624 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de surveillance, lui témoigner ses sentimens d’admiration et de reconnaissance. Il existait donc encore dans son sein des âmes perverses, et ces ennemis du peuple, d’autant plus à craindre qu’ils avaient eu l’astucieuse adresse de s’envelopper de toute sa confiance, machinaient dans le secret son anéantissement et sa ruine. Mais vous, ministres fidèles de ce génie tutélaire qui veille sur les destinées de la France, vous avez rempli les devoirs sacrés de votre mission. Vous avez détourné les derniers coups que des mains scélérates allaient porter à la République. Aussy le Peuple, qui est là tout entier, vient-il, dans l’enthousiasme de la reconnaissance vous exprimer sa joye d’avoir appris la nouvelle de son salut avant celle des projets médités pour sa perte. Mais à l’abri des dangers, les patriotes ne peuvent oublier l’abyme profond où cette nouvelle conspiration devait les précipiter; en même temps qu’ils bénissent leurs libérateurs, ils appellent à grands cris sur les têtes coupables la vengeance nationale. Leurs Vœux sont accomplis... Hier nous voyions ces impies, fiers de la confiance d’un peuple abusé, porter jusques aux cieux leurs fronts audacieux. Mais nous n’avons fait que passer, ils ne sont déjà plus. Montagnards, unique rempart de la France, vous serez toujours l’écueil où viendront échouer les projets liberticides. Continuez à lancer la foudre contre ces ennemis de la félicité publique : ils croyent en vain échapper à la pénétration de vos regards, en se couvrant du manteau du patriotisme. Sans doute il vous reste encore de grandes choses à faire; mais que ne peut-on pas, entouré d’un peuple immense, qui a juré de vivre libre ? frappez les derniers coups; écrasez la dernière tête de l’hydre du fédéralisme et de l’Aristocratie; et que tous ceux qui oseront approcher de cette enceinte auguste, sans porter dans leurs cœurs le feu sacré de l’amour de la Liberté, n’y rencontrent que la Mort. S. et f. Thernelellier (présid.), Gallimant (secrét.), Payere {secrét.), CHIFFLOT [secrét.). b [La Sect” des Lombards à la Conv. ; 10 therm. II] (l) La Section des lombards ne s’étant pas laissé séduire par une convocation d’assemblée générale faite par la cy-devant commune, n’a pu nous députer plutôt vers vous pour vous témoigner sa satisfaction et sa vive reconnaissance pour les pénibles travaux dont vous êtes sans cesse occupés pour le salut public. aujourd’hui nous venons vous jurer au nom de notre section de vous rester fidèles et de nous joindre à tous nos frères des autres sections de Paris et de la République pour protéger l’achèvement de ce que vous avez si glorieusement commencé. Restez à votre poste, citoyens représentants!;] vous avez aujourd’hui la preuve acquise que nos serments n’ont pas été vains et nous jurons de plutôt mourir que d’y porter la moindre atteinte Nous avons la satisfaction de vous annoncer qu’aussitôt que vos décrets ont été connus par nos comités, ils ont été exécutés ponctuellement. L’adresse cy-dessus a été rédigée, lue et adoptée par l’assemblée généralle à l’unanimité, et pour la porter à la Convention nationalle il a été nommé les Citoyens Lhermitte D’orleans Bonvalet et deLaunay. ROSE [présid.), Lomaisne [secrét.) C [Le présid. de la Sect" des invalides à la Conv.; s.d.][ l) Citoyens Représentans, Nous touchions donc au moment d’une ruine certaine ! La même nuit alloit dévorer la liberté, la convention, le peuple. Le plus horrible des complots, celui dans lequel venoient se fondre tous les autres complots, marchoit à visage découvert. C’étoit au nom de la liberté, c’étoit au nom du Peuple, que ses perfides magistrats, en l’armant contre lui-même, alloit anéantir et la liberté et le peuple. forts de votre grand caractère, forts de votre confiance dans la partie de la nation qui vous entoure, quel a été pour vous l’instant du danger ? celui-là même où vous vous êtes élevés avec la liberté à une hauteur où ni le danger ni le crime ne pouvoient plus l’atteindre. hommes courageux, le Peuple avoit fait sa révolution; ce n’étoit pas assés, il falloit que la Convention fit la sienne. C’est de l’avant-derniere nuit que dattera, dans l’histoire de la Révolution l’époque de la vraie liberté pour vous et pour nous. Il nous falloit cette grande épreuve pour affermir notre confiance réciproque. Oui, nous sommes inséparables : mêmes dangers, même triomphes; oui, Citoyens Représentans, nous marchons du même pas vers nos communes et heureuses (2) destinées. ÜHERBÈS [présid.). [La Sect " des invalides à la Conv. ; s.d.] Citoye[n]s Législateurs, Nous ne venons pas ici nous glorifier des efforts que nous avons faits pour la Patrie, mais permettez-nous de vous présenter nos cicatrices, en témoignage de notre entier dévouement, et de joindre au tribut d’admiration, et de reconnoissance que vous doivent tous les français, le serment de consacrer ce qu’il nous reste de forces à la déffense de la liberté. Vos fils, encore une fois délivrés par vous du joug de la tyrannie, encore une fois soustraits à l’esclavage que leur préparait le plus audacieux des brigands s’occupent déjà sans doute à préparer les guirlandes dont vos paisibles demeures seront embellies, mais nous qui sommes les enfants adoptifs de la Patrie, nous osons vous promettre une jouissance plus chère, et plus précieuse encore à vos cœurs, l’estime constante de vos concitoyens, et les bénédictions de la postérité. Vive la République ! Vive la Nation ! (1) C 314, pl. 1257, p. 46. |lj C 314, pl. 1257, p. 42, 44. ,2) Ajouté, apparemment, de la main du président. 624 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de surveillance, lui témoigner ses sentimens d’admiration et de reconnaissance. Il existait donc encore dans son sein des âmes perverses, et ces ennemis du peuple, d’autant plus à craindre qu’ils avaient eu l’astucieuse adresse de s’envelopper de toute sa confiance, machinaient dans le secret son anéantissement et sa ruine. Mais vous, ministres fidèles de ce génie tutélaire qui veille sur les destinées de la France, vous avez rempli les devoirs sacrés de votre mission. Vous avez détourné les derniers coups que des mains scélérates allaient porter à la République. Aussy le Peuple, qui est là tout entier, vient-il, dans l’enthousiasme de la reconnaissance vous exprimer sa joye d’avoir appris la nouvelle de son salut avant celle des projets médités pour sa perte. Mais à l’abri des dangers, les patriotes ne peuvent oublier l’abyme profond où cette nouvelle conspiration devait les précipiter; en même temps qu’ils bénissent leurs libérateurs, ils appellent à grands cris sur les têtes coupables la vengeance nationale. Leurs Vœux sont accomplis... Hier nous voyions ces impies, fiers de la confiance d’un peuple abusé, porter jusques aux cieux leurs fronts audacieux. Mais nous n’avons fait que passer, ils ne sont déjà plus. Montagnards, unique rempart de la France, vous serez toujours l’écueil où viendront échouer les projets liberticides. Continuez à lancer la foudre contre ces ennemis de la félicité publique : ils croyent en vain échapper à la pénétration de vos regards, en se couvrant du manteau du patriotisme. Sans doute il vous reste encore de grandes choses à faire; mais que ne peut-on pas, entouré d’un peuple immense, qui a juré de vivre libre ? frappez les derniers coups; écrasez la dernière tête de l’hydre du fédéralisme et de l’Aristocratie; et que tous ceux qui oseront approcher de cette enceinte auguste, sans porter dans leurs cœurs le feu sacré de l’amour de la Liberté, n’y rencontrent que la Mort. S. et f. Thernelellier (présid.), Gallimant (secrét.), Payere {secrét.), CHIFFLOT [secrét.). b [La Sect” des Lombards à la Conv. ; 10 therm. II] (l) La Section des lombards ne s’étant pas laissé séduire par une convocation d’assemblée générale faite par la cy-devant commune, n’a pu nous députer plutôt vers vous pour vous témoigner sa satisfaction et sa vive reconnaissance pour les pénibles travaux dont vous êtes sans cesse occupés pour le salut public. aujourd’hui nous venons vous jurer au nom de notre section de vous rester fidèles et de nous joindre à tous nos frères des autres sections de Paris et de la République pour protéger l’achèvement de ce que vous avez si glorieusement commencé. Restez à votre poste, citoyens représentants!;] vous avez aujourd’hui la preuve acquise que nos serments n’ont pas été vains et nous jurons de plutôt mourir que d’y porter la moindre atteinte Nous avons la satisfaction de vous annoncer qu’aussitôt que vos décrets ont été connus par nos comités, ils ont été exécutés ponctuellement. L’adresse cy-dessus a été rédigée, lue et adoptée par l’assemblée généralle à l’unanimité, et pour la porter à la Convention nationalle il a été nommé les Citoyens Lhermitte D’orleans Bonvalet et deLaunay. ROSE [présid.), Lomaisne [secrét.) C [Le présid. de la Sect" des invalides à la Conv.; s.d.][ l) Citoyens Représentans, Nous touchions donc au moment d’une ruine certaine ! La même nuit alloit dévorer la liberté, la convention, le peuple. Le plus horrible des complots, celui dans lequel venoient se fondre tous les autres complots, marchoit à visage découvert. C’étoit au nom de la liberté, c’étoit au nom du Peuple, que ses perfides magistrats, en l’armant contre lui-même, alloit anéantir et la liberté et le peuple. forts de votre grand caractère, forts de votre confiance dans la partie de la nation qui vous entoure, quel a été pour vous l’instant du danger ? celui-là même où vous vous êtes élevés avec la liberté à une hauteur où ni le danger ni le crime ne pouvoient plus l’atteindre. hommes courageux, le Peuple avoit fait sa révolution; ce n’étoit pas assés, il falloit que la Convention fit la sienne. C’est de l’avant-derniere nuit que dattera, dans l’histoire de la Révolution l’époque de la vraie liberté pour vous et pour nous. Il nous falloit cette grande épreuve pour affermir notre confiance réciproque. Oui, nous sommes inséparables : mêmes dangers, même triomphes; oui, Citoyens Représentans, nous marchons du même pas vers nos communes et heureuses (2) destinées. ÜHERBÈS [présid.). [La Sect " des invalides à la Conv. ; s.d.] Citoye[n]s Législateurs, Nous ne venons pas ici nous glorifier des efforts que nous avons faits pour la Patrie, mais permettez-nous de vous présenter nos cicatrices, en témoignage de notre entier dévouement, et de joindre au tribut d’admiration, et de reconnoissance que vous doivent tous les français, le serment de consacrer ce qu’il nous reste de forces à la déffense de la liberté. Vos fils, encore une fois délivrés par vous du joug de la tyrannie, encore une fois soustraits à l’esclavage que leur préparait le plus audacieux des brigands s’occupent déjà sans doute à préparer les guirlandes dont vos paisibles demeures seront embellies, mais nous qui sommes les enfants adoptifs de la Patrie, nous osons vous promettre une jouissance plus chère, et plus précieuse encore à vos cœurs, l’estime constante de vos concitoyens, et les bénédictions de la postérité. Vive la République ! Vive la Nation ! (1) C 314, pl. 1257, p. 46. |lj C 314, pl. 1257, p. 42, 44. ,2) Ajouté, apparemment, de la main du président.