[Assemblée datibüEle.) ARCHIVÉS PARLEMENT AÏ. RBS. (4 âÜtit 1791.] lerie, ont couru à leur caserne ; ils ont fait sortir leurs canons et les ont brauués cotitre les régiments de Peut bièvre fi ue Royal-C mlois. Ce premier mouvement a été arrêté dans la caserne de ces deux derniers régiments par la municipalité, et uans les casernes des régiments de Toul et des bu surfis par les directoires du département et du dis: rict ; les discours prononcés dans les différentes divisions par les officiers municipaux et par les corps administratifs ont tout à coup suspendu l'action qui était prêle à s’engager. Le lendetnain M. Boullé, cortimis-saire de l’Assemblée nationale qui venait de Valenciennes et M. de Rochambeau, sont arrivés à Douai. Le régiment de Perithièvre â été envoyé à Lille, et le régiment ci-devant Royal-Com-tois à Cambrai. Le plus grand câliné règne dans la ville de Douai et aucune espece de nouvelle n’indique que le sang y ait été répandu. J’ai cru très important d’in fonder l’ Assemblée de ce fait, afin de dissiper les bruits infâmes que l’aristocratie se pl ît à répandre. ( Murmures à droite. — Applaudissements à gauche.) Je dois ajouter, Monsieur le President, pour tranquilliser davantage l’Assenblée et tous les bons citoyens, que j’ai reçut, ce maiiri, dé M. Rochambeau lui-même, une leitrê dé 6 pages in-8°, dans laquelle il me dorme les details les plus étendus sur les moyens de défense qu’il a employés pour s’opposer à tout proj t d invasion par les frontières du Nord. On peut être en pleine sécurité de ce côté et je puis assurer à i’A'Sem-blée que je suis tranqbillè, très trânquillë, moi, dont les propriétés font Une des personnes les plus exposées en cas d’invasion ennemie ; ainsi, tout le monde doit l’être. ( Murmures à droite. — Applaudissements à gauche.) (L’A.-semblée ordonne que le récit de M. Merlin sera inséré au procès-verbal.) M. Roussillon . U n’est que trop vrai que les lâches ennfimis de la Constitution ( Murmures à droite.) n’ont jarflais aiitabt cherché à répandre des bruits ridicules et à semer les alarmes et la terreur. Dans cè moment-ci on débite au Palais-Royal (Rires adroite.), et dans différents quartiers de Paris, que lés troupes espagnoles dut fait invâsiori sur le territoire français ( Rires à droite.) et qu’elles ont déjà pénétré jusqu’aux portes de Toulouse. Je l’ai entendu de mes p o-pres oreilles; or, j’atteste que cette nouvelle est absolument fâusse, et je crois qu il est important que tous les bobs patriotes se réunissent pour démentir les bruits que les ennemis de la Révolution ne cessent de répandre pour nous intimider. ( Applaudissements à gauche.) lM. ttergasse-l s 4 invalides, outre les 4 livres qui leur sont dues, 9 livres pour le retard qu’elle leur a fait éprouver et pour leurs frais de séjour. (L’Assemblée consultée décrète que M. le Président écrira au ministre de la guerre, pour faire expédier aux invalides réclamants, la somme qui leur est due en exécution de précédents décrets.) M. de Moailles. Monsieur le Président, je vous prie de mettre aux voix ma seconde proposition. (L’Assemblée consultée décrète qu’il lui sera rendu compte, dans les 8 jours, de la situation de l’hôtel des Invalides, du nombre des soldats qui y étaient au moment du décret relatif à son organisation et du nombre de ceux qui s’y trouvent actuellement.) M. le Président. L’imprimeur de l’Assemblée me fait savoir que la charte constitutionnelle est imprimée et qu’elle sera distribuée ce soir. ( Applaudissements .) Une députation des ouvriers de l'église de Sainte-Geneviève est admise à la barre. L'auteur de la députation s’exprime ainsi : « Messieurs, nous sommes du nombre des ouvriers occupés à la construction d’un monument qui doit servir à la sépulture de ceux qui auront bien mérité de la patrie. Nous venons, au milieu de vous, vous témoigner, au nom de nos camarades, le vœu qu’ils ont fait de maintenir de toutes leurs forces la Constitution dont vous êtes les organes et renouveler le serment de répandre jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour la défendre. # « Si le moment devenait pressant, nous sommes tous prêts à voler aux frontières comme nous volâmes à la Bastille le 14 juillet, époque de notre liberté; mais en attendant, Messieurs, nous vous prions de vouloir bien recevoir la soumission que nous venons faire, de fournir pendant tout le temps que nous aurons l’honneur de travailler à l’achèvement de la nouvelle église de Sainte-Geneviève, pendant tout le temps que nos bras ne seront point dans l’inaction, n’importe l’endroit où il plaira au département de nous occuper, la somme de 100 livres par mois, pour subvenir à l’entretien de plusieurs gardes nationales. « Excusez, sages législateurs, si cette somme est si modique; mais elle est calculée d’après nos pouvoirs, et nous jurons de nous ranger tous, au premier moment de péril, sous l’étendard de la liberté, et de voler à grands pas plonger dans le sein des traîtres, qui oseraient les braver, le fer qui nous sera confié. » ( Applaudissements .) M. le Président répond : L’Assemblée nationale voit avec satisfaction et sans aucune espèce de surprise le sentiment patriotique qui vous anime, et l’effort que vous faites dans la position où vous vous trouvez : elle vous accorde l’honneur de la séance. (L’Assemblée ordonne qu’il sera fait mention honorable du discours de la députation des ouvriers de l’église de Sainte-Geneviève, dans le procès-verbal.) L’ordre du jour est la suite de la discussion du projet de décret sur les ponts et chaussées (1). M. d’Estourmel. Messieurs, 7 mois se sont écoulés depuis le 31 décembre, où vous avez décrété l’organisation des ponts et chaussées; le comité des finances, pénétré de la nécessité de statuer sur plusieurs articles additionnels, sans lesquels le bien ne pouvait être opéré, vous a fait demander, à diverses reprises, de vous les soumettre. M. Biauzat, animé sûrement du désir du mieux, et perdant de vue que souvent le mieux est le plus grand ennemi du bien , a trouvé le moyen de faire reculer l’époque de votre délibération ; il n’a pas considéré que ce retard pouvait, en empêchant non seulement l’exécution, mais même la détermination des travaux pendant une année, causer les mêmes inconvénients qui résultèrent de la suppression des corvées que M. Turgot fit prononcer, sans avoir préalablement fixé le mode de prestation en argent pour leur remplacement; il a oublié que cette hérésie en administration d’un ministre, qui d’ailleurs avait le désir du bien, a côuté cher aux provinces soumises à l'administration des ponts et chaussées, et où pendant plus de 3 ans les communications se sont ressenties de l’interruption de l’entretien pendant une seule année; je uis les provinces soumises à l’administration des ponts et chaussées, parce que celles qui étaient régies par des assemblées d’Etat, et qui avaient leurs ingénieurs dans leur dépendance, ont constamment dirigé leurs travaux suivant le système paternel qu’elles avaient adopté. M. Biauzat devait plus que personne apprécier les avantages qui résultent de la surveillance sur l’administration des ponts et chaussées. C’est en Auvergne, dont M. Biauzat est député, que Tru-daine , à qui la France doit l’éiublissement de cette administration, qui a servi de modèle à celle des� royaumes dont les souverains ont reconnu l'utilité qu’ils pouvaient en tirer, Ht le premier essai de ses talents. Le sol de cette province prêtait à ces essais, et le succès que Trudaine obtint, ouvrant, à travers les rocs dont elle est hérissée, des communications qui frappent d’admiraiion (1) Voy. ci-dessus, séance du 2 août 1791, page 126.