128 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE [Scherer, général de division, commandant l’armée de siège, aux représentons du peuple composant le comité de Salut public. (Au quartier-général d’Onaing, le 10 fructidor an II)] Citoyens Représentans, L’armée qui a soumis Landrecies, qui a conquis Le Quesnoy, vient de rendre à la République Valenciennes. La terreur avoit précédé sa marche; et lorsque les satellites des despotes ont été sommés de déposer leurs armes devant les phalanges républicaines, ils ont consenti à racheter leur vie en obéissant au décret de la Convention, qui les constitue prisonniers de guerre. Deux cents vingt-sept pièces de canon, 800 milliers de poudre, une immense quantité de fer coulé, des magasins remplis, une place dans le meilleur état de défense, sont la proie des vainqueurs. Sous peu je vous enverrai les détails. Dans quelques jours, Condé subira le sort de Valenciennes, et le sol de la République, délivré de la présence des esclaves, formera une barrière impénétrable à toutes leurs atteintes. Le général de division commandant l’armée sous Valenciennes. Signé, Schérer. \J.-B. Lacoste, représentant du peuple, pour suivre les opérations devant Valenciennes et Condé, aux représentants du peuple composant le comité de Salut public. (Au quartier-général d’Onaing, le 10 fructidor an II)] Citoyens collègues, Depuis mon arrivée à l’armée sous les murs de Valenciennes, ayant eu l’espoir de voir, à chaque moment qui s’est écoulé, la reddition de cette importante place, j’ai différé de vous écrire jusqu’à ce que je puisse vous apprendre la nouvelle positive; le retard n’a pas été long : ce principal boulevard lui est restitué dans l’état le plus respectable, il est bien certain que le tyran autrichien a employé trois millions, soit à réparer les dégâts que ses esclaves avoient faits aux fortifications, soit à les perfectionner. La garnison est faite prisonnière; les émigrés, qui s’y trouvent au nombre de plus de 1 100, seront livrés. L’artillerie consistant dans plus de 200 bouches à feu, les armes, près d’un million de poudre, des munitions considérables de toute espèce, de grands magasins, argent, papiers, mémoires, plans, renseignemens, les mines, plus de mille bêtes à cornes, des chevaux, avoine, grains, etc., seront fidèlement remis aux troupes de la République, sans qu’il en soit distrait aucun objet. Je ne tarderai pas à profiter du premier moment pour vous donner tous les détails que vous devez attendre. Salut et fraternité. Signé, J.-B. Lacoste (130). (130) Bull., 13 fruct.; Moniteur, XXI, 629; Débats, n° 710, 214-215 : Ann. pair., n° 607; Ann. R.F., n° 272; C. Eg., n° 742; J. Montagne, n° 123; J. Fr., n° 705; J. Paris, n° 608; mention dans F. de la Républ., n° 423; J. Perlet. n° 707; J. S.-Culottes, n° 562; Mess. Soir, n° 742; Rép., n° 254; M. U., XLIII, 218.