[Assemblée nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [2 août 1790.] guerre, le colonel et le général ont à remplir des fonctions semblables. On a objecté que beaucoup de garnisons ne pourraient pas contenir quatre bataillons; mais lorsque la comptabilité sera établie isolément pour chaque bataillon, le régiment ne souffrira pas de sa division; quant au détail d’économie, c’est encore la môme chose, car un officier particulier en sera chargé pour chaque bataillon. (On deman Je à aller aux voix.) M. de tleynaud. Ecoutez donc l’avis d’un officier général qui a servi pendant 30 ans. On a pensé que les circonstances repoussaient l’incorporation. Si elle est bonne, il faut toujours l’adopter. Mais elle est mauvai-e; on a dit que les gros corps font gagner les batailles; ce ne sont pas les corps de quatre bataillons, mais ceux que le général forme pour l’action ; c’est par les jambes et la célérité qu’on prévient l’ennemi et qu’on gagne les batailles. Lé comité s’appuie sur l’avis d’officiers généraux expérimentés qu’il dit avoir appelés à ses séances; mais l’opinion du comité était prise quand ils y ont été introduits; le ministre n’a consenti à l’incorporation que parce qu’il avait cru s’accorder avec le comité. Je demande que ces officiers généraux soient appelés, et qu’il-dé aillent les motifs de leur opinion; quant à moi, j’ai fait mon apprentissage sous les meilleurs maîtres : leurs leçons et mon expérience m’ont appris que deux bataillons suffisent pour Former un régiment. (On demande à aller aux voix.) La discussion est fermée à line grande majorité. On demande à entendre le rapporteur dut comité. M. Ifcegnaud {de Saint-jean-d’Angêly). II est très bon, sans doute, d’entendre le rapporteur d’un comité, quand là discussion n’est pas fermée; dans la circonstance présente, uu grand nombre de membres qui, comme moi, n’eut ndeiit rien à la maiière qu’on traite, seront de l’avis du dernier qui a parlé. M. le Président. Je pose ainsi là question : « V aura-t-il incorporation ? » (il s’élève quelques débats.) M. le jp*résident. C’est ainsi que je l’ai posée pour lu discussion, elle doit l'être de même pour la décision. . M. Arthur felillon. Il faut posér séparément la question pour l’infanterie et la cavalerie. Je demande la division. M. de IVoaiÜes. Je ne chercherai jamais, par une manière insidieuse de poser la question, à entraîner l’Assemblée dans une décision qu'elle n’aurait pas voulu prendre; j’étais au commencement de la séance ; on a présenté cette question à ia discussion. « Doit-il y avoir une incorporation dans l'armée? » Il ne peut pas y en avoir d’autre à poser. (La division est rejetée.) L’Assemblée décrète que l’incorporation n’aura lieu ni dans l’infanterie, ni dans la cavalerie française. M. de Çernon, secrétaire , fait lecture du bulletin de ia santé du roi. Le 2 août . — L’abcès formé à la gencive s’est m dégorgé hier au soir, et il s’en est suivi ie dégonflement du visage; il reste encore sous la lèvre quelques duretés qui vont se dégorger insensible neut. L’ardeur des entrailles est aussi diminuée; cependant la bile coule encore difficilement : on commue l’usage du petit lait et des autres remèdes, jusqu’à ce qu’il soit temps d’employer un purgàtif. A Saint-Cloud, le 2 août 1790. Signé : Le Monnier, Vicq-d’Azir, La Servolle. M. le Président. Je viens de recevoir des dépêches importantes de M. de Montmorin, ministre et secrétaire d’Etat au département des affaires étrangères. C -s dépêches se composent ; « 1° D’une lettre d’envoi du ministre; « 2° D’u ie lettre de M. le comte de Fernân Nieriez, ambassadeur d’Espagne en France, à M. de Montmorin, en date du 16 juin 1790; « 3° D’un extrait des faits et pièces relatifs à l'objet de la négociation entamée entre l’Angleterre et l’Espagne, depuis ia prise et la restitution de deux vaisseaux anglais sur la côte de la mer du Sud ati nord de la Californie; « 4° De l’extrait des lettres de M, de Florida— Blanca, ministre du roi d’Espagne, et M. Allègue-Fitzherbert, ambassadeur d’Angleterre à Madrid ». M. Âlqufer, secrétaire , donne lecturë deS pièces. Lettre de M. de Montmorin. « Le roi m’a ordonhé, au milieu du mois dernier, d’informer l’Assemblée nationale des motifs qiii nécessitaient ün armement de 14 vaisseaux; cet armement est à la veille d’être complété. Lé roi me charge de prévenir l’Assemblée que les armements de l’Angleterre continuent, quoique la bonne intelligence subsiste toujours entre, ies deux nations. Sa Majesté pense qu’il est prudent et utile d’augmenter nos armements. Le roi d’Espagne réclame, de la manière la plus positive* l’exécution des traités, dans le cas oü la négociation de la cour de Madrid avec celle de Londres n’aurait pas l’issue qu’ou en espère. Je vous envoie coi ie d’une lettre officielle de M. i’ambassa* deur d’Espagne, en date du 16 juin. Cette lettre établit le dernier état des négociations entre les deüx puissances; c’est dans l’espérance qu’elles parviendraient à s’entendre, que le roi a cru de sa sagesse de différer à provoquer la décision de l’Assemblée nationale; mais la continuation des armements de l'Angleterre ne lui a pas permis d’attendre davantage. Mà lettre a dune deux Objets : le premier de prévenir l’Assemblée de la nécessité d’augtiienter les armements ; le secdhd? de provoquer la délibération de l’Assemblée sur la demande de la codr de Madrid ; le roi pensé qu’il serait convenable de charger ün comité de conférer dvèc le xdinistte desàffaifës étrangères. » Lettre de son excellence M. le ôomte de Fernan Nunez à M. de Montmorin . « J’aiî l’hontïeur de voüs âdrëssëM’ëxtrâit fidèle des démarchés de mà cour, au SÜjet dû différend élevé entée elle et H cour de Lotidres. Vods verrez i Ie que, d’après le traité et les actes de souveraineté exercés depuis Charles II, toute la côtq du nord de la Californie est reconnue appartenir à