SÉANCE DU 9 BRUMAIRE AN III (30 OCTOBRE 1794) - N°s 12-13 205 votre poste que vous n’ayez assis la République sur de pareilles bases. Soutenez avec énergie le gouvernement révolutionnaire; ne souffrez pas qu’on l’avilisse par des actes arbitraires; par des atrocités que la nature et la justice désavouent.- Protégez les sociétés populaires ; mais poursuivez sans relâche, ces hommes pervers, ces patriotes exclusifs, qui cherchent à les égarer; qui ne cessent de crier à la persécution, pour distraire l’attention publique, du pillage et des crimes de toute espèce dont ils se sont rendus coupables : veillez enfin à ce que les places ne soient remplies que par des fonctionnaires patriotes, probes, éclairés, et qu’elles ne soient plus l’appanage de l’intrigue. Alors nos ennemis intérieurs et extérieurs rentreront dans leurs repaires, et la République sera impérissable. Tels sont, Sages Législateurs, les principes d’après lesquels, le représentant du peuple Musset, vient d’opérer dans notre district. Chargé par vous d’épurer les autoritées constituées et de juger les détenus, il a fait toutes ces opérations dans le sein de notre société, en présence du peuple, et d’après le voeu du peuple. Il a mis dans sa conduite la sévérité, la justice et la dignité qui convenoient à son caractère. Il nous a parlé de toutes les vertus en Républicain qui sait les pratiquer. En un mot, il a fait le bien... Nous aimons à vous le dire; bien persuadés qu’en faisant le bonheur du peuple, votre collègue a rempli vos intentions les plus chères. Quant à nous, citoyens Représentans, comptez sur le serment que nous renouvelions dans vos mains, de nous rallier toujours à la Convention et de mourir pour la défendre. Vive la République! Vive la Convention nationale! Arrêté et rédigé, séance tenante, à Issoire, le 26 vendémiaire, l’an trois de la République française, une et indivisible. Et ont signé Chandorat, président, Triozon-Saulnier, Girard, secrétaires. Suivent 66 autres signatures. 12 La société populaire de Jaujac, district du Tanargue [Ardèche], invite la Convention nationale à continuer ses glorieux travaux et demande que tous les intrigans et les coupables soient démasqués et punis. Mention honorable, insertion au bulletin (54). [Adresse de la société républicaine de Jaujac à la Convention nationale, le 25 vendémiaire an 7/7] (55) (54) P.-V., XL VIII, 109. (55) C 325, pl. 1406, p. 20. Représentants du peuple. Nous avons lû avec attention et médité dans le calme, les differentes addresses qui vous ont été faites depuis l’époque mémorable et glorieuse du 9 thermidor; vû avec admiration la marche ferme et imposante que vous avés adoptée seule digne des représentants d’un grand peuple. Continuez, représentants ; la tête de l’infame triumvirat est abbatue, que la queue cesse de s’agiter, que vôtre justice éclate, que le coupable soit puni, et l’innocent protégé, que surtout les intrigants, tous ces hommes qui cherchent a assouvir leur ambition par le crime soient démasqués et punis. On ose insinuer un sistème de terreur ; la terreur est-elle faite pour des hommes libres? La liberté n’en connût jamais ou pour mieux dire, il n’existe plus de liberté ou est la terreur, vos principes peuvent seuls s’adapter au gouvernement français, eux seuls peuvent capter les sentimens et le coeur de ce peuple magnanime. Continuez encore un coup, Représentants, il n’est pas de vray républicain qui ne s’honore de vous faire un rempart de son corps. Que peuvent les intrigans et les malveillans? Un souffle suffira pour les pulvériser, ne souffrés pas qu’on ose prétendre vous influencer, qu’on reconnoisse que la Convention est le seul guidon et l’unique point de ralliement des vrais français, à qui nos principes doivent etre communs. Destruction de l’intrigue et de la malveillance, amour pour la Convention et respect pour les loix. Choling, président, Champannet, secrétaire et une autre signature illisible. 13 La société populaire de l’Orient [Lorient, Morbihan] adresse à la Convention nationale une somme de 1 000 L, remise par une maison de commerce de cette commune, pour les veuves et orphelins des défenseurs de la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin (56). [La société populaire montagnarde et régénérée de Lorient à la Convention nationale, le 26 vendémiaire an 777] (57) Liberté, Egalité. Representans du peuple, Une maison de commerce de notre commune, nous à remis une somme de mille livres, pour être distribuée aux veuves et orphelins des défenseurs de la patrie, morts à la reprise du Port-de-la-Montagne . (56) P.-V., XL VIII, 109. (57) C 325, pl. 1406, p. 18. Mention de la réception de la lettre de change de 1000 L portée en marge, signé Ducroisi. Bull., 12 brum. (suppl.). 206 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Nous vous l’envoyons pour remplir le voeu des donataires et pour que votre comité des Secours la fasse parvenir à sa destination. Nous espérons que vous en décréterez la mention honorable ! Pour nous, entièrement dévoüés à la Représentation nationale, le palladium des Républicains, nous renouvelions aujourd’hui le serment de périr plutôt que de souffrir qu’il nous soit enlevé. Vive la Convention, vive la Montagne et la République. Pour la société populaire, montagnarde et régénérée de Lorient, le président et les membres composant le comité de correspondance. Collomet, président, Antoine Drot, dit Gourville, Valladier, , et deux autres signatures. 14 L’agent national du district d’Arcq [ci-devant Saint-Jean (de Maurienne), Mont-Blanc] annonce à la Convention nationale que des biens nationaux estimés 33763 L 10 s ont été vendus 147750 L. Insertion au bulletin et renvoi au comité des Finances, section de l’aliénation (58). [L’agent national près le district d’Arcq au citoyen président de la Convention nationale, le 21 vendémiaire an III] (59) Citoyen Président La première adjudication de biens nationaux vient d’avoir lieu dans ce district ; elle annonce une abondante récolté à la république : differents lots de ces biens dont les prix d’estime, n’arrivoient qu’a trente trois mille sept cent soixante trois livres et dix sols, ont été vendus cent quarante sept mille sept cent cinquante livres. Salut et fraternité. Ducoudray. 15 Les administrateurs et l’agent national du district de Montbrison, département de la Loire, annoncent à la Convention nationale l’envoi qu’ils ont fait à la Trésorerie nationale des sommes et objets ci-après : 1°. Un marc trois onces, quatre gros, trois deniers, douze grains, en or, matière brute. (58) P. V., XL VIII, 109. (59) C 323, pl. 1386, p. 28. Bull,, 16 brum. (suppl.). Cent quatre vingt treize marcs cinq onces deux deniers, argent, matière brute. 2°. Deux mille quatre cent vingt quatre livres, en or monnoyé. Neuf cent cinquante sept livres douze sols, en argent monnoyé. Trois mille huit cent quatre-vingt-six livres cinq sols, en assignats, dont quinze de deux cents livres à l’effigie du tyran. 3°. Cent dix marcs deux onces de galons en argent, ou argent doré. 4°. Seize couteaux à manche d’argent, et un doré, deux bagues d’or à pierres, quatre montres en or guilloché; deux crochets à pierre fines, montées en argent; deux bracelets en or, à portrait et chiffres ; un bouton, une boucle d’oreilles, un papillon, une boucle de ceinture, deux boutons de manches, le tout à diamans montés sur argent ; deux montres en argent, deux couronnes garnies de pierreries et six autres petites pièces y relatives; un soleil aussi garni de pierreries; une petite croix de mérite et une ci-devant décoration militaire; une petite tabatière d’écaille, garnie en argent doré; une paire de boutons de manches; deux garnitures d’épées en argent et quelques effets brodés en or et en argent. Dans le courant de pluviôse dernier, il fut, disent-ils, expédié pour Lyon huit caisses contenant des matières d’or et d’argent du poids de 1 338 livres poids de marc; y compris les caisses. L’administration a expédié à Lyon dif-férens dons patriotiques consistant en 58 habits, 24 vestes, 46 culottes, 2 343 chemises, 315 paires de guêtres, 89 paires de bas, 80 paires de souliers, 96 chapeaux, une giberne, 14 sacs de nuit, une tente ou marquise, 4 cols, 1 mouchoir de poche, 44 aunes de toile; 7 draps, 4 fusils, 6329 L 5 sols en assignats, 97 L en mandats, lesquels ont été échangés; 44 L 2 s en argent monnoyé. Ces trois derniers articles ont été expédiés pour la Trésorerie nationale avec les objets relatés dans le premier paragraphe de la lettre. Ils annoncent que, dans le mois de vendémiaire dernier, la fabrication du salpêtre, dans cette commune, s’est élevée à 15731 livres. Mention honorable, insertion au bulletin (60). [Les administrateurs et l’agent national du district de Montbrison au citoyen président de la Convention nationale, le 2 brumaire an HT] (61) (60) P.-V., XL VIII, 109-111. (61) C 323, pl. 1386, p. 32. Bull., 16 brum. (suppl.).