116 ARCHIVES PARLEMENTAIRES CONVENTION NATIONALE rées, leurs enfants au berceau et tout ce qu’ils ont de plus cher, pour voler, ou sceller de leur sang leur ardent âmour pour la liberté ? Ils se trompaient bien, ils connaissaient peu nos sentiments, ces scélérats qui croyaient qu’en vous égorgeant, et en s’emparant des rênes flottantes du gouvernement, ils auraient pu nous façonner aux meurtrissures du sceptre d’airain d’une nouvelle tyrannie ! qu’ils tremblent leurs complices, qu’ils sachent que, si par impossible, le genie tutelaire de nos destinées eût abandonné au fer des assassins les courageux défenseurs de nos droits, des millions de français auroient vengé leur mort en plongeant le poignard de Brutus dans le sein du nouveau césar et en re[n] versant avec fracas son throne sanglant sur les cadavres mutilés de ses défenseurs. Dignes montagnards, encore quelques efforts, et vous aurez sauvé la patrie, marchez à pas de géant dans la périlleuse mais honorable carrière où vous a lancé la confiance de vos concitoyens; ne suspendez votre course rapide que lorsque vous aurez atteint le but qu’ils vous ont proposé. Pour nous sentinelles vigilantes de la liberté nous surveillerons avec un zèle infatigable l’exécution de vos sages loix; nous éclairerons nos concitoyens, et si des malveillants voulaient les egarer, nous saurons les livrer au glaive de la justice, trop heureux si, lorsque par la mort de tous les tyrans, et de leurs infâmes esclaves, la liberté triomphante ramènera la paix et l’abondance, nous pouvons dire avec autant de vérité que chacun de vous; et nous aussi nous avons coopéré au bonheur de notre chere patrie... » Paulhiac (presid .), Lagrange (secret.), Duhoux (secret.) . 7 La société populaire de Blois, département de Loir-et-Cher, félicite la Convention nationale sur ses travaux, et la remercie du décret sur la formation de l’Ecole de Mars. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Bïois, 24 prair. II] (2). «Représentants du peuple français Ce n’etoit pas assez d’avoir fondé la République, de déjouer et d’anéantir les conspirations et les conspirateurs de venir au secours des défenseurs de la Patrie par des decrets dont la justice et la bienfaisance suffiroient seuls pour vous immortaliser, de commander à la victoire sur tous les points de la République. Vos regards prévoyants et paternels se tournent encore sur vos enfants ou plutôt sur ceux de la Patrie. Notre genie créateur vient d’enfanter en un instant ce que depuis la Révolution les travaux, et les veilles de nos législateurs n’ont pas pu produire; une éducation républicaine et révolutionnaire remplit l’attente de tous les bons citoyens, de tous les sans culottes peres de famille : (1) P.V., XL, 91. Bin, 6 mess. (2) C 309, pl. 1203, p. 3. Des hommes libres vont être formés sous les yeux des représentants de la nation françoise, et sur ce champ de mars qui ne fut foulé que par des esclaves, s’eleverons les défenseurs de notre indépendance Heureux les jeunes gens qui vont recevoir tout ensemble les principes de l’art de la guerre, de l’administration militaire de la morale et de toutes les vertus. La haine des rois, des tyrans et de la Tyrannie passeroit dans leur ame par le seul sentiment de ce que la patrie fait pour eux, si la nature ne l’y avoit déjà gravée en traits innéfa-cables. Representans du peuple, c’est au nom de l’habitant utile et peu fortuné des campagnes, au nom des volontaires blessés en défendant la liberté, au nom des familles républicaines seuls dignes des bienfaits d’une nation juste et gene-reuse, que la société populaire de Blois pénétrée d’admiration et d’attendrissement a la lecture de votre décret sur la formation de l’Ecole de Mars vous transmet ces foibles expressions de sa reconnoissance. » Girardeau, Guillons (secret.), Bernier, Lecluse, Nay, Gotjlin, Dubon pere, Lecomte, J. Gtjil-lon, Doublot, Dehargue, Tabeille, autre Nay, Caron, Averous, DÀbin, Pelle, Chiron, Gros, Leblond, Meunier, Gaspard, Gigot, Bounin fils, C. Bernard, Lesourd, Adam, Talbert, Fauvre, Blai, Bormeau, Miles fils, Bonhomme, Rossignol, Combe l’aîné, Por-trail, Bigot, Renault, Delaville, Lamotte, Naudin, Duval, Couteau Jean, Penot, Paul, Eloy Fartneau, Denis Lagrange, Petit, Seguin, Gréchat, Bailly, L’Homme, Oury, Mery, Hemery, Grange, Menonville, Mtt.et pere, autre Lamotte, Lislette, Flamant, autre Petit, Bourguignon Bergevin, Malherbe [et 29 signatures illisibles]. 8 Le conseil-général de la commune de Castres, département du Tarn, après avoir retracé tous les titres que la Convention nationale s’est acquis à la reconnoissance publique depuis le 31 mai 1793 jusqu’à ce jour, la félicite d’avoir proclamé que le peuple français reconnoît l’existence de l’Etre-suprême : « Par ce décret, dit-il, elle a foudroyé l’athéisme, ce monstre infâme qui vouloit exiler la vertu et la probité du territoire français, pour établir à jamais le règne du vice et de l’immoralité.» Il exprime son indignation sur l’attentat dirigé contre Collot-d’Herbois et Robespierre, et termine par inviter la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Castres, 12 prair. Il] (2) . « Citoyens Représentants, Voici l’epoque mémorable qui fixa les destinées de la France, jours heureux qui termina une lutte dangereuse entre le crime et la (1) P.V., XL, 91. Bin, 6 mess. (2) C 309, pl. 1203, p. 4. 116 ARCHIVES PARLEMENTAIRES CONVENTION NATIONALE rées, leurs enfants au berceau et tout ce qu’ils ont de plus cher, pour voler, ou sceller de leur sang leur ardent âmour pour la liberté ? Ils se trompaient bien, ils connaissaient peu nos sentiments, ces scélérats qui croyaient qu’en vous égorgeant, et en s’emparant des rênes flottantes du gouvernement, ils auraient pu nous façonner aux meurtrissures du sceptre d’airain d’une nouvelle tyrannie ! qu’ils tremblent leurs complices, qu’ils sachent que, si par impossible, le genie tutelaire de nos destinées eût abandonné au fer des assassins les courageux défenseurs de nos droits, des millions de français auroient vengé leur mort en plongeant le poignard de Brutus dans le sein du nouveau césar et en re[n] versant avec fracas son throne sanglant sur les cadavres mutilés de ses défenseurs. Dignes montagnards, encore quelques efforts, et vous aurez sauvé la patrie, marchez à pas de géant dans la périlleuse mais honorable carrière où vous a lancé la confiance de vos concitoyens; ne suspendez votre course rapide que lorsque vous aurez atteint le but qu’ils vous ont proposé. Pour nous sentinelles vigilantes de la liberté nous surveillerons avec un zèle infatigable l’exécution de vos sages loix; nous éclairerons nos concitoyens, et si des malveillants voulaient les egarer, nous saurons les livrer au glaive de la justice, trop heureux si, lorsque par la mort de tous les tyrans, et de leurs infâmes esclaves, la liberté triomphante ramènera la paix et l’abondance, nous pouvons dire avec autant de vérité que chacun de vous; et nous aussi nous avons coopéré au bonheur de notre chere patrie... » Paulhiac (presid .), Lagrange (secret.), Duhoux (secret.) . 7 La société populaire de Blois, département de Loir-et-Cher, félicite la Convention nationale sur ses travaux, et la remercie du décret sur la formation de l’Ecole de Mars. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Bïois, 24 prair. II] (2). «Représentants du peuple français Ce n’etoit pas assez d’avoir fondé la République, de déjouer et d’anéantir les conspirations et les conspirateurs de venir au secours des défenseurs de la Patrie par des decrets dont la justice et la bienfaisance suffiroient seuls pour vous immortaliser, de commander à la victoire sur tous les points de la République. Vos regards prévoyants et paternels se tournent encore sur vos enfants ou plutôt sur ceux de la Patrie. Notre genie créateur vient d’enfanter en un instant ce que depuis la Révolution les travaux, et les veilles de nos législateurs n’ont pas pu produire; une éducation républicaine et révolutionnaire remplit l’attente de tous les bons citoyens, de tous les sans culottes peres de famille : (1) P.V., XL, 91. Bin, 6 mess. (2) C 309, pl. 1203, p. 3. Des hommes libres vont être formés sous les yeux des représentants de la nation françoise, et sur ce champ de mars qui ne fut foulé que par des esclaves, s’eleverons les défenseurs de notre indépendance Heureux les jeunes gens qui vont recevoir tout ensemble les principes de l’art de la guerre, de l’administration militaire de la morale et de toutes les vertus. La haine des rois, des tyrans et de la Tyrannie passeroit dans leur ame par le seul sentiment de ce que la patrie fait pour eux, si la nature ne l’y avoit déjà gravée en traits innéfa-cables. Representans du peuple, c’est au nom de l’habitant utile et peu fortuné des campagnes, au nom des volontaires blessés en défendant la liberté, au nom des familles républicaines seuls dignes des bienfaits d’une nation juste et gene-reuse, que la société populaire de Blois pénétrée d’admiration et d’attendrissement a la lecture de votre décret sur la formation de l’Ecole de Mars vous transmet ces foibles expressions de sa reconnoissance. » Girardeau, Guillons (secret.), Bernier, Lecluse, Nay, Gotjlin, Dubon pere, Lecomte, J. Gtjil-lon, Doublot, Dehargue, Tabeille, autre Nay, Caron, Averous, DÀbin, Pelle, Chiron, Gros, Leblond, Meunier, Gaspard, Gigot, Bounin fils, C. Bernard, Lesourd, Adam, Talbert, Fauvre, Blai, Bormeau, Miles fils, Bonhomme, Rossignol, Combe l’aîné, Por-trail, Bigot, Renault, Delaville, Lamotte, Naudin, Duval, Couteau Jean, Penot, Paul, Eloy Fartneau, Denis Lagrange, Petit, Seguin, Gréchat, Bailly, L’Homme, Oury, Mery, Hemery, Grange, Menonville, Mtt.et pere, autre Lamotte, Lislette, Flamant, autre Petit, Bourguignon Bergevin, Malherbe [et 29 signatures illisibles]. 8 Le conseil-général de la commune de Castres, département du Tarn, après avoir retracé tous les titres que la Convention nationale s’est acquis à la reconnoissance publique depuis le 31 mai 1793 jusqu’à ce jour, la félicite d’avoir proclamé que le peuple français reconnoît l’existence de l’Etre-suprême : « Par ce décret, dit-il, elle a foudroyé l’athéisme, ce monstre infâme qui vouloit exiler la vertu et la probité du territoire français, pour établir à jamais le règne du vice et de l’immoralité.» Il exprime son indignation sur l’attentat dirigé contre Collot-d’Herbois et Robespierre, et termine par inviter la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Castres, 12 prair. Il] (2) . « Citoyens Représentants, Voici l’epoque mémorable qui fixa les destinées de la France, jours heureux qui termina une lutte dangereuse entre le crime et la (1) P.V., XL, 91. Bin, 6 mess. (2) C 309, pl. 1203, p. 4.