SÉANCE DU 17 BRUMAIRE AN III (7 NOVEMBRE 1794) - N08 24-25 515 Liberté, Égalité, fraternité, Vive la République ou la Mort. Représentans Si des laboureurs composans la masse de cette société, ne peuvent avoir l’eloquence des orateurs, ils ont des coeurs sensibles et recon-noissans pour sentir les bienfaits de vos pénibles travaux. Les bénir, les seconder de tous nos efforts en redoublant de zele et de courage, dans la culture de nos champs, c’est ce que nous faisons, de tout notre pouvoir. Continués, donc représentans généreux de diriger aussi dignement que sagement la marche triomphante de notre révolution ; notre affaire a nous est de bien tenir la charüe ; alors chacun dans son état, dans son poste et a sa place travaillant au même but, la République est impérissable. Pendant que nous allons ensemencer nos terres pour nourir nos armées, cultivé ce beau champ des vertus républicaines qui, sillonné par l’égalité, hercé par la fraternité vous donnera une récolte certaine en moeurs comme en morale, surtout en observant que l’ivraie fut soigneusement extrait du grain pur. Pour cela... périssent donc les tyrans les traitres, les conspirateurs. Guerre ouverte aux dilapidateurs, aux mal-veillans, aux intrigans, qui voulant être et faire tout, autant par cupidité que par caractère dominant ne sont sous le masque outré du patriotisme, que de vrais despotes d’autant plus dangereux qu’abusant de leurs moyens, de leurs talans quand ils en ont, entravent, trompent et corompent en un mot empoisonnent tout. Pour cela... protection à l’innocence, au foible, à l’opprimé, secours aux malheureux, récompense aux mérites, au dévouement à la patrie, reconnoissance aux actes d’humanité, de générosité. Pour cela... encouragement à l’agriculture, au commerce, accueil aux arts, aux sciences, à l’industrie, hommage à la vertu, à la vérité, à la raison. Enfin, justice, justice, en tout et partout. Voila nos voeux ardents ; déjà vous les avez mis à l’ordre du jour, en y ajoutant la proscription de la terreur, fléau du bien, déjà nous en éprouvons les heureux effets, il étoit temps, puisqu’il n’est que trop vrais que la tyrannie plannoit sur nos têtes et n’offroit plus qu’un spectacle effrayant de crime et d’atrocité, en nous réduisant à l’esclavage et au. désespoir. O patrie... o liberté cherie... tu étois donc a la disposition de tes assassins ; c’est par le ferre et le sang, que ces monstres vouloient te précipiter dans l’habime? Mais dignes Représentans, votre energie, votre courage, nous ont sauvés, recevez la bonne intention que nous avons de vous en remercier et de vous en féliciter. Tant de succès au millieu de tant d’ecueils étoient dignes de vous. Recevez de nouveau notre serment d’attachement, d’unité, d’indivisibilité, d’obéissance aux loix et à la représentation nationale dans la Convention seule. Comtez que nous ne cesseront jamais d’etre les dignes enfants de la patrie et pendant que les nôtres la deffendent si victorieusement aux frontières ; nous la deffen-drons au dedans jusqu’à notre dernier soupir qui sera toujours le cri chéri de vive la République, vive la Convention. Les membres composant le bureau de la société populaire. Loinney, président, Dumay, VuiLLEMENOT, secrétaires. 24 La société populaire de Marseille [Bouches-du-Rhône] écrit que le peuple de cette commune remercie la Convention du décret qu’elle a rendu le 13 vendémiaire en faveur de la citoyenne Claire Monnier, femme Doude, et présente des réflexions sur les juges qui ont condamné à mort cette femme qu’ils dévoient absoudre. Insertion au bulletin, et renvoi au comité de Législation (104). 25 Les officiers, sous-officiers et gendarmes de la gendarmerie faisant le service à l’armée d’Italie, manifestent leur indignation sur ce que la gendarmerie de Marseille [Bouches-du-Rhône] a outragé la représentation nationale, et méconnu les lois et les arrêtés du comité de Sûreté générale; ils protestent que, dans toutes les occasions, leur unique point de ralliement sera la Convention nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (105). [Les officiers, sous-officiers et gendarmes de l’armée d’Italie à la Convention nationale, Nice, le 24 vendémiaire an III ] (106) Citoyens Réprésentans, La Convention nationale et sa représentation ont été outragées par la gendarmerie de Marseille qui a méconnu les loix et les arrêtés du comité de Sûreté générale et à été consta-ment à la tête des séditions qui ont agité cette commune, une telle conduite fait frémir d’horreur tous les bons républicains et la gendarmerie de service à l’armée d’Italie, voue à l’exécration publique, ceux de leurs ci-devant camarades de Marseille, qui ont eu la témérité d’oublier leur devoir pour se livrer à la scélé-(104) P.-V., XLIX, 35. Bull., 21 brum. (105) P.-V., XLIX, 35. (106) C 325, pl. 1412, p. 14. Bull., 21 brum.