462 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Tels sont les sentimens unanimes des laboureurs de Sauveterre; ils n’ont point récours à une éloquence officieuse, leurs coeurs leur suffisent pour s’exprimer, accueillés leurs voeux et ils seront satisfaits, ils vous jurent de defendre de tout leur pouvoir les principes de probité, de justice et de vertu qui doivent consommer l’edi-fice de la Révolution; le peuple la commencé, vous l’avés assis sur les bases immortelles des principes, nous le soutiendrons ou nous mourrons. Vive la République, vive la Convention nationale. Les sans culotes laboureurs de Sauveterre. Suivent 2 signatures. P* [La société républicaine de Caylus à la Convention nationale, le 26 vendémiaire an III] (79) Citoÿens Législateurs La france à voulu etre libre, elle l’a été ; elle a voulu la République, et elle existe ; des tyrans feroces se sont coalisés pour l’anéantir, et ils fuyent tous frapés de toute part par la victoire ; des ennemis nombreux ont conjuré contre elle dans son sein et ils ont disparu ; d’autres conspireront et conspirent peut etre, mais vous l’en delivrerés; son salut est votre dette, celle des françois est de maintenir dans vos mains les moyens de l’opérer ; ils le feront, vous avés leurs sermens, ou ils mourront. Restés donc fermes au poste que vous occupés; de la hauteur ou vous vous êtes élevés plongés sans cesse vos regards sur la france entière; promenés d’un bout à l’autre le niveau de l’égalité ; et sy quelques tete audacieuse dépassé, quelle tombe, ne quittés plus cette energie que les derniers événements vous ont rendue; Ne soufïrés plus que des hommes pervers entreprenent d’in-fluancer jusques par la terreur la représentation nationnalle, maintenés la justice à l’ordre du jour; que la probité rassurée par elle, respire; et que le vice démasqué périsse dans les remords sous les rigueurs des loix. Ce sont les vexations injustes, les réquisitions arbitraires, les dilapidations énormes, les abbus d’autorité impunis, la repression de la deffense naturelle, qui ont porté les plus grandes atteintes à la chose publique ; ce sont les ambitieux, les intri-gans, les fripons qui sont ses ennemis les plus dangereux; que tous ces fléaus cessent; que tous ces monstres rentrent dans le néant; c’est votre devoir; vous l’avés senti : c’est votre volonté; vous l’avés dit; déjà des loix aussi justes que sages ont commencé ce grand oeuvre ; continués de suivre une resolution sÿ conforme au voeu des françois et dont l’execution sÿ necessaire au bonheur public, ne peut laisser (79) C 325, pl. 1411, p. 16. Bull., 16 brum. un seul ennemi à la Republique. Que les cris des malveillans ne vous effrayent point, tous les bons citoÿens sont debout, ils ne reconnois-sent d’autre point de raliement que la Convention nationalle ; et ils vous offrent leurs bras et leur vie. Gardes, président, Mathieu, secrétaire. q’ [La société populaire de Provins à la Convention nationale, le 27 vendémiaire an III ] (80) Liberté, Égalité, fraternité. Vive la République. Citoyens Représentans La lecture de votre adresse au Peuple français est devenue pour nous le présage certain du bonheur. Le régné de la justice et de l’humanité est le seul qui convienne à des hommes libres, car, autant ils vivent heureux sous l’empire de la loi, autant ils sont à plaindre sous celui de l’arbitraire. Nous allons donc, enfin, voir revivre l’industrie et les arts que la faction Robespierriste dirigée par les agens des tyrans coalisés voulait anéantir ; enfin, aussi, nous cesserons d’être dupes de ces scélérats masqués qui ne regardent pour amis de la liberté que les intrigans, les dilapidateurs de la fortune publique et ceux qui leur ressemblent. L’hipocrisie, l’abus des mots, la corruption des principes furent l’arme favorite de nos ennemis : leur grand art étoit de dénaturer le vice et la vertu, et d’en confondre les caractères. Obéissance à la loi, respect et réconnaissance à la Convention, secours aux infortunés et dévouement sans bornes à la patrie; voilà nos sentimens et nos principes : nous jurons d’y être fidèles. Vive la République! Vive la représentation nationale! paix aux bons, guerre aux méchans! Suivent 44 signatures. r ’ [Les membres de la société républicaine d’Ardres à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an III] (81) Représentans, Nous ne vous exprimerons qu’imparfaite-ment l’impression qu’a produite sur nous votre adresse au Peuple françois. La vertu, la justice en sont les bases sublimes ; et vous donnez une nouvelle preuve que si notre bonheur n’a pas (80) C 325, pl. 1411, p. 14. Bull., 21 brum. (81) C 325, pl. 1411, p. 11. SÉANCE DU 16 BRUMAIRE AN III (6 NOVEMBRE 1794) - N° 19 463 commencé plutôt, c’est qu’il étoit hors de votre puissance d’en fonder plutôt le règne. Le plus odieux comme le plus sanguinaire des tyrans enchainoit vos voeux paternels. Votre courage en a purgé la nature. L’affreuse terreur ne poursuit plus que le mauvais citoyen, que l’âme criminelle. Partout l’homme probe, l’ami de la patrie, respire en paix. Augustes Représentans, pourriez-vous n’être pas l’objet de notre affection la plus chère? Nos coeurs seroient donc fermés à la reconnoissance. Ah! que ne vous est-il donné d’être tous les heureux témoins du concours de bénédictions dont retentissent et que vous addressent déjà plusieurs millions de familles ! Transportés par ces accens de la félicité, et pouvant justement y contempler votre ouvrage, vous recueilleriez dans toute sa plénitude, la haute récompense qui vous est due. Vive à jamais la République. Vive la Convention ; et, par elle, l’empire étemel de la justice et des autres vertus! Ardres, le 28 vendémiaire, l’an 3 de la République Française une et indivisible. Suivent 82 signatures. s’ [La société populaire régénérée de Castres à la Convention nationale, le 25 vendémiaire an 777] (82) Egalité, Liberté. Représentants du Peuple. Nos adresses vous avoient déjà fait connaître l’esprit qui nous animait et c’est celui de tous les sincères amis de la République. Nous attendions avec la plus vive impatience le moment ou nos âmes pourroient se livrer ouvertement et sans crainte aux mouvements que la justice, la raison et la nature ne pouvaient que leur inspirer, et votre immortelle adresse au peuple français remplit le plus désiré de nos souhaits. Cette adresse a été lue dans notre séance d’aujourd’hui, quelle joie n’a-t-elle pas inspirée? que ne pouviez vous lire dans tous les coeurs les voeux qu’ils faisoient pour votre conservation et que n’étiez vous présents pour entendre les cris répétés de Vive la Convention nationale. Représentants du peuple, plus d’intriguants, plus d’ambitieux, plus de dominateurs, sûreté pour les personnes et les propriétés; justice pour tous, union des patriotes, sévérité contre les ennemis du peuple et vive la Convention nationale. Les membres composant le bureau. Carayou, président et 4 autres signatures. (82) C 325, pl. 1411, p. 10. V [Les citoyens de Tonnerre réunis au temple de l’Éternel à la Convention nationale, le jour de la fête des Victoires, le 30 vendémiaire an 777] (83) Citoyens Représentans. C’est au milieu des triomphes de la patrie qu’est venu se confondre aux élans de nos âmes le saint enthousiasme de la vertu. Jamais les citoyens de Tonnerre n’oublieront le jour mémorable où réunis sous les yeux du dieu de la nature, ils ont entendus dans un commun transport, la lecture de votre adresse au peuple français. Les grandes vérités qu’elle renferme ont été senties par tous les coeurs; elles nous ont annoncé l’aurore du bonheur, le règne de la justice et de la vertu ; les voûtes ont retenties de nos acclamations et les échos ont mêlés aux accens de la gloire, les accens de la félicité. Recevez, Citoyens Représentants, l’assurance de notre entier dévouement ; jamais nous n’avons connus d’autre point de ralliement que la Convention nationale, nous sommes inébranlables dans notre attachement pour elle. Fourcade, agent national, Hemurard président et 140 autres signatures. u’ [Les citoyens de la commune de Foix à la Convention nationale, le 4 brumaire an 777] (84) Liberté, Egalité, paix aux bons, guerre aux méchans. Législateurs, La lecture de votre adresse au peuple français a été entendue avec la plus vive attention et applaudie avec enthousiasme dans le temple de l’être suprême. Comment n’eut elle pas excité nos transports, puisqu’elle retrace les sentimens que nous nous fesons gloire de professer! Oui, Législateurs nous disons comme vous et nous disons avec vous, guerre aux intrigues et aux ambitieux ; justice sevère aux méchans, protection aux faibles ; vengeance aux opprimés, respect à la vertu, honneur au désintéressement obéissance à la loi, haine à tous les être immoraux et hipocrites : tels sont vos sentimens, tels sont ceux qui nous animent et qui nous dirigerons sans cesse. Constament unis à la Représentation nationale, ne voyant qu’en elle notre guide et notre salut, nous seconderons vos travaux par notre surveillance, notre énergie, nos sacrifices et (83) C 325, pl. 1411, p. 12. (84) C 325, pl. 1411, p. 36. Bull., 16 brum. ; M. U., XLV, 283-284. Cette adresse est lue par Clauzel.