SÉANCE DU 2 MESSIDOR AN II (20 JUIN 1794) - Nos 25-27 41 jusqu’à l’idée nécessaire. Mais aussi tu ne seras pas oublié dans nos fêtes. Outre celle destinée toute entière à te célébrer; ne le seras tu pas encore dans la célébration des vertus ? Chaque action louable, chaque bienfait versé, chaque service qu’obtiendra la Patrie, ne sera-t-il pas le meilleur hommage qu’on puisse t’adresser ? C’est par des faits surtout que des Républicains doivent t’honorer, et tu leur assureras en recompense l’immortalité Oui sans doute, elle ne sera pas perdue pour l’homme, cette pensée consolante, qu’après avoir fait le bien il se survit à lui même, que le Néant, s’il pouvoit exister, ne conviendrait qu’au méchant. C’est a vous, braves montagnards, qu’il appartenoit de l’affermir dans le cœur des français. Vous avez fondé la République, et l’on vouloit détruire sa base qui est la vertu. Vous avez soutenu votre ouvrage, bien plus vous lui avez donné une force nouvelle, et le peuple français en vous devant sa liberté, vous devra ses mœurs régénérée d’où sortira la durée de son bonheur. Jouissez de son estime et de sa reconnoissance, elles vous sont dües a plus d’un titre. Vos frères de la société populaire de Cusset en sentent le besoin, et ces sentiments les suivront jusqu’à cette immortalité qu’on s’efforçoit de leur ravir ». G. Quentin ( présid .), Juge ( secrét .), Fournier, L. Frissier (secret), [et I signature illisible]. 25 Le comité révolutionnaire de la commune de Meaux (1) propose d’élever un poteau infamant, sur lequel seront inscrits les noms des scélérats qui auroient attenté à la représentation nationale, afin de les livrer à l’exécration des générations futures. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de salut public (2) . 26 La société populaire de Toulouse (3) écrit à la Convention qu’elle a reçu au milieu des applaudissemens le décret qui défend de faire des prisonniers anglais. Mention honorable et insertion au bulletin (4). [Toulouse, 19 prair. Il] (5). « Citoyens Réprésentants La société populaire de Toulouse a reçù au milieu des applaudissements unanimes le dé-crét que vous avés rendû contre les soldats de Pitt et de son imbecille maître. Ouy, ce decret est juste. N’écoutez point ces perfides amis de (1) Seine-et-Mame. (2) P.V., XL, 36. M.U., XLI, 41; Ann. patr., n° DXXXVI; J. Lois, n° 630. (3) Haute-Garonne. (4) P.V., XL, 36. J. Sablier, n» 1390; C.Eg., n° 677. (5) C 309, pl. 1202, p. 21; J. Fr., n° 634; J. Lois, noa 630, 637; Débats, n» 644. l’humanité qui etâlent une pitié fausse sur les effets de nôtre légitimé vengeance. Ils cessent d’être des hommes, les complices des assassins placés sur les thrones. Qu’ils n’accusent qu’eux mêmes de leurs propres dangers. La justice outragée, la foi publique et le droit des gens violés, nos champs fumant de sang, nos villes achetées par la perfidie, nos concitoyens lâchement massacrés, dans des pays amis, nos colonies détruites, l’assassinat soudoyé contre nous; voilà leurs crimes, qu’ils périssent et qu’ils expient leurs forfaits. Leur sang criera vengeance contre le monstre qui les dirige et les soudoyé; le ciel sera juste, que le cri de la mort retentisse sans cesse à l’oreille du léopard, qu’il le lise partout, qu’il le rencontre sans cesse sous ses yeux, qu’il frisonne dans les horreurs d’une longue agonie. Vous l’avés prononcé, toute la France le répété avec vous, haine, guerre à mort aux esclaves anglais complices des assassins. Guidés nos pas, et les troupes, Républicaines voleront sur cette terre proscrite, gravés l’arrêt de mort au milieu des débris de leur puissance Ils avoient rompû toutes les conventions sociales, la Republique françpise a vengé les droits des nations ». Groussace (vice-présid.), Longchamp (secrét.), [et 2 signatures illisibles]. 27 La société de Montagne-sur-Aisne (1) félicite la Convention sur le décret du 18 floréal. « En confondant, dit-elle, les impurs sectateurs « de l’athéisme, vous avez terrassé le crime et « le brigandage; en rendant hommage à la « divinité qui nous créa tous libres; en pro-« clamant le culte qui seul est digne d’elle, « vous avez raffermi la morale publique, vous « avez porté la paix dans le cœur de tous les « hommes vertueux, vous avez encore une fois « bien mérité du genre humain » (2) . [Montagne-sur-Aisne, 4 prair. II] (3). « Législateurs, L’aveugle fanatisme chancelait sur son trône de sang. Profondément indignés de tous les maux qu’a faits a la terre ce monstre, ennemi des loix, vous aviez juré sa ruine entière et tous les vrais philosophe, tous les amis de la patrie, souriaient a vos efforts, S’empressaient de concourir a ce triomphe sublime. Quelle n’a point été leur inquiétude et leur douleur secrette, lorsqu’il ont vu une secte audacieuse, qui sous le masque du patriotisme, a failli de sapper dans ses fondemans la République naissante, en ébranlants les bases sacrées de la morale, en cherchant a etouffer dans toutes les âmes le principe de l’héroisme, et le germe de la vertu ! Que pouvaient ils esperer de leur doctrine désolante, ces vils sophistes, qui voulaient arracher à l’home de bien l’espoir de l’immortalité, et réjouir le scélérat, par l'assurance, du néant, d’une impunité etemelle ? (1) Marne. (2) P.V., XL, 36. J. Lois, n° 630. (3) C 309, pl. 1202, p. 22. SÉANCE DU 2 MESSIDOR AN II (20 JUIN 1794) - Nos 25-27 41 jusqu’à l’idée nécessaire. Mais aussi tu ne seras pas oublié dans nos fêtes. Outre celle destinée toute entière à te célébrer; ne le seras tu pas encore dans la célébration des vertus ? Chaque action louable, chaque bienfait versé, chaque service qu’obtiendra la Patrie, ne sera-t-il pas le meilleur hommage qu’on puisse t’adresser ? C’est par des faits surtout que des Républicains doivent t’honorer, et tu leur assureras en recompense l’immortalité Oui sans doute, elle ne sera pas perdue pour l’homme, cette pensée consolante, qu’après avoir fait le bien il se survit à lui même, que le Néant, s’il pouvoit exister, ne conviendrait qu’au méchant. C’est a vous, braves montagnards, qu’il appartenoit de l’affermir dans le cœur des français. Vous avez fondé la République, et l’on vouloit détruire sa base qui est la vertu. Vous avez soutenu votre ouvrage, bien plus vous lui avez donné une force nouvelle, et le peuple français en vous devant sa liberté, vous devra ses mœurs régénérée d’où sortira la durée de son bonheur. Jouissez de son estime et de sa reconnoissance, elles vous sont dües a plus d’un titre. Vos frères de la société populaire de Cusset en sentent le besoin, et ces sentiments les suivront jusqu’à cette immortalité qu’on s’efforçoit de leur ravir ». G. Quentin ( présid .), Juge ( secrét .), Fournier, L. Frissier (secret), [et I signature illisible]. 25 Le comité révolutionnaire de la commune de Meaux (1) propose d’élever un poteau infamant, sur lequel seront inscrits les noms des scélérats qui auroient attenté à la représentation nationale, afin de les livrer à l’exécration des générations futures. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de salut public (2) . 26 La société populaire de Toulouse (3) écrit à la Convention qu’elle a reçu au milieu des applaudissemens le décret qui défend de faire des prisonniers anglais. Mention honorable et insertion au bulletin (4). [Toulouse, 19 prair. Il] (5). « Citoyens Réprésentants La société populaire de Toulouse a reçù au milieu des applaudissements unanimes le dé-crét que vous avés rendû contre les soldats de Pitt et de son imbecille maître. Ouy, ce decret est juste. N’écoutez point ces perfides amis de (1) Seine-et-Mame. (2) P.V., XL, 36. M.U., XLI, 41; Ann. patr., n° DXXXVI; J. Lois, n° 630. (3) Haute-Garonne. (4) P.V., XL, 36. J. Sablier, n» 1390; C.Eg., n° 677. (5) C 309, pl. 1202, p. 21; J. Fr., n° 634; J. Lois, noa 630, 637; Débats, n» 644. l’humanité qui etâlent une pitié fausse sur les effets de nôtre légitimé vengeance. Ils cessent d’être des hommes, les complices des assassins placés sur les thrones. Qu’ils n’accusent qu’eux mêmes de leurs propres dangers. La justice outragée, la foi publique et le droit des gens violés, nos champs fumant de sang, nos villes achetées par la perfidie, nos concitoyens lâchement massacrés, dans des pays amis, nos colonies détruites, l’assassinat soudoyé contre nous; voilà leurs crimes, qu’ils périssent et qu’ils expient leurs forfaits. Leur sang criera vengeance contre le monstre qui les dirige et les soudoyé; le ciel sera juste, que le cri de la mort retentisse sans cesse à l’oreille du léopard, qu’il le lise partout, qu’il le rencontre sans cesse sous ses yeux, qu’il frisonne dans les horreurs d’une longue agonie. Vous l’avés prononcé, toute la France le répété avec vous, haine, guerre à mort aux esclaves anglais complices des assassins. Guidés nos pas, et les troupes, Républicaines voleront sur cette terre proscrite, gravés l’arrêt de mort au milieu des débris de leur puissance Ils avoient rompû toutes les conventions sociales, la Republique françpise a vengé les droits des nations ». Groussace (vice-présid.), Longchamp (secrét.), [et 2 signatures illisibles]. 27 La société de Montagne-sur-Aisne (1) félicite la Convention sur le décret du 18 floréal. « En confondant, dit-elle, les impurs sectateurs « de l’athéisme, vous avez terrassé le crime et « le brigandage; en rendant hommage à la « divinité qui nous créa tous libres; en pro-« clamant le culte qui seul est digne d’elle, « vous avez raffermi la morale publique, vous « avez porté la paix dans le cœur de tous les « hommes vertueux, vous avez encore une fois « bien mérité du genre humain » (2) . [Montagne-sur-Aisne, 4 prair. II] (3). « Législateurs, L’aveugle fanatisme chancelait sur son trône de sang. Profondément indignés de tous les maux qu’a faits a la terre ce monstre, ennemi des loix, vous aviez juré sa ruine entière et tous les vrais philosophe, tous les amis de la patrie, souriaient a vos efforts, S’empressaient de concourir a ce triomphe sublime. Quelle n’a point été leur inquiétude et leur douleur secrette, lorsqu’il ont vu une secte audacieuse, qui sous le masque du patriotisme, a failli de sapper dans ses fondemans la République naissante, en ébranlants les bases sacrées de la morale, en cherchant a etouffer dans toutes les âmes le principe de l’héroisme, et le germe de la vertu ! Que pouvaient ils esperer de leur doctrine désolante, ces vils sophistes, qui voulaient arracher à l’home de bien l’espoir de l’immortalité, et réjouir le scélérat, par l'assurance, du néant, d’une impunité etemelle ? (1) Marne. (2) P.V., XL, 36. J. Lois, n° 630. (3) C 309, pl. 1202, p. 22.