Séance du 3 Thermidor An II (Lundi 21 Juillet 1794) Présidence de COLLOT D’HERBOIS La séance est ouverte à onze heures. Le rapporteur du comité de correspondance fait lecture des lettres et adresses dont l’énoncé suit : 1 La société populaire de la Guerche, district de Sancoins, département du Cher, félicite la Convention nationale sur l’établissement du gouvernement révolutionnaire, dont les heureux effets ont sauvé la République et terrassé ses ennemis, et sur la fermeté avec laquelle elle fait punir les traîtres et les conspirateurs. Elle invite la Montagne à continuer ses heureux travaux, et à ne quitter son poste qu’après l’anéantissement des tyrans et l’affermissement du gouvernement démocratique. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [La Guerche, 24 Prair. II] {2) Citoyen Président, La Société Populaire et Républicaine de la Guerche régénérée, me charge de te faire passer l’adresse qu’elle fait à la Convention Nationale, tendante à la féliciter sur le Gouvernement Révolutionnaire et la fermeté qu’elle met à faire punir les traîtres et les conspirateurs; S. et f. Bernot {présid .). 2 Les citoyens des quatre communes qui composent le canton de la Roche-des-Arnauds, district de Gap, département des Hautes-Alpes, tous sans exception laboureurs ou cultivateurs, réunis en société populaire dans le chef-lieu, après avoir retracé à la Convention nationale ce que les citoyens de ce canton ont fait pour contribuer au triomphe du gouvernement démocratique, la félicitent sur le décret qui pro-(1) P.V., XLII, 80. (2) C 314, pl. 1253, p. 1. clame l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’ame, lui témoignent leur indignation sur l’horrible attentat dirigé contre les représentans du peuple Robespierre et Collot-d’Herbois, et l’invitent à continuer ses glorieux travaux. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [La Roche des arnauds, s.d.][ 2). Représentans du Peuple, Citoyens des 4 Communes qui composent le Canton de La Roche[,] tous, sans exception, laboureurs ou cultivateurs, réunis en Société populaire dans le chef-lieu, nous confessons de bonne foy n’avoir pas de grands moyens pour rédiger une adresse; mais nous nous glorifions d’observer scrupuleusement les lois, de payer nos impositions avec exactitude, de satisfaire ponctuellement aux réquisitions qui nous sont faites et quelquefois de les prévenir ; nous aimons à nous rappeller que[,] tandis qu’une partie de nos concitoyens portent les grains, les foins, les pailles, etc. aux dépôts indiqués, qu’ils se rendent sur les atteliers des grandes routes pour les réparer, les autres s’occupent de l’extraction des terres sal-pêtrées, les lécivent et en font évaporer les eaux : nous nous applaudissons, surtout, d’être dans l’intime conviction que la Représentation nationale s’occupe uniquement de l’intérêt du peuple dont nous avons le bonheur de faire partie. Législateurs, si nous en jugeons par les mouvements que nous avons éprouvé, qu’elle a du être profonde l’indignation de ce peuple ! que sa colère a du être terrible, en aprenant que ses vrais amis, que deux soutiens intrépides de l’égalité et de la liberté, aloient succomber sous les coups des assassins, si l’Etre Suprême, que la Convention n’a jamais cessé de reconnoitre, ne les eut couvert de sa redoutable egide. ainsi, celui qui se joue des complots sacrilèges des ennemis de la * france, a plongé sa main dans la gueule écumante de l’impie et a brisé ses dents meurtrières; ainsi, en voyant deux monstres devenir les seules victimes de leur propre fureur, une joye douce et pure a succédé aux sentiments douloureux qu’imprima l’a[n]nonce effrayante du plus grand des forfaits. Citoyens Ré-présentans, veillés, veillés avec soin à votre conser-(1) P.V., XLII, 30. (2) C 314, pl. 1253, p. 2. Séance du 3 Thermidor An II (Lundi 21 Juillet 1794) Présidence de COLLOT D’HERBOIS La séance est ouverte à onze heures. Le rapporteur du comité de correspondance fait lecture des lettres et adresses dont l’énoncé suit : 1 La société populaire de la Guerche, district de Sancoins, département du Cher, félicite la Convention nationale sur l’établissement du gouvernement révolutionnaire, dont les heureux effets ont sauvé la République et terrassé ses ennemis, et sur la fermeté avec laquelle elle fait punir les traîtres et les conspirateurs. Elle invite la Montagne à continuer ses heureux travaux, et à ne quitter son poste qu’après l’anéantissement des tyrans et l’affermissement du gouvernement démocratique. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [La Guerche, 24 Prair. II] {2) Citoyen Président, La Société Populaire et Républicaine de la Guerche régénérée, me charge de te faire passer l’adresse qu’elle fait à la Convention Nationale, tendante à la féliciter sur le Gouvernement Révolutionnaire et la fermeté qu’elle met à faire punir les traîtres et les conspirateurs; S. et f. Bernot {présid .). 2 Les citoyens des quatre communes qui composent le canton de la Roche-des-Arnauds, district de Gap, département des Hautes-Alpes, tous sans exception laboureurs ou cultivateurs, réunis en société populaire dans le chef-lieu, après avoir retracé à la Convention nationale ce que les citoyens de ce canton ont fait pour contribuer au triomphe du gouvernement démocratique, la félicitent sur le décret qui pro-(1) P.V., XLII, 80. (2) C 314, pl. 1253, p. 1. clame l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’ame, lui témoignent leur indignation sur l’horrible attentat dirigé contre les représentans du peuple Robespierre et Collot-d’Herbois, et l’invitent à continuer ses glorieux travaux. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [La Roche des arnauds, s.d.][ 2). Représentans du Peuple, Citoyens des 4 Communes qui composent le Canton de La Roche[,] tous, sans exception, laboureurs ou cultivateurs, réunis en Société populaire dans le chef-lieu, nous confessons de bonne foy n’avoir pas de grands moyens pour rédiger une adresse; mais nous nous glorifions d’observer scrupuleusement les lois, de payer nos impositions avec exactitude, de satisfaire ponctuellement aux réquisitions qui nous sont faites et quelquefois de les prévenir ; nous aimons à nous rappeller que[,] tandis qu’une partie de nos concitoyens portent les grains, les foins, les pailles, etc. aux dépôts indiqués, qu’ils se rendent sur les atteliers des grandes routes pour les réparer, les autres s’occupent de l’extraction des terres sal-pêtrées, les lécivent et en font évaporer les eaux : nous nous applaudissons, surtout, d’être dans l’intime conviction que la Représentation nationale s’occupe uniquement de l’intérêt du peuple dont nous avons le bonheur de faire partie. Législateurs, si nous en jugeons par les mouvements que nous avons éprouvé, qu’elle a du être profonde l’indignation de ce peuple ! que sa colère a du être terrible, en aprenant que ses vrais amis, que deux soutiens intrépides de l’égalité et de la liberté, aloient succomber sous les coups des assassins, si l’Etre Suprême, que la Convention n’a jamais cessé de reconnoitre, ne les eut couvert de sa redoutable egide. ainsi, celui qui se joue des complots sacrilèges des ennemis de la * france, a plongé sa main dans la gueule écumante de l’impie et a brisé ses dents meurtrières; ainsi, en voyant deux monstres devenir les seules victimes de leur propre fureur, une joye douce et pure a succédé aux sentiments douloureux qu’imprima l’a[n]nonce effrayante du plus grand des forfaits. Citoyens Ré-présentans, veillés, veillés avec soin à votre conser-(1) P.V., XLII, 30. (2) C 314, pl. 1253, p. 2.