586 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. « dé£üXe“ïM Un secrétaire donne lecture de l’état des déte¬ nus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention du département de Paris à la date du 25 frimaire, envoyé par les administrateurs de police, duquel il résulte que le nombre est de 4,374. Insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre des administrateurs du dépar¬ tement de police (2). « Commune de Paris, le 25 frimaire de fan II de la République, une et indivi¬ sible. « Citoyen Président, « Les administrateurs du département de police te font passer la total des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention dù département de Paris, à l’époque du jour d’hier. Parmi les individus qui y sont renfermés, il y en a qui .sont prévenus de fabrication ou distribution de faux assignats, assassinats, contre-révolution, délits de police municipale, correctionnelle, militaire; d’autres sont détenus pour délits légers; d’autres enfin, sont arrêtés comme suspects. « Conciergerie .............. ....... 533 « Grande-Force .................. , 613 « Petite-Force ................... . 273 « Sainte-Pélagie ......... . ......... 219 « Madelohnettes .... ......... .... * 272 « Abbaye .............. . . ....... . 140 « Bicêtre ... ...................... 738 « A la Salpêtrière. ........ ...... . . 368 « Chambres d’arrêt, à là Mairie ..... . 127 '< Luxembourg ............... ..... 377 « Maison de suspicion, nie de la Bourbe ................ ............ 256 « Les Capucins, faubourg St -Antoine. ? « Les Anglais, rue Saint-Victor ...... ? « Les Anglaises, rue Saint-Victor . .... 110 < Les Anglaises, rue de Lourcine-..... 65 « Les Carmes, rue de Vaugirard ...... 107 « Les Anglaises, faubourg St-Antoine. 40 « Écossais, rue des Fossés -Saint - Victor ...... . ...................... 80 « Saint -Lazare, faubourg Saint-Lazare 19 « Maison Escourbiae, rue St-Antoine. . 1 « Belhomme, rue de Charonne, n° 70. . 37 Total général ....... 4.374 « Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d’arrêt du département de Paris. «Cordas; Gagnant, Caillieux. » La municipalité de Périgueux retrace à la Con¬ vention, dans son adresse, tout ce que la repré¬ sentation nationale a fait pour faire triompher la liberté, régénérer et consacrer les principes, anéantir l’hydre du despotime et de la féodalité, étouffer le monstre de la chicane et substituer (I ) Procès-verbaux de là Convention, t. 27, p. 282. (2) Archives nationales, carton C 285, dossier 825. des lois simples et sages, déconcerter et sacrifier le fanatisme et la superstition au triomphe de la raison et de la philosophie, enfin, en donnant une Constitution républicaine et populaire et en vengeant là majesté nationale par la destruction d’une coalition perfide, qui s’était introduite dans le sanctuaire des lois et à la lueur des torches de la discorde pour étouffer d’une main sacri� lège la liberté dans son berceau; cette munici¬ palité déclare que c’est à ces traits que la repré¬ sentation nationale s’est montrée digne de la confiance d’un peuple qui sût toujours honorér les vertus; elle observe quê son vœu est que la Con¬ vention nationale ne s’arrête pas dans une si belle carrière, mais qu’elle conduise à son port le vaisseau de l’État, que plusieurs fois elle a sauvé du naufrage; qu’elle secondera dans ses efforts au prix de son sang. Insertion au « Bulletin » (1). Adresse de la municipalité de Périgueux, à la Convention nationale (2j. « Citoyens représentants, « L’idole des Français n’est plus une chimère, la liberté, si longtemps méconnue, va régner à jamais sur les débris des trônes des tyrans, et c’est à vous qu’elle doit son triomphe et leur ruine. « Vos prédécesseurs avaient déjà fait quelque chose pour elle et pour nous, mais vous avez comblé nos espérances; ils avaient entrepris notre régénération politique, Vous en avez, au contraire, développé et consacré les sages prin¬ cipes; à vous seuls est réservée la gloire de la perfectionner. « Us avaient attaqué l’hydre du despotisme, ce monstre osait encore lever sa tête auda¬ cieuse et lancer vers nous un regard menaçant; vous l’avez frappé et mis à mort. « Us avaient abattu le colosse féodal, il fallait l’ensevelir dans un étemel oubli, et Vous en avez détruit jusqu’aux moindres traces. « Us cherchèrent à étouffer le monstre de la chicane en faisant disparaître ces tribunaux despotes et leurs suppôts mercenaires, vous l’avez écrasé en substituant des lois simples ei: sages à des principes gothiques, absurdes et barbares. « Le fanatisme et la superstition, déconcertés par l’exil de leurs impudents satellites, médi¬ taient encore les moyens de nous perdre par de criminelles suggestions, mais inutilement,] votre courage et votre énergie viennent de les sacrifier au triomphe de la raison et de la philosophie. « Enfin une coalition perfide s’était introduite dans la sanctuaire des lois, et à la lueur des torches de la discorde, cherchait d’une main sacrilège à étouffer la liberté dans son berceau; vous avez découvert le fil de cette trame auda¬ cieuse, qui devait allumer la guerre civile dans toutes les parties de la Képublique, èt des mesures vraiment héroïques ont vengé la ma¬ jesté nationale des attentats commis à l’invio¬ labilité de ses droits. « C’est à ces traits qu’on connaît les vrais apôtres de la liberté; c’est par là, sages r.epré-I) Procès-verbaux de la Convention, t. .27, p. 282. 2j Archives nationales, carton C 285, dossier 825.