SÉANCE DU 22 THERMIDOR AN II (9 AOÛT 1794) - N° 4 363 général de la commune du même lieu2 ; les administrateurs du district de Saint-Floura expriment leur admiration et leur recon-noissance à la Convention nationale; applaudissent à ses travaux, surtout dans les journées des 9, 10 et 11 thermidor; rendent compte de l’indignation qu’ils ont éprouvée au récit des manœuvres des conspirateurs; remercient la Convention de la vigilance et de l’énergie qu’elle a déployées pour les découvrir et les punir. La mention honorable et l’insertion au bulletin de leurs diverses adresses sont décrétées (1). a [Les patriotes de 1789 de la comm. de Dole {2), à la Conv.; Dole, 17 therm. 777(3). Citoyens représentons, Si la République existe, si la France ne gémit pas aujourd’hui sous un maître, c’est par vous qu’elle est libre encore. Votre sagesse a prévu les complots, votre active vigilance a dévoilé les traîtres. Votre courage les a terrassé. Les tyrans de l’Europe frémissent du coup que vous venez de frapper, et le farouche Robespierre emporte avec lui dans la tombe, et les chimères de sa dictature et l’espoir des rois conjurés. Recevez, dignes représentons, les vœux que forme notre reconnoissance. C’est en vous, c’est au sein de la Convention que reposent les destins du peuple français. Vous avez sauvé la patrie. Cet immortel honneur est votre première récompense. Il en est d’autres encore bien chères pour vous, sans doute... L’estime et l’amour de vos concitoyens, l’étonnement de vos ennemis mêmes, le suffrage certain de la postérité, et par dessus tout le délicieux sentiment qui naît d’une action vertueuse. S. et F. [Suivent 114 signatures]. b [Richard, commre çfl, ordonnateur en chef de VA. de l’Ouest, et les comm™ ordonnateurs et des guerres de la ditte armée, à la Conv.; Tours, 12 therm. 77/(4). Citoyens représentants, Des scélérats, à qui de vains discours avaient paru mériter la confiance de la République, ont voulu jouer encore la Convention nationalle et le peuple français. A ces noms sacrés tous les tirans pâlissent. La Convention, digne de ses représentés, s’est levée contre eux. Ils ne sont plus... Ainsi périront les traîtres à la République. La Convention est notre égide. Ces deux mots République, Convention, sont et seront à (1) P.-V., XLIII, 126-129. (2) Jura. (3) C 315, pl. 1 264, p. 18. Mention dans B‘n, 29 therm. (2e suppl1). (4) C 311, pl. 1 231, p. 11. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1). jamais, pour les véritables patriotes, celui d’ordre et de ralliement. Ainsi le jurent et renouvellent leur serment, les commissaires ordonnateurs et des guerres de la ditte armée. Phenon (faisant fonction d’ordonnateur de la 22e division milit.), Richard, Rubet, Drouet (commre de guerre) Barisson (commre des guerres), Durand, A. Lohereau (commre de guerre du départ1 de l’Ardèche, agent secondaire pour VA. de l’Ouest), Cassard, Texier Olivier (commre de guerre). c [La société populaire des républicains sans-culottes des comm. de S emur-la-Montagne et La Vallée (1); Semur, 16 therm. 77(2). Citoyens représentans, La liberté est bien difficile à fonder sur un sol que le despotisme a trop longtems desséché de son souffle destructeur ! Tous les restes impurs des scélérats qu’il avoit formés et que la liberté n’a pas étouffés en naissant, font les derniers efforts pour détruire le bonheur du peuple qui fait leur tourment, et le ramener à la servitude qui est leur seul élément. Ils se déguisent sous toutes les formes, ils empruntent tous les masques, ils jouent tous les sentimens; ils sont tour-à-tour Lafayette, Dumouriez, Brissot, Custine, Danton et Robespierre. Mais le génie de la liberté les épie sans cesse et les dénonce. C’est ainsi que, le 10 août, le peuple français renversa le trône d’un tyran qui s’abreuvoit de son sang; que, le 31 may, il fit une révolution nécessaire pour débarrasser la représentation nationale des traîtres qui arrêtoient ses opérations et conspiroient contre la liberté; et que, le 9 thermidor, la Convention, par la fermeté et l’énergie de ses mesures, a anéanti de nouv[e] aux tyrans, d’autant plus dangereux qu’ils s’étoient cachés sous le masque perfide de la vertu et de la probité, et qu’ils alloient égorger les patriotes, en proclamant le salut même du peuple. Que cet événement terrible soit enfin une leçon utile aux conspirateurs qui vou-droient imiter Robespierre; qu’ils apprennent, par la conduite qu’a tenu[e] la Convention, par la docilité, la loyauté du peuple de Paris, qui n’a connu que la Convention et la liberté, malgré tous les moyens employés pour l’armer contre elles; qu’ils apprennent, ces conspirateurs, qu’ils périront enfin, et que l’égalité et la liberté ne feront que se consolider davantage. Continuez, généreux défenseurs des droits du peuple, à déjouer les conspirateurs. Restez à votre poste. Vous seuls pouvez les suivre, dans les ténèbres où ils se cachent encore, et les reconnoître à la lueur du flambeau de la probité qui vous éclaire : qui n’est pas honnête homme n’est qu’un faux patriote, un conspirateur. (1) District de Marcigny, Saône-et-Loire. (2) C 313, pl. 1 246, p. 28. Mention dans B‘n, 29 therm. (2e suppl1). SÉANCE DU 22 THERMIDOR AN II (9 AOÛT 1794) - N° 4 363 général de la commune du même lieu2 ; les administrateurs du district de Saint-Floura expriment leur admiration et leur recon-noissance à la Convention nationale; applaudissent à ses travaux, surtout dans les journées des 9, 10 et 11 thermidor; rendent compte de l’indignation qu’ils ont éprouvée au récit des manœuvres des conspirateurs; remercient la Convention de la vigilance et de l’énergie qu’elle a déployées pour les découvrir et les punir. La mention honorable et l’insertion au bulletin de leurs diverses adresses sont décrétées (1). a [Les patriotes de 1789 de la comm. de Dole {2), à la Conv.; Dole, 17 therm. 777(3). Citoyens représentons, Si la République existe, si la France ne gémit pas aujourd’hui sous un maître, c’est par vous qu’elle est libre encore. Votre sagesse a prévu les complots, votre active vigilance a dévoilé les traîtres. Votre courage les a terrassé. Les tyrans de l’Europe frémissent du coup que vous venez de frapper, et le farouche Robespierre emporte avec lui dans la tombe, et les chimères de sa dictature et l’espoir des rois conjurés. Recevez, dignes représentons, les vœux que forme notre reconnoissance. C’est en vous, c’est au sein de la Convention que reposent les destins du peuple français. Vous avez sauvé la patrie. Cet immortel honneur est votre première récompense. Il en est d’autres encore bien chères pour vous, sans doute... L’estime et l’amour de vos concitoyens, l’étonnement de vos ennemis mêmes, le suffrage certain de la postérité, et par dessus tout le délicieux sentiment qui naît d’une action vertueuse. S. et F. [Suivent 114 signatures]. b [Richard, commre çfl, ordonnateur en chef de VA. de l’Ouest, et les comm™ ordonnateurs et des guerres de la ditte armée, à la Conv.; Tours, 12 therm. 77/(4). Citoyens représentants, Des scélérats, à qui de vains discours avaient paru mériter la confiance de la République, ont voulu jouer encore la Convention nationalle et le peuple français. A ces noms sacrés tous les tirans pâlissent. La Convention, digne de ses représentés, s’est levée contre eux. Ils ne sont plus... Ainsi périront les traîtres à la République. La Convention est notre égide. Ces deux mots République, Convention, sont et seront à (1) P.-V., XLIII, 126-129. (2) Jura. (3) C 315, pl. 1 264, p. 18. Mention dans B‘n, 29 therm. (2e suppl1). (4) C 311, pl. 1 231, p. 11. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1). jamais, pour les véritables patriotes, celui d’ordre et de ralliement. Ainsi le jurent et renouvellent leur serment, les commissaires ordonnateurs et des guerres de la ditte armée. Phenon (faisant fonction d’ordonnateur de la 22e division milit.), Richard, Rubet, Drouet (commre de guerre) Barisson (commre des guerres), Durand, A. Lohereau (commre de guerre du départ1 de l’Ardèche, agent secondaire pour VA. de l’Ouest), Cassard, Texier Olivier (commre de guerre). c [La société populaire des républicains sans-culottes des comm. de S emur-la-Montagne et La Vallée (1); Semur, 16 therm. 77(2). Citoyens représentans, La liberté est bien difficile à fonder sur un sol que le despotisme a trop longtems desséché de son souffle destructeur ! Tous les restes impurs des scélérats qu’il avoit formés et que la liberté n’a pas étouffés en naissant, font les derniers efforts pour détruire le bonheur du peuple qui fait leur tourment, et le ramener à la servitude qui est leur seul élément. Ils se déguisent sous toutes les formes, ils empruntent tous les masques, ils jouent tous les sentimens; ils sont tour-à-tour Lafayette, Dumouriez, Brissot, Custine, Danton et Robespierre. Mais le génie de la liberté les épie sans cesse et les dénonce. C’est ainsi que, le 10 août, le peuple français renversa le trône d’un tyran qui s’abreuvoit de son sang; que, le 31 may, il fit une révolution nécessaire pour débarrasser la représentation nationale des traîtres qui arrêtoient ses opérations et conspiroient contre la liberté; et que, le 9 thermidor, la Convention, par la fermeté et l’énergie de ses mesures, a anéanti de nouv[e] aux tyrans, d’autant plus dangereux qu’ils s’étoient cachés sous le masque perfide de la vertu et de la probité, et qu’ils alloient égorger les patriotes, en proclamant le salut même du peuple. Que cet événement terrible soit enfin une leçon utile aux conspirateurs qui vou-droient imiter Robespierre; qu’ils apprennent, par la conduite qu’a tenu[e] la Convention, par la docilité, la loyauté du peuple de Paris, qui n’a connu que la Convention et la liberté, malgré tous les moyens employés pour l’armer contre elles; qu’ils apprennent, ces conspirateurs, qu’ils périront enfin, et que l’égalité et la liberté ne feront que se consolider davantage. Continuez, généreux défenseurs des droits du peuple, à déjouer les conspirateurs. Restez à votre poste. Vous seuls pouvez les suivre, dans les ténèbres où ils se cachent encore, et les reconnoître à la lueur du flambeau de la probité qui vous éclaire : qui n’est pas honnête homme n’est qu’un faux patriote, un conspirateur. (1) District de Marcigny, Saône-et-Loire. (2) C 313, pl. 1 246, p. 28. Mention dans B‘n, 29 therm. (2e suppl1).