84 [Convention nationale ] ABSÊRIVES PAJBLLEfêfflVfAIfBeS. I �novembre 1793 Suit le texte de l’adresse de la Société populaire de Montargis, d’après un. document des Archives nationales (1). « 30 brumaire. « Législateurs, « La, Société populaire de, Montargis nous a chargé de déposer entre vos mains sur l’autel de la patrie quelques matières d’or et d’argent : oe sont ses derniers objets de luxe dont elle s’est épurée. « Le comité révolutionnaire de la même commune nous a chargé d’exposer à la Con¬ vention nationale l’analyse de ses travaux. « L’insolence des magistrats pervers, des méchants de toute robe a été comprimée; c’est aux dépens des accapareurs, des riches égoïstes que les indigents et les parents des défenseurs de la patrie ont été soulagés. « II a fait payer a la République 400,000 livres d’impôts arriérés depuis 89 ; « fi' a fait descendre, pour être convertis en canons et en balles, 1Q0 milliers pesant de métal de cloches, et 20 milliers pesant de plomb ; « II a fait sortir des antres de-la superstition plus de 300 marcs d’argenterie cachée et sous¬ traite à la loi ; « Il a purgé les forêts nationales des dévasta¬ teurs; il' a fraternisé avec les 88 communes de son arrondissement en y portant les principes républicains, et en y rétablissant la circulation des subsistances; et il a entrepris d’en chasser le fanatisme : il y réussira. « Cette hydre a beau s’agiter en tous sens et siffler la calomnie, le comité révolutionnaire de Montargis a. du courage, point d’oreilles et le bras raccourci. « Il demande que le compte moral de ses opérations soit renvoyé aux comités de Salut public ou de sûreté générale. « Georges; Aug. Couet. » Comité révolutionnaire de Montargis (2). « Législateurs, membres du comité de Salut public et de sûreté générale, « Montargis avait besoin, comme tant d’autres communes de la République, d’être frappée par des mesures révolutionnaires. L’aristocratie, le fanatisme et la malveillance y dominaient; les patriotes y étaient avilis et le peuple égaré; la caisse du district était tarie et la musse des. contributions arriérées était immense; leur retard reculait jusqu’en 1789. Tous ces mal¬ heurs publies furent présentés par les sans-culottes de Montargis au délégué de votre collègue Laplanche, représentant du peuple dans le département du Loiret; ce tableau lui fit sentir l’urgence et la nécessité de la création d’un comité révolutionnaire. Pour cet effet, il s’environna des commissaires nom¬ més par les assemblées primaires et de pa¬ triotes prononcés et persécutés depuis 1789. (1) Archives nationales , carton C 283, dossier 80û. («) Ibid. «. Réuni» ensemble, iis se dferenf : « Il faarfc terrasser le fanatisme qui gangrène le peuple-. et les autorités constituées, il faut raviver la caisse du district, surtout pour équiper 1,400 vo¬ lontaires de la première réquisition, prêta à partir de nos murs; il faut guerroyer les acca¬ pareurs, les riches, les égoïstes, les aristocrates, les royalistes et les rebelles qui, par F exemple et la suggestion, empêchent le peuple de payer son tribut de eontributiens à la République. Le grand moyen, c’est la terreur mise à l’ordre du du jour par Barère; c’est de former une compa¬ gnie révolutionnaire à la solde des coupables. » Cette compagnie fut aussitôt composée que proposée; le comité révolutionnaire assura son choix par les suffrages unanimes de la Société populaire dans laquelle furent pris et préférés tous les sans-culottes ouvriers, artisans et autres citoyens irréprochables; après des épurations réitérées, l’organisation de cette compagnie fut définie à 122 hommes, destinés à être les soldats de la raison. « C’est avec cette mesure et son caractère que le comité ouvrit ses opérations, « Le croirex-vous, législateurs, des répu¬ blicains de 1793, non, mais des bandes fana¬ tisées allaient encore naguère pieds nus, pro-cessionnellement, à plusieurs lieues de dis¬ tance de leurs habitations,, adorer de ces statues d’argent ou de bois avec le désir d-’en recevoir de la phiie; tous les prêtres, quelques muni¬ cipalités, un maire de Montargis tenaient las tête de ees processions, et sous le prétexte de conduire le peuple vers dés hyades qu’ils. savaient bien être stériles et automates, l’aveu¬ glaient et l’exerçaient à accueillir et propager les succès comme les crimes de la Vendée, la confusion des écharpes avec les étoles, l’alliage de l’oisiveté avec la dévotion dispo¬ saient les-citoyens des campagnes à prendre. le change sur' la marche d e la Révolution et préparaient leur aversion pour son complète¬ ment; en les familiarisait à la paresse de ne pas payer les contributions par l’espoir d’en être dispensés par Louis XVII. « Le comité révolutionnaire de Montargis, indigné, se voue à l’insomnie et au salut de1 ses concitoyens ; il fait là chasse aux magistrat» pervers, aux traîtres, aux suspects; la desti¬ tution frappe quelques officiers municipaux, le maire de Montargis; une maison d’arrêt, est bientôt remplie et ne restitue sans délai que1 les hommes convaincus d’égarement, les per-- fides y sont cloués jusqu’à la paix ; les procla¬ mations civiques et philosophiques sont ré¬ pandues dans les communes, parmi les chau¬ mières, elles inoculent dans le peuple l’horreur de» roiSj et la liberté de la raison; elles déve¬ loppent aux officiers municipaux des cam¬ pagnes toute la dignité de l’écharpe et les fourberies de la superstition; les riches égoïstes, les paresseux en civisme, les aristocrates, les fanatiques, sont taxés révolutionnairement en raison de leurs perfidies et de leur modéran¬ tisme; le patriote, témoin de la destination de ces taxes, a voulu en grossir le produit par des offrandes civiques; un comité de bienfai¬ sance puise dans la caisse et fait des distri¬ butions à l’indigence aux parents des défen¬ seurs de la patrie, avec partie du superflu des avare» et le», gains illicites de» accapareurs. « Pendant que 1» comité révolutionnaire souffle1 avec chaleur* sur le district, l’esprit et les principes de la? Montagne, soit par s m