56 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE que le souverain a mis les rênes du char révo-lutionaire, vous trahiriez ses interets et sa confiance si vous vous en laissiez desaisir : ne permettez pas que votre authorité soit rivali-sée; ne souffrez pas qu’il y ait d’autre point central que la Convention; c’est en elle que réside la puissance de la nation, c’est elle seule qui peut faire le bonheur du peuple. Peyrat, greffier, Laroche, greffier et cinq autres signatures. f [Les membres composant le tribunal de district de Charolles, le 28 vendémiaire an III\ (11) Législateurs Semblables a des malades prêts a succomber sous une violente opression, votre salutaire adresse au peuple francois nous a rapellé a la vie, dignes représentants; vous seuls pouviés nous arracher du tombeau, nos têtes penchées vers la terre commencent a se relever et nos yeux osent fixer l’horison. Nous voyons a notre reveil les hommes vertueux de la patrie se presser les uns contre les autres pour vous rendre mille témoignages de leur reconnoissance et nous nous réunissons a eux avec le tendre enthousiasme qu’inspire un si grand bienfait. Nous voyons aussi derrière nous, les fourbes, les furieux, les dévastateurs venir restaurer le régné de la terreur et du sang et appeler notre joye une contre-révolution; représentans, faittes nous justice de ces ennemis de l’espece humaine, ils ne peuvent vivre sous un gouvernement fondé sur la justice et la vertu (celuy des fran-çois). Jouissés, braves représentants, des félicitations de toute la republique et restés a votre poste pour consolider votre ouvrage et conduire notre chere patrie a de brillantes destinées. Les membres composant le tribunal de district de Charolles. Tremeaud, Aubery, Paugrange, Fruaud, Soulaene, commissaire national. g [Les juges du tribunal de commerce de Mon-tauban à la Convention nationale, le 1er brumaire an III\ (12) Liberté, Égalité, Fraternité. Législateurs, Les vrais patriotes, ceux qui ont tout fait pour la liberté et pour l’égalité sans autre inté-(11) C 324, pl. 1395, p. 21. (12) C 324, pl. 1395, p. 30. rêt que celui de l’humanité et de la patrie, gémissaient depuis longtems sous la compression la plus barbare. Leurs énergiques vertus avaient successivement mis en défaut et les rois et les traitres qui, sous divers noms, ont voulu s’emparer de leurs pouvoirs et de leurs armes, il falait les anéantir; tous les partis les ont poursuivis avec un acharnement, avec une cruauté qui doivent prouver aux plus incrédules, que la justice, les bonnes moeurs, toutes les vertus privés et publiques sont autant de poisons de la monarchie et de la tirannie et l’aliment nécessaire, indispensable du gouvernement démocratique. Vous l’avez senti Représentants, vous vous etes montrés dignes de la Nation qui vous a confié sa souveraineté et sa massue; lorsque vous avez frapé l’exécrable Robespierre, le peuple la senti aussi, il a oublié ses maux passés et nous avons tous respiré plus librement, mais bientôt de nouveaux nuages ont produit de nouvelles inquiétudes, nous avons vu s’élever une lutte entre la majorité nationale et quelques êtres unis par le crime pour arrêter sa marche... étonnés, nous nous demandions si la dernière lueur d’une lampe expirante pouvait absorber l’éclat des feux du soleil et l’ar-reter lui même dans sa course? Votre adresse aux français a paru... elle a été un trait de lumière, elle a rempli tous les coeurs de la plus douce et de la plus vive allégresse, elle a fait concevoir au peuple des éspérances dont il ne peut plus etre déchu. C’est lui qui vous a inspiré les principes dont vous faites une exposition si belle et si franche, c’est lui qui veut que tous ceux qui s’oposeraient a leurs dévélope-ment soient exterminés, c’est avec sa souveraineté que vous avez proclamé les voyes de justice rigoureuse et de vertu sans tache qui doivent faire de la plus belle nation, la République la plus heureuse et la plus robuste, c’est avec sa massue que vous exterminés ses ennemis du dehors, c’est avec son souffle que vous exterminer au dedans ces scélérats pour qui le crime et le sang sont un besoin, ces etres immoraux qui, sans cesse, ivres et avides de débauche, de crapule et de toutes les passions avilissantes n’écrasaient aujourd’hui le riche que pour sucer demain la sueur et le sang des pauvres; ces intrigants, flagorneurs du peuple, esclaves de 89, qui ne se sont masqués en patriotes furieux que parce que leurs maitres d’allors sont renversés, ces etres avilis pour qui la liberté et l’égalité sont des chimères, ces dignes supots de Robespierre qui n’ont pu se nourrir et se vêtir que depuis qu’ils étaient les instruments de la terreur, ces forcenés qui, dans la crainte de perdre cet infâme apanage et pour se venger de l’abandon et du mépris qui les poursuivent ne cessent de crier que l’aristocratie et le modérantisme lèvent leur tête audacieuse. Méprisables reptiles ! croyez vous que l’on doute que vous vous trafiqueriez à tous les contrerévo-lutionnaires s’ils osaient vous acheter? Oui Représentants, le peuple veut aquerir le bonheur par la justice, par la vertu, par les bonnes moeurs. Il en a tous les germes si on parvient à le tromper quelque fois et il se réunira tou- SÉANCE DU 20 BRUMAIRE AN III (10 NOVEMBRE 1794) - N° 1 57 jours aux principes que vous venés de consacrer fier de vous voir prendre l’attitude qu’il prendrait lui meme s’il ne vous avait pas délégué ses pouvoirs, il compte que vous tiendrés l’engagement que vous avez pris de lui donner de bonnes lois et de faire rigoureuse et prompte justice de tous ses ennemis. Toujours réüni à vous d’intention, vous pouvez compter sur lui dans tous les dangers. Il veut la République une et indivisible, il la maintiendra ou il s’ensevelira sous ses ruines. Son voeu est que vous restiés à votre poste jusques a ce quelle soit reconnue et respectée au dehors et au dedans [illisible] dans toute leur plénitude des pouvoirs qu’il vous a confiés, mais n’oubliés pas que vous dévés les lui rendre dignes de lui après le gouvernement révolutionnaire et que les bénédictions d’un peuple juste et bon sont le seul prix que doivent ambitioner ses législateurs. Représentants, c’est dans l’opinion et dans l’allegresse publiques que nous avons puisé les vérités et les sentiments que nous vous manifestons. Nous y participons avec d’autant plus de sensibilité que lors même que la terreur était à son comble, nous n’avons pas cessé un instant de professer et de donner l’exemple des principes républicains. Aucun homme, aucune circonstance ne nous ont fait varier dans leur exercisse. Salut et fraternité. Les juges composant le tribunal de commerce de Montauban. Besse fils, président, Mérignac, Favenc, juges, Anglar, juge adjoint. La place du cinquième juge est vacante et le greffier est malade. h [Les membres du conseil général de la commune de Louhans à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an HT] (13) Citoyens Représentans, la lecture de votre adresse au peuple français nous a ravi et a répandu dans les coeurs de tous les bons républicains la plus douce satisfaction, les principes qu’elle renferme sont gravés dans nos coeurs, nous les mettrons en pratique et nous nous ferons dans tous les temps un devoir de vous séconder dans vos glorieux travaux en suivant et faisant ponctuellement exécuter les sages loix qui émmanent de la représentation nationale ! Malheur aux traitres et aux intriguans, c’est notre profession de foi : ne souffrez pas qu’il s’élève jamais de voix qui parlent plus haut que la Convention nationale. Nous jurons de rester constamment attachés à la Représentation nationale et aux principes qui l’animent et de n’avoir qu’elle pour point de ralliement; nous jurons pareillement une haine implacable aux (13) C 324, pl. 1395, p. 29. ambitieux qui voudraient rivaliser avec la Convention, et nous nous empressons de donner une adhésion formelle à votre adresse décrétée dans votre séance du dix huit vendémiaire. Louhans, le trente vendémiaire de l’an troisième de la République française une, indivisible et populaire. Vive la République. Lachere, maire, Dommartin, agent national et neuf autres signatures. i [Le conseil général de la commune révolutionnaire de Darnétal à la Convention nationale, s.d .] (14) Liberté, Égalité, la République ou la mort. Vertueux Législateurs Vous avez voulu et vous avez vaincu. La République française est impérissable ; maintenez l’attitude vigoureuse que vous avez déployée, restez ferme au poste qui vous est confié, vos sages decrets, votre addresse au peuple français, vous assurent sa reconnoissance et son entier dévouement a se soumettre a vos lois bienfaisantes, la tyrannie a disparu pour toujours et la justice régné pour assurer le bonheur de la france, dans tous les temps, nous serons leves pour vous faire une barrière de nos corps; notre unique point de ralliement sera toujours la Convention; ainsy que vous avez fait périr ces collosses monstrueux que vou-loient s’elever contre l’authorité nationale, périsse quiconque serait assez infâme pour avoir les mesmes sentiments ; terrassez les audacieux tirans qui vouloient créer une puissance a côté de la Convention et qui au nom du peuple dont ils ne se sont pas fait connoitre que par leurs forfaits et leur immoralité, vouloient rétablir le reigne de la terreur a la place de celuy de la justice : Pleins de confiance dans vos vües bienfaisantes, et votre équité, qu’il nous soit permis de reclamer auprès de vous en faveur de notre commune nombreuse et interressante par sa quantité de manufactures occupées a fabriquer les étoffés necessaires a nos généreux déf-fenseurs, une portion suffisante de subsistance que nous nous efforçons inutilement d’obtenir depuis plus de dix mois, donnez, nous vous en conjurons des ordres pour faire cesser la pénurie que nous éprouvons et qui rallentit malgré nous les fournitures que nous avons a faire a la République ; vous êtes les peres de la patrie, nous sommes vos enfants, nous espérons que vous viendrez a notre secours. Vive la République, vive la Convention. Ambert, maire et 21 autres signatures. (14) C 324, pl. 1395, p. 31.