242 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, i Y brum?ire H L 14 novembre 1793 « Le sixième jour de la première décade du 2e mois de l’an II de la République, une et indivisible. « (Suivent 97 signatures.) La Société républicaine des Sans-Culottes de Boulbon, en félicitant la Convention sur la des¬ truction du fédéralisme, l’invite à ne pas aban¬ donner son poste et à y rester inébranlable jus¬ qu’à ce que l’indépendance de la République française soit reconnue par les despotes coalisés « Qu’ils périssent, dit cette Société, les scélérats qui ont violé leur mandat. L’énormité de leur crime est à son comble. Que ceux qui ont fui pour se soustraire à la vengeance nationale n’échappent point; vous avez décrété qu’ils sont hors la loi; faites plus, mettez leurs têtes à prix. » Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit V adresse de la Société républicaine des sans-culottes de Boulbon (2). La Société républicaine des sans-culottes de Boulbon, district de Tarascon, département des Bouches-du-Bhône, à la Convention nationale. « Citoyens législateurs, « Une faction scélérate, formée dans votre sein, avait conçu l’horrible complot d’attenter à l’unité et à l’indivisibilité de la République. Déjà les fédéralistes de notre département avaient arboré l’étendard de la rébellion, les patriotes y étaient assassinés, et sans l’arrivée d’une armée républicaine dirigée par le citoyen Albitte et ses collègues, les perfides auraient poussé leurs cruautés jusqu’aux dernières périodes. « Qu’ils périssent, les scélérats qui ont violé leur mandat, l’énormité de leur crime est à son comble. Que ceux qui ont fui pour se soustraire à la vengeance nationale n’échappent point. Vous avez décrété qu’ils sont hors la loi, faites plus, mettez leurs têtes à prix. << Pour vous, braves et courageux Montagnards qui avez donné au peuple français une Consti¬ tution qui fera son bonheur et l’admiration de l’univers, qui avez fait de si sages décrets sur les subsistances et l’agiotage, restez inébranlables à votre poste tant que l’indépendance de la République sera méconnue par les vils despotes coalisés. « Délibéré, en séance publique, le quatrième jour de la première décade du 2e mois de l’an II de la République française une et indivisible. « Béchet, président', Berlandier; Morat, secrétaire. » La Société républicaine de la commune de La Rochefoucauld témoigne les mêmes sentiments sur les grandes mesures prises contre les fédéra¬ listes par la Convention : elle l’invite à rester à son poste. (1 Y Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 301. (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 764. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit l’adresse de la Société républicaine de la Bochefoucauld (2). La Société républicaine de la ville de la Boche¬ foucauld, à la Convention nationale. « Représentants du peuple, « Enfin la cause de la liberté triomphe, et la patrie sera sauvée. Marie-Antoinette n’est déjà plus, les fédéralistes sont errants et leur doctrine hypocrite est confondue; les conspirateurs sont arrêtés; les traîtres vont être démasqués et la vengeance nationale est là qui les attend. Qu’ils frémissent, ces hommes pervers qui vous ont tant calomniés; le prestige s’est évanoui, le voile est déchiré et il ne reste plus que la colère d’un peuple d’autant plus terrible qu’il a été long¬ temps abusé, trahi à la tête des armées et jusque dans le Sénat. Où serait sa liberté sans les grandes mesures que votre sagesse a dictées ; que de victimes n’eût pas immolé le despo¬ tisme à son orgueil outragé ..... Mais si par votre génie révolutionnaire vous avez sauvé la République, quelles mains plus vigoureuses pourraient l’affermir. Demeurez donc à votre poste, dignes représentants, demeurez-y jus¬ qu’à ce que les despotes coalisés de l’Europe soient entièrement vaincus; c’est la patrie qui vous en conjure, c’est le sang de ses enfants versé pour elle qui l’implore, et tel est le vœu des braves sans-culottes de la ville de La Rochefoucauld. » (Suivent 82 signatures.) Les administrateurs du département de l’Aisne félicitent la Montagne sur ses travaux et sur la punition des traîtres; ils l’invitent à continuer, et à rester à son poste jusqu’à ce que l’orgueil des tyrans soit abattu. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). Suit l’adresse des administrateurs du départe¬ ment de l’Aisne (4). Les administrateurs du département de l’Aisne, aux citoyens représentants du peuple à la Convention natinale. « Laon, le IIe jour du 2e mois de l’an II de la République française une et indivisible. « Montagne républicaine, nous te félicitons. « Elle est enfin tombée la tête de l’altière Autrichienne, gorgée du sang du peuple, l’assemblage de tous les vices, de tous les crimes. « Elles viennent aussi de tomber ces vingt-deux têtes conspiratrices qui, immolant à leur (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 301. (2) Archives nationales, carton G 280, dossier 764. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 302. (4) Archives nationales, carton G 279, dossier 759. [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. Novembre vm 243 orgueil la liberté publique, ont voulu faire assas¬ siner le peuple par le peuple. « Partout les machinations se découvrent, la liberté triomphe, Lyon s’écroule, Toulon tremble, plus de Vendée. « De notre côté, l’Anglais fuit, l’Autrichien plie bagages. « Quant à nous, à l’aide de l’activité et de la fermeté de vos dignes collègues, les citoyens Lejeune et Roux, encore quelques jours et notre département sera totalement purgé de la loi contre-révolutionnaire. « Montagne infatigable, continue tes travaux, le Salut public te dit de rester à ton poste, et nous, républicains, nous te conjurons de ne le quitter que quand l’orgueil des tyrans abattus aura mis bas les armes, et reconnu la République française. « Lelarge; Régnault, président; C. CAIGNART; BlAVET; DeNNEQUIN; P. POTTOFEUX. )) La Société populaire de Saint-Martin, île de Ré, applaudit aux mesures sages et vigoureuses prises par la Convention nationale, relativement aux mandataires infidèles qu’elle avait dans son sein. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit V adresse de la Société populaire de Saint - Martin-de-Bé (2) : La Société populaire de Saint-Martin, île de Bé, à la Convention nationale. « Saint -Martin, île de Ré, 11 octobre 1793, l’an II de la République française une et indivisible. « Citoyen Président, « Nous déposons dans le sein de la Convention nationale l’arrêté de notre Société du 9 de ce mois dont un extrait est ci-joint. Vous y verrez qu’elle ne respire que pour le salut de la Répu¬ blique et l’anéantissement des parjures et des traîtres. « Salut et fraternité. « Foucault, jeune, président; Jamain, se¬ crétaire ; P. Bonnin, secrétaire. » Extrait du procès-verbal de la Société popu¬ laire de Saint-Martin, île de Bé. Du 9 octobre 1793, l’an II de la Répu¬ blique française une et indivisible. Après que l’assemblée a eu entendu la lecture des papiers-nouvelles de ce jour, elle a applaudi à plusieurs reprises, et a manifesté une adhésion très prononcée aux mesures sages et vigou¬ reuses que vient de prendre la Convention nationale, relativement à plusieurs de ses (1) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 24, p. 302. (2) Archives nationales, carton Ç 280, dossier 764. membres, dont elle vient d’arrêter et de punir les projets liberticides, et les infâmes machi¬ nations. Arrêté qu’un extrait du présent . procès-verbal sera envoyé à la Convention nationale. Pour conforme : Foucault jeune, président; Jamain, secré¬ taire; P. Bonnin, secrétaire. La Société populaire de Rosoy, département de Seine-et-Marne, témoigne à la Convention natio¬ nale sa joie sur la destruction de la Vendée, et demande l’institution d’une fête républicaine en mémoire du triomphe de la liberté et de la phi¬ losophie sur la tyrannie et la superstition. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit Vadresse de la Société populaire de Bozoy (2) : La Société populaire de Bozoy, département de Seine-et-Marne, à la Convention nationale. « Représentants, « Le génie de la France a ordonné par votre bouche aux soldats de la liberté d’anéantir les monstres de la Vendée : ils ne sont plus. « Grâces vous soient rendues, intrépides ré¬ publicains, vos succès en présagent de nou¬ veaux, et, par votre courage énergique, la République est sauvée. « La victoire remportée sur la Vendée fait pâlir d’effroi tous les tyrans ligués contre nous, et leur frayeur est un sûr garant de leur défaite prochaine. « La destruction de ce repaire affreux est une des plus grandes époques que tracera le burin de l’histoire, elle doit être consacrée par l’allégresse publique. « Nous vous demandons l’institution d’ane fête républicaine en mémoire du triomphe de la liberté et de la philosophie sur la tyrannie et la superstition. « Le vice -président, Jousset; Bouline, se¬ crétaire; Racinet, secrétaire. » Le général de brigade Moulin écrit du quar¬ tier général de Chalonnes sur la rive gauche de la Loire; il envoie à la Convention une croix d’ar¬ gent et un ciboire trouvés par les citoyens Lacom-paste et Foucher dans un bosquet du château du Planty; il annonce qu’il n’existe plus de rebelles dans le lieu qu’il occupe. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 302. (2) Archives nationales, t arton G 280, dossier 764. (3) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 24, p. 302.