[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. �J1 659 « La Convention et lesdits citoyens repré* sentants sont suppliés de vouloir bien prendre en considération le vœu dudit conseil général de Cheux, accompagné de celui du citoyen Pi-chonnier, commissaire député de ce même canton, et de nombre d’autres citoyens, tant de cette commune que de celles qui en dépendent. « Présenté le 7e jour de la lre décade du 2e mois de la 2e année de la République une et indivi¬ sible. » ( Suivent 21 signatures.) IV. PÉTITION DU CITOYEN DURAND, DE BEAUGEN-CY, RELATIVE A L’ ANCIENNE IMMATRICULE DES HUISSIERS (1). Suit le texte de cette 'pétition d'après un docu¬ ment des Archives nationales (2), « Paris, nonidi brumaire an II de la Répu¬ blique une et indivisible. Citoyen Président, « Un décret de la Convention nationale ordon-donne la suppression et la destruction de tout ce qui peut, en armoiries, nous� représenter l’image dégoûtante de la féodalité. Ce décret s’exécute avec célérité partout au grand con¬ tentement des vrais républicains. Mais ce qui ne les contente pas, surtout dans mon pays, j’en réponds, moi, c’est de voir que les juges du tribunal jugent selon le nouveau code civil, et que les huissiers qui leur sont attachés assignent toujours à la manière de l’ancien régime. « Je sais qu’un décret de l’Assemblée consti¬ tuante ou législative leur a accordé de continuer à se servir de leur immatricule, mais dans ce temps -là tout l’ancien régime n’était pas aboli. Aujourd’hui donc qu’il n’en va plus rien rester puisque les prêtres mêmes ne veulent plus en être, je demanderais que l’Assemblée décrétât que les huissiers retrancheront leur antique immatricule de leurs exploits, à peine d’amende et de nullité. « Voici, citoyen Président, celles dont on fait encore usage : L’un met : huissier en Vélection, je les crois pourtant toutes supprimées. « L’autre : huissier, archer, garde de la maré¬ chaussée et connétablie de France établie près la table de marbre du palais à Paris. « Qu’est-ce que tout cela signifie? N’est-ce pas pitoyable? Croirait -on aux revenants? Je ne pense pas, car les prêtres n’en parlent plus. « Par ainsi, je te prie, citoyen président, de donner connaissance de ma lettre à l’Assemblée qui ne souffrira pas plus longtemps que les aris-(1) La pétition du citoyen Durand n’est pas men¬ tionnée au procès-verbal de la séance du 19 bru¬ maire an II; mais en marge de l’original qui existe aux Archives nationales , on lit : « Renvoyé' au co¬ mité de législation, le 19 du 2e mois, 2e année de la République, Fourcroy, secrétaire. » (2) Archives nationales, carton Dm 244, dossier D. tocrates aient encore le plaisir de lire des exprès* sions qui leur déchirent le cœur par le doulou¬ reux souvenir que cela cause. « Je suis fraternellement, citoyen Président, ton concitoyen. « Durand, de Beaugency ». V Le comité de surveillance du département du Cher dépose sur le bureau de la Con¬ vention l’or ET L’ARGENTERIE DE L’ÉGLISE METROPOLITAINE DE B OURGES ( 1 ). Suit le texte de l’adresse du comité de surveil¬ lance d’après un document des Archives natio¬ nale. (2) Le comité révolutionnaire de surveillance du dépar¬ tement du Cher, à la Convention nationale. « Représentants du peuple français, « Elle n’est plus, cette faction liberticide qui, d’une main, secouait les torches du fanatisme et les brandons de la guerre civile, et, de l’autre, recevait, pour prix de ses machinations, les gui-nées d’Angleterre. Ces Catilina modernes ont siégé dans ce sanctuaire auguste : mais la ma¬ jesté du peuple est vengée, le 10 brumaire a vu tomber sur l’échafaud leurs têtes criminelles. Périssent ainsi tous les traîtres ! Périssent tous les conspirateurs, fussent-ils les enfants de Bru-tus ! « Représentants, vous avez détaché de la Montagne des délégués pour élever les dépar¬ tements à la hauteur des mœurs républicaines. Laplanche a rempli sa mission. Pour . soutenir son ouvrage, il a établi au chef -lieu un comité central de surveillance. Le premier ouvrage que ce comité a fait de ses pouvoirs révolutionnaires a été de taire disparaître des temples de la su¬ perstition tous les monuments du cagotisme. La main de la raison a conduit ses pas dans une église dont le nom ambitieux de Métropolitaine annonçait la richesse. Nous vous apportons le produit de cette première incursion philosophi¬ que. Il consiste en 9 marcs 7 onces, 3 gros d’or, 349 marcs 2 onces de vermeil; 329 marcs, 5 onces, 3 gros d’argenterie et plusieurs pierres précieuses et médailles antiques, dont nous ne pouvons apprécier la valeur. « Représentants, nous ne connaissions pas votre sage décret lorsque nous avons fait cette conquête sur le fanatisme. Denys de Syracuse arracha son manteau d’or à Jupiter. « Ce bon (1) L’adresse du comité de surveillance du dépar¬ tement du Cher n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 19 brumaire; mais on en trouve des extraits dans les comptes rendus de cette séance publiés par le Moniteur universel, le Journal de la Montagne et le Journal de Per tel. En outre, en marge de l’original qui existe aux Archives natio¬ nales, on lit ! « Mention honorable; insertion au Bulletin: 19 brumaire an II : Fourcroy, secrétaire. » On trouve, en effet, un large extrait de cette adresse dans le Supplément au Bulletin de la Convention du 20 brumaire an II (dimanche 10 novembre 1793). (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 768