SÉANCE DU 23 MESSIDOR AN II (il JUILLET 1794) - Nos 43-45 79 La séance est levée (l). Signé, LOUIS (du Bas-Rhin), président; Tur-reau, Bordas, Besson, A. Dumont, Legendre, Brival, secrétaires. AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 43 [La Sté popul. des Jacobins de Commune-Affranchie (2), amis de Chalier et Gaillard à la Conu.; 16 mess. 77/(3). « Législateurs, Nous vous faisons parvenir l’expression de notre Réconnoissance pour les brillants succès que vos opérations viennent de procurer aux armes de la République; nous vous félicitons du courage de ces guerriers, que la voix de la Patrie en danger a d’abord fait voler à la défense des frontières, et qui repoussant aujourd’huy les Phalanges barbares dont l’invasion souilloit notre territoire, ceüillent des moissons de lauriers dans les plaines du Nord, sur les rives de la Sambre, dans les champs arrosés par le Rhin et jusques sur le front glacé des Alpes et des Pyrennées. Le bruit de leurs victoires a rétentit dans notre cité, nous les avons aussitôt célébrées par un enthousiasme universel et par les cris 1 000 fois répétés, « Vive la République ». Au milieu de cette allégresse, les Amis de Chalier et Gaillard réunis en séance extraordinaire ont unanimement melée leur voix aux concerts de louange dont retentit pour eux la France entière. Qu’ils continuent ces généreux guerriers à marcher ainsi de triomphe en triomphe. Le moment heureux n’est pas loin où toutes les contrées de l’Europe qui sont encore plongées dans le sommeil de la servitude, s’eveïlleront aux accents de la liberté et vomiront leurs tyrans sur quelques plages désertes de la Tartarie. Ce moment, Législateurs, sera votre ouvrage; jouissez d’avance de la Gloire qu’il vous prépare et pour l’accélerer ordonnez à nos armées de poursuivre sans relâche la horde épouvantée des enfants de l’infâme Albion et des vils satellites de la Prusse et de l’Autriche. Pour nous, innébranlables au poste où l’intérêt de la Patrie nous a placé, nous ne cesserons de surveiller au dedans tous les fripons, tous les machi-nateurs de faction liberticide; ainsi les coeurs de tous les patriotes se répondront de toutes les extré-(l) P.V., XLI, 193. Nota : Deux affaires portant décrets n° 9884 (sur rapport de Coupé de l’Oise) et n° 9885 (sur rapport de Frécine) ne sont pas mentionnées au P. V. Pas de traces dans la série C. (2) Rhône. (3) C 310, pl. 1209, p. 29. Bin, 26 mess. mités de la République et tandis que l’aspect du drapeau tricolore forcera l’aigle impérial à fuir le pays déffendu par les carmagnoles, les Sans culottes, leurs freres, traduiront au tribunal révolutionnaire tous les conspirateurs du dedans. Infatiguables Montagnards, comptez sur notre zèle, comptez sur notre reconnoissance ; ainsi que les vainqueurs de Fleurus, nous nous écrions, qu’il n’est point de retraite aujourd’hui ; comme eux, nous combattrons tous nos ennemis à mort; comme eux, nous en triompherons et la République sera sauvée. Vive la République ! S. et F. ». BARRAUD (présid.), CHALON, MlLET (secrétaires). Mention honorable, insertion au bulletin (l). 44 [La Sté popul. de Vie (2) à la Conv.; s.d.] ( 3). « Législateurs, Reconnaître l’existence de l’Etre Suprême et l’Immortalité de l’ame, c’est proclamer les principes de la saine morale dont la pratique assure le bonheur du peuple français. A vous était reservée la gloire de foudroyer ainsi les perfides apôtres de l’atheisme vils suppôts de nos ennemis. Quelle tâche plus héroïque que celle de cimenter le triomphe de la raison. C’est là cependant votre ouvrage que les peuples de la Terre connaîtront, quand ils n’auront plus le respect superstitieux pour leurs tyrans prêchant sans cesse au nom des dieux une aveugle et basse soumission. Pour nous, Législateurs, irrévocablement attachés à vos principes, nous vous promettons de les propager efficacement. Nous ne violenterons pas les opinions religieuses des creduls sectaires, mais par des instructions fraternelles, nous les contraindrons a n’aimer d’autre Religion que celle qui rend Citoyens. Cioquet (présid.), Georges (secrét.), Santré (secrét.). Mention honorable, insertion au bulletin (4). 45 Un secrétaire lit la lettre suivante : [Lakanal, repr. dans le départ ‘ de la Dordogne, et autres environnants, à la Conv.; Bergerac, 13 mess. 77/(5). (l) Mention marginale datée du 23 mess. J. Perlet, n° 657 ; J. S. Culottes, n° 512 (selon cette gazette c’est Javo-gues qui a fait décider la mention honorable et l’inscription au bulletin) ; Audit, nat., n° 660 ; Ann. R.F., n° 224. 12) Meurthe. 3; C 310, pl. 1209, p. 24. 4 Mention marginale datée du 23 mess. 5) Mon., XXI, 188. Bin, 25 mess. (ler suppl1); Débats, n° 659 ; J. Paris, n° 558 ; M.U., XLI, 376 ; Rép., n° 204 ; J.- S. Culottes, n° 512 ; J. Perlet, n° 657 ; F.S.P., n° 372 ; Ann. R.F., n° 224 ; Audit, nat., n° 656 ; J. Sablier, n° 1431. SÉANCE DU 23 MESSIDOR AN II (il JUILLET 1794) - Nos 43-45 79 La séance est levée (l). Signé, LOUIS (du Bas-Rhin), président; Tur-reau, Bordas, Besson, A. Dumont, Legendre, Brival, secrétaires. AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 43 [La Sté popul. des Jacobins de Commune-Affranchie (2), amis de Chalier et Gaillard à la Conu.; 16 mess. 77/(3). « Législateurs, Nous vous faisons parvenir l’expression de notre Réconnoissance pour les brillants succès que vos opérations viennent de procurer aux armes de la République; nous vous félicitons du courage de ces guerriers, que la voix de la Patrie en danger a d’abord fait voler à la défense des frontières, et qui repoussant aujourd’huy les Phalanges barbares dont l’invasion souilloit notre territoire, ceüillent des moissons de lauriers dans les plaines du Nord, sur les rives de la Sambre, dans les champs arrosés par le Rhin et jusques sur le front glacé des Alpes et des Pyrennées. Le bruit de leurs victoires a rétentit dans notre cité, nous les avons aussitôt célébrées par un enthousiasme universel et par les cris 1 000 fois répétés, « Vive la République ». Au milieu de cette allégresse, les Amis de Chalier et Gaillard réunis en séance extraordinaire ont unanimement melée leur voix aux concerts de louange dont retentit pour eux la France entière. Qu’ils continuent ces généreux guerriers à marcher ainsi de triomphe en triomphe. Le moment heureux n’est pas loin où toutes les contrées de l’Europe qui sont encore plongées dans le sommeil de la servitude, s’eveïlleront aux accents de la liberté et vomiront leurs tyrans sur quelques plages désertes de la Tartarie. Ce moment, Législateurs, sera votre ouvrage; jouissez d’avance de la Gloire qu’il vous prépare et pour l’accélerer ordonnez à nos armées de poursuivre sans relâche la horde épouvantée des enfants de l’infâme Albion et des vils satellites de la Prusse et de l’Autriche. Pour nous, innébranlables au poste où l’intérêt de la Patrie nous a placé, nous ne cesserons de surveiller au dedans tous les fripons, tous les machi-nateurs de faction liberticide; ainsi les coeurs de tous les patriotes se répondront de toutes les extré-(l) P.V., XLI, 193. Nota : Deux affaires portant décrets n° 9884 (sur rapport de Coupé de l’Oise) et n° 9885 (sur rapport de Frécine) ne sont pas mentionnées au P. V. Pas de traces dans la série C. (2) Rhône. (3) C 310, pl. 1209, p. 29. Bin, 26 mess. mités de la République et tandis que l’aspect du drapeau tricolore forcera l’aigle impérial à fuir le pays déffendu par les carmagnoles, les Sans culottes, leurs freres, traduiront au tribunal révolutionnaire tous les conspirateurs du dedans. Infatiguables Montagnards, comptez sur notre zèle, comptez sur notre reconnoissance ; ainsi que les vainqueurs de Fleurus, nous nous écrions, qu’il n’est point de retraite aujourd’hui ; comme eux, nous combattrons tous nos ennemis à mort; comme eux, nous en triompherons et la République sera sauvée. Vive la République ! S. et F. ». BARRAUD (présid.), CHALON, MlLET (secrétaires). Mention honorable, insertion au bulletin (l). 44 [La Sté popul. de Vie (2) à la Conv.; s.d.] ( 3). « Législateurs, Reconnaître l’existence de l’Etre Suprême et l’Immortalité de l’ame, c’est proclamer les principes de la saine morale dont la pratique assure le bonheur du peuple français. A vous était reservée la gloire de foudroyer ainsi les perfides apôtres de l’atheisme vils suppôts de nos ennemis. Quelle tâche plus héroïque que celle de cimenter le triomphe de la raison. C’est là cependant votre ouvrage que les peuples de la Terre connaîtront, quand ils n’auront plus le respect superstitieux pour leurs tyrans prêchant sans cesse au nom des dieux une aveugle et basse soumission. Pour nous, Législateurs, irrévocablement attachés à vos principes, nous vous promettons de les propager efficacement. Nous ne violenterons pas les opinions religieuses des creduls sectaires, mais par des instructions fraternelles, nous les contraindrons a n’aimer d’autre Religion que celle qui rend Citoyens. Cioquet (présid.), Georges (secrét.), Santré (secrét.). Mention honorable, insertion au bulletin (4). 45 Un secrétaire lit la lettre suivante : [Lakanal, repr. dans le départ ‘ de la Dordogne, et autres environnants, à la Conv.; Bergerac, 13 mess. 77/(5). (l) Mention marginale datée du 23 mess. J. Perlet, n° 657 ; J. S. Culottes, n° 512 (selon cette gazette c’est Javo-gues qui a fait décider la mention honorable et l’inscription au bulletin) ; Audit, nat., n° 660 ; Ann. R.F., n° 224. 12) Meurthe. 3; C 310, pl. 1209, p. 24. 4 Mention marginale datée du 23 mess. 5) Mon., XXI, 188. Bin, 25 mess. (ler suppl1); Débats, n° 659 ; J. Paris, n° 558 ; M.U., XLI, 376 ; Rép., n° 204 ; J.- S. Culottes, n° 512 ; J. Perlet, n° 657 ; F.S.P., n° 372 ; Ann. R.F., n° 224 ; Audit, nat., n° 656 ; J. Sablier, n° 1431. 80 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE « Citoyens collègues, Vous avez décrété l’établissement d’une manufacture d’armes à Bergerac, et vous m’avez chargé d’en diriger les travaux. Votre décret est entièrement exécuté. Je vous envoie les premiers fusils confectionnés dans ce nouvel établissement; tous pourraient servir de modèle. Je joins à cet envoi la carte topographique des usines. « En improvisant en quelque sorte ces travaux importants, j’ai concilié la célérité de l’exécution avec la solidité des bâtiments; 3 320 toises d’ouvrages en pierre de taille, la majeure partie plongée dans les eaux, ont été construites en deux mois; toutes les machines hydrauliques faites et placées. 13 canonniers, un nombre proportionné de plati-neurs, garnisseurs, monteurs, forgeurs de baïonnettes, etc., réunis en école normale, ont été formés dans le même temps, et leur travail ne le cède en rien à celui des meilleurs artistes. « La fabrication d’armes de Bergerac, montée dans ce moment sur le pied de 15 000 fusils par an, sera portée dans trois mois à 25 000, si la Convention nationale ne dirige pas vers un nouveau but les efforts que je ne cesserai de faire pour servir la patrie. « Vive la République ! Elle seule peut enfanter des prodiges incroyables pour les infortunés courbés encore sous la verge des rois, et ces prodiges-là valent bien les miracles des prêtres ! « Lakanal ». Une députation de la commune de Bergerac est admise à la barre. BLANC, orateur : Citoyens représentants, Lakanal m’a chargé de vous apporter des fusils, les premiers qui ont été faits à Bergerac, avec le plan des usines. En deux mois Lakanal a créé cette manufacture, formé des ouvriers en tout genre, et la fabrication est portée en ce moment à 15 000 fusils par an. Si Lakanal reste parmi nous, comme vous le demande le département de la Dordogne, elle sera portée à 20 000. Lakanal a fait nos chemins, terminé nos procès, secouru l’indigent. En un mot, Lakanal est vous-mêmes; il fait aimer la Révolution, et remplit les intentions bienfaisantes de la Convention nationale. [Applaudissements]. LE President ; La Convention nationale apprend avec satisfaction combien le zèle des citoyens du département de la Dordogne, particulièrement de la commune de Bergerac, a secondé les vues du représentant du peuple Lakanal pour la confection des armes destinées à être remises aux mains des braves républicains. Occupons-nous sans cesse de multiplier ces armes, ces fusils, ces redoutables baïonnettes, dont ils savent faire un usage aussi utile que glorieux ; ce sont pour eux des moyens infaillibles de faire rouler dans l’abîme du néant toutes les hordes barbares des tyrans coalisés. [Le président invite Blanc aux honneurs de la séance (il]. Sur la motion d’un membre [BOUSSION] la Convention nationale décrète mention honorable au (l) J. Mont., n° 76. procès-verbal et insertion au Bulletin de l’envoi qu’a fait le représentant du peuple Lakanal de deux premiers fusils provenant de la manufacture établie à Bergerac, sous sa surveillance. Elle a ordonné le renvoi à son comité de salut public de la lettre de Lakanal, ainsi que du plan figuratif des usines, qui a été remis par le citoyen Blanc, membre du comité révolutionnaire de Bergerac (l). [Grégoire a proposé le renvoi au Comité de Salut public de là demande faite par les Administrateurs de cette fabrique, qu’il y soit joint une fonderie de canons. (Adopté) (2)]. 46 COUPÉ (de l’Oise), au nom du comité d’agriculture : Les huiles sont un objet important pour l’agriculture, le commerce et les arts, et elles doivent attirer toute l’attention publique. L’incurie de l’ancien gouvernement, et surtout les manœuvres mercantiles que les étrangers savaient si bien employer auprès de lui, nous obligeaient d’en tirer une grande partie du dehors pour nos divers usages et nos manufactures; et cette importation était souvent encore à leur merci dans les temps de guerre. Mais ces abus trop visibles nous procureront enfin le bien pour le mal, que nos ennemis ou la cupidité ne cessaient de nous faire. Nous sortirons de leur dépendance par la détresse même, et nous saurons, quand nous voudrons, trouver tout au milieu de nous. La viande, le beurre sont devenus rares pour nos aliments. Cet inconvénient accidentel nous servira encore. Nous allons mettre toutes nos ressources à profit; et quel pays en a de plus grandes que la France ! Pour toutes les huiles nécessaires aux arts et à brûler, nous n’avons qu’à vouloir et étendre la culture des plantes qui en fournissent. Nous avons des vaisseaux, des harpons, des bras robustes et intrépides pour aller sonder les mers et rapporter encore le tribut de l’Océan. Pour les huiles qui servent à nos usages alimentaires, notre sol nous fournit déjà les plus excellentes, et nous n’avons encore qu’à vouloir pour en augmenter la quantité et les espèces. La récolte de pavots que nous voyons en ce moment dans le jardin national des Tuileries engagera votre comité à s’occuper aussi notamment de cette espèce d’huile, que l’intrigue mercantile avait toujours fait proscrire publiquement, mais qu’elle savait bien pourtant nous revendre en secret en la mêlant à l’huile d’olives. Celle-ci méritera toujours la première attention. La culture des oliviers peut être augmentée, et celle des départements méridionaux pourrait suffire enfin à nos besoins. Il reste encore beaucoup à gagner (1) Mon., XXI, 188. (2) J. Paris, n° 558. Voir, ci-après, séance du 29 mess., n° 33. 80 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE « Citoyens collègues, Vous avez décrété l’établissement d’une manufacture d’armes à Bergerac, et vous m’avez chargé d’en diriger les travaux. Votre décret est entièrement exécuté. Je vous envoie les premiers fusils confectionnés dans ce nouvel établissement; tous pourraient servir de modèle. Je joins à cet envoi la carte topographique des usines. « En improvisant en quelque sorte ces travaux importants, j’ai concilié la célérité de l’exécution avec la solidité des bâtiments; 3 320 toises d’ouvrages en pierre de taille, la majeure partie plongée dans les eaux, ont été construites en deux mois; toutes les machines hydrauliques faites et placées. 13 canonniers, un nombre proportionné de plati-neurs, garnisseurs, monteurs, forgeurs de baïonnettes, etc., réunis en école normale, ont été formés dans le même temps, et leur travail ne le cède en rien à celui des meilleurs artistes. « La fabrication d’armes de Bergerac, montée dans ce moment sur le pied de 15 000 fusils par an, sera portée dans trois mois à 25 000, si la Convention nationale ne dirige pas vers un nouveau but les efforts que je ne cesserai de faire pour servir la patrie. « Vive la République ! Elle seule peut enfanter des prodiges incroyables pour les infortunés courbés encore sous la verge des rois, et ces prodiges-là valent bien les miracles des prêtres ! « Lakanal ». Une députation de la commune de Bergerac est admise à la barre. BLANC, orateur : Citoyens représentants, Lakanal m’a chargé de vous apporter des fusils, les premiers qui ont été faits à Bergerac, avec le plan des usines. En deux mois Lakanal a créé cette manufacture, formé des ouvriers en tout genre, et la fabrication est portée en ce moment à 15 000 fusils par an. Si Lakanal reste parmi nous, comme vous le demande le département de la Dordogne, elle sera portée à 20 000. Lakanal a fait nos chemins, terminé nos procès, secouru l’indigent. En un mot, Lakanal est vous-mêmes; il fait aimer la Révolution, et remplit les intentions bienfaisantes de la Convention nationale. [Applaudissements]. LE President ; La Convention nationale apprend avec satisfaction combien le zèle des citoyens du département de la Dordogne, particulièrement de la commune de Bergerac, a secondé les vues du représentant du peuple Lakanal pour la confection des armes destinées à être remises aux mains des braves républicains. Occupons-nous sans cesse de multiplier ces armes, ces fusils, ces redoutables baïonnettes, dont ils savent faire un usage aussi utile que glorieux ; ce sont pour eux des moyens infaillibles de faire rouler dans l’abîme du néant toutes les hordes barbares des tyrans coalisés. [Le président invite Blanc aux honneurs de la séance (il]. Sur la motion d’un membre [BOUSSION] la Convention nationale décrète mention honorable au (l) J. Mont., n° 76. procès-verbal et insertion au Bulletin de l’envoi qu’a fait le représentant du peuple Lakanal de deux premiers fusils provenant de la manufacture établie à Bergerac, sous sa surveillance. Elle a ordonné le renvoi à son comité de salut public de la lettre de Lakanal, ainsi que du plan figuratif des usines, qui a été remis par le citoyen Blanc, membre du comité révolutionnaire de Bergerac (l). [Grégoire a proposé le renvoi au Comité de Salut public de là demande faite par les Administrateurs de cette fabrique, qu’il y soit joint une fonderie de canons. (Adopté) (2)]. 46 COUPÉ (de l’Oise), au nom du comité d’agriculture : Les huiles sont un objet important pour l’agriculture, le commerce et les arts, et elles doivent attirer toute l’attention publique. L’incurie de l’ancien gouvernement, et surtout les manœuvres mercantiles que les étrangers savaient si bien employer auprès de lui, nous obligeaient d’en tirer une grande partie du dehors pour nos divers usages et nos manufactures; et cette importation était souvent encore à leur merci dans les temps de guerre. Mais ces abus trop visibles nous procureront enfin le bien pour le mal, que nos ennemis ou la cupidité ne cessaient de nous faire. Nous sortirons de leur dépendance par la détresse même, et nous saurons, quand nous voudrons, trouver tout au milieu de nous. La viande, le beurre sont devenus rares pour nos aliments. Cet inconvénient accidentel nous servira encore. Nous allons mettre toutes nos ressources à profit; et quel pays en a de plus grandes que la France ! Pour toutes les huiles nécessaires aux arts et à brûler, nous n’avons qu’à vouloir et étendre la culture des plantes qui en fournissent. Nous avons des vaisseaux, des harpons, des bras robustes et intrépides pour aller sonder les mers et rapporter encore le tribut de l’Océan. Pour les huiles qui servent à nos usages alimentaires, notre sol nous fournit déjà les plus excellentes, et nous n’avons encore qu’à vouloir pour en augmenter la quantité et les espèces. La récolte de pavots que nous voyons en ce moment dans le jardin national des Tuileries engagera votre comité à s’occuper aussi notamment de cette espèce d’huile, que l’intrigue mercantile avait toujours fait proscrire publiquement, mais qu’elle savait bien pourtant nous revendre en secret en la mêlant à l’huile d’olives. Celle-ci méritera toujours la première attention. La culture des oliviers peut être augmentée, et celle des départements méridionaux pourrait suffire enfin à nos besoins. Il reste encore beaucoup à gagner (1) Mon., XXI, 188. (2) J. Paris, n° 558. Voir, ci-après, séance du 29 mess., n° 33.