548 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE dans la cavalerie, au même grade qu’il avoit dans l’infanterie. Renvoyé au comité de salut public (1). 55 Le citoyen Meyer, général de division, détenu dans une maison d’arrêt, réclame sa mise en liberté. Renvoyé au comité de sûreté générale (2). 56 Huit ci-devant procureurs ou héritiers, et un notaire de la ci-devant sénéchaussée de Fougères, département d’Ille-et-Vilaine, créanciers de l’Etat, et n’ayant pu se conformer à la loi du 9 brumaire à cause de leur service militaire, réclament l’application de la loi du 13 germinal, et d’être admis à la liquidation. Renvoyé au comité de liquidation (3). 57 La Convention renvoie aussi à son comité de législation la pétition du citoyen Seran, membre du comité civil de la section de Marat (4) exposant qu’il a éprouvé des persécutions (5). 58 Le citoyen Lecorcher demande un prompt rapport sur l’affaire Valagnos. Renvoyé au comité de sûreté générale pour en faire un prompt rapport (6). 59 La commune d’Asnières, département de Seine-et-Oise, félicite la Convention nationale sur l’énergie qu’elle a déployée contre les nouveaux Catilina; elle présente aussi une pétition relative à ses subsistances. Mention honorable, et renvoi à la commission de commerce et des approvisionne-mens (7). (1) P.-V., XLIII, 203. J. Sablier, n° 1496 (selon la gazette, il s’agit d’un ci-devant lieutenant au 1er bataillon de la Haute-Vienne. Sa pétition aurait été renvoyée aux comités des secours, de salut public et de la guerre). (2) P.-V., XLIII, 203. (3) P.-V., XLIII, 203. (4) A Paris. (5) P.-V., XLIII, 203. (6) P.-V., XLIII, 203. J. Sablier, n° 1496 (la gazette précise qu’il s’agit d’un citoyen de la section Chalier, à Paris). (7) P.-V., XLIII, 203. Rapport anonyme. Le décret ne figure pas au registre C* II 20. 60 La citoyenne veuve Schoutter expose à la Convention nationale que son époux, après 45 ans de service, a obtenu une retraite de 800 livres; il vient de mourir, et la laisse, avec un enfant de 10 ans, dans l’extrême misère : elle demande du secours. Renvoyé au comité des secours pour en faire un prompt rapport (1). 61 La veuve Dupont, mère de cinq enfans, dont le mari est mort après sa mise en liberté, réclame des secours. Renvoyé au comité des secours (2). 62 Le citoyen Laberge adresse à la Convention une ode patriotique. Mention honorable, renvoyé au comité d’instruction publique (3). La séance est levée à 4 heures. Signé, Merlin (de Douai), (président); Levasseur (de la Meurthe), P. Barras, Fréron, Legendre, (secrétaires). AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 63 [L’agent nat. du distr. de Compiègne (4), à la Conv.; Compiègne, 10 therm. II] (5) Citoyens représentans, Nous avons célébré aujourd’hui une fête en l’honneur des jeunes héros républicains Barra et Viala. Le concours étoit immenses. Les hymnes qui rappellent les actions de ces courageux enfans ont ému tous les cœurs et électrisé toutes les âmes. Différens éloges ont été prononcés et des cris de Vive la République, vive la Convention, vive la montagne, ont terminé la cérémonie. Nous préparons déjà la fête du 24 de ce mois qui correspond au 10 août, et nous nous efforçons de lui donner le caractère auguste qui lui convient. S. et F. (1) P.-V., XLIII, 203-204. Rapport anonyme, le décret ne figure pas au registre C* II 20. (2) P.-V., XLIII, 204. Voir ci-dessus n° 40. (3) P.-V., XLIII, 204. (4) Oise. (5) C 313, pl. 1249, p. 7; Bm, 30 therm. (1er suppl1). SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - Nos 64-66 549 Bertrand (député suppléant à la Convention nationale) (1). Insertion au bulletin (2) 64 [Le conseil gal de la comm. de Mayenne (3), à la Conv.; Mayenne, 12 therm. II\ (4) Citoyens représentants, des monstres vouloient égorger les pères de la patrie ! Les scélérats, après avoir exécutté cet infernal forfait, se promettoient de nous rendre à l’esclavage ! Mais le bon génie qui veille sur les belles destinées de la République, vous a fait déjouer cet horrible complot. Le nouveau Catalina et ses complices ont reçus la peine due à leur crime. Ils ne sont plus ! Grâces immortelles vous soient rendues ! Nos coeurs, qui furent toujours à vous, répettent avec enthousiasme : vive à jamais la Convention nationalle, mort aux tirans ! Sirene ( agent nat. provis), Bouroin {notable), Cottereau {notable), Voille {off. mun), Viel-Depres {off. mun), M. Tessier {notable), Quinton {maire), Coullon {notable), Cherbon-nel {notable), Le Roy, dit Gerboeil {notable), Mevrinais {off. mun.), Aubin (notable), Cou-sin-Dubourg {notable), Egasseay {notable), Egasseay {notable), Hasard {notable), Silar-dière {notable), Peltier (notable), Care Noël (notable), L. Barre-Duvoynes {secrét.) [et deux signatures illisibles]. Mention honorable, insertion au bulletin (5). 65 [Le c. révol. de Niort (6), à la Conv.; Niort, 20 therm. II] (7) Représentans, La Répulique vous doit encor une foix son existence. Quelques instans de plus, le féroce Robespierre régnait sur nos cadavres. Grâce à notre énergie, un seul jour a suffi pour faire évan[o]uir les projets sanguinaires, formés depuis longtems au sein du crime et du silence. Un seul jour a vu renverser cette puissance dictatoriale que la terreur avait créé à l’ambition et à l’orgueil, et le tyran a expié par une mort trop douce les nombreux forfaits qu’il avait commis. Représentants, vous n’avez point assez fait pour la liberté, si les adulateurs, les valets et les complices du moderne Catilina ne sont pas (1) Louis-Jacques-François de Paule Bertrand, 4e suppléant de l’Oise. (2) Mention marginale datée du 25 thermidor. (3) Mayenne. (4) C 313, pl. 1249, p. 51. Mentionné par B‘n, 1er fruct. (1er suppl1); J. Fr., n° 687. (5) Mention marginale du 25 thermidor, signée P. Barras. (6) Deux-Sèvres. (7) C 313, pl. 1249, p. 54. Mentionné par ffn, 1er fruct. (1er suppl1). sévèrement recherchés et punis. Les hommes vils qui eurent la bassesse de prendre part à ses crimes en servant lâchement ses passions li-berticides, doivent également partager la honte de son supplice : la patrie les rejette de son sein; le sang du peuple crie vengeance et la justice les attend à l’échafaud. S. et F. Dugril {prêsid), Brossier {secrét), Boutineau fils, Lachambre jeune, Le Comte, Desmier, Mathieu Garot, B. Averti, Jacques Barre, Mariauth Philippain fils. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 66 [La société montagnarde et régénérée des amis de la constiftujtion de 1790, séante à Jean-Jacques Rousseau, à la Conv.; Jean-Jacques Rousseau, 13 therm. II] (2) Législateurs, Le moment où l’univers retentit du bruit des armes triomphantes des François semble devoir réveiller l’amour-propre de toutes les communes de la République; et, tandis que chacune de ses armées se dispute le plus éclatant triomphe, chaque commune ambitionne la gloire d’avoir le mieux servi la cause de la liberté. Toutes n’ont pas des droits égaux à la reconnoissance nationale; c’est aux législateurs à en déterminer l’étendue; c’est leur jugement qui assignera à chacune d’entr’elles son rang dans l’histoire. L’attention des représentants du peuple se fixera sans doute un instant sur une commune dont le nom peut figurer à côté de celles qui se sont le mieux prononcées dans la révolution; qui n’a point attendu, pour le faire, l’issue des événements politiques, mais, au contraire, qui a sçu se prémunir contre la contagion funeste de l’exemple. Tels sont les titres avec lesquels la commune de Jean-Jacques Rousseau (ci-devant Saint-Esprit) vous expose aujourd’hui, citoyens représentants, le tableau politique de sa conduite; elle en aura obtenu le prix si vous pensés qu’elle ait satisfait à ses devoirs. Ils semblent avoir des droits à cette glorieuse récompense, les Montagnards au milieu desquels Monestier (du Puy-de-Dôme), Baudot, Ysabeau furent accueillis avec ce respect et cet intérêt touchant, que la majesté de la représentation nationale commande. Elle étoit honorée, parmi nous, à l’époque où des hommes pervers ou insensés avoient ailleurs l’audace criminelle de lui insulter. C’est que le souffle empesté du fédéralisme n’a point pénétré jusqu’à nous; c’est qu’ici nous étions ennemis des rois avant le 10 août 1792; nous avions en horreur les factions avant la mémorable époque du 31 mai; c’est (1) Mention marginale du 25 thermidor, signée P. Barras. Voir aussi, ci-dessus, n° 1°, l’adresse du conseil gal de la même commune. (2) C 311, pl. 1234, p. 15, 16; Bin, 30 therm. (2e suppl'); Débats, n°691, 436; Moniteur (réimpr.), XXI, 480; Ann. pair., n° DLXXXIX; J. Sablier, n° 1496 (le journal précise que l’adresse a été présentée par Monestier); J. Mont., n° 105. SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - Nos 64-66 549 Bertrand (député suppléant à la Convention nationale) (1). Insertion au bulletin (2) 64 [Le conseil gal de la comm. de Mayenne (3), à la Conv.; Mayenne, 12 therm. II\ (4) Citoyens représentants, des monstres vouloient égorger les pères de la patrie ! Les scélérats, après avoir exécutté cet infernal forfait, se promettoient de nous rendre à l’esclavage ! Mais le bon génie qui veille sur les belles destinées de la République, vous a fait déjouer cet horrible complot. Le nouveau Catalina et ses complices ont reçus la peine due à leur crime. Ils ne sont plus ! Grâces immortelles vous soient rendues ! Nos coeurs, qui furent toujours à vous, répettent avec enthousiasme : vive à jamais la Convention nationalle, mort aux tirans ! Sirene ( agent nat. provis), Bouroin {notable), Cottereau {notable), Voille {off. mun), Viel-Depres {off. mun), M. Tessier {notable), Quinton {maire), Coullon {notable), Cherbon-nel {notable), Le Roy, dit Gerboeil {notable), Mevrinais {off. mun.), Aubin (notable), Cou-sin-Dubourg {notable), Egasseay {notable), Egasseay {notable), Hasard {notable), Silar-dière {notable), Peltier (notable), Care Noël (notable), L. Barre-Duvoynes {secrét.) [et deux signatures illisibles]. Mention honorable, insertion au bulletin (5). 65 [Le c. révol. de Niort (6), à la Conv.; Niort, 20 therm. II] (7) Représentans, La Répulique vous doit encor une foix son existence. Quelques instans de plus, le féroce Robespierre régnait sur nos cadavres. Grâce à notre énergie, un seul jour a suffi pour faire évan[o]uir les projets sanguinaires, formés depuis longtems au sein du crime et du silence. Un seul jour a vu renverser cette puissance dictatoriale que la terreur avait créé à l’ambition et à l’orgueil, et le tyran a expié par une mort trop douce les nombreux forfaits qu’il avait commis. Représentants, vous n’avez point assez fait pour la liberté, si les adulateurs, les valets et les complices du moderne Catilina ne sont pas (1) Louis-Jacques-François de Paule Bertrand, 4e suppléant de l’Oise. (2) Mention marginale datée du 25 thermidor. (3) Mayenne. (4) C 313, pl. 1249, p. 51. Mentionné par B‘n, 1er fruct. (1er suppl1); J. Fr., n° 687. (5) Mention marginale du 25 thermidor, signée P. Barras. (6) Deux-Sèvres. (7) C 313, pl. 1249, p. 54. Mentionné par ffn, 1er fruct. (1er suppl1). sévèrement recherchés et punis. Les hommes vils qui eurent la bassesse de prendre part à ses crimes en servant lâchement ses passions li-berticides, doivent également partager la honte de son supplice : la patrie les rejette de son sein; le sang du peuple crie vengeance et la justice les attend à l’échafaud. S. et F. Dugril {prêsid), Brossier {secrét), Boutineau fils, Lachambre jeune, Le Comte, Desmier, Mathieu Garot, B. Averti, Jacques Barre, Mariauth Philippain fils. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 66 [La société montagnarde et régénérée des amis de la constiftujtion de 1790, séante à Jean-Jacques Rousseau, à la Conv.; Jean-Jacques Rousseau, 13 therm. II] (2) Législateurs, Le moment où l’univers retentit du bruit des armes triomphantes des François semble devoir réveiller l’amour-propre de toutes les communes de la République; et, tandis que chacune de ses armées se dispute le plus éclatant triomphe, chaque commune ambitionne la gloire d’avoir le mieux servi la cause de la liberté. Toutes n’ont pas des droits égaux à la reconnoissance nationale; c’est aux législateurs à en déterminer l’étendue; c’est leur jugement qui assignera à chacune d’entr’elles son rang dans l’histoire. L’attention des représentants du peuple se fixera sans doute un instant sur une commune dont le nom peut figurer à côté de celles qui se sont le mieux prononcées dans la révolution; qui n’a point attendu, pour le faire, l’issue des événements politiques, mais, au contraire, qui a sçu se prémunir contre la contagion funeste de l’exemple. Tels sont les titres avec lesquels la commune de Jean-Jacques Rousseau (ci-devant Saint-Esprit) vous expose aujourd’hui, citoyens représentants, le tableau politique de sa conduite; elle en aura obtenu le prix si vous pensés qu’elle ait satisfait à ses devoirs. Ils semblent avoir des droits à cette glorieuse récompense, les Montagnards au milieu desquels Monestier (du Puy-de-Dôme), Baudot, Ysabeau furent accueillis avec ce respect et cet intérêt touchant, que la majesté de la représentation nationale commande. Elle étoit honorée, parmi nous, à l’époque où des hommes pervers ou insensés avoient ailleurs l’audace criminelle de lui insulter. C’est que le souffle empesté du fédéralisme n’a point pénétré jusqu’à nous; c’est qu’ici nous étions ennemis des rois avant le 10 août 1792; nous avions en horreur les factions avant la mémorable époque du 31 mai; c’est (1) Mention marginale du 25 thermidor, signée P. Barras. Voir aussi, ci-dessus, n° 1°, l’adresse du conseil gal de la même commune. (2) C 311, pl. 1234, p. 15, 16; Bin, 30 therm. (2e suppl'); Débats, n°691, 436; Moniteur (réimpr.), XXI, 480; Ann. pair., n° DLXXXIX; J. Sablier, n° 1496 (le journal précise que l’adresse a été présentée par Monestier); J. Mont., n° 105.