SÉANCE DU 10 BRUMAIRE AN III (31 OCTOBRE 1794) - N° 10 239 qui auroient pu etre affaiblis par l’anarchie et le despotisme. Nous vous en félicitons. Restez fermes citoyens au poste qui vous est confié; nous jurons de ne jamais nous séparer de vous; servez nous toujours de boussole et notre vaisseau entrera triomphant dans tous les ports de l’univers. Salut et fraternité. Suivent 7 signatures dont celle de Joly, vice-président. k’ [La société populaire des sans-culottes de Ponsac à la Convention nationale, le 30 fructidor an 77] (53) Egalité, Liberté, fraternité ou la mort. Citoyens Législateurs, la fermeté et l’ener-gie que vous avés développés dans les differentes crises où s’est trouvée la république, vous ont couverts d’une gloire immortelle, vous avés délivrés le peuple de la tyrannie et lui avéz fait recouvrer ses premiers droits, la Liberté et l’égalité; mais citoyens Législateurs, ces droits sont attaqués et seroient même fort en danger si vous ne vous réunissiés pour détruire les triumvir, les Catilina et les Robespierre qui ne sont pas tous morts ; car on ne peut pas se dissimuler qu’il en existe encore dans les partisans de leur barbarie, dans ceux qui cherchent à jetter la défaveur sur vos glorieux travaux, et sur les opérations de vos commissaires. Nous espérons, pères de la patrie, que vous dejoue-réz encore ces nouveaux complots et empeche-rés qu’ils ne rammenent au milieu de nous le règne de Cromwel. Nous avons frémis d’horreur et d’indignation en apprenant le nouvel attentat commis contre la représentation nationale dans la personne de Tallien. C’est sans doute le courage et la chaleur qu’il a mis à deffendre les grands principes de justice et d’humanité oubliés pendant le régné de la tyrannie qui d’abord lui ont attiré le poison de la calomnie auquel on a fait succéder le poignard des assassins, nous avons partagé votre sollicitude sur son état jusqu’à ce que nous l’avons sçu hors de danger : mais nous n’en avons pas moins résolus et jurés de vous faire un triple rempart de nos corps afin de parer les coups parricides que l’aristocratie et les agitateurs cherchoient à vous porter. Restés, peres conscripts, restés fermes et inébranlables au poste où vous avéz étés appel-lés, pulvériséz les Cromwel, faites pour jamais disparoitre tous les sectateurs de Robespierre; anéantisséz cette horde de scélérats qui cherchent à nous replonger dans les fers, et refusent opiniâtrement d’obéir aux loix sages que vous faites pour le bonheur du peuple. Ordonnéz que toutes les sociétés populaires rejétterons de leur sein les membres gangré-(53) C 325, pl. 1406, p. 28. neux qui veulent maitriser l’opinion publique, dominer la Convention et lui dicter des loix. Vous avéz commencés notre bonheur, ache-véz de le perfectionner si quelques intrigans et audacieux cherchoient à s’y opposer nos bras sont prêts à vous deffendre ; ordonnéz, nous ne marcherons pas, mais nous volerons auprès de vous pour faire respecter votre autorité et vous garantir du fer homicide dont on vous mena-ceroit. Restés à votre poste, pères de la patrie, encore une fois, restéz et continuéz à montrer ce mâle courage et cette fermeté héroïque qui vous caractérise après avoir terrassés tous nos ennemis, nous jouirons de la paix et de la tran-quilité intérieure, l’abondance renaitra, la République sera de nouveau sauvée et les siècles a venir vous béniront. Viynaud, président, Tardy, secrétaire. V [La société populaire de Pamproux à la Convention nationale, le 20 vendémiaire an 777] (54) Liberté, Égalité, Union. Citoyens Représentans, Distinguer les hommes faits pour la Révolution, rendre justice au mérite, c’est encourager les talens et les vertus ; c’est la seule récompense des belles âmes; elle est bien due à tous ceux qui ont substitué à la place de la terreur, la plus sévère justice qui adoucit les moeurs les plus féroces, répend ses charmes sur tout le cours de la vie, rend notre existence suportable et la mort moins affreuse. Continuez donc, citoyens représentans, de protéger et célébrer ceux qui suivent ses principes, et qui ne reconnoissent d’autre centre que la Convention, ce sera ce que vous pourrez faire de plus glorieux pour la nation qui attend de vous son bonheur. Salut etc. Les membres composant la société populaire de Pamproux. De Faye, président, Mourlotton, secrétaire et 35 signatures. m’ [La société populaire de Mont-Egalité, ci-devant Faremoûtiers, à la Convention nationale, le 25 vendémiaire an 777] (55) (54) C 325, pl. 1406, p. 26. (55) C 325, pl. 1406, p. 25.