322 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE b [La Sté popul. de Moussan, à la Conv.; s.d.] (1). « Citoyens législateurs, Vos yeux perçans et inévitables viennent de découvrir la trame ourdie contre la liberté et ses anges tutélaires; et la hache de la loi a soudain terminé les jours des vils suppôts d’une aussi infâme conspiration. C’est à votre surveillance active que notre chère patrie doit encore une fois son salut; la persévérance à votre poste est pour elle le garant assuré de l’anéantissement de ses ennemis. Nous vous conjurons de ne pas l’abandonner, Citoyens législateurs, et bientôt les tyrans couronnés courberont leur tête sous le glaive vengeur. Notre société pénétrée de la plus vive reconnaissance pour vos glorieux travaux, s’empresse de vous en féliciter; elle vient vous renouveler le serment de mourir pour votre défense, pour le soutien de nos loix et pour celui de l’unité et de l’indivi-sibilité de la République. Périssent les traîtres, vive la Montagne. » Guiraud (présid.), Trémolliêre (secret.), J. Reche (secret.). c [La Sté popul. de Fervaques, à la Conv.; 10 germ. II] (2). « Représentans du peuple, Depuis longtemps nous gémissions sous la tyrannie superstitieuse, la liberté était opprimée par le catholicisme, le curé était maire. Le réveil à la raison s’est fait sentir, la philosophie va succéder à l’hypocrisie, nous avons enfin malgré les obstacles du fanatisme érigé une socitété républicaine où les habitans des campagnes viennent puiser avec nous les leçons patriotiques que vous inspirez. Vous apprendre, Citoyens, que nous n’avons plus de curé, que notre église dédiée à la Raison reçoit nos vœux journaliers pour le bonheur du peuple français, que la liberté et l’égalité inspirées à ce grand peuple par le Dieu de l’univers sont les objets de notre culte, que l’amour de la patrie y est recommandé sans jactance par les accens de la bonhommie, que déjà nous avons excité dans notre commune le juste sacrifice de l’argenterie et des cuivres qui décoraient notre église, n’est ce pas vous annoncer de nouveaux amis et un triomphe républicain !... Il nous reste encore bien des pas à faire pour ramener nos concitoyens de l’égarement religieux; l’aménité, la douceur, compagnes de la philosophie ne seront pas épargnées, mais on s’agite encore pour rabaisser l’esprit public et faire regretter les prêtres; nous nous efforçons de déjouer toutes manœuvres. Nous avons cru donner un exemple de républicanisme en réhabilitant des cendres outragées par le fanatisme. (1) C 303, pl. 1105, p. '5; B*", 7 flor. (2) C 301, pl. 1078, p. 22; Bin, 7 flor. et 13 flor. (2e suppl4) . Cécile Durand, femme de Lair, mère de 4 petits enfants, est atteinte d’une maladie cruelle; des prêtres tentent en vain de l’amener à leurs reliques; forte de sa vertu dont elle reporte l’hommage à l’Etre suprême, Cécile Durand, entourée de sectateurs presbytériens, résiste à toutes suggestions, elle succombe enfin sous le poids de ses maux. Le fanatisme aigri appelle sur elle les vengeances célestes, il crie à l’athéisme, on refuse d’inhumer cette femme, des distinctions funestes sont employées pour la rendre à sa dernière demeure. La société a proclamé les vertus de Cécile Durand en arrêtant qu’à ses frais cette inscription simple consacrée au souvenir de sa fermeté : « En ce lieu repose un bon cœur qui n'y fut pas mis par un prêtre », serait placée près de sa tombe. Législateurs, au milieu des grands travaux qui vous occupent, recevez et nos vœux et notre attachement. Ne quittez pas le poste auquel vous pouvez seuls faire le bien, continuez à déjouer, à terrasser les projets affreux des ennemis de la République. Déjà les scélérats qui voulaient opprimer la liberté, sont tombés sous leurs crimes. Fasse le Dieu qui veille à nos destinées que ce soient les derniers traîtres, et qu’enfin la Convention nationale rende le français vainqueur de la lutte des tyrans coalisés contre leur indépendance. Vive la République, vive la Montagne ! » Jacquette (présid.), Bleuze (secrét.). d [La Sté popul. de Donzac-la-Montagne, à la Conv.; 21 germ. Il] (1). « Citoyens législateurs, Autant nous avons éprouvé de la satisfaction lorsque nous apprîmes la reprise de l’infâme Toulon, ainsi que nous vous l’avons fait connaître, autant nous avons été saisis d’horreur et d’indignation en apprenant l’infâme conspiration qu’avaient ourdie contre vous des hommes couverts du masque du patriotisme; la surveillance continuelle de votre Comité de salut public et sûreté générale a fait connaître les traîtres et les factieux; ils sont arrêtés et le jugement d’une partie a déjà eu lieu; quel est le citoyen qui n’applaudira pas à une mesure aussi ferme; le glaive de la justice devait frapper sur ces hommes qui, revêtus de la confiance publique n’en faisaient usage que pour mieux tromper le peuple. Comment avec une pareille faction le gouvernement républicain aurait-t-il pu se soutenir dans son unité ? Vous avez détruit celle là, Citoyens représentans, vous les anéantirez toutes, vous ne permettrez jamais qu’il s’en élève une nouvelle. Les malheureux ! ils voulaient faire de la France entière une nouvelle Vendée; toutes leurs dispositions bien reconnues aujourd’hui, nous donnent la certitude qu’ils en avaient le projet; ils voulaient d’abord renverser la représentation nationale et nous redonner des fers; mais ils n’y auraient pas réussi parce que le français ne cessera de combattre pour la liberté. C’est son droit na-(1) C 303, pl. 1105, p. 16; Bln, 7 flor. Donzac, Tarn-et-Garonne. 322 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE b [La Sté popul. de Moussan, à la Conv.; s.d.] (1). « Citoyens législateurs, Vos yeux perçans et inévitables viennent de découvrir la trame ourdie contre la liberté et ses anges tutélaires; et la hache de la loi a soudain terminé les jours des vils suppôts d’une aussi infâme conspiration. C’est à votre surveillance active que notre chère patrie doit encore une fois son salut; la persévérance à votre poste est pour elle le garant assuré de l’anéantissement de ses ennemis. Nous vous conjurons de ne pas l’abandonner, Citoyens législateurs, et bientôt les tyrans couronnés courberont leur tête sous le glaive vengeur. Notre société pénétrée de la plus vive reconnaissance pour vos glorieux travaux, s’empresse de vous en féliciter; elle vient vous renouveler le serment de mourir pour votre défense, pour le soutien de nos loix et pour celui de l’unité et de l’indivi-sibilité de la République. Périssent les traîtres, vive la Montagne. » Guiraud (présid.), Trémolliêre (secret.), J. Reche (secret.). c [La Sté popul. de Fervaques, à la Conv.; 10 germ. II] (2). « Représentans du peuple, Depuis longtemps nous gémissions sous la tyrannie superstitieuse, la liberté était opprimée par le catholicisme, le curé était maire. Le réveil à la raison s’est fait sentir, la philosophie va succéder à l’hypocrisie, nous avons enfin malgré les obstacles du fanatisme érigé une socitété républicaine où les habitans des campagnes viennent puiser avec nous les leçons patriotiques que vous inspirez. Vous apprendre, Citoyens, que nous n’avons plus de curé, que notre église dédiée à la Raison reçoit nos vœux journaliers pour le bonheur du peuple français, que la liberté et l’égalité inspirées à ce grand peuple par le Dieu de l’univers sont les objets de notre culte, que l’amour de la patrie y est recommandé sans jactance par les accens de la bonhommie, que déjà nous avons excité dans notre commune le juste sacrifice de l’argenterie et des cuivres qui décoraient notre église, n’est ce pas vous annoncer de nouveaux amis et un triomphe républicain !... Il nous reste encore bien des pas à faire pour ramener nos concitoyens de l’égarement religieux; l’aménité, la douceur, compagnes de la philosophie ne seront pas épargnées, mais on s’agite encore pour rabaisser l’esprit public et faire regretter les prêtres; nous nous efforçons de déjouer toutes manœuvres. Nous avons cru donner un exemple de républicanisme en réhabilitant des cendres outragées par le fanatisme. (1) C 303, pl. 1105, p. '5; B*", 7 flor. (2) C 301, pl. 1078, p. 22; Bin, 7 flor. et 13 flor. (2e suppl4) . Cécile Durand, femme de Lair, mère de 4 petits enfants, est atteinte d’une maladie cruelle; des prêtres tentent en vain de l’amener à leurs reliques; forte de sa vertu dont elle reporte l’hommage à l’Etre suprême, Cécile Durand, entourée de sectateurs presbytériens, résiste à toutes suggestions, elle succombe enfin sous le poids de ses maux. Le fanatisme aigri appelle sur elle les vengeances célestes, il crie à l’athéisme, on refuse d’inhumer cette femme, des distinctions funestes sont employées pour la rendre à sa dernière demeure. La société a proclamé les vertus de Cécile Durand en arrêtant qu’à ses frais cette inscription simple consacrée au souvenir de sa fermeté : « En ce lieu repose un bon cœur qui n'y fut pas mis par un prêtre », serait placée près de sa tombe. Législateurs, au milieu des grands travaux qui vous occupent, recevez et nos vœux et notre attachement. Ne quittez pas le poste auquel vous pouvez seuls faire le bien, continuez à déjouer, à terrasser les projets affreux des ennemis de la République. Déjà les scélérats qui voulaient opprimer la liberté, sont tombés sous leurs crimes. Fasse le Dieu qui veille à nos destinées que ce soient les derniers traîtres, et qu’enfin la Convention nationale rende le français vainqueur de la lutte des tyrans coalisés contre leur indépendance. Vive la République, vive la Montagne ! » Jacquette (présid.), Bleuze (secrét.). d [La Sté popul. de Donzac-la-Montagne, à la Conv.; 21 germ. Il] (1). « Citoyens législateurs, Autant nous avons éprouvé de la satisfaction lorsque nous apprîmes la reprise de l’infâme Toulon, ainsi que nous vous l’avons fait connaître, autant nous avons été saisis d’horreur et d’indignation en apprenant l’infâme conspiration qu’avaient ourdie contre vous des hommes couverts du masque du patriotisme; la surveillance continuelle de votre Comité de salut public et sûreté générale a fait connaître les traîtres et les factieux; ils sont arrêtés et le jugement d’une partie a déjà eu lieu; quel est le citoyen qui n’applaudira pas à une mesure aussi ferme; le glaive de la justice devait frapper sur ces hommes qui, revêtus de la confiance publique n’en faisaient usage que pour mieux tromper le peuple. Comment avec une pareille faction le gouvernement républicain aurait-t-il pu se soutenir dans son unité ? Vous avez détruit celle là, Citoyens représentans, vous les anéantirez toutes, vous ne permettrez jamais qu’il s’en élève une nouvelle. Les malheureux ! ils voulaient faire de la France entière une nouvelle Vendée; toutes leurs dispositions bien reconnues aujourd’hui, nous donnent la certitude qu’ils en avaient le projet; ils voulaient d’abord renverser la représentation nationale et nous redonner des fers; mais ils n’y auraient pas réussi parce que le français ne cessera de combattre pour la liberté. C’est son droit na-(1) C 303, pl. 1105, p. 16; Bln, 7 flor. Donzac, Tarn-et-Garonne. SÉANCE DU 6 FLORÉAL AN II (25 AVRIL 1794) - N° 1 323 turel, jamais il ne le cédera; quel coup perfide on a voulu vous porter, Citoyens législateurs ! grâce à la providence vous l’avez évité, c’est de quoi nous vous félicitons de bon cœur, en vous redisant notre précédente invitation qui est de rester à votre poste pour y continuer à gouverner le vaisseau de la République que vous conduirez heureusement au port malgré tous les despotes, les intrigants et les factieux. La conjuration dévoilée et qui sera punie doit nous rallier tous plus que jamais, nous unir de manière que notre union soit indissoluble. Justice, probité, vertu républicaine, tels sont les sentiments dont ne cesseront d’être animés tous les citoyens de Donzac. » Grosval (présid.), Champmas (secret.), Buisson (secret.). e [La Sté popul. de Nègrepelisse, à la Conv.; 6 germ. II] (1). «Salut, représentans du peuple français, Et nous aussi nous sommes patriotes et nous aussi nous aimons la raison. Puisse la preuve authentique que nous venons d’en donner servir d’exemple à tous ceux qui sont dignes de la liberté. Un édifice, jadis dédié à l’imposture sacerdotale, soutenu par l’ignorance et la crédulité de nos pères, vient d’être changé par nous en un temple que nous consacrons désormais à la philosophie et à la Raison, seul culte digne de l’hommage de tous les vrais républicains; là le peuple désabusé viendra y entendra prêcher l’obéissance aux lois et l’amour de la patrie. Là, on lui apprendra l’histoire de l’heureuse révolution qui le rend à ses premiers droits, trop longtemps avilis par les tyrans ! Là, enfin, il sera instruit des dangers et des travaux qui ont entouré ses représentans, et les grandes obligations qu’il doit à l’immortelle Montagne. Telle sera, Citoyens représentans, la morale pure et saine qui sera enseignée à ce peuple vertueux; veuillez recevoir de lui les prémices des fruits qu’il en retirera. D’abord il vous félicite sur vos heureux travaux, et particulièrement d’avoir fait tomber la tête du tyran, d’avoir anéanti l’hydre du fédéralisme, et enfin d’avoir déjoué l’infâme et dernière conjuration qui menaçait la liberté et la Convention nationale; il vous déclare que vous avez derechef bien mérité de la patrie et du monde entier, ainsi que vos Comités de salut public et de sûreté générale; il vous invite donc, au nom de cette même patrie tant de fois sauvée des intrigues des méchans, de ne point quitter le gouvernail de l’Etat que vous n’ayez assuré son triomphe par l’anéantissement de tous les rois; il vous invite encore de décréter que tous les individus qui ont appartenu aux ci-devant castes nobiliaires, sacerdotales et financières ne pourront dans aucun cas occuper d’emploi dans la République. S’il en est quelqu’un, qui en possède, qu’il soit tenu de s’en déssaisir de suite en faveur de ceux qui s’en sont rendus dignes par leur civisme et leurs talens; d’accélérer en outre la prompte et terrible punition des (1) C 303, pl. 1105, p. 8; B*n, 7 flor. Auj. départ. de Tarn-et-Garonne. derniers conjurés, pour que Pitt, Cobourg et consorts apprennent à trembler pour eux-mêmes. Telles sont, Représentans, les mesures que vous devez ajouter à celle déjà décrétée dans le gouvernement révolutionnaire qui marche à grands pas dans nos contrées. Tels sont aussi les vœux que font les sans-culottes de Nègrepelisse. Puissent-ils vous convaincre de leur attachement pour vous et de leur amour pour la patrie. Vive la République, vive la Montagne, mort aux tyrans, ce sont leurs dernières expressions. P.S. A l’imitation de nos frères de Paris, nous avons établi une Salpêtrière et le lieu choisi pour cela est le ci-devant temple des protestans; nous espérons donc sous peu de jours envoyer notre essai au district et concourir encore une fois par ce nouveau moyen à la prompte destruction de tous les tyrans ». Les membres du C. de correspondance : J. Lourdemartignac (présid.), Cussaet (secret.), Gardes (secrét.). Les membres de la Sté popul. : Malet, Péricaux, Bonneville, Taché, Lacase, Malet, Fusil, Preneq [et 66 signatures illisibles] . f [La Sté popul. d’Oloron, à la Conv.; 22 germ. Il] (1). «Représentants du peuple, La royauté et toutes les factions parricides qu’elle a vomies avaient donc encore des agents qui vous environnaient ! Elles voulaient donc en vous égorgeant asservir leur ambition et nous river de nouveaux fers, mais grâces à votre active surveillance leurs projets sont déjoués et les têtes des coupables sont tombées sous le glaive de la loi. Nous applaudissons avec transport au courage et au dévouement vraiment républicains que vous avez manifestés dans la crise actuelle comme dans celles qui ont précédé. Sûrs de l’opinion publique et de l’affection de tous les bons citoyens, continuez vos travaux avec ce zèle, cette vigilance qui vous caractérisent, et comptez que ce n’est pas en vain que les français ont juré de maintenir la liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République. Représentants montagnards, vous avez encore une fois bien mérité de la patrie. Restez (nous vous l’avons déjà demandé), restez à votre poste jusqu’à ce que les tyrans coalisés soient écrasés et les factieux anéantis, jusqu’à ce que nous puissions entendre ces paroles consolantes de votre bouche : « Français, il n’est plus de danger pour la République. Elle est sauvée ». Gisbert (présid.), Lacoste fils (secrét.), Picharan (secrét.), Crouseilles (secrét.). g [La Sté popul. du Puy, à la Conv., s.d .] (2). « Citoyens représentans, La Société populaire de Valence, département de la Drôme, vient de faire passer à la nôtre un (1) C 303, pl. 1105, p. 1; Btn, 7 flor. (2) C 303, pl. 1105, p. 14; Bin, 7 flor. et 15 flor. SÉANCE DU 6 FLORÉAL AN II (25 AVRIL 1794) - N° 1 323 turel, jamais il ne le cédera; quel coup perfide on a voulu vous porter, Citoyens législateurs ! grâce à la providence vous l’avez évité, c’est de quoi nous vous félicitons de bon cœur, en vous redisant notre précédente invitation qui est de rester à votre poste pour y continuer à gouverner le vaisseau de la République que vous conduirez heureusement au port malgré tous les despotes, les intrigants et les factieux. La conjuration dévoilée et qui sera punie doit nous rallier tous plus que jamais, nous unir de manière que notre union soit indissoluble. Justice, probité, vertu républicaine, tels sont les sentiments dont ne cesseront d’être animés tous les citoyens de Donzac. » Grosval (présid.), Champmas (secret.), Buisson (secret.). e [La Sté popul. de Nègrepelisse, à la Conv.; 6 germ. II] (1). «Salut, représentans du peuple français, Et nous aussi nous sommes patriotes et nous aussi nous aimons la raison. Puisse la preuve authentique que nous venons d’en donner servir d’exemple à tous ceux qui sont dignes de la liberté. Un édifice, jadis dédié à l’imposture sacerdotale, soutenu par l’ignorance et la crédulité de nos pères, vient d’être changé par nous en un temple que nous consacrons désormais à la philosophie et à la Raison, seul culte digne de l’hommage de tous les vrais républicains; là le peuple désabusé viendra y entendra prêcher l’obéissance aux lois et l’amour de la patrie. Là, on lui apprendra l’histoire de l’heureuse révolution qui le rend à ses premiers droits, trop longtemps avilis par les tyrans ! Là, enfin, il sera instruit des dangers et des travaux qui ont entouré ses représentans, et les grandes obligations qu’il doit à l’immortelle Montagne. Telle sera, Citoyens représentans, la morale pure et saine qui sera enseignée à ce peuple vertueux; veuillez recevoir de lui les prémices des fruits qu’il en retirera. D’abord il vous félicite sur vos heureux travaux, et particulièrement d’avoir fait tomber la tête du tyran, d’avoir anéanti l’hydre du fédéralisme, et enfin d’avoir déjoué l’infâme et dernière conjuration qui menaçait la liberté et la Convention nationale; il vous déclare que vous avez derechef bien mérité de la patrie et du monde entier, ainsi que vos Comités de salut public et de sûreté générale; il vous invite donc, au nom de cette même patrie tant de fois sauvée des intrigues des méchans, de ne point quitter le gouvernail de l’Etat que vous n’ayez assuré son triomphe par l’anéantissement de tous les rois; il vous invite encore de décréter que tous les individus qui ont appartenu aux ci-devant castes nobiliaires, sacerdotales et financières ne pourront dans aucun cas occuper d’emploi dans la République. S’il en est quelqu’un, qui en possède, qu’il soit tenu de s’en déssaisir de suite en faveur de ceux qui s’en sont rendus dignes par leur civisme et leurs talens; d’accélérer en outre la prompte et terrible punition des (1) C 303, pl. 1105, p. 8; B*n, 7 flor. Auj. départ. de Tarn-et-Garonne. derniers conjurés, pour que Pitt, Cobourg et consorts apprennent à trembler pour eux-mêmes. Telles sont, Représentans, les mesures que vous devez ajouter à celle déjà décrétée dans le gouvernement révolutionnaire qui marche à grands pas dans nos contrées. Tels sont aussi les vœux que font les sans-culottes de Nègrepelisse. Puissent-ils vous convaincre de leur attachement pour vous et de leur amour pour la patrie. Vive la République, vive la Montagne, mort aux tyrans, ce sont leurs dernières expressions. P.S. A l’imitation de nos frères de Paris, nous avons établi une Salpêtrière et le lieu choisi pour cela est le ci-devant temple des protestans; nous espérons donc sous peu de jours envoyer notre essai au district et concourir encore une fois par ce nouveau moyen à la prompte destruction de tous les tyrans ». Les membres du C. de correspondance : J. Lourdemartignac (présid.), Cussaet (secret.), Gardes (secrét.). Les membres de la Sté popul. : Malet, Péricaux, Bonneville, Taché, Lacase, Malet, Fusil, Preneq [et 66 signatures illisibles] . f [La Sté popul. d’Oloron, à la Conv.; 22 germ. Il] (1). «Représentants du peuple, La royauté et toutes les factions parricides qu’elle a vomies avaient donc encore des agents qui vous environnaient ! Elles voulaient donc en vous égorgeant asservir leur ambition et nous river de nouveaux fers, mais grâces à votre active surveillance leurs projets sont déjoués et les têtes des coupables sont tombées sous le glaive de la loi. Nous applaudissons avec transport au courage et au dévouement vraiment républicains que vous avez manifestés dans la crise actuelle comme dans celles qui ont précédé. Sûrs de l’opinion publique et de l’affection de tous les bons citoyens, continuez vos travaux avec ce zèle, cette vigilance qui vous caractérisent, et comptez que ce n’est pas en vain que les français ont juré de maintenir la liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République. Représentants montagnards, vous avez encore une fois bien mérité de la patrie. Restez (nous vous l’avons déjà demandé), restez à votre poste jusqu’à ce que les tyrans coalisés soient écrasés et les factieux anéantis, jusqu’à ce que nous puissions entendre ces paroles consolantes de votre bouche : « Français, il n’est plus de danger pour la République. Elle est sauvée ». Gisbert (présid.), Lacoste fils (secrét.), Picharan (secrét.), Crouseilles (secrét.). g [La Sté popul. du Puy, à la Conv., s.d .] (2). « Citoyens représentans, La Société populaire de Valence, département de la Drôme, vient de faire passer à la nôtre un (1) C 303, pl. 1105, p. 1; Btn, 7 flor. (2) C 303, pl. 1105, p. 14; Bin, 7 flor. et 15 flor.