SÉANCE DU 16 PRAIRIAL AN II (4 JUIN 1794) - N08 58 A 62 311 annoncer aux pères de ces défenseurs de la patrie les nouvelles publiques. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité de correspondance (1) . 58 Des envoyés de la commune et de la société populaire de Chalon-sur-Saone (2) , admis à la barre, offrent à la Convention nationale 100 quintaux, de salpêtre; ils annoncent qu’il sera dans peu suivi d’un autre, vu l’activité de leurs ateliers; ils annoncent en même temps l’arrivée très-prochaine de plusieurs tonneaux de salpêtre fabriqué par d’autres communes du district de Chalons(3). L’ORATEUR : « Citoyens représentons, Nous sommes chargés par la commune et la société de Chalon sur Saône d’offrir à la Convention nationale 100 quintaux de salpêtre; nous désirons qu’il soit bientôt employé à foudroyer les ennemis de notre liberté. Cette nouvelle preuve du dévouement des Chalonnais à la défense de la patrie et à l’affermissement de la République sera dans peu, suivie d’un autre : nos ateliers sont dans la plus grande activité, nous ne tarderons pas à fournir d’autres envois de salpêtre encore plus considérables. Nous vous annonçons un autre chargement de plusieurs tonneaux de salpêtre fabriqué par d’autres communes du district de Chalon; les voitures sont en route, elles ne tarderons pas d’arriver. Citoyens représentans, soyez convaincus que les citoyens de Chalon sur Saône, comme tous ceux du district, feront toujours leurs efforts pour vous seconder dans vos glorieux travaux, et faire triompher la liberté et l’égalité, malgré la rage des tyrans. Vive la République, vive la Montagne ! » (4) . (Applaudissements) . Mention honorable, insertion au bulletin. 59 Deux cavaliers jacobins se présentent à la barre et demandent que la Convention leur indique leur destination, où ils jurent d’aller défendre la liberté, l’égalité, la République. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi à la commission de l’organisation et du mouvement des armées de terre (5) . (1) P.V., XXXIX, 21. (2) Saône et Loire. (3) P.V., XXXIX, 22. Bln, 25 prair. (2e suppl1) ; J. Sablier, n° 1361; J. Fr., n° 619; Mess, soir, n° 656; Audit, nat., n° 620. (4) C 306, pl. 1160, p. 33, signé Thiery, Bernard, Plenard, Soynal, Charlé, Chauvet, Bourgeat (agent nat.) . (5) P.V., XXXIX, 22. 60 On donne lecture du procès-verbal de la séance du 6 prairial; la rédaction est adoptée (1). 61 On donne lecture du bulletin sur l’état des blessures du brave citoyen Geffroy, serrurier (2) . [ Bulletin du 16 prair. II] (3) . Pendant la journée d’hier il a ressenti quelque élencement et picotemens dans les playes, le soir, il a tombé une portion d’escarre méléz de caillots de sang et de supuration, dans la nuit il a aussi éprouvé les mêmes effets que dans le jour; néanmoins il a dormi 4 heures; ce matin il est sans fièvre. Ruffin, Legras (off. de santé de la sect? Le Pelletier ). (Vifs applaudissements ) . 62 Les citoyens composant la société populaire et montagnarde de Donzy, département de la Nièvre, expriment leur joie de voir la liberté remplacer enfin le fanatisme et la superstition; il protestent du plus ferme dévouement à la Convention nationale, la félicitent de son inflexible sévérité contre les conspirateurs, les traîtres et les corrupteurs de la morale. Ils viennent de déposer au comité des marchés le don de 52 paires de guêtres de toile neuve, 48 chemises, dont 8 seulement ont servi, et 58 paires de souliers neufs. Mention honorable, insertion au bulletin (4) . [Donzy, s.d.] (5) . « Citoyens représentans, Nous respirons un ciel plus pur depuis que la vérité a dissipé les nuages de la superstition. C’était au bon sens seul à détruire les effets magiques du fanatisme. Les yeux sont entièrement désabusés et tous sont aussi contents que le voyageur égaré qui après avoir marché dans les épaisses ténèbres de la nuit, retrouve son chemin avec la lumière du jour. La nature (1) P V. XXXIX 22. (2) P.V.’, XXXIX,’ 22.' B tn, 16 prair.; M.U., XL, 263; J. Perlet, n° 621; J. Lois, n° 615; Débats, n° 623, p. 246; Ann. RF., n° 188; J. Mont., n° 40; J. Sablier, n° 1360; C. Univ., 17 prair.; Mon., XX, 645; Mess. soir, n° 656; Audit, nat., n° 620; C. Eg., n° 656. (3) C 304, pl. 1131, p. 1; Audit, nat., n° 620; C. Eg., n° 656; J. S. Culottes, n° 475; Ann. patr., n° DXX. (4) P.V., XXXIX, 22. Bln, 19 prair. (suppl‘) et 22 prair. (1er suppP). (5) C 305, pl. 1138, p. 1 et 2. SÉANCE DU 16 PRAIRIAL AN II (4 JUIN 1794) - N08 58 A 62 311 annoncer aux pères de ces défenseurs de la patrie les nouvelles publiques. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité de correspondance (1) . 58 Des envoyés de la commune et de la société populaire de Chalon-sur-Saone (2) , admis à la barre, offrent à la Convention nationale 100 quintaux, de salpêtre; ils annoncent qu’il sera dans peu suivi d’un autre, vu l’activité de leurs ateliers; ils annoncent en même temps l’arrivée très-prochaine de plusieurs tonneaux de salpêtre fabriqué par d’autres communes du district de Chalons(3). L’ORATEUR : « Citoyens représentons, Nous sommes chargés par la commune et la société de Chalon sur Saône d’offrir à la Convention nationale 100 quintaux de salpêtre; nous désirons qu’il soit bientôt employé à foudroyer les ennemis de notre liberté. Cette nouvelle preuve du dévouement des Chalonnais à la défense de la patrie et à l’affermissement de la République sera dans peu, suivie d’un autre : nos ateliers sont dans la plus grande activité, nous ne tarderons pas à fournir d’autres envois de salpêtre encore plus considérables. Nous vous annonçons un autre chargement de plusieurs tonneaux de salpêtre fabriqué par d’autres communes du district de Chalon; les voitures sont en route, elles ne tarderons pas d’arriver. Citoyens représentans, soyez convaincus que les citoyens de Chalon sur Saône, comme tous ceux du district, feront toujours leurs efforts pour vous seconder dans vos glorieux travaux, et faire triompher la liberté et l’égalité, malgré la rage des tyrans. Vive la République, vive la Montagne ! » (4) . (Applaudissements) . Mention honorable, insertion au bulletin. 59 Deux cavaliers jacobins se présentent à la barre et demandent que la Convention leur indique leur destination, où ils jurent d’aller défendre la liberté, l’égalité, la République. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi à la commission de l’organisation et du mouvement des armées de terre (5) . (1) P.V., XXXIX, 21. (2) Saône et Loire. (3) P.V., XXXIX, 22. Bln, 25 prair. (2e suppl1) ; J. Sablier, n° 1361; J. Fr., n° 619; Mess, soir, n° 656; Audit, nat., n° 620. (4) C 306, pl. 1160, p. 33, signé Thiery, Bernard, Plenard, Soynal, Charlé, Chauvet, Bourgeat (agent nat.) . (5) P.V., XXXIX, 22. 60 On donne lecture du procès-verbal de la séance du 6 prairial; la rédaction est adoptée (1). 61 On donne lecture du bulletin sur l’état des blessures du brave citoyen Geffroy, serrurier (2) . [ Bulletin du 16 prair. II] (3) . Pendant la journée d’hier il a ressenti quelque élencement et picotemens dans les playes, le soir, il a tombé une portion d’escarre méléz de caillots de sang et de supuration, dans la nuit il a aussi éprouvé les mêmes effets que dans le jour; néanmoins il a dormi 4 heures; ce matin il est sans fièvre. Ruffin, Legras (off. de santé de la sect? Le Pelletier ). (Vifs applaudissements ) . 62 Les citoyens composant la société populaire et montagnarde de Donzy, département de la Nièvre, expriment leur joie de voir la liberté remplacer enfin le fanatisme et la superstition; il protestent du plus ferme dévouement à la Convention nationale, la félicitent de son inflexible sévérité contre les conspirateurs, les traîtres et les corrupteurs de la morale. Ils viennent de déposer au comité des marchés le don de 52 paires de guêtres de toile neuve, 48 chemises, dont 8 seulement ont servi, et 58 paires de souliers neufs. Mention honorable, insertion au bulletin (4) . [Donzy, s.d.] (5) . « Citoyens représentans, Nous respirons un ciel plus pur depuis que la vérité a dissipé les nuages de la superstition. C’était au bon sens seul à détruire les effets magiques du fanatisme. Les yeux sont entièrement désabusés et tous sont aussi contents que le voyageur égaré qui après avoir marché dans les épaisses ténèbres de la nuit, retrouve son chemin avec la lumière du jour. La nature (1) P V. XXXIX 22. (2) P.V.’, XXXIX,’ 22.' B tn, 16 prair.; M.U., XL, 263; J. Perlet, n° 621; J. Lois, n° 615; Débats, n° 623, p. 246; Ann. RF., n° 188; J. Mont., n° 40; J. Sablier, n° 1360; C. Univ., 17 prair.; Mon., XX, 645; Mess. soir, n° 656; Audit, nat., n° 620; C. Eg., n° 656. (3) C 304, pl. 1131, p. 1; Audit, nat., n° 620; C. Eg., n° 656; J. S. Culottes, n° 475; Ann. patr., n° DXX. (4) P.V., XXXIX, 22. Bln, 19 prair. (suppl‘) et 22 prair. (1er suppP). (5) C 305, pl. 1138, p. 1 et 2. 312 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE même est plus riante et semble nous prodiguer ses trésors, depuis que les hommes qui l’outrageaient par un affreux système ont cessé leur métier frauduleux. L’esprit public se réchauffe de plus en plus... et chacun s’empresse de venir oublier ses erreurs au pied de l’arbre saint de la liberté... C’est à qui l’emportera par des actes de patriotisme. Oui, Citoyens représentants, nous le disons hardiment, une commune qui voudrait briller en révolution, aux dépens de la nôtre, ne réussirait pas à l’éclipser. Quand on doit tout à sa patrie, il y aurait de l’ingratitude à rappeler les dons qu’on lui a faits, et nous serions des enfants indignes de ses bontés si nous en parlions autrement que dans le dessein de lui plaire toujours par de nouveaux sacrifices. Nous vous annonçons donc, Représentants, sans prétention que celle de voir les droits du peuple maintenus et le gouvernement républicain affermi, que notre commune est sur le point de faire partir un cavalier armé et équipé à ses frais. Nous ne cherchons pas davantage, nous simples sans culottes, à nous distinguer par la richesse de notre offrande; le cœur l’a déterminée et nos moyens n’ont été consultés que les derniers. Il nous a suffi de penser à nos généreux défenseurs, nous les aimons et nous serions au désespoir qu’ils fussent payés de ce dont tant d’opulents regorgent, car nous nous dépouillerions plutôt pour eux et pour la prospérité de l’état. Ainsi, ne recevez l’envoi que nous vous adressons de 4 douzaines de chemises, de 58 paires de souliers, et de 52 paires de guêtres, que comme une faible preuve du désir que nous avons de contribuer à leurs besoins. Ah, peuvent-ils nous être trop chers puisque le sang qu’ils répandent aux frontières est celui qui circule dans nos veines, et qui ne sera pas épargné s’il s’agit de les venger. Le courage de ces braves guerriers s’allume par le caractère imposant que vous déployez Citoyens représentants, et par votre inflexible sévérité à punir les traîtres et les conspirateurs. Voilà le moment terrible où ils vont foudroyer la race impie des tyrans et leurs vils satellites. Ils vont écraser tous les monstres ligués pour nous replonger dans l’ancien esclavage et les mains de la victoire consolideront enfin le sublime édifice que les vôtres ont élevé pour le bonheur du peuple. Vous avez mis la probité, la justice à l’ordre du jour, proclamez solennellement que sans les qualités de l’âme qui rendent l’homme estimable, il ne peut y avoir de républicanisme... Eh bien, ô représentants, vous avez porté le coup de grâce aux contre révolutionnaires qui s’industriaient à corrompre les mœurs pour le succès de leurs horribles complots. Nous détestons et surveillerons de près les intrigants et tous ceux qui sont tellement imprégnés de vices que les forfaits ne leur coûtent rien, pourvu qu’ils assouvissent leur ambition et servent leurs intérêts sous le prétexte colorié d’attachement à la chose publique. Pleins de reconnaissance, nous vous protestons du plus ferme dévouement, et si, malgré toute apparence, le salut de la patrie se trouvait encore compromis par les manœuvres perfides de nos ennemis, nous serions bientôt rangés autour de l’enceinte où siègent nos sages et vertueux législateurs; nous y formerions un rempart de nos corps et nous péririons avec la liberté... si jamais les français devaient la perdre... Vive la République ! Gloire immortelle aux montagnards. » Rameau ( présid .), Dameron, Ancelot, Foingt, Bonfils, Moreau, Guillard, Nargeot, Gaulon, Boulon [et 27 signatures illisibles] . 63 L’agent national du district de Chalon-sur-Saone (1) annonce à la Convention nationale que les citoyens de son arrondissement ont été pénétrés d’indignation contre les nouveaux attentats dirigés contre la Convention nationale, que leur joie a éclaté en apprenant qu’ils ont échoué; ils annoncent qu’il s’est formé dans ce district plusieurs ateliers par arrondissement, pour la plus prompte exploitation de salpêtre; que la commune de Châlons en a déjà fabriqué 900,744 liv., la commune de Chagny 1,416 liv, la commune de Givry 1,274 livres, la commune de Bruxy 1,212 livres, la commune de Sumeney 813 livres: total 14,464 livres de salpêtre Les cloches de toutes les communes, dit-il, sont aux fonderies pour être converties en canons. L’argenterie de toutes les églises est à la trésorerie nationale Tous les prêtres ont abjuré leur ministère d’imposture et d’hypocrisie, et le plus grand nombre est marié. Les ci-devant églises ont été érigées en temples de la raison. La vente des biens des émigrés se fait avec activité et succès; il s’en est vendu jusqu’à ce jour pour 4,539,131 livres; l’estimation n’étoit que de 2,101,928 livres; le bénéfice est de 2,438,202 livres. Toutes les contributions sont en plein recouvrement, et dans peu elles seront entièrement acquittées. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Chalon-sur-Saône, 11 prair. II] (3). « Représentons du peuple français, Vos travaux sublimes sont la pratique de toutes les vertus que vous avez mis à l’ordre du jour et dont la source est dans vos cœurs. Les hommes justes et amis de l’humanité ne peuvent considérer tout ce que vous avez fait pour maintenir la liberté, pour assurer le bonheur du peuple, la gloire et le salut de la patrie, sans être pénétrés d’admiration et de reconnaissance. C’est un tribut dont je me fais un devoir de m’acquitter envers vous en vous invitant de rester à votre poste jusqu’à ce que par la sagesse et l’énergie de vos mœurs, vous ayez terrassé tous les ennemis du peuple, et affermi le règne de l’égalité et de la liberté avec l’unité et l’indivisibilité de la République. Vous apprendrez sans doute avec autant de satisfaction que j’en ai à vous le dire, que les citoyens de ce district aiment sincèrement la (1) Saône et Loire. (2) P.V., XXXIX, 23. Bin, 25 prair. (2° suppl‘); J. Mont., n° 40. (3) C 305, pl. 1147, p. 26. 312 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE même est plus riante et semble nous prodiguer ses trésors, depuis que les hommes qui l’outrageaient par un affreux système ont cessé leur métier frauduleux. L’esprit public se réchauffe de plus en plus... et chacun s’empresse de venir oublier ses erreurs au pied de l’arbre saint de la liberté... C’est à qui l’emportera par des actes de patriotisme. Oui, Citoyens représentants, nous le disons hardiment, une commune qui voudrait briller en révolution, aux dépens de la nôtre, ne réussirait pas à l’éclipser. Quand on doit tout à sa patrie, il y aurait de l’ingratitude à rappeler les dons qu’on lui a faits, et nous serions des enfants indignes de ses bontés si nous en parlions autrement que dans le dessein de lui plaire toujours par de nouveaux sacrifices. Nous vous annonçons donc, Représentants, sans prétention que celle de voir les droits du peuple maintenus et le gouvernement républicain affermi, que notre commune est sur le point de faire partir un cavalier armé et équipé à ses frais. Nous ne cherchons pas davantage, nous simples sans culottes, à nous distinguer par la richesse de notre offrande; le cœur l’a déterminée et nos moyens n’ont été consultés que les derniers. Il nous a suffi de penser à nos généreux défenseurs, nous les aimons et nous serions au désespoir qu’ils fussent payés de ce dont tant d’opulents regorgent, car nous nous dépouillerions plutôt pour eux et pour la prospérité de l’état. Ainsi, ne recevez l’envoi que nous vous adressons de 4 douzaines de chemises, de 58 paires de souliers, et de 52 paires de guêtres, que comme une faible preuve du désir que nous avons de contribuer à leurs besoins. Ah, peuvent-ils nous être trop chers puisque le sang qu’ils répandent aux frontières est celui qui circule dans nos veines, et qui ne sera pas épargné s’il s’agit de les venger. Le courage de ces braves guerriers s’allume par le caractère imposant que vous déployez Citoyens représentants, et par votre inflexible sévérité à punir les traîtres et les conspirateurs. Voilà le moment terrible où ils vont foudroyer la race impie des tyrans et leurs vils satellites. Ils vont écraser tous les monstres ligués pour nous replonger dans l’ancien esclavage et les mains de la victoire consolideront enfin le sublime édifice que les vôtres ont élevé pour le bonheur du peuple. Vous avez mis la probité, la justice à l’ordre du jour, proclamez solennellement que sans les qualités de l’âme qui rendent l’homme estimable, il ne peut y avoir de républicanisme... Eh bien, ô représentants, vous avez porté le coup de grâce aux contre révolutionnaires qui s’industriaient à corrompre les mœurs pour le succès de leurs horribles complots. Nous détestons et surveillerons de près les intrigants et tous ceux qui sont tellement imprégnés de vices que les forfaits ne leur coûtent rien, pourvu qu’ils assouvissent leur ambition et servent leurs intérêts sous le prétexte colorié d’attachement à la chose publique. Pleins de reconnaissance, nous vous protestons du plus ferme dévouement, et si, malgré toute apparence, le salut de la patrie se trouvait encore compromis par les manœuvres perfides de nos ennemis, nous serions bientôt rangés autour de l’enceinte où siègent nos sages et vertueux législateurs; nous y formerions un rempart de nos corps et nous péririons avec la liberté... si jamais les français devaient la perdre... Vive la République ! Gloire immortelle aux montagnards. » Rameau ( présid .), Dameron, Ancelot, Foingt, Bonfils, Moreau, Guillard, Nargeot, Gaulon, Boulon [et 27 signatures illisibles] . 63 L’agent national du district de Chalon-sur-Saone (1) annonce à la Convention nationale que les citoyens de son arrondissement ont été pénétrés d’indignation contre les nouveaux attentats dirigés contre la Convention nationale, que leur joie a éclaté en apprenant qu’ils ont échoué; ils annoncent qu’il s’est formé dans ce district plusieurs ateliers par arrondissement, pour la plus prompte exploitation de salpêtre; que la commune de Châlons en a déjà fabriqué 900,744 liv., la commune de Chagny 1,416 liv, la commune de Givry 1,274 livres, la commune de Bruxy 1,212 livres, la commune de Sumeney 813 livres: total 14,464 livres de salpêtre Les cloches de toutes les communes, dit-il, sont aux fonderies pour être converties en canons. L’argenterie de toutes les églises est à la trésorerie nationale Tous les prêtres ont abjuré leur ministère d’imposture et d’hypocrisie, et le plus grand nombre est marié. Les ci-devant églises ont été érigées en temples de la raison. La vente des biens des émigrés se fait avec activité et succès; il s’en est vendu jusqu’à ce jour pour 4,539,131 livres; l’estimation n’étoit que de 2,101,928 livres; le bénéfice est de 2,438,202 livres. Toutes les contributions sont en plein recouvrement, et dans peu elles seront entièrement acquittées. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Chalon-sur-Saône, 11 prair. II] (3). « Représentons du peuple français, Vos travaux sublimes sont la pratique de toutes les vertus que vous avez mis à l’ordre du jour et dont la source est dans vos cœurs. Les hommes justes et amis de l’humanité ne peuvent considérer tout ce que vous avez fait pour maintenir la liberté, pour assurer le bonheur du peuple, la gloire et le salut de la patrie, sans être pénétrés d’admiration et de reconnaissance. C’est un tribut dont je me fais un devoir de m’acquitter envers vous en vous invitant de rester à votre poste jusqu’à ce que par la sagesse et l’énergie de vos mœurs, vous ayez terrassé tous les ennemis du peuple, et affermi le règne de l’égalité et de la liberté avec l’unité et l’indivisibilité de la République. Vous apprendrez sans doute avec autant de satisfaction que j’en ai à vous le dire, que les citoyens de ce district aiment sincèrement la (1) Saône et Loire. (2) P.V., XXXIX, 23. Bin, 25 prair. (2° suppl‘); J. Mont., n° 40. (3) C 305, pl. 1147, p. 26.