240 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Citoyens Représentans, Les membres composant la société populaire de Mont-Egalité toujours jaloux de saisir avec empressement l’occasion de manifester à la Convention nationale leurs sentimens de respect, d’amour et de soumission pour les loix bienfesantes qui émanent de sa sagesse, ont éprouvé la plus vive admiration à la lecture de l’adresse que vous avez votée au peuple français. Ils ont applaudi avec enthousiasme aux principes de vertu qui en font la base. Comme ils vous ont dit : Il est tems que la justice remplace la terreur : il est tems que le système atroce des persécuteurs, des tyrans de tous genres et des cannibales soit anéanti. Il est tems que celui qui ne respire que pour la liberté et le bonheur de la République ne soit plus exposé aux actes arbitraires, à l’oppression et à la verge de fer dont se sont armés des scélérats qui sous le masque du patriotisme, ont assimilé les patriotes aux conspirateurs et les ont accumulés dans les prisons et sur l’echaf-faud pour assouvir leur barbare vengeance ou celle de nouveaux tyrans dont ils ne peuvent être que les infâmes complices. Représentans d’un peuple libre, point de grâces aux factieux, aux intriguants, aux traitres et à tous ceux qui ne formeront point un seul tout avec la Convention nationale ; point de grâces aux hommes altérés de sang. Que ces tigres féroces reçoivent le juste châtiment du à leurs forfaits. Soutenez le Gouvernement Révolutionnaire dans toute sa vigueur et la france sera libre. Recevez, Augustes Législateurs, nos respectueuses félicitations sur la mâle energie avec laquelle vous avez proclamé que la justice étoit à l’ordre du jour. Comptez sur le serment inviolable que nous vous réitérons, de maintenir de tout notre pouvoir la République française une et indivisible et de ne jamais reconnoître pour autre guide, pour autre point de ralliement que la Convention nationale. Comptez sur notre active surveillance et sur tous nos efforts pour le triomphe de la Liberté et de l’Egalité. Delaou, ex-président, Guérin, secrétaire, ainsi que les signatures de deux autres secrétaires. „ 9 n [La société populaire de Condrieu aux représentants de la Convention nationale, s. <i.] (56) Liberté, Égalité. Citoyens représentans, Les âmes pures, douées des sentimens d’humanité et de justice semblent être sorties du sommeil de la mort ou la tirannie les avait plongés. Livrés aux sentimens républicains, l’alle-(56) C 325, pl. 1406, p. 24. Bull., 14 brum.; M. U., XLV, 268. gresse est repandüe dans tous les coeurs et brille sur tous les visages. C’est parce que tous les français commencent à prendre l’attitude républicaine que ses oppresseurs disent que l’aristocratie lève la tête. Les scélérats !... ils voudraient que tout fut prosterné devant eux, pour abuser de la vie et de la fortune des citoyens et se sont saisis du pouvoir arbitraire pour avilir la liberté, la convertir en brigandage et pour exercer un despotisme dont on n’a jamais vu d’exemples parmi les peuples les plus barbares. Citoiens représentans, vous avés abatu la tête du dragon dévorant qui s’est gorgé du sang des innocens, n’en épargnés pas la queüe qui se meut encore par les fibres qui tiennent à son coeur féroce. Vengés la nation de tant de sang répandu, de tant d’atrocités, et de tant d’op-probes, non seulement la République française, mais tout l’univers a les yeux fixés sur vous. Ce serait avouer les crimes des monstres qui les ont commis, si vous les laissiés impunis, rejettés sur eux seuls qui en sont coupables la honte et l’horreur de leur abomination. Les etres dénaturés sont effroyables, mais le nombre n’en est pas grand. La nation entière ne forme qu’un juri qui les déclare coupable et les condamne. Ecrasés le reste le plus immonde de la tirannie et vous aurés en effet rendu a l’humanité les droits qu’elle tient de la nature. Donnés un plain essort a vos vertus, elles seront soutenües par dix mille citoyens honnêtes contre un méchant. Suivés l’impulsion de votre justice et de votre sagesse, car c’est sous leur égide que nous sommes unis à la représentation nationale et soumis a ses loix. Nous jurons (notre serment puisse-t-il être entendu de toute la république) que nous sommes aliénés de tout ce qui sera séparé de la convention, de fait ou de sentimens et que nous regarderons toujours comme rebelle ceux qui voudront la dominer. Les membres composant la société populaire de Condrieu. Morel, président, Arthaud, J. Servan, secrétaires. o ’ [La société populaire et républicaine d’Elbeuf à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (57) Liberté, Égalité. Guerre aux scélérats, paix aux hommes probes et vertueux, justice pour tous. Respect pour les loix émanées de la Convention, union étroite à la représentation nationale qui seule à reçu des mandats pour établir les loix régénératrices, maintien du gouvernement révolutionaire énergique et pur jus-(57) C 325, pl. 1406, p. 23. SÉANCE DU 10 BRUMAIRE AN III (31 OCTOBRE 1794) - N° 11 241 qu’à l’entier affermissement de la liberté et de la République. Tels sont les principes que les membres de la société populaire et républicaine d’Elbeuf a jurés; et elle sera fïdele à ses sermens. Votre adresse au peuple français, Citoyens Représentans, renferme des vérités terribles aux méchans, elle sera le fanal qui nous éclairera sur nos vrais amis L’homme immoral pour qui le désordre est un élément, l’ambitieux qui ne cherche les places que pour dominer; le factieux pour qui le crime est un besoin, et qui demande du sang pour cacher dans la confusion ses turpitudes et ses vices. Tous ces vampires politiques seront les ennemis que nous sçaurons démasquer. Grâces à vos soins, la sagesse sera la boussole du vaisseau de l’Etat, elle le conduira au port du bonheur aux applaudissemens des vrais amis de la patrie et aux cris répétés de Vive la Convention nationale, Vive la République. Duval, président, Louvet fils, secrétaire et 144 signatures. P’ [La société républicaine séante au chef-lieu du canton de Montjavoult à la Convention nationale, s. d.] (58) Déployez, dignes réprésentants d’un peuple libre le grand caractère de souveraineté dont sa confiance vous a révétus. Que la convention nationale soit le centre unique du gouvernement français et que la justice compagne inséparable du gouvernement révolutionnaire écrase dans sa marche rapide les intriguants, les factieux que l’or de nos ennemis a rangés au nombre des partisans de la terreur et de l’anarchie. Tel est et tel a toujours été le voeu de la société républicaine du canton de Montjavoult qui vient vous féliciter d’y avoir donné l’accomplissement par la justice que vous maintenez si courageusement a l’ordre du jour. Il est tems que les bons citoyens, les amis de la patrie soient affranchis du despotisme et de la tyrannie des faux patriotes. Qu’un gouvernement bazé sur la justice comprime toutes factions et soit la terreur des intriguants, des fripons et des scélérats, eux seuls doivent en ressentir les convulsions et les etreintes. Achevez avec courage, Dignes représentants, la glorieuse carrière que vous parcourez et faites le bonheur d’un peuple qui vous a investi de sa confiance et de son pouvoir. Purifiez toutes les administrations des vapeurs de l’anarchie, du despotisme et de la friponnerie dont les avoient infectées les conspirateurs (59). Et que la loi seule organe de la volonté souveraine du peuple, établisse sous les auspices de la justice son empire sur toutes les volontés. (58) C 325, pl. 1406, p. 22. (59) Une partie de la phrase a été raturée : « dont vous avez déjoué les complots et puni les forfaits. » Le spectacle du bonheur de la france auquel vous aurez contribué et la reconnoissance du peuple seront un jour la douce récompense dont vous jouirez dans vos foyers. Iora, président, Leblanc, secrétaire et 12 signatures. 11 a Le directoire du district de Haguenau, département du Bas-Rhin, annonce le don qu’il fait à la patrie dans la personne d’un cavalier jacobin, armé et équipé (60). [Le directoire du district de Haguenau à la Convention nationale, le 22 vendémiaire an III ] (61) Nous vous faisons part Citoyens réprésentants du don que la commune de Bischwiller vient de faire à la patrie dans la personne d’un cavalier Jacobin armé et équipé. Il est jeune, vigoureux et ami de la République. Ces qualités précieuses nous répondent de son courage pour combattre les tirans et du succès de son bras pour les vaincre. Nous vous invitons à en faire mention honorable au bulletin de vos séances. Publier les actions genereuses c’est en faire eclorre de nouvelles. Salut et fraternité. Suivent quatre signatures. [Délibération du directoire du district de Haguenau en séance publique, le 15 vendémiaire an III] (62) L’an trois de la République française une et indivisible, le 15 vendémiaire, se sont présenté au directoire du district de Haguenau, les citoyens Keru, maire et Abraham Bertrand membre de la société de la commune de Bischwiller, lesquels ont offert a la République au nom de la ditte commune un cavalier jacobin monté et équipé à ses frais. L’agent national ayant été entendu. Le directoire du district d’Haguenau délibérant en séance publique et considérant que la commune de Bischwiller s’est constamment prononcée en faveur de la grande révolution qui a rendu au peuple français ses droits imprescriptibles que dans toutes les occasions ou les besoins de la République ont appellé le zele des bons citoyens, elle s’est empressée d’aporter ses dons sur l’autel de la patrie. (60) P.-V., XL VIII, 126. (61) C 323, pl. 1387, p. 6. (62) C 323, pl. 1387, p. 7.