SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 281 semblait présenter le bonheur. De l’autre, il aiguissoit les poignards du crime et cherchoit à annéantir par le désespoir l’édifice impérissable de la liberté. Ainsy, tandis que nous, simples habitants des campagnes, fournissions des deffenseurs à la patrie, préparions les moissons qui doivent porter l’abondance dans la République, et forgions les foudres qui doivent exterminer les tirants, un lâche et féroce triumvir offroit, pour toute récompense, à nos sueurs, à nos peines, à notre dévouement, l’esclavage et la mort. Que cette conjuration infâme soit la dernière atteinte portée à la liberté ! Continuez, législateurs vertueux, de déployer votre énergie dans la recherche et dans la punition de l’intrigue et de l’ambition, car ce sont les principaux fléaux d’un Etat républicain. Rendez à la justice et aux mœurs la pureté que les tyrants voulaient altérer. Ils entretenoient une armée d’espions et de lâches dénonciateurs. Ils désignaient eux-mêmes et conduisoient aux supplices les victimes innocentes de leur fureur. Consolez l’homme probe et les patriotes vertueux par la certitude qu’ils trouveront dans l’azile de la justice un appui contre l’oppression, contre la haine effrénée des méchants et contre les vexations arbitraires. L’amour de tous les Français vous offre une récompense bien digne de vos glorieux travaux. Duannay (secrét.), Lérin, Lesserre (secrét.), Grindet (présid.) b" [La sté popul., montagnarde et agricolle, séante à Mont-Val-l’Union (1), à la Conv.; s.d. ] (2) Citoyens, Déjouer les complots au dedans, foudroyer et terrasser nos ennemis au dehors, préparer la liberté de l’univers par de nouveaux triomphes, voilà les effets de votre énergie, tels sont les fruits de vos pénibles travaux. Mais ce n’étoit pas assez pour vos cœurs vertueux et républicains. Tandis que, d’un côté, vous écrasés la tirannie et ses vils satellites, de l’autre, vous tendes une main secourable à l’indigence et consolez l’humanité. Le décret rendu en faveur des agriculteurs indigents met le comble à votre gloire et à notre bonheur. Nos bouches ne sont pas éloquentes, mais nos cœurs sont sensibles et reconnoissants. Désormais, pour prix de soixante années de travaux pénibles, la vieillesse n’aura plus à rougir de son existence, les secours iront la chercher dans sa chaumière, les honneurs qui lui ont toujours été dus et jamais rendus allégeront les maux dont elle est inséparable. Continuez, citoyens, de travailler à faire triompher la liberté et l’égalité; restez ferme à votre poste; votre courage fait pâlir les tirans et leurs exécrables satellittes. Quand à nous, qui voudrions vous faire un rempart de notre corps, nous allons redoubler d’activité pour assurer les (1) Ci-devant Néville, Seine-Inférieure. (2) C 315, pl. 1262, p. 24. Mentionné par B in, 29 therm. (2e suppl1). subsistances de la République et lui en préparer de nouvelles. Nous n’avons qu’un vœu, qu’un cri... Vive la République ! Vive la Montagne ! Bourienne (présid.), Havas (secrét.). c" [La sté popul. de Libreval{ 1), à la Conv.; s.d.] (2). Citoyens représentans, Vous avés mis à jamais la justice à l’ordre du jour, et nos armées, inspirées par vous, y mettent constamment la victoire. La France libre et majestueuse verra dans peu ramper devant elle ces rois audacieux qui, dans leurs projets gigantesques, avaient osé lui préparer des fers. Victimes de leur témérité, desjà la frayeur les a saisis. Ils pâlissent; ils fuient; leurs trônes s’ébranlent, et le glaive vengeur est sur leurs têtes. Bientôt ces monstres odieux n’existeront plus. Bientôt la République triomphante, reconnue, honorée, chérie de tous les peuples, portera partout la liberté et le bonheur. Grâces vous soient rendues, sages législateurs ! C’est à votre génie, c’est à votre courage, c’est à votre énergie, c’est enfin à l’honneur français, que vous savés si bien enflam[m]er et dirriger, que nous devons la bravoure étonnante de nos légions et la gloire immortelle de leurs exploits. Nos cœurs reconnaissants vous réitèrent les témoignages sincères de leur ardent amour, et nos voix font retentir au loin les cris satisfai-sans de gloire à la Convention nationale, honneur aux armées et vive la République ! S. et F. ! Les membres composant le comité de correspondance : Gosset, Fouques (présid.), Gaulmier, THEVENARD, GUERIN. d " [La sté popul. du canton de la Montagne de Georges, séante à Charbuy(3) aux c ™ membres de la Conv.; Charbuy, 15 therm. II] { 4). Législateurs, A la connoissance des dangers que vous avés courufs] et qui entraînoient la ruine de la République, nous avons frémi d’horreur, mais la liberté ou la mort est la devise des vrais républicains; le trône est annéanti, et, sur ses débris, s’est élevéfe] la République une et indivisible, sans épargner les factions qui veulent faire renaître la tirannie. Vous, dignes représentants, continués cette surveillance si nécessaire au bien public. Nous ne pouvons trop nous féliciter de l’existance d’une législatture qui, malgré les entraves, est si fidèle aux droits du peuple, et qui a déployé avec autant de courage que d’énergie la grandeur du génie républicain dans tous les dangers qu’a couru[ s] la République. (1) Ci-devant Saint-Amand, Cher. (2�) C 315, pl. 1262, p. 25. Mentionné par Bin, 29 therm. (2e suppl1)- (3) Yonne. (4) C 315, pl. 1262, p. 41, 42. Mentionné par B‘n, 29 therm. (2e suppl1). 282 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Restés à votre poste. Achevés une aussi belle révolution. Nous ne reconnoissons pour centre que la Convention. Elle ne sera jamais plus en danger que nous, puisqu’au premier signal, nous partirons faire un rempart de nos corps pour sa sûreté et celle de la République; et nous concoure rons toujours à parer les coups affreux que la tiranye et l’aristocratie veulent lancer pour la destruction de la liberté. Gallereux (présid.), Jean (secret.), Ph. Bache-let (secrét.) [et une signature illisible]. [La sté popul. de la Montagne de Georges, séante à Charbuy, aux cns membres de la Conv.; Charbuy, 10 therm. II]. Législateurs, Les victoires qui sonts à l’ordre du jour dans toutes les armées de la République, sonts des preuves non suspectes que votre surveillance en a chassé ces infâmes qui trahissoient leur patrie. Mais la société conservera longtemps les sentiments douloureux que lui a inspirés la red[d]ition de Landreci[e]s par les troupes françaises, et elle ne peut se pénétrer que deux cents jeunes citoyens de ce canton, qui faisoient partie de la garnison de cette place, y aient concouru par lâcheté et avec connoissance. Ils étoient sorti[s] de leurs foyers, plains d’ardeur et de courage, pour purger le sol de la République des vils esclaves des despotes. S’ils n’étoient pas instruits parfaitement du métier de la guerre, leurs cœurs étoient purs et ils connois-soient leurs devoirs. Ils n’étoient à Landreci[e]s que depuis 7 jours lors de la red[d]ition de cette place, 20 jours après leur sortie de leurs demeures, incorruptibles. Ils n’onts pu connaître le germe de la trahison qui les onts enveloppés et les ont livrés à l’ennemis. Landreci[e]s est repris. Vive la République ! Mais la société n’est pas moins affectée de ce que ses concytoyens partagent l’ignominie de l’infâme trahison de sa prise par les troupes des tirans, et elle s’empresse de vous transmettre ses foibles observations, espérant qu’elles détruiront les impressions défavorables que la Convention pour[r]ait avoir sur le compte de la première réquisition de ce canton, et l’assurer que, s’ils peuvent ère délivrés de l’ennemi, ils donneront des preuves de leur attachement pour la liberté et de leur ardeur, en mettant à exécution le sublime décret contre les féroces Anglais et Hanovriens : la mort des tirans et de leurs esclaves est nécessaire pour que la liberté s’affermisse. Restés à votre poste, nous ne cesserons de vous le répéter. Les républicains sçavent ap[p]récier la valeur d’une législature aussy fidèle aux droits du peuple, et nous concoure-rons toujours de toutes nos forces et sans lâcheté à maintenir la représentation natio-nalle. Si nous croyions que les jeunes gens de la première réquisition de ce canton fussent coupables, nous demanderions nous-mêmes qu’ils fussent regardés comme des traîtres. Mais, élevés sous nos yeux, nous osons avec certitude proclamer leur innocence. L. Massot (vice-présid.), Grégoire (présid.), Ph. Bachelet (secrét.). e" [La sté popul. de Vermenton{l ) aux membres composants la Conv.; s.d. 7(2). Citoyens représentans, Encor un moment, l’ouvrage de tant de veilles étoit enseveli pour jamais. Encore un moment, et l’infâme tyrannie s’élevoit avec audace sur les débris de notre République naissante. Grâces te soient rendues, génie bienfaisant qui a veillé sur les jours de nos vertueux représentans ! Et toi, peuple généreux, qui les a couvert de ta redoutable égide, reçois les remerciemens de la patrie sauvée. Les traîtres sont punis, vive la République! Bientôt les agens perfides du triple tyran seront connus; leurs menées sourdes, vengeresses et sanguinaires sont déjouées. Epars dans nos fidèles campagnes, ils ont trop longtems, sous le masque d’un faux et outré patriotisme, fait assassiner les vrais amis de la | liberté. Il est tems que la justice paralysée 1 reprenne ses droits; il est tems que le sang de ces antropophages appaise leurs mânes innocentes; Il est temps enfin que la justice et la probité ne soient plus un vain nom. L’homme probre (sic), le républicain vertueux, pourra donc, paisible au sein de sa patrie, y propager l’amour des loix, du gouvernement révolutionaire et des vertus civiques. La France a les yeux fixés sur vous, représentans immortels. Restez à votre poste, et, puisque c’est au milieu des orages que doit se fonder la première République du monde, achevez votre ouvrage. Si les destins sont contraires, si la tyrannie triomphe, en dépit de nos efforts, mourez, nous vous imiterons. Yvers (?) (présid.), Mignot (secrét). f" [La sté popul. de Riom (3) à la Conv.; s.d.]( 4). Citoyens représentans, Le peuple, toujours debout, veut l’affermissement de la République; il veut la punition des traîtres et des conspirateurs, et vous remplissés dignement votre mission en livrant à la vengeance nationale les hipocrites qui établissent leur grandeur individuelle et la chute du gouvernement démocratique, sur la popularité, sur le langage de la vertu. (1) Yonne. (2) C 315, pl. 1262, p. 37 (au-dessus du titre cette citation : « ...Jurons d’exterminer/ Quiconque, ainsy que luy, prétendra gouverner »). Mentionné par 29 therm. (2e suppl1). (3) Puy-de-Dôme. (4) C 315, pl. 1262, p. 30; J. Sablier (du soir), n° 1483 (pour 1485). 282 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Restés à votre poste. Achevés une aussi belle révolution. Nous ne reconnoissons pour centre que la Convention. Elle ne sera jamais plus en danger que nous, puisqu’au premier signal, nous partirons faire un rempart de nos corps pour sa sûreté et celle de la République; et nous concoure rons toujours à parer les coups affreux que la tiranye et l’aristocratie veulent lancer pour la destruction de la liberté. Gallereux (présid.), Jean (secret.), Ph. Bache-let (secrét.) [et une signature illisible]. [La sté popul. de la Montagne de Georges, séante à Charbuy, aux cns membres de la Conv.; Charbuy, 10 therm. II]. Législateurs, Les victoires qui sonts à l’ordre du jour dans toutes les armées de la République, sonts des preuves non suspectes que votre surveillance en a chassé ces infâmes qui trahissoient leur patrie. Mais la société conservera longtemps les sentiments douloureux que lui a inspirés la red[d]ition de Landreci[e]s par les troupes françaises, et elle ne peut se pénétrer que deux cents jeunes citoyens de ce canton, qui faisoient partie de la garnison de cette place, y aient concouru par lâcheté et avec connoissance. Ils étoient sorti[s] de leurs foyers, plains d’ardeur et de courage, pour purger le sol de la République des vils esclaves des despotes. S’ils n’étoient pas instruits parfaitement du métier de la guerre, leurs cœurs étoient purs et ils connois-soient leurs devoirs. Ils n’étoient à Landreci[e]s que depuis 7 jours lors de la red[d]ition de cette place, 20 jours après leur sortie de leurs demeures, incorruptibles. Ils n’onts pu connaître le germe de la trahison qui les onts enveloppés et les ont livrés à l’ennemis. Landreci[e]s est repris. Vive la République ! Mais la société n’est pas moins affectée de ce que ses concytoyens partagent l’ignominie de l’infâme trahison de sa prise par les troupes des tirans, et elle s’empresse de vous transmettre ses foibles observations, espérant qu’elles détruiront les impressions défavorables que la Convention pour[r]ait avoir sur le compte de la première réquisition de ce canton, et l’assurer que, s’ils peuvent ère délivrés de l’ennemi, ils donneront des preuves de leur attachement pour la liberté et de leur ardeur, en mettant à exécution le sublime décret contre les féroces Anglais et Hanovriens : la mort des tirans et de leurs esclaves est nécessaire pour que la liberté s’affermisse. Restés à votre poste, nous ne cesserons de vous le répéter. Les républicains sçavent ap[p]récier la valeur d’une législature aussy fidèle aux droits du peuple, et nous concoure-rons toujours de toutes nos forces et sans lâcheté à maintenir la représentation natio-nalle. Si nous croyions que les jeunes gens de la première réquisition de ce canton fussent coupables, nous demanderions nous-mêmes qu’ils fussent regardés comme des traîtres. Mais, élevés sous nos yeux, nous osons avec certitude proclamer leur innocence. L. Massot (vice-présid.), Grégoire (présid.), Ph. Bachelet (secrét.). e" [La sté popul. de Vermenton{l ) aux membres composants la Conv.; s.d. 7(2). Citoyens représentans, Encor un moment, l’ouvrage de tant de veilles étoit enseveli pour jamais. Encore un moment, et l’infâme tyrannie s’élevoit avec audace sur les débris de notre République naissante. Grâces te soient rendues, génie bienfaisant qui a veillé sur les jours de nos vertueux représentans ! Et toi, peuple généreux, qui les a couvert de ta redoutable égide, reçois les remerciemens de la patrie sauvée. Les traîtres sont punis, vive la République! Bientôt les agens perfides du triple tyran seront connus; leurs menées sourdes, vengeresses et sanguinaires sont déjouées. Epars dans nos fidèles campagnes, ils ont trop longtems, sous le masque d’un faux et outré patriotisme, fait assassiner les vrais amis de la | liberté. Il est tems que la justice paralysée 1 reprenne ses droits; il est tems que le sang de ces antropophages appaise leurs mânes innocentes; Il est temps enfin que la justice et la probité ne soient plus un vain nom. L’homme probre (sic), le républicain vertueux, pourra donc, paisible au sein de sa patrie, y propager l’amour des loix, du gouvernement révolutionaire et des vertus civiques. La France a les yeux fixés sur vous, représentans immortels. Restez à votre poste, et, puisque c’est au milieu des orages que doit se fonder la première République du monde, achevez votre ouvrage. Si les destins sont contraires, si la tyrannie triomphe, en dépit de nos efforts, mourez, nous vous imiterons. Yvers (?) (présid.), Mignot (secrét). f" [La sté popul. de Riom (3) à la Conv.; s.d.]( 4). Citoyens représentans, Le peuple, toujours debout, veut l’affermissement de la République; il veut la punition des traîtres et des conspirateurs, et vous remplissés dignement votre mission en livrant à la vengeance nationale les hipocrites qui établissent leur grandeur individuelle et la chute du gouvernement démocratique, sur la popularité, sur le langage de la vertu. (1) Yonne. (2) C 315, pl. 1262, p. 37 (au-dessus du titre cette citation : « ...Jurons d’exterminer/ Quiconque, ainsy que luy, prétendra gouverner »). Mentionné par 29 therm. (2e suppl1). (3) Puy-de-Dôme. (4) C 315, pl. 1262, p. 30; J. Sablier (du soir), n° 1483 (pour 1485).