despotes coalisés s’agit-tent pour redonner des fers à la France. C’est en vain que des traîtres, sous le masque d’une vaine popularité, cherchent à s’attacher l’opinion publique pour assassiner la liberté. Les Français ont juré d’être libres, ils le seront. 0 vous, représentans fidels qui, du haut de la Montagne sacrée, veillez à la conservation des droits du peuple, vous avez sa confiance, il a remis dans vos mains sa toute-puissance. Lancez la foudre, frappez de mort les scélérats qui veulent lui ravir sa liberté. La justice nationale a puni les forfaits du fourbe Robespierre et de ses infâmes complices. Que son glaive atteigne toutes les têtes criminelles et alors la République, dégagée de tout ce qu’elle renferme d’impur dans son sein, aura une constitution ferme et inaltérable. Unis inséparablement à la Convention nationale, ennemis irréconciliables des tirans, la (1) Département du Mont-Blanc. (2) C 319, pl. 1301, p. 7. Mentionné par B"1, 5 fruct. (suppl1). (3) Allier. (4) C 319, pl. 1301, p. 6. Mentionné par B"1, 5 fruct. (suppl1) sous le nom de Mont-Mazaut. liberté ou la mort, voilà les sentimens qui nous animeront jusqu’au dernier soupir. Michelon, Dechaud, Desmanêches ( agent nat.), Thonier, Maffieu, Bousset ( secrét .). j [Les membres composant la société populaire de Rostaing (1), district de Tarbes, département des Hautes-Pyrénées, écrivent à la Convention nationale que pendant qu’ils célé-broient la fête du 14 juillet, ils ont appris l’heureuse nouvelle des victoires éclatantes remportées par les armées de la République sur ses infâmes ennemis; que cette nouvelle a répandu dans leur sein cette joie pure qu’éprouvent tous les hommes vertueux au récit des belles actions; et que tous les citoyens, par un mouvement spontané, en agitant leurs chapeaux en signe d’union et de fraternité, ont fait retentir l’air des cris mille fois répétés de vive la République ! Vive la Convention ! Ils félicitent la Convention sur les succès des armées de la République. Législateurs, disent-ils, votre sagesse et votre courage dirigent nos défenseurs : que de gloire, que de félicité vous préparez à la patrie par la chute des tyrans coalisés contre elle ! Que de jouissances, que de douceurs vous vous préparez à vous-mêmes par vos pénibles travaux ! Pour nous, ajoutent-ils, nous continuerons une sévère surveillance et nous défendrons jusqu’à la mort la représentation nationale qui a si courageusement mis la vertu et la probité à l’ordre du jour et dont le dévouement a si souvent sauvé la patrie. Pères du peuple, terminent-ils, siégez sur la Montagne où la confiance publique et vos vertus vous ont placés, et n’en descendez qu’après avoir brisé tous les sceptres et consolidé notre bonheur. — Mention honorable, insertion au bulletin] (2). k [Les membres du conseil gal de la comm. de Libre-Val (3), à la Conv.; s.d.] (4) Un scélérat usurpant l’oppinion publique sous le masque du patriotisme allait déchirer la patrie et cherchoit à se frayer un chemin à la tyrannie sur la ruine de la représentation nationale. Vous avez vu ce complot horrible, et Catilina et ses infâmes complices ne sont plus. Vous avez sauvé la patrie, la patrie reconnois-sante vous proclame ses pères. O 9 thermidor ! O 10 août ! Journées à jamais mémorables dans les fastes de la liberté ! Le despotisme hydeux pourrait-il renaître après vous ? Le courage du peuple, son amour brûlant pour la liberté et l’égalité, sa haine profonde contre les rois a (1) Ci-devant Saint-Sever de Rostaing. (2) Débats, n° 700,52. Mentionné par B"1, 5 fruct. (suppl l). (3) Ci-devant Saint-Antonin, Aveyron (aujourd’hui Tarn-et-Garonne). (4) C 319, pl. 1301, p. 12. Mentionné par B ", 5 fruct. (suppl l). 328 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE renversé le trône le 10 août. L’énergie des représentants de la nation a abbattu toutes les tirannies le 9 thermidor, a détruit sans retour le coupable esspoir de tout ambitieux qui ose-roit tenter encore d’opprimer la République. Oui, pères de la patrie, les destinnées de la République triomphante de ses ennemis au dedans et au dehors sont désormais fixées sur des bases immuables. Tous les républicains français fort attachés à la représentation nationale, centre unique de la volonté du peuple, ne reconnoissent que la Convention nationale, et, sûrs que sans elle, sans la liberté la plus absolue dans les discussions, la République ne peut exister, ils répendront jusqu’à la dernière goûte de leur sang pour la soutenir, pour maintenir son indépendance. Tels sont les sentiments des vrais républicains français, tels sont en particulier ceux des membres composant le conseil général de la commune de Libre-Val, cy-devant Saint-Antonin de l’Aveyron. Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention nationale, rien que la Convention nationale ! Th. Aliés (maire), Bromet ( agent nat.), J. Ta-BARLY ( secrét . ga ) et 22 signatures d’officiers municipaux et de notables. 1 [Le conseil gal de Bethisy-la-Butte (1), à la Conv.; s.d. ] (2) Liberté, égalité ou la mort ! L’an 2 e de la République française une et indivisible le 12 thermidor, nous, maire, officiers municipaux, agent national, membres composant le conseil général de la commune de Béthisy-la-Butte, district de Crépy, département de l’Oise, et tous les citoyens de ladite commune réunis au lieu ordinaire des séances de la municipalité, ayant appris en frémissant les dangers qui menaçoient la représentation nationale, aurions arrêté à l’instant que tous les citoyens prissent les armes et se portassent en masse à la Convention pour lui faire un rempart de leurs corps et assurer autant qu’il est en nous l’unité et l’indivisibilité de la République; mais informés que l’œil vigilant de la liberté a dévoilé la plus horrible conspiration qui ait jamais existé contre la nation française, nous félicitons les pères de la patrie de la prudence avec laquelle ils ont déjoué les complots tramés contre le peuple souverain et de l’énergie avec laquelle ils ont fait subir aux coupables le supplice le mieux mérité, et nous nous écrions avec transport : anathème aux conspirateurs, vive la Convention, vive la République ! N. Caron ( agent nat.), C. Esmery ( off . mun.), Eloy Pasquier (off. mun.), Hazard (off. mun.), Fagnet ( ?) (off. mun.), D’Ammont (substitut de l’agent nat.) et 27 autres signatures. (1) Ci-devant Béthisy-Saint-Pierre. (2) C 319, pl. 1301, p. 4. Mentionné par 5 fruct. (suppl l). 2 L’agent national du district de Fréjus (1) annonce que le total des ventes des biens d’émigrés dans ce district, dont l’estimation n’avoit été portée qu’à 991 678 livres, se monte à 2 812 912 livres. Il dit encore que quelques biens nationaux d’origine, qui n’avoient été estimés que 88 678 livres, viennent d’être vendus 307 890 livres. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des domaines nationaux (2). 3 Le citoyen Robert présente une pétition tendante à demander l’explication de l’article Ier de la loi du 10 frimaire, relative à la domanialité. Renvoi au comité de Législation (3). 4 La société populaire de Loriol (4) félicite la Convention naionale sur le courage sublime et l’énergie qu’elle a développés dans les journées des 8, 9 et 10 thermidor, et proteste de son dévouement à la représentation nationale; elle offre, pour les défenseurs de la patrie, 445 livres 15 sols. Mention honorable des sentiments exprimés dans l’adresse et du don patriotique, et insertion au bulletin (5). [La sté popul. de Loriol à la Conv.; Loriol, 20 therm. II] (6) Liberté, égalité, respect, obéissance aux décrets de la Convention nationale ou la mort ! Citoyens représentans, La société populaire de Loriol vous félicite et vous remercie du sublime courage que vous avez montré aux journées des 8, 9 et 10 de ce mois, et d’avoir ainsi sauvé la patrie. Chacun de ses membres renouvelle le serment qu’ils ont fait en plusieurs occasions de ne jamais cesser un instant de vous être unis, d’obéir à tous vos décrets et de mourir s’il le faut pour vous défendre. P. Lire (présid.), L. Couchet (secrét.). Nota. Nous vous adressons pour les deffen-seurs de la patrie 445 livres 15 sols. C’est là notre repas civique pour la victoire de Fleu-rus (7). (1) Var. (2) P.-V., XLIV, 35-36. Reproduit au Bm, 6 fruct. (suppl1). Seule différence : le dernier montant est 307. 678, non 307 890. (3) P.-V., XLIV, 36. (4) Drôme ? (5) P.-V., XLIV, 36. (6) C 318, pl. 1291, p. 24. (7) Mention au dessus du texte : Reçu les 445 livres 15 s. le 4 thermidor. Ducroisi.