190 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE gateurs qui, soufflant une doctrine empoisonnée, sement le desordre et lanarchie morale dans des âmes timides, dans des cœurs encore trop foibles pour résister a limpulsion dangereuse de ces faux philosophe; mais qu’ils apprennent enfin ces conspirateurs audacieux, que le système de l’a-theisme est a jamais proscrit parmi nous; qu’ils aillent chés tous les tyrans de l’univers publier que la nation française vient de proclamer hautement lexistence de l’etre Suprême, limmortalité de lame; qu’ils aillent sonner lalarme chés tous les rois étonnés de lausterité de nos principes, qu’ils aillent leur annoncer qu’un peuple devenu libre est un peuple vertueux. Et vous législateurs, qui du sommet de la montagne sacrée, portés un regard d’inquietude chés tous les peuples encore asservis, parcourés avec perseverence la carrière révolutionnaire que vous avés si glorieusement entamée; gravés sur le bronze le decret mémorable que le genie de la liberté vient de proclamer, grâces vous en soient rendues, et que vos armes déjà partout victorieuses aillent placer ces tables immortelles sur les débris des trônes déjà chancellans de tous les rois de leurope; que çes monstres dautorité rentrent dans la poussière, et que leur mort prochaine expie tous les forfaits dont fût toujours souillée la carrière qu’ils avoient a parcourir; tel est, législateurs, notre amour pour la liberté que nous ne croirons etre heureux que lorsque nous scaurons que tous les peuples de la terre auront comme nous recouvré tous les droits que la nature leur a donnés. Salut en la Republique ». Marchant, Vanderquand ainé, Ardouïn (secret.) [et la signature du présid., illisible]. 14 Les membres composant le comité de surveillance de la commune de Thomieres, département de l’Hérault, annoncent à la Convention qu’ils ' ont découvert une grande quantité de meubles, effets, cuivres, boîtes en or et en argent, et autres objets précieux, que des parens d’émigrés avoient soustraits aux scellés; ils invitent la Convention à rester a son poste, et jurent de veiller aux intérêts de la République, et de faire exécuter ses lois. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité des domaines nationaux (1). 15 Les administrateurs et l’agent national du district de Rethel (2) témoignent la profonde indignation dont ils ont été saisis à la nouvelle de l’assassinat de Collot-d’Herbois et de Robespierre; ils jurent de verser tout leur sang pour la défense de la Représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (3). (1) P.V., XL, 175. Bln, 10 mess. (1er suppl*); Ann. R.F., n° 212; J. Fr., n°644; 3. Sablier, n° 1409. (2) Ardennes. (3) P.V., XL, 175. [Rethel, s.d.] (1) . « Représentais Vous avez mis les Vertus à l’ordre du jour, et les tyrans y ont mis toutes les scélératesses. C’est par eux que les poisons se préparent et que les poignards s’aiguisent. Ils veulent achever de désoler la terre par les plus noirs attentats ! O Crime ! Ils veulent égorger les amis de L’humanité, les plus zélés défenseurs des droits et de la Liberté du Peuple ! Mais L’Etre Suprême qu’ils outragent et qui ne cesse de nous protéger, a détourné leurs coups homicides, et leurs infâmes projets ont encore une fois été déjoués. Les administrateurs du District de Rethel viennent, avec toute la france, Témoigner à la Représentation nationale la profonde indignation dont ils ont été saisis à la nouvelle de l’assassinat de Collot d’Herbois et Robespierre, de cet autre Crime Sorti du Cerveau infernal du féroce Pitt... Ils viennent jurer de verser tout leur sang pour votre défense, pour Le maintien de la liberté et L’entier anéantissement du Reste des Tyrans ». Wacellier (?), Raudragu (?), Pothier Poucet, Par l’administration Mormot (?). 16 La société populaire de Vitrey, département de la Haute-Saône, voit avec plaisir le tranchant révolutionnaire levé, et la baïonnette en avant au pas de charge; elle desire de voir convertir le cuivre de la République en chaudières pour préparer le salpêtre, et en canons pour foudroyer ses ennemis; elle fait lénu-mération des dons patriotiques qu’elle a faits depuis le 1er ventôse; elle est prête à tout sacrifier, son sang même, pour le triomphe de la liberté; elle invite la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi aux comités des finances et domaines nationaux (2). Les citoyens composant la société populaire de Vitrey, district de Jussey, département de la Haute-Saôné, rappellent tous les sublimes travaux de la Convention nationale, l’en félicitent et ajoutent : Grâces vous soient rendues, législateurs, vous avez imprimé et vous dirigez le gouvernement révolutionnaire; vous avez mis à l’ordre du jour la probité, la vertu, la félicité publique; vous avez proclamé la morale universelle : le peuple français devra sa gloire et son bonheur à votre sagesse et à votre énergie. Ils demandent que le cuivre de la République ne serve qu’à fondre des chaudières pour le salpêtre, et dés canons pour foudroyer les tyrans; qu’il ne soit plus fait de petite mon-(1) C 308, pl. 1196, p. 26. (2) P.V. , XL, 175; C. Univ., n» 908; J. Fr., n° 644; Ann. R.F., n°212; J. Sablier, nos 1402, 1409 («Vitry» dans cette gazette et dans quelques autres); Mess. Soir, n° 676. 190 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE gateurs qui, soufflant une doctrine empoisonnée, sement le desordre et lanarchie morale dans des âmes timides, dans des cœurs encore trop foibles pour résister a limpulsion dangereuse de ces faux philosophe; mais qu’ils apprennent enfin ces conspirateurs audacieux, que le système de l’a-theisme est a jamais proscrit parmi nous; qu’ils aillent chés tous les tyrans de l’univers publier que la nation française vient de proclamer hautement lexistence de l’etre Suprême, limmortalité de lame; qu’ils aillent sonner lalarme chés tous les rois étonnés de lausterité de nos principes, qu’ils aillent leur annoncer qu’un peuple devenu libre est un peuple vertueux. Et vous législateurs, qui du sommet de la montagne sacrée, portés un regard d’inquietude chés tous les peuples encore asservis, parcourés avec perseverence la carrière révolutionnaire que vous avés si glorieusement entamée; gravés sur le bronze le decret mémorable que le genie de la liberté vient de proclamer, grâces vous en soient rendues, et que vos armes déjà partout victorieuses aillent placer ces tables immortelles sur les débris des trônes déjà chancellans de tous les rois de leurope; que çes monstres dautorité rentrent dans la poussière, et que leur mort prochaine expie tous les forfaits dont fût toujours souillée la carrière qu’ils avoient a parcourir; tel est, législateurs, notre amour pour la liberté que nous ne croirons etre heureux que lorsque nous scaurons que tous les peuples de la terre auront comme nous recouvré tous les droits que la nature leur a donnés. Salut en la Republique ». Marchant, Vanderquand ainé, Ardouïn (secret.) [et la signature du présid., illisible]. 14 Les membres composant le comité de surveillance de la commune de Thomieres, département de l’Hérault, annoncent à la Convention qu’ils ' ont découvert une grande quantité de meubles, effets, cuivres, boîtes en or et en argent, et autres objets précieux, que des parens d’émigrés avoient soustraits aux scellés; ils invitent la Convention à rester a son poste, et jurent de veiller aux intérêts de la République, et de faire exécuter ses lois. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité des domaines nationaux (1). 15 Les administrateurs et l’agent national du district de Rethel (2) témoignent la profonde indignation dont ils ont été saisis à la nouvelle de l’assassinat de Collot-d’Herbois et de Robespierre; ils jurent de verser tout leur sang pour la défense de la Représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (3). (1) P.V., XL, 175. Bln, 10 mess. (1er suppl*); Ann. R.F., n° 212; J. Fr., n°644; 3. Sablier, n° 1409. (2) Ardennes. (3) P.V., XL, 175. [Rethel, s.d.] (1) . « Représentais Vous avez mis les Vertus à l’ordre du jour, et les tyrans y ont mis toutes les scélératesses. C’est par eux que les poisons se préparent et que les poignards s’aiguisent. Ils veulent achever de désoler la terre par les plus noirs attentats ! O Crime ! Ils veulent égorger les amis de L’humanité, les plus zélés défenseurs des droits et de la Liberté du Peuple ! Mais L’Etre Suprême qu’ils outragent et qui ne cesse de nous protéger, a détourné leurs coups homicides, et leurs infâmes projets ont encore une fois été déjoués. Les administrateurs du District de Rethel viennent, avec toute la france, Témoigner à la Représentation nationale la profonde indignation dont ils ont été saisis à la nouvelle de l’assassinat de Collot d’Herbois et Robespierre, de cet autre Crime Sorti du Cerveau infernal du féroce Pitt... Ils viennent jurer de verser tout leur sang pour votre défense, pour Le maintien de la liberté et L’entier anéantissement du Reste des Tyrans ». Wacellier (?), Raudragu (?), Pothier Poucet, Par l’administration Mormot (?). 16 La société populaire de Vitrey, département de la Haute-Saône, voit avec plaisir le tranchant révolutionnaire levé, et la baïonnette en avant au pas de charge; elle desire de voir convertir le cuivre de la République en chaudières pour préparer le salpêtre, et en canons pour foudroyer ses ennemis; elle fait lénu-mération des dons patriotiques qu’elle a faits depuis le 1er ventôse; elle est prête à tout sacrifier, son sang même, pour le triomphe de la liberté; elle invite la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi aux comités des finances et domaines nationaux (2). Les citoyens composant la société populaire de Vitrey, district de Jussey, département de la Haute-Saôné, rappellent tous les sublimes travaux de la Convention nationale, l’en félicitent et ajoutent : Grâces vous soient rendues, législateurs, vous avez imprimé et vous dirigez le gouvernement révolutionnaire; vous avez mis à l’ordre du jour la probité, la vertu, la félicité publique; vous avez proclamé la morale universelle : le peuple français devra sa gloire et son bonheur à votre sagesse et à votre énergie. Ils demandent que le cuivre de la République ne serve qu’à fondre des chaudières pour le salpêtre, et dés canons pour foudroyer les tyrans; qu’il ne soit plus fait de petite mon-(1) C 308, pl. 1196, p. 26. (2) P.V. , XL, 175; C. Univ., n» 908; J. Fr., n° 644; Ann. R.F., n°212; J. Sablier, nos 1402, 1409 («Vitry» dans cette gazette et dans quelques autres); Mess. Soir, n° 676.