[8 janvier 17êl.| [Assemblée nationale.] de la nation, par votre empressement à faire éclater un saint respect pour la loi. « L’Assemblée nationale reçoit avec satisfaction votre serinent, et le nouvel hommage qu’il renferme aux principes purs et religieux dont elle a fait constamment la rèitle de sa conduite, et dont elle ne se départira jamais. * Notre espoir, Messieurs, est maintenant dans vos mains ; car nous avons travaillé plus encore pour la génération qui s’avance que pour c< lie qui passe. Nous avons pensé que ce serait pour nous un prix assez grand des peines que nous avons prises, des dangers que nous avons courus, des sacrifices que nous avons faits, si nous laissions nos enfants libres et jouissant de toute la digndé de l’homme sur c.ette terre où naguère les plus tiers n’étaient pourtant que des esclaves. « C’est à vous, Messieurs, qu’il appartient d’achever ce que nous avons commencé. Rappelez à yos élèves qu’ils ont des droits à conserver, en les insnuisant des devoirs qu'ils ont à remplir : faites-leur aimer la liberté; mais marquez ses bornes et ses écueils. Attentifs à expliquer les rapports qui unissent l’homme à ses semblables, à la société entière, à l’Etre suprême, jetez, développez dans les âmes de la jeunesse qui vous est confiée, le germe et le goût de toutes les vertus, en lui apprenant à respecter, à chérir t >ut ce qui duit être à jama s respectab!e et cher à l’homme de bien, la morale, les lois et la religion. « L’Assemblée vous accorde les honneurs de sa séance. » Un membre demande l’impression de l’adresse et de la réponse de M. le président et leur insertion dans le procès-verbal. (Celte motion est adoptée.) Les officiers municipaux de la commune de Paris sont introduits à la barre. M. Bailly, maire de Paris, s’exprime ainsi : « Messieurs, la commune vient, au renouvellement de l’année, vous offrir ses hommages et ses respects. En vous exprimant les vœux et la reconnaissance du peuple de Paris, nous croyons pouvoir dire que nous sommes les organes de la nation. Nous portons deux années d’orages et de travaux où la dévolution a été faite et la Constitution comm< ncée. Nous sommes aux jours ue l’espérance; nous touchons au moment de recueillir les fruits que votre sagesse a semés. L’ordre public et la paix doivent naître de la loi. « Gomme noire Révolution est un fait unique dans l’histoire, la Constitution française sera le plus bel ouvrage des hommes. Dans tous les temps, nous nous sommes réunisà vous, Messieurs, pour la défendre comre ses ennemis; nous redoublerons d’efforts et de courage pour vous aider à la terminer; et la commune de Paçis donnera toujours le premier exemple de la soumission à vos décrets et de son entier dévouement au Corps législatif et au roi. » (Applaudissements .) M. le Président. « La mesure de la liberté est dans la soumission aux lois; vos cuncitoyens se sont montrés trop jaloux de sa conquête pour ne pas se montrer dignes de toutes les vertus qui la font chérir. L’Assemblée vous accorde les honneurs de la séance. » L’ordre du jour est un rapport du comité des recherches concernant V arrestation du sieur de Bussy et autres. 93 M. Voidel, rapporteur du comité des recherches (1). Messieurs, exactitude et constauce dans les recherches, sévérité dans l’examen des affaires, justice dans les résultats ; tels sont les devoirs que vous nous avez imposés : nous nous sommes efforcés jusqu’ici de les remplir, et nous continuerons nos pénibles travaux jusqu a ce que vous nous ayez donné des successe irs. Sentinelle de la Constitution, votre comité trouve dans les calomnies basses, dans les cris impuissants des ennemis de la France, un témoignage honorable de son zèle, et dans voire estime, la récompense de ses veilles. Un jour, et ce sera pour nous un jour de bonheur et de gloire, nous viendrons vous dire : La patrie n’a plus d’ennemis; foudroyez cette institution qui fait calomnier la liberté, ”et qui rappelle l’idée d’un temps qui n’est plus. Mais ce jour n’est pas encore, arrivé, tous nos ennemis ne sont pas vaincus; et la folle résistance de quelques-uns, les projets qu’elle fait soupçonner, les espérances qu’elle suppose, tout nous fait plus que jamais une loi impérieuse de la plus attentive surveillance. Mais, Messieurs, ce n’est pas dans cette affaire que vous trouverez des projets dangereux, rii des complots criminels telle dous avait paru i’abord se présenter avec des caractères très graves ; nous avons voulu tout savoir, tout découvrir. Plusieurs corps administratifs, des municipalités, des citoyens ont réuni leurs efforts aux nôtres; nous avons multiplié nos recherches ; nous ne les avons enfin cessées que par l’impuissance où nous nous sommes trouvés de les porter plus loin, et lorsqu’elles n’ont plus produit que des redites. A notre avis, tout se réduit à une imprudence. Nous allons vous mettre les faits sous les yeux ; vous jugerez, Messieurs, si nous nous sommes trompes. Le 12 octobre dernier, le district de Saulnière à Valence, sur le rapport d’un citoyen qui ne voulut pas alors se nommer, mais que les informations ont fait cou naître depuis (le sieur Roche), dénonça au zèle de la municipalité de V dence, un projet de contre-révolution, dont M. de B iur-bon-Bussy, résidant dans le Beaujolais, devait être un des principaux agents. Celui-ci, disait-on, devait avoir formé une compagnie volontaire de son nom ; leur uniforme est signalé, habit vert, doublure cramoisi, reverset parements verts, passepoil cramoisi, collet cramoisi, passepoil vert, pattes à trois pointes sur la poche, boulon jaune, avec une Heur de lis dans le champ, aiguillette et trèfle en or, et plumet blanc. Les sieurs Boirie et Blein, le premier ex-geudarme, le second fils d’un receveur aux péages, étaient du i ombre des volontaires; ils devaient aller se réunir, à Besançon, à une armée de 40,000 hommes, sous les ordres de M. d’Autichamp, commandant de cette place. Si la marche de ce corps de volontaires, dit la dénonciation, pouvait causer quelques alarmes, ils se séparaient par baudes de quatre, et passeraient par h s ponts d’Arcias et de Meures, dont les pontonniers étaient gagnés. Soixante-deux br gades de maréchaussée, egalement gagnées, devaient protéger la marche jusqu’à Besançon, en formant l’avant et l’arrière-garde du corps des volontaires. M. d’Autichamp devait se rendre à Paris, pour enlever le roi et dissoudre l’Assemblée nationale. Deux autres armées devaient en même temps entrer en France. L’une, de 40,000 hommes, par le pont du Saint-ARCMVES PARLEMENTAIRES. (1) Ce document est incomplot au Moniteitr.